« I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours. »
Lewis Carroll
game of madness
Plus brûlant que le plus divin des alcools [PV : Mihël]
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Plus brûlant que le plus divin des alcools [PV : Mihël]

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Stratège des Ombres
Icare
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Stratège des Ombres
9/4/2015, 00:31
Messages : 87
Age du personnage : 19 ans apparent
Pouvoirs / Particularités : Particularités phoenixiennes / Clairvoyance

Origine : Mythe d'Icare

Orientation sexuelle : Minosexuelle ♥

Habitation : Cîme d'Onyx

Fiche de personnage : https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2015/14/1428248133-katarina.png

Les choses n’allaient pas pour le mieux dans le camp de l'Ombre. Pour mon plus grand déplaisir, il subsistait de nombreux mécontents chez les nouvelles recrues, persuadées qu'on ne ferait jamais appel à eux lors d'une campagne, certains même n'hésitaient pas à venir me voir en personne pour me donner leurs avis et me faire part de leurs complaintes. Même après leur avoir certifié que leur heure viendrait prochainement, et qu'ils pourraient très bientôt faire leurs preuves sur un champ de bataille, mais qu'il était hors de question d'envoyer de la bleusaille qui savait à peine tenir une arme sur le front, il demeurait beaucoup de bruits et de murmures dans les couloirs de la Cime. Il y avait de plus en plus de travail avec les retombées déplorables qu'avaient ces rumeurs et ces bruits de couloir sur le morale des troupes forcées à s'entraîner, et je devais sans cesse les menacer de radiation pour les pousser à se donner du cœur à l'ouvrage.

Je savais que les Généraux ne lésinaient pas sur le travail, et qu'ils et elles étaient plus que capables de s'occuper de leurs hommes, mais j'aimais motiver moi même les troupes ,quand bien même cela ne faisait pas partie de mes attributions : c'était l'un de mes petits plaisirs quotidiens, malheureusement inaccessible à présent que je me trouvais face à mes responsabilités : En face de moi trônaient tout un tas de documents et autres cartes que je me devais d'éplucher pour trouver la meilleure des manières de pénétrer les terres ennemis sans subir plus de pertes que nécessaire.

Ce n'est que quelques heures plus tard, alors que la lune perçait timidement les quelques nuages qui couvraient le ciel obscurci par l'absence de l'astre solaire, que je signais la dernière des feuilles d'un geste vif, un immense sourire plaqué sur mon visage hâlé. Cela avait prit le temps nécessaire, mais nous disposions désormais d'un plan d'attaque plus qu'appréciable, étant sa conceptrice, je pourrais même dire qu'il était parfait. De quoi me permettre de me reposer sur mes lauriers pendant quelques temps, sans que l'Ombre ne m'en tienne rigueur.

Et j'en avais bien besoin, j'étais complètement lessivée.

Je repoussais tous mes papiers du plat des mains et alla chercher ma veste. Après avoir fermé la porte de mon bureau, je me mis à vagabonder dans les couloirs jusqu'à arriver à la grande porte de la Cîme que je pénétrais sans un regard en arrière avant de traverser les quelques montagnes qui l'entouraient jusqu'à arriver sur la grande avenue du quartier résidentiel. Mais ce n'était pas là que je me dirigeais, et il ne me fallut que quelques minutes de plus pour arriver aux bas quartiers, dans l'un des bars que je fréquentais avant mon intronisation en tant que Maître Stratège, ma capuche rabattue sur ma tête pour camoufler mon visage et mes cheveux si reconnaissables. C’était un lieu très chaleureux où la musique était superbe et l’alcool sirupeux. Je me rappelais avec nostalgie le nombre de soirées que j'avais organisé grâce à cet endroit,, le nombre de femmes que j'avais ramené chez moi avant de les emporter corps et âme dans une orgie de cocktails et de débauche. Je passais doucement ma langue sur mes lèvres à cette simple idée, la soirée me semblait être sous des auspices bien favorables.J'entrais et déposa ma veste rapidement à la consigne sans saluer les employés que j'avais pourtant l’habitude de croiser. Je cherchais une table vide du coin de l’œil, il y avait beaucoup trop de monde, cela me semblait bien trop étrange, à cette période de la semaine.

Le mieux était encore d’aller interroger la barman. Rien ne leur échappe à eux. Je reconnus Catharine, une brune pulpeuse et enjouée, qui pouvait vous faire un cocktail d’une main et qui avait une voix qui portait loin … en plus d' une langue divine. Je la saluais d'un hochement de tête avant de relever légèrement ma capuche pour dévoiler mon visage. La barman fut soudainement ravie de m’aider et m'indiqua un coin dans le bar où personne ne semblait installé, comme si elle comptait sur ma présence et me l'avait réservée, tout en me parlant de la présence d'une artiste ce soir là. Quand je vis plusieurs regards d’hommes se tourner dans ma direction, je n'eus qu'à lancer un regard  circulaire en recouvrant de nouveau mes cheveux roux de ma cagoule pour que chacun remette son nez au fond de sa choppe. Les hommes, ces rustres ne m’intéressaient pas, et les bruits qui courraient sur  mes mœurs avaient beau faire de moi l'objet de certains de leurs fantasmes, celle de meurtrière sans pitié avait bien vite fait de les refroidir. Je me demandais un fugace instant pour quelle raison je semblais les intéresser à ce point, pourquoi les hommes se délestaient ils ainsi tous leurs fluides corporels devant la vision de deux femmes partageant leur intimité ? Il me semblait que cela resterait éternellement un mystère pour moi.

Avec un petit soupir, je m'extirpais du comptoir et me dirigea vers la table vide en roulant  les hanches dans l'espoir d'attirer les regards … Et de briser les espoirs des imbéciles. Avec un petit sourire aux lèvres, je m'installais lentement a la table et croisa mes mains sous mon menton, attendant patiemment que la serveuse vienne m'apporter ma boisson habituelle, attentive au moindre signe suspect autour de moi.

Catharine revint avec nos verres et elle me fit un clin d’œil avant que je ne glisse un petit pourboire dans sa main tendue. Elle se doutait bien que l'emploi du féminin dans sa phrase était loin de m'avoir laissé indifférente, et que je ne refusais jamais un bon défi lorsqu'il se présentait. Elle me remercia d’un sourire éclatant et retourna à ses affaires sans poser plus de question. Alors que mon sourire s’agrandit d'avantage, je saisis mon verre et en but une simple gorgée. L’alcool était frais et délicieux sur mon palais, et je l'y faisais rouler doucement tandis que la luminosité me semblait avoir baissé drastiquement.

Il m'était d'avis que le spectacle allait bientôt commencer … Et j'avais déjà hâte de m'en délecter.
Spoiler:
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9/4/2015, 19:05
Mihël posa son paquetage à terre dans l'arrière-salle, prenant une longue inspiration. Elle était en retard, comme d'habitude, mais la route entre Crimson Spook et Nainverland n'était pas des plus aisées et elle n'avait prévu que peu de marge dans son voyage.

S'étirant, elle retira sa cape, révélant sa tenue. Deux uniques bandes de tissu venaient cacher ses seins et son entrejambe, laissant découverte toute la peau qui pouvait l'être. Sa poitrine ainsi comprimée étirait le tissu qui en devenait à moitié transparent. Elle n'avait que peu de bijoux aujourd'hui mais son fin maquillage venait subtilement rehausser ses traits ajoutant une profondeur irréelle à son regard.

Ses lèvres, d'un rouge profond s'entrouvrait toujours en une expression charmeuse qui lui attirait bien des pourboires pendant ses prestations. Elle sortit ses instruments de musique, s'étirant légèrement, laissant paraître tout le glabre de sa peau, d'un exotisme suffisant à convaincre les plus réticents du caractère exceptionnel de ses apparitions.

Affichant son sourire de rigueur elle fit signe au machiniste qu'elle était prête. Elle leva les mains, et soudain toutes les flammes de la salle s'éteignirent, le rideau s'ouvrant dans le même temps.

Toute la salle était plongée dans la pénombre, hormis un feu de cheminée qu'elle laissa vivre à l'opposée de la scène, laissant une ombre surplomber la pièce, léger éclairage laissant à peine apparaître la silhouette s'avançant sur la scène. Un sourire aux lèvres, Mihël plaça son violon contre son cou et commença à jouer, le second feu de cheminée, juste à sa gauche, s'allumant de nouveau.

L'air qu'elle réalisait ce soir était doux, presque joyeux mais avec la pointe de mélancolie qui le nuançait toujours. Les flammes, par hasard juste devant Icare, semblait bouger étrangement. Bientôt tous les regards s'y fixèrent, écarquillés, voyant des formes commencer à y apparaître, alors que les flammes dansaient au rythme de sa musique. Les deux feux s'éteignirent alors subitement alors que le violon cessait sa musique. La jeune femme, jusqu'alors, était restée dans la pénombre, laissant l'attention se porter sur les flammes plutôt que sur elle.

En ayant fini avec cette phase, elle délaissa le violon qui ne servait qu'à l'introduire pour prendre la flûte.

Une boule de feu apparut au coeur de l'assistance, déclenchant plusieurs cris de surprises, plusieurs chaises crissant contre le sol alors que leurs propriétaires s'écartaient. La boule de feu dansa, alors que Mihël restait dans la pénombre, se glissant hors de la scène, hors de vue, créant le mystère qui faisait le succès de ses représentations.

La boule de feu se sépara, en plusieurs, qui commencèrent à danser ensemble, voletant en de multiples figures s’enchaînant, encore et encore, dessinant de multiples ombres dans la pièce, suivant la musique étrange et mystique imprégnant la salle.

Soudain Mihël apparut, au sein de la lumière, sa flute continuant à faire danser les flammes alors que celle-ci rentrait en leur sein. Plusieurs exclamations retentirent, mi-intriguées mi-effrayées de voir ainsi la jeune femme apparemment en danger s'aventurer au sein de ce brasier.

Alors Mihël dansa.

Les flammes suivaient chacun de ses mouvements, dansant au son de sa flûte comme jamais. Soudain alors qu'elle semblait avoir raté un accord les boules de feu fusèrent sur la femme elle-même. Mihël s'enflamma.

Tous les clients se levèrent et crièrent en tout sens, horrifiés. Soudain, Mihël rit, reprenant sa danse. Elle semblait désormais entièrement constituée de feu, son corps semblant en tout plein semblable à celui qu'elle arborait auparavant, ses formes pulpeuses et voluptueuses accompagnant chacun de ses déhanchements.

Perdus et émerveillés les clients se rassirent tant bien que mal, la bouche à demi ouverte, observant la femme enflammée avec un étonnement frisant l'incrédulité.

Mihël enchaîna les danses se surpassant en érotisme, les flammes cachant et révélant ses formes à la foi. Fermant les yeux, chacun de ses gestes parfaitement calculés laissait de longues traînées de flamme dans l'air. Elle ne s'arrêta que pendant une seconde durant toute la représentation, les yeux plongés dans ceux d'Icare, entrouvrant la bouche, semblant sur le point de faire remarquer quelque chose avant de se raviser et de poursuivre sa danse.

