Une silhouette fine, élancée, féminine, soulignée par de longs cheveux bruns noués, mettant en valeur un frêle cou de cygne. Un port de reine, mystique, un peu déplaisant, si le regard la fixe trop longuement. Vêtue d'une robe aux couleurs chaudes, des mains fines et graciles prennent les vôtres. Ses doigts sont fins, longs et délicats, et les ongles aiguës ne vous écorchent pas, en effleurant votre paume.
 Avec un odorat fin, on peut presque sentir une vague odeur de rose défraîchie, de cire et de citron, alourdie par le fumet du papier ancien et humide et de la fumée, qui s'élève de la nuque assombrie de petit cheveux fous, qui se plie devant vous, et tandis que son visage se relève pour réciter ce qu'elle a lu gravé dans votre peau et dans les runes imaginaires de vos os,ce n'est ni l'ossature délicate de son faciès, ni son élégant petit nez , ni sa bouche rosée, déformée par un léger rictus qui attire votre attention et fais s'hérisser les poils de vos bras.
  Ce sont ses yeux. Des yeux effilés, en amande, rappelant un peu ceux d'un chat. Un félin grivois, qui lit vos plus profondes hontes, et vos plus ignobles secrets. Ils sont vieux, luisants. Verts comme l’absinthe, avec la même touche de folie, et ce petit quelque chose d'obscurs qui fascine mais force vos iris à aller se fixer ailleurs..
et c'est alors sa voix que vous écoutez, redoutant de l'entendre, mais vous agrippant à chacune des syllabes qui passent entre ses dents de perle coupante.

  L'état mental de la demoiselle est passé par bien des stades pour en arriver là, aujourd'hui..Pire qu'un baby blues, la voilà forcée à voir son enfant être distordu dans tout les sens, allongé, étripé et muté. Enchaînée au berceau, à devoir le balancer.
 Elle en est devenu amère, cynique, à force de voir tout échapper de ses mains, et de ses pensées, partir sans elle, devenir différent de ses idées, pas..pas ce qu'elle avait d'abord désiré.
 La folie prit sûrement une part d'elle-même, se nichant dans un recoin de son cerveau brillant. On entend d'ailleurs, de temps à autre, des choses voler, se briser, de son coté du Cirque..des accès, où la belle demoiselle semble manipulée par ses seuls sentiments qui la remplissent de violence. Cela dit, elle ne toucherai pas à son coffre fort, bien trop précieux à ses yeux, car là est sa banque, et elle en est fort attaché. Suffisamment pour ne pas avoir de scrupule à la remplir de nombre manière, honnête ou non..
  Mais ces mauvais cotés ne sont pas les seuls contenu en son crâne couvert. Ses yeux reflètent une intelligence certaine, et un sérieux rassurant. Elle est bien sur, loin d'être une sorcière, ou une harpie, malgrès sa..profonde inimité avec les autres Alices..En approfondissant votre temps de présence, sous couvert de boire le thé , vous pourriez même la trouver charmante. A condition qu'aucun détails comme..votre ancienne vie sur Terre, ou un paiement insuffisant ne viennent troubler la discutions. Autrement, gare à votre tête...le séjour en sa tente n'est couvert d'aucune garantie .

  Alice Liddell, tendre jeune fille, née à Westminster, en plein milieu du XIXè siècle, époque ou l'industrialisme prît contrôle des consciences adultes, rompant les gaietés d'air pur par des rêves d'acier, d'argent et de pouvoir. 8 ans, ou tu fus élevée comme une bonne petite, suivant les pas de ta sœur aînée, sur le chemin que désirais tes parents. Tu y marcha d'un bon pas, jusqu’à perdre tout tes repères. Les flammes, la fumée, le drame..et tous y périrent, sauf toi, petite Alice..Oh, comme tu fus douce et innocente, voyageant dans un monde étrange sans a-priori, pleine de candeur, après un tel drame, ou tout ce que tu chérissais et connaissais brûlât sans répit devant tes rétines.La mort d'une famille fais perdre tout panneaux directionnels aux enfants.Mais toi..il te restait un lieu où te réfugier, embruns de rêves,sentier familier où les personnages, rassurants ou non, prenait vie et devenaient comme..une seconde famille. C'est devenu un véritable lieu, où tu commis bien des actes, dont celui qui décida de ta définitive disparition du monde auquel tu appartenais. Ramassant un objet..et le réparant...une simple montre..le geste te semble encore aujourd'hui, si bénin..mais tu as placé dans le mécanisme, une pièce qui n'y avait pas sa place. C'est peut-être là que ton petit soulier vernis à dérapé, t’entraînant dans un ravin d'oublis, étouffant tes centres mémoriaux, n'y laissant qu'un grains de poussière aux longues oreilles..le lapin blanc..
C'est une porte grande ouverte qu'ouvrit ta chute, permettant à tout ce qu'il y avait de plus horrible, tout ce que tu avais pu vouloir fuir, de te suivre et de dénaturer ce lieu avide d'imaginaire. Tu fus Souveraine, régnant sur un monde en constant mouvement, qui sombrait peu à peu dans la direction que tu ne lui indiquait pas, s'éloignant de ton contrôle, fuyant tes idées..jusque se trouver un autre capitaine. Maintenant tu es fugitive. Et l'Alice est au fond du Cirque, cachée sous les traits d'une voyante a la main dans le dos, dans un Wonderland qui a fuit sa main sous l'emprise de Madness. A lire les futures créations qui te serviront de confirmation, tu penses à cette créature, dans un coin de tes pensées..toi aussi , elle t'attire, maintenant que tu es , comme qui dirait, déchue..elle t'attire, mais tu ne peux t’empêcher de te cacher, essayer de partir le plus loin de ton enfant dépravé et défiguré qui continuait sans cesse de tout briser...Cette distance est amère, car pitoyable. Tu es toujours en plein cauchemars.