Humpy te casse la mouillette

Si je tenais le connard qui tient la loterie génétique, j'aurais deux ou trois conseils à lui donner. J'ai eu une enfance à chier, un physique de grosse citrouille. Imaginez le gamin le plus gras et le plus luisant de votre entourage, rajoutez-lui une tendance à se casser la gueule pour rien, et vous m'aviez quand j'étais blanc-bec. Je pense que passer ma vie dehors a fini par me retaper un peu. La graisse a laissé place au muscle et ma putain de pelade à une putain de calvitie. 

Oui oui. Une pelade. J'étais un petit frileux. Le moindre stress me faisait tomber les cheveux, les poils, les sourcils, tout. Et comme j'étais maladroit et que j'avais toujours peur de me péter un truc, je crois que j'ai pas vu mes poils de cul avant d'arriver à l'âge adulte. J'étais une espèce de grosse gelée morveuse. 

Aujourd'hui, je dirais que ça va mieux. La barbiche et les poils de nez qui dépasse, les sourcils broussailleux. Je n'ai pas la tronche de Charmant mais je suis présentable. Par contre, j'ai toujours pas de cheveux. D'une parce que ça m'emmerde - ça gratte quand ça pousse, en plus ça s'emmêle quand on chasse - et de deux parce que je me dégarnis. J'ai l'impression d'être victime d'une armée de sauterelles. Plus les années passent, et plus mes tempes se dégarnissent. Je vais finir avec un gros "v" sur la tronche d'ici à la dizaine. 

Les gens ne m'apprécient pas trop. Physiquement s'entend. Ca doit venir du fait que je me lave deux fois par semaine, et que je mange essentiellement de la viande. 

Bon ok. Uniquement de la viande. 

Il faut de ça pour entretenir la carcasse. J'ai en horreur la vie de mou que j'ai menée jusqu'à ce que je me secoue. J'ai besoin d'action, et ça se sent quand je parle aux autres. Je suis un peu trop brutal pour ces braves gens. Je crie, je braille, je brutalise, je m'agite, je claque, je vis quoi. J'ai besoin de m'exprimer, de cracher, de jurer. J'ai le pantalon toujours dégueulasse, parce que j'essuie toujours mon couteau à dépeçage dessus. Je m'habille légèrement, et je déchire de toute façon ce que je porte régulièrement. Frotter dans le caillou, racler les troncs d'arbre et câliner les ronces, ça laisse quelques traces.

J'en ai une belle sur la tronche d'ailleurs. Vestige d'une connerie de chute où j'ai mal maîtrisé l'aterrissage. Oh, c'est pasl a chute qui m'a fendu la gueule, mais le putain d'ours qui était pas franchement ravi de me voir me réveiller une fois la reconstitution terminée. Oui ça fait mal. Oui j'ai eu peur à me chier dans les basques. Et oui si vous le raccontez à qui que ce soit, je vous fais un sourire du nombril aux côtes flottantes. 

Oh les jolis yeux bleus ! A qui est-ce qu'ils sont ces deux-là ? Ils me percent et ils m'observent, je crois que c'est un petit coup de foudre de moi à moi haha. L'ours a manqué son coup, s'il avait voulu me rendre plus laid, il n'aurait eu qu'à m'en crever un. Pas pratique pour la chasse. J'aurais peut-être demandé à rejoindre les pirates. J'aurais pris un perroquet, et je l'aurais appelé "mouillette". 

D'accord, on va pas se le cacher, je suis un nerveux. J'apprécie pas vraiment qu'on me manque de respect, et je suis du genre à cracher à la gueule de ceux qui me regardent de haut. "Va te faire soigner" ou ses versions plus polies "vous avez besoin d'apprendre à maîtriser votre colère" je les ai souvent entendues. Vos gueules. Je me laisse pas insulter. On me marche pas dessus, c'est tout. 

Je suis un indépendant. Bon ok, je dépends des Nain crevables. Mais merde, je me débrouille tout seul. Celui qui me torchera le cul n'est pas né, et je refuserai une main tendue même le corps dans la merde jusqu'au nez. Je suis bien assez grand pour me débrouiller tout seul. Commencez pas à me prendre pour un manche parce que je me vautre souvent la tronche. C'est un côté maladroit de merde qui est plus fort que moi. Je dois avoir un problème d'oreille interne ou m'être fait maudit par une vieille au furoncle purulent, mais je me casse la gueule tous les quatre matins. Même quand il n'y a aucun obstacle devant moi, mes pieds trouvent le moyen de se bécoter et de m'éclater la tronche. "Humpy Dumpty sur le haut d'un mur". La ferme, je veux plus jamais foutre les pieds en haut d'un mur. La chute fait mal à en chialer. 

Bon, mais faut pas se fier à ce que ma grande bouche peut laisser sortir comme ânerie. Je suis quand même quelqu'un de sympa. Enfin, je crois. J'aime bien les autres quoi. Et puis boire tout seul c'est chiant. J'ai des copains de pinte et d'autres que je peux juste emmerder. Je ne sors pas, je zone. Je discute, j'écoute, je renifle, je ricane. Les copains, c'est un peu comme pisser sans qu'on vous regarde : c'est sacré. J'en ai pas beaucoup, mais ceux que j'ai à la bonne savent qu'ils peuvent compter sur un coup de main. 

J'aime pas les intrigues politiques. Les intrigues royales. Les intrigues tout court. Tout ce qui tient en plus de quinze mots me fait chier. Le Game, je le regarde, mais c'est tout. J'aime bien voir les gens se taper sur la gueule, ça me fait grincer les dents de bonheur. Yen a qui ont essayé, de m'inclure dans leurs magouilles, mais je suis pas à vendre. Incorruptible. Haha. Bon ok peut-être pas, mais faut pas chercher à me la mettre à l'envers. J'aime bien les trucs simples, j'évite les types trop bizarres, et j'emmerde ceux qui me traitent de simplet. 

J'ai la tête un peu dure, c'est vrai. Je n'accepte pas d'avoir tort à moins qu'on m'en mette la raison sous le pif. Je peux partir au quart de tour si on use la corde rigide de ma patience. Ca me mène à faire des conneries. Beaucoup de conneries. L'ennui, c'est que je réfléchis une fois que je me suis mis dans la merde. Alors oui je réfléchis longtemps une fois que j'ai des remords, mais c'est trop tard : c'est déjà fait. 

Je m'engage rarement à faire quelque chose. A vrai dire, j'évite les promesses, surtout quand elles sont synonymes d'ememrdes sur le long terme. Je ne veux pas payer pendant dix ans une connerie faite aujourd'hui ou demain. Il paraît que mes potes savent plus si mes réactions sont du lard ou du cochon. Je suis "déconcertant" qu'ils disent. Bah, c'est vrai que j'aime pas parler de moi quand on m'interroge. Ils me posent des questions, et ils n'ont pas de réponse. Tant pis pour eux, j'avais prévenu. 

Racontez nous l'histoire de votre personnage, qui est-il? Où est-il né? Comment était son enfance? Où a-t-il grandit? Quels étaient les évènements marquants de sa vie? Comment est-il devenu ce qu'il est aujourd'hui? 

Nous vous demandons un minimun de 20 lignes pour l'histoire, cependant nous nous autorisons à vous demander d'ajouter des éléments ou de modifier des parties de votre histoire si nous les trouvons incohérentes avec le contexte. Pour les déjan'thés sortis d'un livre merci de l'indiquer clairement dans votre histoire.