Après ce moment la représentation ne dura plus bien longtemps, Mihël saluant avant de soudainement s'éteindre, toute la pièce subitement dans la pénombre. Le patron fit rallumer les torches alors que les applaudissements résonnaient dans la pièce, sans que Mihël ne soit apercevable nulle part. Récoltant son dû dans l'arrière salle, elle remit ses bandes de tissu, rassemblant son paquetage et sortant dans la rue.

Ce qui était étrange avec cette représentation c'est qu'elle paraissait toujours durer une seconde alors qu'en réalité elle durait plus de deux heures. Loin d'être fatiguée, elle s'étira de nouveau, ayant quelques heures devant elle avant d'aller rejoindre la chambrée qu'elle avait gagnée en échange de sa prestation pour le soir.

Entendant des pas derrière elle, elle fit volte face, son regard scrutant la pénombre pour tenter d'apercevoir celui ou celle qu'elle venait d'entendre.
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Stratège des Ombres
Icare
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Stratège des Ombres
9/4/2015, 21:59
Messages : 87
Age du personnage : 19 ans apparent
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Origine : Mythe d'Icare

Orientation sexuelle : Minosexuelle ♥

Habitation : Cîme d'Onyx

Fiche de personnage : https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2015/14/1428248133-katarina.png

A quoi aurais je pu m'attendre lorsque la salle se plongea soudainement dans le noir le plus complet,  une obscurité à peine transcendé par la bûche qui se consumait dans l'unique foyer de la salle ? La simple prestation d'une ménestrel banal, à peine digne d'écorcher les oreilles des soûlard avec ses ballades à deux sous? Ou bien la venue de  quelques danseuses en petite tenue, donc la vision me serait certes très loin d'être insupportable, mais dont la pavane pourtant hypnotique réussirait l'exploit de me lasser en moins de quelques minutes ?

La représentation m'avait surprise, mais plus encore, elle m'avait conquise.

Avant même que je ne puisse apercevoir la silhouette cachée dans la pénombre qui venait d'apparaître sur la scène, une flamme d'un orange vif rayonnant de chaleur et de lumière éclot en face de moi, lueur solitaire qui faisait écho à celle de la cheminée. La flammèche était en mouvement constant ondulant de façon magique, envoûtant ses spectateurs par sa tiédeur accueillante.

Puis la musique commença, le violon se fit entendre, et la silhouette sombre se troqua contre les formes d'une magnifique jeune femme qui semblait manier son instrument avec une aisance presque ireelle. Je suivais chacun de ses mouvements, mes yeux plongés dans les siens, et elle se mit à bouger au rythme de la musique, en un mélange de séduction et de lascivité éclatante. Elle dansa avec un rythme naturel et un abandon qui fit écarquiller les pupilles des gens autour d'elle, pour pouvoir l'observer avec toujours plus d'intensité. Mais elle ne semblait pas le remarquer. Le seul moment où ses yeux semblèrent accrocher quelqu'un, ce fut … moi, alors que personne ne pouvait décrocher son regard d'elle. Ce fut un instant fugace, qui cessa lorsqu'elle tournoya, et même alors je m'empressais de la fixer avec avidité dans l'espoir de capter de nouveau ses iris hypnotiques.

La danse était passionnée, et pourtant profondément intime, comme si toutes les autres personnes qui se trouvaient là n'étaient que des simples illusions, alors que la jeune fille aux flammes usait de tout ce qu'elle avait pour montrer à son public tout son charme, toute sa prestance, toute son habilité, tout ce qui faisait d'elle une musicienne et une danseuse hors pair.

Le feu fit de nouveau son apparition, brillant et chaleureux. Mais cette fois, il semblait suivre les courbes de son corps, chacun de ses mouvements, jusqu'à mouler entièrement les courbes de la demoiselle. La flamme dansait à présent sur le même rythme cadencé que l'exotique jeune femme, comme si elles deux ne formaient qu'une seule et même entité. Elle plongeait et s'élevait sans discontinuer, enchaînant les mouvements d'une fluidité effarante. Elle sautait et dansait, et les flammes suivaient. Comme si elles étaient douée de vie. Un claquement de ses doigts et la luminosité baissa  de nouveau. Là, la brillante flammèche se révéla une nouvelle fois à nos yeux, se balançant et dansant en une chorégraphie qui semblait se moquer de notre santé mentale par l'impossibilité manifeste du phénomène qui s'imposait à notre raison. Puis tout cessa.

Dans un grognement sourd, je me relevais précipitamment et abandonna chaise et boisson au moment même où la demoiselle disparu. Sans attendre plus longtemps que nécessaire, d'un pas vif, un peu trop empressé peut être, je me dirigeais de nouveau vers le comptoir bondé, puis murmura à Catharine la question qui me brûlait les lèvres depuis que l'Exotique était apparue sur scène, pendant ce qui me semblait être une éternité qui n'avait duré que quelques secondes.

« Où puis je la trouver ? »

Et avec un sourire indescriptible, Catharina m'indiqua la direction de l'arrière salle.

* * *

« Mademoiselle ? »

A l'instant même où la danseuse se retourna, je détournais le regard tandis que mes dents, ses traîtresses, se mirent à mordiller la peau de mes lèvres rendues sèches par l'alcool. Ca n'était pas la première fois que j'abordais quelqu'un, mais sa présence avait quelque chose … d'écrasant. Je n'avais jamais rencontré une autre personne affiliée au feu auparavant, et je me voyais mal l'accoster en lui parlant de mon amour immodéré pour les femmes et les flammes brûlantes.

Reprenant courage, je fis parcourir lentement mes yeux le long de son corps, et la seule pensée qui parvint à émerger de mon esprit était que le terme jolie que je lui avais attribuée pour la qualifier plus tôt, était sans nul doute un énorme euphémisme.
Ses jambes étaient hâlées, plus que les miennes, et elles semblaient moulées d'un matériau translucide qui nimbait sa peau d'une lueur presque irréelle. Mes yeux remontèrent jusqu'à ses cuisses, enveloppées d'un matériau qui me semblait proche du gaze,  de simples bandeaux de tissus – ou de la dentelle qui suggérait discrètement la peau nue à la naissance de ses jambes fines, sans toutefois la révéler, couvrant ainsi avec efficacité ce qui était en dessous, tout en parvenant à la suggestion la plus totale.

A mesure que je remontais le long de son corps finement musclé, ma langue humidifia doucement mes lèvres

Je pus apercevoir, flottant derrière elle, une ceinture en dentelle rose qui semblait luire et étinceler sous les réverbères.

Plus haut, s'offrait à moi une vision à couper le souffle de peau bronzée et soyeuse qui révélait son ventre, avant un haut court du même tissu que sa jupe qui recouvrait ses seins d'une manière qui séduisait et suggérait sans rien révéler. Il était tenu par deux bretelles blanches qui tenaient par les épaules et qui contrastait agréablement avec sa peau au bronzage doré.
Ses cheveux étaient relevés, en une coiffure que je n'avais jamais vue auparavant, avec seulement quelques mèches libres qui encadraient son visage et lui donnaient un aspect presque sauvage, animal … le mélange de la séduction et de la tentation faite femme.

D'un simple mouvement, je relevais ma capuche et secoua la tête d'un geste presque candide pour libérer ma crinière éclatante, et lança un petit sourire à celle qui m'avait tant impressionné, à peine quelques minutes auparavant, autant par sa prestance que par sa beauté étrangère à ces contrées.

« Pardonnez mon zèle, mais je tenais à vous faire part de mon effarement,  votre spectacle était … magnifique, vous êtes une femme de talent. »

Je m'inclinais légèrement en avant. Moi qui avait pour habitude de me montrer blessante envers les personnes peu désireuses de voir leurs quatre vérités révélées au grand chose, je m'avouais éblouie par le talent de cette ménestrel, complètement et irrémédiablement. Ca n'avait pas quelque chose d'exceptionnel en soit, mais ca restait suffisamment rare pour être noté.

« On me nomme Icare, Maître Stratège du souverain de ces lieux, et malgré tout l’intérêt que je vous porte, je n'ai malheureusement pas eu l'honneur de connaître votre nom ... »


En penchant d'un air interrogatif ma tête sur le côté pour l'inviter à me faire part de ce dernier, je me rapprochais légèrement, croisa les bras sous ma poitrine pour la mettre en valeur, si tant est que j'en avais besoin pour ce que je comptais faire, et lui murmura d'une voix douce soutenue par un petit sourire en coin à la fois charmeur et séducteur, sans que mon regard clair ne quitte un seul instant ses iris émeraudes.

« Peut être ne rechignerez vous pas à avoir un peu de compagnie ? Les ruelles sont loin d'être sûre, et il vaut mieux être accompagnée par quelqu'un que les vauriens craignent. »
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10/4/2015, 11:16
Elle plissa les yeux, scrutant la personne qui venait d'apparaitre sous son regard. Il était courant qu'à la fin d'une représentation, un soulard vienne l'aborder, charmé par sa danse, pour lui en demander une plus... Personnelle. Peu encline à la chose, elle devait ainsi en rembarrer plus d'un, la menace d'une boule de feu lui donnant souvent un bon coup de main dans la tâche.

Ce fut avec surprise qu'elle vit la femme qui avait retenu son attention durant la danse débarquer. Elle avait repéré quelque chose d'étrange chez elle, ses flammes se reflétant étrangement dans son regard. N'ayant alors pas compris de quoi il tenait cela l'avait intrigué, et l'intriguait toujours au demeurant.

Je fronçais les sourcils durant un instant en la voyant la détailler de la sorte, changeant de posture, les flammes bouillonnant en moi. Cela donnait toujours une aura à ma présence, intimidante. Une aura que je ne désirais pas nécessairement mais qui passivement prenait forme lorsque j'étais contrariée.

Il fallait dire que la jeune dame était appréciable aussi au regard mais Mihël avait par trop été considérée comme un objet et non comme une personne pour avoir un avis positif sur ce genre de regards. Ainsi courroucée, elle posa sa main droite sur sa hanche, prenant une posture de défi, légèrement penchée en avant, ce qui eût pour effet d'appuyer davantage sa poitrine contre le tissu, le comprimant et le rendant encore plus transparent qu'auparavant, laissant apparaitre distinctement ce qui s'y cachait.

Sans conscience de cela, ses yeux brillaient tels des braises alors qu'elle dit d'un ton sarcastique :

Je ne vous dérange pas trop, mmh?

Le compliment passa alors hélas à la trappe, les sourcils froncés de Mihël éclairant davantage encore son minois qui ne pouvait s'empêcher d'être incroyablement séduisait, sa moue faisant ressortir ses lèvres pulpeuses et aguicheuses comme tant de tentations à la déconcentration.

La marque de respect d'Icare étancha néanmoins quelque peu son agacement, un demi-sourire venant tinter de nuance sa réponse farouche. Se redressant très légèrement, elle replaça avec délicatesse une mèche de ses cheveux derrière son oreille. La grâce inhérente à chacun de ses mouvements était hypnotique, démontrant qu'elle ne jouait pas un rôle durant ces danses, c'était inné chez elle, et non un savoir-faire durement acquis.

Lorsque la personne se présenta, cela fit sonner une cloche ans l'esprit de Mihël, le tintement de l'intérêt réveillant sa nature de bohémienne. Une personne de pouvoir? Très intéressant, celles-ci sont normalement grosses, vieilles, ennuyeuses, rien de ce qui pouvait se trouver chez cette dame démontrant un curieux intérêt à l'encontre de sa personne.

Sa demande était cavalière certes, mais elle sentait chez Icare un petit quelque chose qui éveillait son intérêt. Sa présence en elle-même était captivante et elle ressentait une connexion entre leurs deux âmes. Le feu en elle s'agitait lorsqu'elle plongeait son regard dans le sien, plissant très légèrement les yeux sous la concentration que nécessitait la compréhension d'un tel mystère.

Passant doucement, presque imperceptiblement et non vulgairement, sa langue sur ses lèvres, elle mit fin à sa réflexion, affichant un sourire énigmatique. Son ton nettement adoucit, elle fixa son regard dans les yeux de son émule, susurrant doucement d'une voix étonnement douce et mélodique.

Que voilà une demande cavalière... Que devrais-je y répondre, telle est la question...

Elle se retourna, ramassant ses affaires, encore une fois sans en avoir conscience, exposant son royal fessier à la vue d'Icare, son étourderie pouvant la faire passer pour une vulgaire aguicheuse si son attitude n'avait pas été assez claire sur la réponse qu'elle opposerait à de telles démarches. La toile de son baluchon se fendit, répandant ses instruments, du papier, et une curieuse boite en un métal forgé semblant rougeoyer dans la pénombre nocturne. La ramassant immédiatement, elle la dissimula au fond du baluchon pourtant inutilisable, tentant de rassembler ses affaires répandues sur le sol. Elle répondit d'une voix un poil plus stressée :

Je crains de ne pouvoir vous accompagner, il va me falloir trouver un endroit où déposer tout ça le temps d'acheter un sac, et je ne pense guère qu'une personne de votre statut attende aussi longtemps...

Pensant ainsi écarter le problème, son coeur battant sous la panique en ayant vu la boite à découvert elle sourit en coin, continuant à récupérer ses affaires, sans remarquer qu'une feuille avait glissé derrière elle. Feuille sur laquelle était dessiné un portrait au fusain, celui d'Icare...
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Stratège des Ombres
Icare
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Stratège des Ombres
10/4/2015, 18:33
Messages : 87
Age du personnage : 19 ans apparent
Pouvoirs / Particularités : Particularités phoenixiennes / Clairvoyance

Origine : Mythe d'Icare

Orientation sexuelle : Minosexuelle ♥

Habitation : Cîme d'Onyx

Fiche de personnage : https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2015/14/1428248133-katarina.png

La jeune femme était fidèle aux flammes desquelles elle semblait être la reine. Fougueuse et indomptable, forte d'un charme naturel, qu'elle exsudait par tous ses portes, et sublimée par le bûcher ardent visible au fin fond de ses prunelles aux profondeurs abyssales. Même sa peau bronzée me semblait bouillir à mesure qu'elle me rendait le regard, peut être un peu trop insistant, dont je la gratifiais. Ses iris de jade légèrement en amande semblèrent se plisser tandis qu'elles détaillaient celle qui avait eu l’outrecuidance d'accoster et de reluquer sans gêne aucune la demoiselle qui les portait comme deux divins joyaux. Avais je par mégarde attisé le brasier de sa colère ?

Je n'en avais pas le moindre doute : les femmes, surtout les plus désirables, celles qui jouissaient d'un physique avantageux, appréciaient rarement d'être reluquées comme des oiseaux encagés, mais fort heureusement, quelques signes indicibles m'indiquaient que si la demoiselle me tenait rigueur de mes quelques instants d’égarement, mon erreur digne d'une soûlarde, faible d'âme et d'esprit, était encore rattrapable aux yeux de la belle ménestrel

Mais … comment rester stoïque face aux courbes de cette exotique jeune femme ? L’opacité des tissus qu'elle portait me semblait moindre, me laissant tout le loisir de découvrir ce qu'ils couvraient. C'est difficilement que j’empêchais mes orbites de fixer ses hanches, son ventre, et sa poitrine offerte à ma vue. Pour tempérer mes ardeurs, je me fis violence et ancra mes iris de la couleur du ciel qui avait connu ma chute dans celles qui me faisaient penser à l'absinthe dont je venais de m'abreuver. Et même alors, comment aurais je pu décrocher mon regard de ces dernier ? De ses lèvres pulpeuses que venait souligner son doigt, l'espace d'un fugace instant ? De l'ensemble de ce doux visage halé, encadré par des mèches sauvages et foncées, a la fois fin et droit, dénué du moindre défaut ? Elle était incroyable, hypnotique, j'en devenais envieuse et jalouse de cette dame au visage envoûtant.

« Pardonnez ma maladresse, je ne voulais en aucun cas vous gêner, simplement vous faire part de mon ébahissement. »

Et lorsqu'elle se retourna … Mes défenses cédèrent et je ne pus m'empêcher de fixer mon regard sur le derrière de la danseuse, remerciant Zeus qu'elle ne se soit pas retournée, et Aphrodite d'avoir sauvé mes lèvres et mon menton de tout surplus salivaire. J'aurais pu passer des heures ainsi mais … ce n'aurais pas été agir en digne personne que de voir une partie de son fardeau ainsi échapper à sa vue sans n'avoir rien fait pour lui épargner l'effort de le ramasser.

C'est ainsi que je me retrouva à faire quelques pas en avant d'un air détaché, avant de m'orienter de façon à ce que si la jeune femme se retourne, elle ait une parfaite vision de MON divin postérieur, puis de me baisser avec toute la lenteur qui m'était imposée jusqu'à pouvoir attraper la fuyarde. J'allais me diriger vers celle qui ne m'avait toujours pas donné son prénom en lui tendant ce qu'elle avait perdu, avant de me raviser en regardant le papier du coin de l’œil, tombant face à face avec … moi même. Un dessin au fusain, réalisé d'une main de maître. Mon portrait craché.

« Excusez moi … Vous avez perdu ceci. »

Ma voix sonnait légère et rieuse alors que je lui offrais le portrait, un petit sourire reluisant d'innocence sur les lèvres. J'en profitais pour caresser imperceptiblement la main de la jeune femme, me délectant du doux contact de sa peau contre la mienne, un peu plus claire, mais friande de cette proximité, au point qu'elle en frissonna pour me demander de prolonger ce toucher … ce que je refusais. La jeune femme me semblait être bien trop farouche pour tomber dans les filets de la première venue, et si je ne refusais jamais un bon défi, c'était bien parce que je savais m'en montrer à la hauteur. C'est pourquoi je me rapprochais doucement de son lobe, sans cesser de sourire un seul instant, n'hésitant pas à me mettre sur la pointe des pieds pour murmurer d'une voix rauque, juste au creux de son oreille.

« Je doute d'être un aussi bon modèle … Il faut croire que vous avez beaucoup de talent pour sublimer la réalité. »

Je lui fis un petit clin d’œil et rompit le contact avant de reculer de quelques pas, fière de mon effet, puis lui offrit mon dos quelques instants pour observer la rue derrière nous, l'air pensif. Elle était entièrement vide, et si j'étais connaisseuse des lieux et boutiques de cette grande cité, je doutais que mon amie vagabonde ne sache réellement où se situait les endroits qu'elle cherchait … Mais qui sait ? Peut être me réservait elle encore d'autres grandes surprises.

« J'ai beaucoup de temps devant moi. Si vous m'en laissez le droit, je serais ravie de vous accompagner et de vous guider… a moins que vous ne désiriez déposer vos affaires dans ma demeure le temps que nous allions acheter votre sac ? Et puis qui sait, peut être qu'avec un modèle, ce portrait serait encore plus exquis qu'il ne l'est déjà ? »
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11/4/2015, 23:14
Mihël leva les yeux intérieurement. Les flatteries avaient bien souvent le don d'attiser son agacement et son ennui plutôt que d'atteindre leur but originel. Elle sentait trouvait l'attitude d'Icare à la limite du vulgaire, l'accostant comme n'importe "couche toi là" sortant d'une taverne quelconque.

Son amour propre en prenant un coup, elle ne tiqua pas une seconde en récupérant le dessin, ne lui jetant pas même un coup d'oeil, le rangeant presque rageusement dans le tissu déchiré de son paquetage.

Lorsqu'elle toucha sa main, un frisson de dégoût et non de désir l'ébranla, à mille lieux de ressentir pareille sensation, l'agacement commençant décidément à gâcher cette soirée auparavant plutôt bien commencée.

Certes, Icare ne la connaissait pas et ne pouvait savoir qu'un tel comportement ne pouvait que fortement la rebuter, rejetant en bloc toute tentative d'approche, mais cette attitude lui tapait sur le système, elle n'y pouvait rien.

Elle s'écarta peut-être trop vivement lorsqu'elle sentit la bouche d'Icare se rapprocher de sa peau, Mihël faisant volte face, un regard désormais clairement farouche dévisageant celle qui l'avait décidément trop attisée. La dernière proposition d'Icare d'aller chez elle confirma tous les soupçons de Mihël qui laissa tomber dans un grand fracas toutes ses affaires, transformant ses bras en feu, adoptant une posture de combat en fixant avec hargne la générale.

Écoutez moi bien, car j'ai l'impression de ne pas avoir été claire. Je ne suis pas une prostituée, traitez moi encore comme tel, et vos cendres seront la seule trace de votre imbécilité.


Les flammes ronflaient le long de ses bras, ses yeux semblant presque en cracher sous la colère qui s'y lisait. La ruelle s'éclaira d'une lueur orangée sous leur présence, des passants des rues adjacentes venant jeter un coup d'oeil mi-curieux mi-inquiet sur les deux femmes, reconnaissant bien vite Icare à la lueur des flammes de Mihël.

Décidée à éviter un conflit qui lui interdirait surement les portes de nainvertland, Mihël attendit la réponse de la générale pour savoir si elle devait la remettre définitivement à sa place ou non.
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Stratège des Ombres
Icare
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12/4/2015, 01:04
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Habitation : Cîme d'Onyx

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Mon sourire amusé ne diminua aucunement lorsque les bras enflammés de la jeune ménestrel, qui illuminaient la cité plongée dans l'obscurité, dardèrent dans ma direction, telles deux lances rougeoyantes envieuses de punir l'impudente qui osait courtiser la reine des flammes avec tant de véhémence. Ma démarche était  définitivement trop cavalière. J'aurais sans le moindre doute agi de la même façon, sans marquer la moindre hésitation, mais que voulez vous ? Il était rare que quelqu'un me captive ainsi … Et je sentais que cela avait tout autant à voir avec son joli minois qu'avec les braises écarlates qu'elle maîtrisait lorsqu'elle mouvait son corps d'une manière enchanteresse. Le brasier ardent de sa colère que j'avais attisé et qui était dorénavant visible à l’œil nu, éblouissait les pauvres passants autour de nous qui couraient se mettre à l'abri, effrayés, impressionnés par la beauté de la rage pure, de la haine portée à son paroxysme qui faisait se dilater mes pupilles déjà écarquillées par la vision du feu tant adoré.

Pour toute réponse, je reculais d'un simple pas et m'inclina très légèrement d'un air révérencieux avant de redresser mon visage vers elle, les saphirs de mes iris fermement ancrés dans les émeraudes de ma farouche interlocutrice. Des excuses ? Je n'étais pas le genre de personnes à me mettre à genoux, et ce devant qui que ce soit, mais j'admettais la possibilité de formuler mes regrets quant aux abus dont je m'étais coupable, après tout, je représentais Neverland, dans une moindre mesure, quelle image devait elle avoir de ma patrie, à présent ? Bah, à vrai dire, je n'en avais pas grand chose à faire.

« Je ne vous empêcherais pas de me noyer sous un déluge de flamme, je suis presque sûre de le mériter  ... »

Je lui rendis un petit clin d’œil des plus amical avant de me courber avec une petite mine coupable, la moue d'une enfant prise en flagrant délit, les yeux rivés sur le sol comme pour expier ma faute. Puis, lentement, je relevais le menton et lui offrit un sourire d'une blancheur éclatante où se reflétait les flammes qui semblaient prendre vie lorsqu'elles enveloppaient la peau de la belle comme autant de couches de tissu vermeil.

«  … Mais pour cela, il faudrait que brûlée, je souffre. »

Et à mesure que je me redressais, un feu aussi divin que celui de l'astre solaire sembla m'entourer à mesure que dans mon dos se matérialisait deux ailes flamboyantes, aussi douces que de la soie, mais aussi brûlante que les éclats d'un volcan. Mes doigts semblèrent devenir serres effilées, mes cheveux déjà éclatants roussirent d'avantage, crépitant comme le combustible d'un bûcher prenant feu. Cela dura quelques instants … Puis comme le phénix devin cendres une fois le cycle terminé, tout s'arrêta, ne laissant que les lampadaires et les bras de la danseuse pour transcender la nuit noire.

« Je cherche à être consumée … cela peut sans doute expliquer mon comportement bien loin de ma subtilité ordinaire, mais en aucun cas l'excuser ... »


Je crois bien que ce fut la première fois que quelque chose qui ressemblait autant à un semblant de navrement franchit la barrière de mes lèvres, je m'en sentais presque rabaissée … Mais voilà la punition que je méritais pour avoir agit avec tant de maladresse. Tant pis, aujourd'hui je n'avais aucune envie de forcer qui que ce soit, un peu pompette que j'étais. Cette nuit ferait partie de celles qui se terminerait au plus mal pour mon être constamment à la recherche de quoi apaiser  le sang qui bouillonnait dans mes veines et ma peau brûlante d'envie de caresses.

« Je ne vous mentirais pas, j'avais bien dans l'intention de vous mettre dans mon lit, mais comme l'idée vous déplaît, je n'irais pas plus loin. Dis je d'une voix presque innocente. Un autre jour, j'aurais sans doute tout fait pour sentir vos douces flammes lécher mon corps tandis que je m'occuperais du votre, mais disons que je me sens d'humeur ... charitable? Profitez en, c'est extrêmement rare. »

J'inclinais une nouvelle fois la tête en sa direction avant que le vent ne souffle en faisant claquer derrière moi ma cape et mon pull à moitié consumé par ma quasi transformation, laissant apparaître comme tant de fois auparavant ma peau rendue frémissante sous le coup de l'air humide. Je poussais un long soupir, si tant est que cette situation venait presque de me discréditer plus que je ne l'étais déjà, le froid commençait à se faire sentir et je croisais mes bras contre ma poitrine au décolleté plus conséquent qu'auparavant, par la faute des tissus à moitié brûlés, autant pour la cacher aux yeux de mon interlocutrice que pour conserver le peu de chaleur qui subsistait en moi.

« Ma proposition tient toujours, les ruelles de Neverland sont mal famées, et si d'autres … rustres se montrent aussi insistants que moi, vous risqueriez de craindre pour votre sécurité. Si vous acceptez de me suivre, je vous promets d'essayer de tempérer mes ardeurs ... pour une fois. Et si cela vous gêne de trop, vous pourriez laissez vos bagages à l'auberge, la propriétaire est une connaissance, et vous avez la possibilité de trouver un sac par ici. »

J'indiquais de l'index à la jeune femme une ruelle des plus éclairées juste à notre gauche avant de reculer de nouveau en faisant volte face, lui offrant, bien malgré moi cette fois ci, mon dos presque à nu où perdurait simplement quelques couches de soie noircie, et mon pantalon perclus d'une multitude de trous dus aux cendres incandescentes. Fière, le menton haut, je ne pouvais me résoudre à admettre réellement un quelconque tort, aussi me mis je à marcher dans la direction de mon manoir, non sans prononcer une dernière fois quelques mots à son encontre.

« Aussi charmante que soit votre compagnie, je me dois bien de rentrer chez moi, avec ou sans vous. En tout cas mademoiselle, je vous souhaite de passer des moments bien plus agréables que ne le furent ces quelques instants en ma compagnie. »


Je me détachais à regret et entreprit de faire quelques pas dans la direction de mon chez moi, sereine. Après tout, je n'avais rien fais de bien ou de mal, j'avais simplement tenté un défi, et échoué. A présent, je me devais de me retirer avec toute la classe et la prestance qui m'était due pour ne pas subir une honte supplémentaire et attiser les ragots des badauds, pas vrai? Foutus observateurs ...
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12/4/2015, 10:27
Lorsque Mihël saisissait des flammes, elle les faisait "siennes". Pour imager la chose on pourrait dire qu'elles entrent en elle de sorte à s'accorder à son essence avant de ressortir et de suivre sa volonté, en symbiose avec son esprit.

Lorsqu'elle vite les ailes de flamme d'Icare, tout son corps réagit contre sa volonté, la forçant presque à faire siennes ces flammes. Son esprit se rebella instantanément, la fureur grondant en elle continuant à alimenter les flammes qui remontaient ses épaules, commençant progressivement à imprégner son corps tout entier.

L'entrainement chamanique de Mihël lui permit de garder le contrôle de la situation, laissant les flammes transformer son corps tout en préservant sa clarté d'esprit. Levant la main elle créa un mur de flamme devant la stratège, l'empêchant d'avancer davantage. Créant quatre murs de plus elle isola les deux femmes du reste de la ville, s'assurant que personne ne les importunerait.

S'avançant au travers du dernier mur de flamme qu'elle avait créé, venant doucement lécher sa peau du même élément telle une mère aimante accueillant son enfant contre elle.

Des flammes sortirent un visage taillé au couteau, celui d'Icare, se reproduisant, encore et encore, jusqu'à recouvrir les murs intégralement. Mihël se rappela alors où elle avait vu ce visage, faisant le rapport avec les ailes.

L'air crissa de fureur alors que la vision de Mihël se rappela à son bon souvenir. Les murs ravalèrent les visages alors qu'elle s'avança vers Icare. Elle clama, calmement et posément :

Je vous préviens, je ne me laisserais pas tuer aussi facilement.


L'un des murs se déforma, laissant apparaitre sa vision d'autrefois, Icare au dessus d'elle, tenant un glaive puis transperçant son corps alors que le regard empli d'incompréhension de Mihël restait braqué sur elle, dans ce regard semblait persister une lueur de... déception, Mihël semblant attachée à Icare dans cette vision. Celle-ci s'interrompit, les flammes ronflant furieusement en direction de la Stratège.

L'expression dure de Mihël ne dissimulait en aucun cas ses traits doux et sensuels. Elle fixait Icare de cette même mine farouche, déterminée, dépourvue de peur.

Elle ne comprenait pas ce qui allait mener à cette scène mais était plus que déterminée à se rebeller contre le destin. Le feu crépitant finit d’auréoler la scène de sa tension, Mihël semblant ne pas plaisanter du tout.
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12/4/2015, 12:21
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Un haussement de sourcil, et mon sourire amusé devint soupir agacé en moins de temps qu'il n'en fallut aux flammes pour prendre possession de la rue. Et tandis que les quelques passants, un poil plus aventureux que les autres, finissaient de s'enfuir, la queue entre les jambes, je ne pus décrocher mon regard de ces murs qui semblaient vouloir mettre en cage le phoenix que j'étais. Pour quelle odieuse raison cette demoiselle essayait elle de me retenir ainsi ? N'avais je pas été suffisamment claire ? Il fallait bien croire que non ...

Mais à mesure que mon visage se reflétait sur chacun de ces flamboyants obstacles comme sur autant de grossiers miroirs, mes lèvres se tordirent d'une petite moue enfantine qui ne s'accentua nullement lorsque se joua la scène de la mort de Mihël. Mes traits ne s’affaissèrent pas quand le glaive pénétra le ventre de la jeune femme, ni même lorsqu'elle me lança un regard éperdu où se mêlait incompréhension et sentiment de trahison. Quel spectacle se perpétrait ainsi sous mes yeux ? Une scène du futur, ou un simple fantasme qui demeurait dans l'esprit de cette fougueuse ménestrel ?

« C'est malheureusement une scène qui risquerait de se jouer bien vite si vous ne me laissez pas partir immédiatement »


Je me retournais lentement vers la jeune femme, un doux sourire sur les lèvres qui n'atteignait pas mes yeux aussi froids et morts qu'un lac d'eau glacée. Clairvoyante, je retournais la situations sous tous les angles, envieuse, avide même, de connaître la raison qui aurait pu me pousser à prendre la vie de la danseuse. Est ce que ce sera un simple caprice, ou une raison plus mystique encore me conduira à transpercer son abdomen sans coup férir ? Je n'en savais rien encore, et la thèse d'un simple artifice n'était pas encore à exclure. Pas encore ...

« Saviez vous que retenir ainsi une dame de rang aux vêtements pareillement déchirés pourrait être très mal interprété ? Je ne voudrais pas que cela vous cause des problèmes à l'avenir. »

Avec une lenteur calculée, je tendis les bras de chaque côté de mon corps, faisait fi de ma cape et de mon haut qui tombaient à présent en cendres sur le sol. Le brasier incanté par la musicienne avait de quoi tempérer le froid polaire qui semblait régner en maître sur les ruelles plongées dans la nuit noire, et il m'était d'avis que si elle n'avait déjà vue pareilles formes, les courbes d'une femme devaient la laisser des plus indifférente, d'autant plus lorsqu'elle semblait sur le point de fondre sur ladite femme pour lui arracher le cœur.

« Si vous vous fiez aux on-dit qui courent sur ma personne, c'est peine perdue, ma réputation est faite, mais vous pourrez voir que premièrement, vous ne me fixez pas avec regret et résipiscence, et que deuxièmement j'ai oublié mon sabre dans la Cîme d'Onyx. Il me sera bien plus difficile de vous poignarder à mains nues, conformément à ce que vous venez de me montrer, mais si vous insistez ... »


Je posais mes mains sur mes épaules sans cesser un seul instant de fixer la jeune femme, malgré les flammes qui semblaient vouloir lécher mon corps en me provoquant moult frissonnements, et mes pupilles dilatées par cette vision tant aimée d'un brasier incandescent prompt à rendre la ville aux cendres dont elle est issue. Tout aussi doucement, je repris la parole d'une voix légère et gracile tandis qu'un nouveau sourire vint poindre sur le bout de mes lèvres.

« Voyez vous, il en va de mon honneur de berzerker de ne jamais refuser un défi lorsqu'il pointe le bout de son nez, mais je ne vois à présent aucun intérêt, ni même aucun mérite, à vous prendre en duel. Tuer une inconnue par simple plaisir, aussi jolie soit elle, n'est pas vraiment la manière dont j'escomptais finir ma soirée. »


Puis, aussi rapidement que la première fois, les ailes incandescentes où se mêlait or et rubis transpercèrent mon dos tandis que le feu épousait la forme de mon corps friand de cette chaleur si rassurante et si douce. Puis, aussi fougueuse que les flammes dont j'étais issue et qui avaient causé ma perte, je relevais le menton en direction de mon adversaire, forte de ma fierté et de mon arrogance qui refusaient à me laisser passer une simple nuit en paix.

« Vous pouvez rebrousser chemin et faire en sorte que cette vision ne devienne jamais réalité … êtes vous sûre de vous ? Je ne ferais pas preuve de la moindre pitié parce que vous êtes une femme, n'en doutez pas un seul instant. »
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12/4/2015, 14:19
Mihël afficha un sourire en coin, l'ironie de la phrase d'Icare s'avérant de plus drôle en sachant la boîte que Mihël avant dans sa besace. Et dire qu'elle avait réussi à la fabriquer tout juste la veille. Elle sentait sa présence rassurante juste derrière le mur de feu.

Braquant derechef son regard sur Icare, elle ouvrit la main, les flammes dans la boite l'attirant de sorte à ce qu'elle atterrisse dedans.

C'est ça, le problème, avec les personnes qui ont du pouvoir, elles s'estiment toujours supérieures à celles qui n'en ont pas.

Prenant une grande inspiration, elle referma le poing, la boite se brisant, laissant échapper un feu d'un bleu sombre et sinistre, un feu qui se fondit en Mihël, changeant la couleur des flammes dont elle était actuellement composée. Sa voix changea, plus grave et sépulcrale.

Il vous sera surtout difficile de me poignarder s'il n'y a rien à poignarder.

Son corps chuinta soudain, se repliant sur lui-même, jusqu'à n'être qu'une boule de feu d'environ cinquante centimètres de diamètres. La boule se scinda en deux, fusant droit sur Icare avant de plonger dans ses ailes. Toute trace de Mihël disparue, avalée par les flammes des ailes d'Icare.

Elle était désormais à l'intérieur d'elle, le feu de Mihël inondant les veines de celle-ci, transformant tous ses vaisseaux sanguins en torrents de feu. Cela lui produisit une sensation extatique, à la limite du sensuel tout en pompant progressivement toute son énergie, brûlant chaque parcelle de puissance en Icare.

La voix de Mihël résonna dans son esprit.

Je n'ai en aucun cas l'intention de vous laisser me tuer, maintenant ou plus tard, désolée.

Elle continua à brûler son énergie, maintenant le carcan de sa volonté sur son corps et son esprit.
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12/4/2015, 14:45
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Mes ailes de feu semblèrent luire dans mon dos tandis qu'imperceptiblement je quittais ce sol qui n'avait plus aucune attraction sur moi. Je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où elle avait disparu, elle avait simplement prit la couleur du ciel nocturne avant de disparaître dans un élan enflammé … Et à présent, où se trouvait elle, la fougueuse ménestrel ? Avait elle fuit ? Cette témérité apparente n'avait elle pour but que de me faire perdre mon temps, pendant qu'elle s'enfuirait en ne laissant derrière elle qu'un mur de flamme et une meurtrière avide de faire couler un sang qui lui échappait à présent ?

Non … les sphères  n'étaient pas à ignorer, et alors que j'allais traverser le mur flamboyant pour me mettre à la recherche d'une nouvelle proie pour partager ma couche, forte de ma victoire par forfait, je sentis soudainement un frissonnement parcourir mon échine jusqu'à me forcer à rejeter la tête en arrière, une sensation malsaine provenant du plus profond de mon être.

Une douleur qui prenait sa source au plus profond de mon âme.

« Espèce de sale … »

Puis le marteau d'Héphaïstos a frappé, de son métal puissant et tranchant, inévitable et fatal. Mon coeur a sauté un battement, un vertige m'a pris, et je l'agrippais à deux mains, les yeux révulses. Dans un tourbillon de douleur intense, j'ai senti mon corps s'écrouler sous mon propre poids de plume. Dans cette danse macabre, la faux de la Faucheuse m'a frôlée de près, au point de faire vrombir mes tympans. Puis je suis tombé à ses pieds, de façon tout à fait pathétique. Ma tête vibrait, mon ventre semblait prit dans une véritable tornade et mes mains tremblaient violemment sans que je ne puisse rien faire pour les arrêter. J'avais définitivement perdu le contrôle. Je me suis relevé, malgré tout, car la douleur exige d'être ressentie, mais doit être combattue.

« Tu as du murement préparer ton coup ... Je suis impressionnée. »

Ses mots semblaient flotter dans mon esprit. J'avais mal, mon cœur lâchait, je le sentais. Je hurlais à m'en déchirer les poumons tant la douleur était horrible, insoutenable. C'était la fin, la mort, j'allais sortir de mon labyrinthe de souffrance pour de bon, m'envolant vers le ciel grisâtre des enfers, mes ailes de phénix à jamais gravés dans mon dos en pénitence de mes crimes et de mon ambition. Hadès, roi de ma mort, maître de mon âme, entretiendra mes tourments, à jamais ancrés dans ma mémoire que je n'aurais plus. Mes paupières fermaient mes yeux, contre mon gré. Je ne voulais pas que ça finisse, pas maintenant, pas sans avoir atteint mon but. Je ne soufflais plus, mon nez et ma poitrine étaient immobiles. J'allais mourir.

Je sentais mon âme traverser mon coeur, qui s'était arrêté de battre, ne me procurant plus le sang et l'énergie dont j'avais besoin pour vivre. Ensuite, après avoir lentement prit son temps sur cet organe défectueux, elle traversa ma cage thoracique. J'ai senti mon enveloppe charnelle se briser, s'écraser, s'ouvrir, et mes os se briser au passage de l'esprit, qui serait la seule chose qu'il resterait de moi. Elle allait sortir, elle frôlait la sortie de mon torse. Elle a passé le haut, doucement, puis le milieu... et elle est revenue, aussi rapidement que s'il ne s'était rien passé.

« Tuer quelqu'un parce qu'elle pourrait attenter à tes jours … Tu vaux encore moins que moi. »

Le sang bouillait dans mes veines, la chaleur que j'avais tant recherchée exsudait dorénavant pas tous les pores, parcourait mes vaisseaux en réchauffant mon corps tout en me volant ma vie. Sentir ce torrent ardent dans mes veines … C'en était presque orgasmique, et je ne pus empêcher un petit sourire béat de déformer mes lèvres rendue bleutée par la mort qui s'approchait pas à pas.

Malgré la lave qui coulait dans mes veines, je mourrais de froid, j'en frissonnais, et tandis que la vie quittait mon corps glacé, je resserrais mes bras et mes ailes pour entourer mon corps et me protéger du vent qui soupirait sur mon corps entièrement nu … Mon âme était un brasier ardent, et je ne pouvais rien contre le feu Originel qui m'avait vu naître … J'étais pathétique, pathétique et souillée par les envies de vengeances qui transcendaient mon âme alors que j'ouïssais les aboiements de cerbère.

« Tu es en moi, pas vrai ? J'espère que tu aimes ce que tu vois, c'est presque la finalité que j'aurais espéré. »

Je poussais un long soupir alors que je me demeurais ainsi, recroquevillée contre le mur éclatant pour tenter tant bien que mal de me ranimer. Moi qui n'aurait jamais pu faire le moindre mal au bûcher flamboyant, voilà que c'était lui qui allait consumer mon âme, et non pas sa sœur traîtresse qui m'avait tenu dans ses bras tel un linceul quant la vie m'avait quitté une première fois. C’était fini, je n'avais plus qu'à attendre et brûler vive, calcinée de l’intérieur telle le combustible du brasier sacré, dans cette ruelle poisseuse illuminée par milles feux..
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12/4/2015, 16:16
Mihël tenait Icare entre ses serres, sentant l'âme de celle-ci lui appartenir. Elle sentit son âme comme si elle tenait dans ses mains, sentant sa propre âme battre dans son corps. La sensation grisante de tenir leurs deux vies entre ses mains étreignit sa conscience.

Elle sentait l'inconscience d'Icare poindre, la mort venir placer sa chape glacée sur son corps.

Te laisser mourir? Très peu pour moi, je sais que je n'y arriverais pas. Lorsqu'une de mes visions survient, elles se réalisent toujours. Tu ne peux donc pas mourir.

Elle saisit l'âme d'Icare dans ses serres brûlantes, lui infligeant une indicible souffrance avant de lui faire fermer les yeux. Elle transforma son corps, lui donnant pleinement sa forme de phénix, et non que des ailes, avant de la faire s'envoler pour rejoindre son logement.

Passant par la fenêtre elle atterrit au sol, allant se saisir du glaive. Icare était spectatrice de l'action, n'ayant plus aucun contrôle sur son corps, la lave dans les veines ayant pris tout le contrôle de ses membres, lui laissant juste ses sens pour comprendre ce qui se passait.

Je te l'ai dit, je ne suis pas disposée à mourir.

Elle parla cette fois avec les lèvres d'Icare, l'implacable volonté de Mihël torturant son esprit initialement bon et altruiste. Son instinct de survie fut juste plus fort en cet instant. Alors qu'elle sentait son âme se déchirer sous les actes qu'elle était en train de commettre, elle saisit l'âme d'Icare et l'expulsa de son propre corps.

Icare réapparut mais avec le corps de Mihël, sans ses pouvoirs néanmoins. Alors Mihël, dans le corps d'Icare, brandit le glaive et le planta sans un instant d'hésitation dans son corps. Le glaive perça la peau sans mal, atteignant les organes internes.

Mihël pleurait, deux trainées sur ses joues pour seules témoins du supplice que cette action imposa à sa conscience. Après un hoquet elle murmura :

Ainsi la chose est faite. Je vivrais, et tu mourras.

Essuyant ses larmes, elle renifla en se relevant, la mort dans l'âme, se retournant.

Désolée.

Ainsi mourut Icare dans le corps de Mihël.




La vision se termina.

Tous les évènements qui venaient de se passer étaient une vision de Mihël, qu'elle eût lorsqu'Icare s'approcha d'elle à l'extérieur de la taverne. La présence du phénix la parasita cependant et la vision se révéla à Icare plutôt qu'à Mihël. Celle-ci ne sut donc pas que la scène qu'elle avait vu longtemps auparavant s'était déjà réalisée, simplement dans une autre ligne temporelle.

Forte de cette vision éclairant Icare sur ce qu'entrainerait cette ligne temporelle, elle fut laissée libre d'agir différemment, afin de changer le destin funeste des deux femmes.
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12/4/2015, 17:19
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Mes dents se mirent à mordre compulsivement ma lippe alors même que les mots se refusaient à franchir la barrière d'ivoire. Qu'est ce qu'il venait de m'arriver ? Une illusion, simple rejet issu de mon esprit aberrant, prompt à la paranoïa ? Ou véritable avertissement envoyé par les Dieux pour préserver une vie bien trop importante pour être portée à son terme en ce jour ? Je n'en savais rien, et j'étais bien trop fatigué par l'épreuve que ce fut d'admirer mon corps sans vie poignardé sans vergogne par la danseuse pour creuser la question en profondeur. Je voulais vivre, et j'étais bien loin d'être personne à risquer sa vie pour une simple conquête. Prémonition due à ma clairvoyance ou premier symptôme d'une folie enfouie, j'aurais été bien sotte de ne pas m'en inspirer.

C'est donc en secouant la tête que j'appelais, une première, puis une deuxième fois la ménestrel, faisait fi des quelques passants occupés à rentrer chez eux après quelques heures de folies dans un bar quelconque qui se retournaient dans ma direction. Ma capuche recouvrait mon visage, mes cheveux roux et mes yeux clairs, j'étais méconnaissable … Et quelque chose me disait que c'était ainsi.

« Excusez moi, mademoiselle ? »

Ma voix était légère et mélodieuse, bien loin du timbre un peu rauque dont j'usais dans ma vision … Mais que dire de plus ? Je n'aurais sans doute pas dû l'interpeller, et simplement tracer mon chemin, sans un seul regard vers elle. Mais le mal était fait, et je n'avais pas de temps pour les regrets, j'étais de par trop occupée à trouver une parade quelconque. Je devais trouver un moyen de détourner son attention, et l'idée m'apparut alors même que mes incisives continuaient à agresser sans vergogne la peau qui recouvrait mes lèvres, sans que je ne détache mon regard des iris de jade de la jeune femme, seule partie de son corps que je me permettais d'observer … par respect, et par instinct.

« Vous trouverez le sac que vous cherchez juste ici. »

Je n'essayais pas de me faire pardonner, je n'en voyais aucune raison, il n'était simplement que justice d'aider cette femme à trouver son chemin dans les recoins de Neverland, voilà bien le rôle qui était le mien, un simple remerciement pour le spectacle qu'elle m'avait offert dans l'auberge.
D'un simple geste de la main, je lui indiquais la même ruelle que dans ma vision, toujours aussi bien éclairée et peu fréquentée. Peu dangereuse quand je la comparais au reste des bas quartiers, et bien moins encore que ne pouvait l'être de cette redoutable chaman. Je me doutais très bien qu'elle saurait se défendre toute seule, je plaignais simplement les quelques abrutis qui commettraient la même erreur que celle dont je me suis rendu coupable. Enfin, avec un petit sourire, seul transcendant l'obscurité de ma capuche, illuminé qu'il était par les quelques réverbères, je prononçais les mots de la fin. Ils me brûlaient les lèvres, me piégeaient intérieurement, m’emprisonnaient aussi sûrement que les barrières de flamme. Les murs de mon labyrinthe se sont resserrés. J'ai manqué d'air un court instant, puis ma respiration a reprise.

Dans une théâtrale mise en scène, je dévoilais enfin le jugement fatal, le mot de la fin, celui qui manquait, la parfaite conclusion d'une telle pièce.

« J'espère que vos prochaines visions se révéleront être plus profitables pour vous … Navrée du dérangement occasionné. »

Je ne pouvais pas l'oublier. Dans mes derniers moments, à la sortie du labyrinthe, c'était elle que j'avais vu, c'était elle qui m'avait assassiné. A cause d'elle que j'étais parti, à cause d'elle que j'avais quitté ce corps mortel pour m’élever vers les cieux. Je serais aller rejoindre mon paradis, dans les méandres du royaume d'Hadès. Aussi ne pus je soutenir son regard un seul instant de plus. Je me retournais sans profiter un seul instant de la vue de ce corps dont je m'étais gavé dans une autre vie, et fis quelques pas en direction de la taverne que je n'aurais jamais du quitter.

« En espérant que vous passerez une bonne fin de soirée. »

Tout en marchant, je poussais un soupir résigné et leva les yeux au ciel, croisant pour la première de la soirée l'astre lunaire et sa myriade de petites sœurs, la lune éclatante qui illuminait ce théâtre aussi sûrement que nos flammes.

Tout comme je l'avais pensé une éternité plus tôt, me semblait il, le ciel était sublime, ce soir.
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12/4/2015, 23:06
Mihël fit volte face pour plonger son regard dans celui d'Icare. Elle ne put reconnaitre cette fois la jeune femme, fronçant les sourcils, faisant un pas en arrière, prête à s'enfuir si son interlocutrice s'avérait mal intentionnée. La douceur se lisait sur son visage, une douceur en contrepoint total avec la vision précédente et sa fin malheureuse.

Lorsqu'elle lui parla du sac, Mihël plissa les yeux, ne comprenant pas, ouvrant pour la bouche pour répondre sans trop savoir quoi dire, ainsi interloquée. La voix de la jeune femme tirait un écho en elle, la touchant sans trop savoir pourquoi.

Elle ne regarda pas même la direction indiquée, l'incompréhension complète pouvant se lire sans mal sur ses traits. Lorsqu'elle se décida à répondre, la phrase suivante d'Icare suffit à définitivement jeter le trouble dans son esprit. Fronçant désormais les sourcils, son visage doux et paisible se teintant pour de bon des marques de l'incompréhension la plus totale.

Une vision? De quoi la jeune dame lui parlait? Tentant de comprendre, son cerveau fusa en tous sens, se disant que pour que ce soit aussi énigmatique ce devait être évident sans pour autant qu'aucune solution ne lui vienne à l'esprit.

Alors que la jeune femme s'en allait, Mihël n'y teint plus, s'élançant à sa poursuite, attrapant son poignet, hélas presque brutalement alors que son sac se rompait derrière elle, la faisant trébucher et rouler à terre aux pieds d'Icare, l'une des bandelettes de sa tenue se rompant, révélant un de ses seins sans qu'elle en ait aucune conscience.

Etourdie, à terre, elle braqua son regard voilà à moitié par la douleur de son genou écorché pour balbutier quelques paroles.

Je... Suis désolée si je vous ai causé quelque mal... J'avoue ne pas comprendre.

La boite qui lui avait permis de se transformer était à terre, aux pieds d'Icare, aisément à portée de main, de même que son portrait, curieusement placé juste en dessous de la table. Le regard pour l'instant braqué sur la jeune femme, Mihël ne s'aperçut pas que sa précieuse boite était ainsi révélée aux yeux de tous.

La sincérité et la candeur de son regard était évidente, c'était totalement une autre personne, la peur de mourir absente de ses traits et de son corps. Se morfondant d'un éventuel mal qu'elle aurait pu causer, une moue triste venait déformer son charmant visage.
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Stratège des Ombres
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13/4/2015, 01:31
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Les étoiles scintillantes avaient au moins comme mérite d'égayer un peu les bas quartiers, qui était à mes yeux, assez pittoresques, bien loin de l'idée que je m'étais faite en parcourant une première fois ses ruelles.Les nuages au dessus de moi essayaient tant bien que mal de recouvrir la lune, et j'eus l'impression qu'ils étaient gorgés d'une pluie prête à tomber sur nous à chaque instant. Cela n'aurait de toute façon pas fait de différence étant donné que les maisons et autres bâtiments formant les rues de la basse ville étaient tout aussi ternes que le ciel au dessus de moi. Peut être même auraient-ils permis de nettoyer un peu la crasse incrustée sur certains. La route dans laquelle j’étais était large et pavé, mais très sales et bien des miséreux y avaient élus domicile, agenouillés contre les lampadaires en espérant bien inutilement attiré la sympathie et la pitié de moins pauvres qu'eux.

Le temps n'était pas vraiment aux promenades, et la chaussée encore imbibée d'eau de pluie et rendue ainsi glissante devenait par moment bien dangereuse pour les rares courageux bravant la froideur de l'automne. Pourtant, cela n'empêcha nullement ma jeune interlocutrice de se précipiter vers moi en agrippant mon poignet, m'arrachant bien malgré moi un couinement de surprise teintée de peur, encore impressionnée que j'étais par le spectacle imaginaire qui s'était offert à mon esprit.

Je ne savais pas comment réagir. D'un côté cette femme me semblait être la candeur incarnée, rien qu'à la voir ainsi vulnérable sur le sol ne pouvait me laisser indifférente, mais … elle m'avait tué, bon sang, non ? Pourtant, j'étais encore en vie et …

Et voilà que ses vêtements se déchiraient, pour ajouter à mon calvaire. En soupirant, je retirais ma cape et la lui tendit en évitant délibérément de m'attarder sur sa poitrine à nue, mes incisives mordant compulsivement mes lèvres pour tempérer mon envie de couver la peau hâlée musicienne de mes yeux . Je ne pouvais reluquer ses formes, j'avais déjà vu de quelle manière une telle situation se terminerait, et je ferais tout pour éviter ça. Je me contentais de regarder le sol, un air presque gêné sur le visage, en agitant l'habit de la couleur de l'ivoire d'une main tout en m'agenouillant auprès d'elle.

« Vous … Devriez enfiler ça, il ne fait guère chaud … et les passants sont fort libidineux. »

Sans cesser d'éviter de regarder son corps, je lui passais le vêtement en camouflant sa poitrine avant de frissonner autant de froid que d'appréhension. Chacun de mes gestes devaient être calculer, et je devais mettre fin à cette rencontre au plus vite … Mais la vision de ce visage attristé et blessé ne pouvait me laisser de marbre, je n'avais pas à me montrer distante et froide avec elle, les événements passés étaient arrivés entièrement par ma faute … Quand bien même cela me tuait de l'admettre, je devais en payer le prix.

Avec un petit sourire, je l'aidais à se relever en faisant des plus attention à sa jambe blessée, la laissant s'adosser contre un lampadaire en me penchant pour récupérer et sa boite (sans pouvoir réprimer un frisson d'effroi), et le portrait dessiné au fusain qui représentait parfaitement mes traits, avant de mettre le tout dans les bras de la jeune danseuse.

« Ce dessin est très réussi, vraiment, vous avez beaucoup de talent … et je suis flattée que vous m'ayez choisie comme modèle. »

Voilà que je rosissais comme une jouvencelle, pathétique … Enfin, je me contentais de la prendre doucement par la main en essayant de lui faire faire quelques pas, attentif au moindre signe de douleur ou de rejet. J'avais peur que la ménestrel soit de nouveau blessée par ma faute … j'aurais réellement mieux fait de rebrousser chemin sans lui adresser la moindre parole, j'avais encore une fois tout fait de travers.

« Vous êtes blessée … Il vaudrait mieux s'occuper de ça. On pourrait aller chez moi j'ai des … non, plutôt à l'auberge, ca porterait moins à ... Pas que je n'ai pas envie de ... vous êtes très belle, n'en doutez pas ... mais ca n'est pas le sujet de toute façon, on doit bander votre blessure et ...  »

Un soupire contrit sortit de mes lèvres tandis que je murmurais un « Désolé » à peine perceptible. Le mieux à faire restait d'aider la jeune femme du mieux possible en évitant au maximum tout contact et tout regard trop prolongé … ca promettait d'être difficile, mais c'était la meilleure manière de finir la soirée sans mourir une seconde fois. Aussi l'attirais je doucement vers la taverne que je venais de quitter, l'aidant a marcher avec un sourire amical et avenant sur les lèvres, ma capuche camouflant toujours mes cheveux roux et mes yeux avec aisance.

« Enfin, allons à l'auberge, Catharine pourrait me donner de quoi vous soigner, et on déposera vos bagages dans une chambre le temps que je vous achète un sac pour remplacer celui qui s'est déchiré par ma faute … Êtes vous d'accord ?. »
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13/4/2015, 11:25
Mihël observa Icare retirer sa cape, reconnaissant de par le fait la jeune femme ainsi découverte. Ses yeux scièrent, son nez se fronçant très légèrement sous la perplexité. Elle sentait que quelque chose sonnait faux mais elle n'arrivait tout simplement pas à mettre le doigt dessus.

Elle la laissa l'habiller ainsi, en tenant les pans d'une main pour couvrir son indécente nudité. Reconnaissante, elle lui lança un tendre sourire qui illumina son visage. Celui-ci se vit barrer d'une belle grimace lorsqu'elle se releva, n'ayant pas encore réalisé comme sa jambe la faisait souffrir. Elle s'appuya contre un lampadaire, appréciant de ne plus être appuyée sur sa jambe. Elle vit alors Icare lui tendre le croquis, tirant un écarquillement à Mihël qu'elle dissimula de son mieux.

Son regard passa durant une seconde du portrait à Icare, ce qui aurait pu passer pour inaperçu pour quelqu'un qui n'aurait pas vécu ce que venait de vivre la jeune femme. Son corps se tendit très légèrement, l'incompréhension s'accentuant dans son regard, ses sourcils se fronçant, ce qui pouvait aisément être mal interprété.

Elle ouvrit la bouche pour parler mais une nouvelle fois la tirade suivante d'Icare lui coupa la chique, ajoutant une nouvelle couche à son incompréhension commençant réellement à semer le trouble dans son esprit. Une part d'elle commençait à faire le lien entre le surcroît d'attentions dont elle faisait l'objet et la vision qu'elle avait eu. Mais les deux femmes semblaient radicalement différentes, elle ne put se faire à l'idée que la dame qui l'aidait et celle qui la tuait étaient la même.

Acquiesçant, hésitante, elle n'osa pas parler, de peur à ce que le trouble dans sa voix alerte Icare sur le tourbillon de pensée inondant actuellement son cerveau. Elle se laissa attirer, ne pouvant se retirer de la tête qu'elle entrait peut-être bien de son propre chef dans la gueule du loup.

Elle acquiesça une nouvelle fois à sa proposition, n'osant pas même faire un mouvement. Son corps désormais pleinement tendu laissait trahir la tension qui s'emparait d'elle. A cette distance elle ne pourrait pas activer la boite avant de se faire transpercer. Qu'est-ce qui se passait? Qu'avait-elle fait? La panique s'emparait progressivement de son esprit.

Lorsqu'ils arrivèrent devant Catharine, avant même qu'Icare ne parle, elle jeta, de même que le patron, un regard aux deux femmes, notamment à Mihël, blessée, un air franchement paniqué sur le visage, n'osant pas faire un geste, les quelques regards qu'elle lançait à Icare exprimant clairement que sa terreur n'était causée par nulle autre que la générale.

L'instant de flottement qui suivit suffit à ce que plusieurs clients repèrent la scène, observant la situation, plusieurs gardes d'autres corps d'armée fixant Icare avec un très léger froncement de sourcils, en se demandant ce qui se jouait sous leurs yeux.

La cape glissa très légèrement de l'épaule de Mihël alors qu'elle ne la tenait plus avec autant d'attention, révélant la bande brisée qui laissait découvert l'un de ses seins, la légère brise venant de la porte ouverte lui laissant échapper un frissonnement qui pouvait fort bien être aussi mal interprété que le reste.
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Stratège des Ombres
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13/4/2015, 13:17
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Il ne me fallut que ces quelques secondes de flottement pour comprendre d'où provenait le silence malsain qui régnait dans l'auberge. En réalité, si les regards choqués ne m'avaient mit la puce à l'oreille, ce fut le frissonnement et l'état de la tenue de la blessée qui mirent le point final à mes soupçons … et aux leurs par la même occasion.

Merde, je savais que ma réputation me desservirait un jour … Mais je pensais qu'elle serait suffisamment vague pour m'éviter ce genre de problèmes, et c'est l'exact inverse qui venait de se produire. Et je n'étais pas du tout disposée à subir le « courroux » de quelques soldats prenant du bon temps, cela même alors que je venais PERSONNELLEMENT de finir TOUT JUSTE de travailler pour sauver LEURS fesses vissées sur un tabouret de bois.

En haussant un sourcil inquisiteur, et en laissant la ménestrel aux bons soins des gérants, je fis face à la foule mécontente, poings vissés sur les hanches et yeux plissés, prête à sermonner comme il se devait ces pauvres innocents de ma voix devenue moins maternelle qu'autoritaire.

« Une femme se fait agressée en pleine rue et les gardes préfèrent jeter un regard mièvre à leur supérieur plutôt que de se mettre à la poursuite de l'infâme brigand ? Et vous osez vous appeler la crème de Wonderland ? »

Certains baissèrent les yeux, d'autres, parmi les plus courageux, et ceux qui ne m'avaient pas reconnu, levèrent la tête pour croiser mon regard acéré avant de montrer un intérêt soudain pour la bière qu'ils n'avaient toujours pas fini de consommer. Avec hargne, je pointais la porte en bois de l'index sans cesser un seul instant de fixer l'amas de poivrots humains.

« Si vous ne vous mettez pas immédiatement à sa poursuite, ce n'est pas simplement votre honneur qui sera foulé du pied, mais celui de tout Neverland. EST CE QUE C'EST CLAIR ? »

Je criais rarement, mais cela se révélait efficace. Presque immédiatement, tous se levèrent dans un concert de chaises raclant le sol et de chopines fracassées sur la table avant de se précipiter vers la sortie en poussant cris de guerres et chansonnettes paillardes, même certains civils s'étaient lancés à la poursuite de l'agresseur imaginaire. Ils y mettaient dans de cœur à l'ouvrage que cela me faisait presque de la peine que de profiter de l'état d'ébriété de mes subordonnés pour excuser mes erreurs … Mais il suffira simplement de leur faire croire que leur voyou leur aura échapper mais que leur courage était « exemplaire » pour faire taire l'histoire.

Avec un petit soupire soulagé, je me retournais vers les deux personnes dont je venais expressément de faire fuir la clientèle, moins dupes que les quelques ivrognes qui venaient de prendre la poudre d'escampette. Je posais doucement mes mains sur les épaules de la danseuse pour la réchauffer avant de resserrer sa cape pour cacher de nouveau sa poitrine en m’efforçant de détourner le regard pour ne pas être tenté, murmurant d'une voix presque inaudible.

« Je suis désolé, tout ce qui arrive est entièrement ma faute … pardonnez moi. »

Des excuses. Il fallait bien que ca arrive un jour. Je pensais que j'aurais l'envie de me laver la langue avec un savon mais … Aucunement, je me sentais presque bien. Très étrange, même trop pour la serveuse qui me fixait avec de grands yeux écarquillés et à laquelle je répondis d'un air presque agacé.

« Elle est tombée et elle s'est blessée, est ce que vous pouvez vous occuper de sa blessure le temps que j'aille lui chercher un sac pour remplacer celui qui s'est déchiré dans sa chute ? Vous serez très urbaine. »

Catharine hocha la tête d'un air absent avant de marquer un arrêt et de bégayer qu'elle avait justement ici même de quoi changer ce sac. Elle partie en compagnie de son patron, me laissant seule avec la jouvencelle dans la pièce presque vide de tout homme.

Il y eut un silence gêné durant quelques secondes, que j'entrepris de rompre avant de rester plongée dans le mutisme jusqu'au retour des deux taverniers.

« Eh bien voilà de quoi remplacer aisément votre besaçe … Je crois que tout est bon, vous ne devriez plus ressentir de douleur trop intense après quelques temps de repos. Je ne sais pas si vous avez une chambre ici, mais il y'en a une à mon nom. Je comptais y demeurer mais si vous voulez la prendre, je peux rentrer chez moi, ce n'est pas si loin que ça … mais la flemmardise des personnes de pouvoir n'est pas complètement une légende. »


J'eus un petit rire un peu crispé avant de remarquer que mes mains étaient toujours sur ses épaules recouvertes de la cape et de les retirer vivement en me mordant la lèvre. Je devais faire plus attention … Et prendre congé au plus vite, et de manière discrète cette fois.

« Vous seriez entre de meilleures mains ici qu'avec moi, soyez en persuadée. Je vais d'ailleurs me retirer il ne fait jamais bon d'être vue trop longtemps en ma compagnie, comme vous avez pu le remarquer. A moins que vous n'ayez encore besoin de quelque chose ? »

Avant qu'elle ne me réponde, j'inclinais doucement la tête, autant par respect que pour lui témoigner une nouvelle fois d'excuses que je ne pouvais plus formuler, c'était bien trop difficile pour quelqu'un comme moi.

« En tout cas, ce fut un honneur, milady inconnue. »
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13/4/2015, 15:11
Mihël se recroquevilla sur elle-même en apercevant le visage d'Icare lorsqu'elle ordonna aux hommes de se jeter sur ce qu'elle savait être une fausse piste. Elle avait cette mine farouche qu'elle avait vu dans sa vision. L'expression d'horreur complète qui peigna son visage fut aperçue par Catharine qui lui coula un regard en biais, comprenant qu'il y avait plus dans cette situation encore qu'il n'y paraissait.

Elle retint un glapissement, sa mâchoire se serrant brusquement de même que ses tripes lorsqu'elle sentit Icare poser possessivement ses mains sur ses épaules. Elle frissonnait désormais de tout son long, le palpitant cognant contre son torse, tentant de s'enfuir loin de toute cette pression.

Lorsqu'Icare proposa de s'écarter un instant, le coeur de Mihël battit derechef la chamade à l'idée de pouvoir s'échapper. Catharine mit cependant fin à ses espoirs. Un bref hochement de tête la rassura pourtant. Peut-être allait-elle chercher du secours? Le souffle de Mihël s'accéléra, espérant que les secours arriveraient à temps. Mais qui oserait défier le phénix stratège? Elle était une des personnes les plus puissantes de Nainvertland.

Lorsqu'elle entendit Icare dire qu'elle ne devrait plus ressentir de douleur après un temps de repos, Mihël comprit la menace de mort placée derrière ses mots. Désormais isolées, Icare aurait l'occasion sans aucun mal de mettre à exécution sa sentence. Baissant la tête, comprenant que tout espoir était à oublier, Mihël soupira, ses épaules se voûtant soudainement.

Sa seconde tirade confirma ses soupçons, elle ne voulait pas être vue près d'elle, s'échappant pour avoir un alibi avant de revenir pour l'exécuter. Il fallait que Mihël gagne du temps tout en la gardant près d'elle.

Elle s'humecta les lèvres, tentant de reprendre une contenance pour jouer son rôle. Se retournant face à Icare elle lui lança un sourire enjôleur.

Ma sauveuse mérite mieux que ça ne pensez-vous pas? Je serais heureuse que nous nous posions ensemble dans votre chambrée le temps que je me repose un petit peu.

Tout dans son attitude avait soudainement changé. Avenante, aimable et pétillante de joie, seule sa blessure semblait teinter quelque peu sa bonne humeur apparente.

Priant pour que les secours arrivent vite, tous ses talents d'actrices déchainés pour tromper la confiance d'Icare, elle fit mine de la suivre, attendant qu'elle lui montre le chemin.
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13/4/2015, 16:54
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J'ai craqué.

En entrant dans ma chambre, en l'y laissant entrer, en la faisant s'allonger sur le lit le plus innocemment du monde pour bander du mieux que je le pouvais sa blessure, en faisant le maximum pour éviter de toucher la jambe blessée, en me montrant la plus gentille, la plus adorable, la plus avenante possible … J'ai craqué. J'ai craqué en entendant le timbre de sa voix aussi doux que du miel et aussi trompeur que la fausse monnaie qui circulait dans les bras quartiers.

Je me suis mis à trembler lentement de plus en plus violemment avant que mes tremblement ne me forcent à lâcher sa jambe finalement bandée, mes yeux se redressant timidement du sol pour lui lancer un regard éperdu et fragile, sans la moindre trace d'une sournoiserie quelconque.

« J'ai … beaucoup de mal à vous comprendre, vous avez peur de moi, vous avez vu la même chose que moi, et vous continuez à me suivre et à me mentir comme si de rien était alors que je fais tout ce que je peux pour vous fuir. Pourquoi ? »

Mes dents se remirent a mordre ma lèvre au point que le sang s'en écoule.. Je ne pouvais rien faire d'autre que subir ces spasmes incessants, jusqu'à ce que je rassemble suffisamment d'énergie pour me relever de ma chaise en la laissant tomber sur le sol en un fracas, refusant de regarder ne serait ce qu'un seul instant la menteuse apprentie meurtrière. Paranoïa ? Peut être, mais elle m'avait déjà tuée une fois … Rien ne pourrait l'empêcher de recommencer, absolument rien . Elle allait le refaire j'en étais persuadée.

« C'est ça, vous voulez ma peau, pas vrai ? Pas la peine d'essayer de me tromper avec un pseudo sourire mièvre, ce genre d'artifice n'a jamais fonctionné avec moi. Vous m'avez tué une fois … et vous voulez recommencer »

Je continuais à reculer en cherchant la porte de sortie des yeux, avant de me remettre à fixer les iris de jade de l'inconnue sans pouvoir contrôler les torrents de larmes qui dévalaient mes joues, comme une petite fille apeurée. J'étais pathétique et faible, mais personne ne pouvait me voir ici … ma réputation était sauve, et si jamais quelqu'un aurait eu vent de ça, je n'avais qu'à le forcer au silence, voilà tout. Ma voix s'élèva soudainement, tout aussi tremblante que mon corps, sans que je ne puisse rien faire pour la temperer et la juguler.

« J'ai fais mon MAXIMUM pour que cette FOUTUE prophétie ne se réalise pas, j'ai epargné ma vie autant que votre candeur et votre innocence, alors maintenant vous allez faire UNE CHOSE »


J'essayais de reprendre contenance, à grand mal, et je m'accrochais au mur de toute mes forces pour se faire, mais c'était peine perdue, et si ma voix était plus forte que d'ordinaire, c'était bien à cause de ces sentiments trop contradictoires qui occupaient mon âme, entre déception et peur de mourir. Si agir comme quelqu'un de gentil et d'humain me valait ce genre de réaction, et poussait les autres au mensonge et à se servir de moi comme si de rien était, il valait mieux que je reste une personne hautaine et méprisante jusqu'à la fin de mes jours.

« Vous allez prendre ma chambre, vous reposer autant de temps que vous en avez besoin, vous faire veiller par le nombre de personnes que vous voulez, mais vous allez faire en sorte de ne plus JAMAIS recroiser mon chemin, est ce que je me suis clairement faite comprendre ? »

Avant même qu'elle ne puisse répondre, je m’élançais dans les couloirs en séchant rapidement mes larmes, pestant contre le prêt de ma cape qui m'empêchait de camoufler mon visage par dessous. Au détour du couloir, j'entendis distinctement la conversation entre Catharine et son patron, qui hésitaient vraisemblablement à la meilleure manière d'agir, entre respect de la hiérarchie et respect de la condition humaine. Une nouvelle fois, ma voix s’éleva, plus assurée, cassante et froide pour camoufler mon état plus que déplorable.

« Si UNE SEULE PERSONNE se met sur mon chemin, je te promets que cette auberge brulera sous les cendres, tu risqueras de te retrouver à vendre ton cul pour survivre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et je te PROMETS que mes soldats seront des clients réguliers, d'accord ? »

En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, la serveuse et le tavernier s'enfuirent, ne laissant derrière rien de moins que la Maître Stratège en pleine déchirure mentale.

Je ne pouvais me permettre de traverser la rue dans cet etat, je me contentais donc simplement de me laisser glisser sur le sol en entourant mes genoux de mes bras, le front fermement posé au dessus, attendant que ma crise passe pour pouvoir transcender de nouveau la nuit obscur pour rentrer dans ma forteresse de solitude.
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14/4/2015, 11:19
Mihël fut touchée, au delà de ce qu'elle pensait être possible, par le regard d'Icare, qui transperça son âme, rendant durant une seconde ce regard vitreux et perdu. Elle fronçait les sourcils, ne comprenant pas. Elle sentait que dans toute cette absurde situation quelque chose se jouait, une scène dramatique qu'elle ne pouvait voir qu'à moitié.

Qu'est ce qu'elle était sensée avoir "vu"? Cette femme avait-elle aussi des visions? Le trouble se lut aisément sur son visage. Elle se redressa, sa blessure la faisant grimacer mais ne l'arrêtant pas, ses deux pieds touchant le sol alors qu'elle s'apprêtait à se relever, pour atteindre Icare.

Elle sursauta lorsque le fracas de la chaise la surprit en plein mouvement. Ses yeux un instant craintifs se braquant sur Icare. Vouloir sa peau? C'était elle qui devait la tuer, pas l'inverse ! Toute cette situation tenait d'un absurde qui n'en cessait pas d'augmenter. Elle l'avait tuée? Cela n'avait aucun sens ! Mihël n'avait jamais tué personne, ce n'était pas elle !

Elle ouvrit la bouche, prête à clamer sa défense, alors qu'Icare reculait, s'écartant d'elle. Elle se releva, tremblant sur ses jambes, claudiquant vers Icare, les sourcils froncés par l'inquiétude. Quoi qu'ait pu lui montrer cette vision, elle avait devant elle une âme en plein tourment, elle ne pouvait pas rester à rien faire, elle devait intervenir.

Elle se stoppa net lorsque sa voix s'éleva, tétanisant son corps sous la tension. Son regard se plongeant dans le sien, tentant de percevoir l'impercevable, tentant de comprendre l'incompréhensible. Elle comprit qu'elle s'était totalement fourvoyée sur la situation. Si elle devait mourir, soit, mais elle ne devait point accabler ainsi une personne qui n'avait rien demandé. Prenant une longue inspiration, elle se décida, claudiquant vers Icare avec détermination, tenant sa boite dans la main.

Son âme eut un doute, un seul, lorsqu'elle entendit ses menaces, mais elle comprit que c'était son désespoir qui parlait pour elle, et qu'elle ne devait pas s'arrêter pour si peu. Elle descendit l'escalier, avec une lenteur qui la désespéra, mais ce n'était guère le moment de se briser la nuque en ratant une marche, n'est-ce pas?

Elle arriva enfin au niveau de la salle commune, s'avançant doucement vers Icare. Sa démarche l'empêchant d'être discrète, la maitre stratège pouvait aisément la sentir avancer. Elle ouvrit la boite par la pensée, ses flammes bleues lançant leurs tentacules, s'enroulant autour de son bras droit. Arrivant à hauteur d'Icare, elle posa sa main, implacable, sur son front.

Tout son être se fondit en Icare, imprégnant ses cellules, non pas avec douleur cette fois, ne pompant pas sa force, mais simplement fusionnant avec elle, son esprit touchant le sien, en révélant tellement sur sa vie, son être profond. Là n'était pas son but mais Icare put avoir un entier aperçu de Mihël.

Cherchant plus profond, elle toucha le coeur d'Icare, et soudain la journée reparut, depuis la première vision. Elle vit tout, du premier contact maladroit entre les femmes jusqu'à ce moment. Elle éprouva tout ce qu'Icare éprouva, se vit à travers ses yeux, véritable monstre.

A cette vue elle s'éjecta de son corps, les yeux horrifiés, hurlant à la mort. Elle ne parvenait tout simplement pas à croire que ce qu'elle avait vu pouvait être elle. Elle réalisa qu'elle était réellement devenue un monstre, qu'elle avait tué cette femme innocente pour favoriser sa propre vie. Elle réalisa que c'était elle la meurtrière, qui ne méritait pas de vivre.

Une part de son esprit était toujours lié à Icare, et sa véritable personnalité pouvait ainsi devenir totalement claire pour la maitre stratège. Mihël ne pouvait plus se supporter, cette vision était littéralement intolérable pour elle. Comment... Comment avait-elle pu?

Soudain elle le sentit. Une nouvelle larme coula le long de sa joue, lui faisant froncer les sourcils. Elle sentait cette larme descendant doucement, suivant son chemin, mais le feu en elle non. Elle comprit que ce qu'elle vivait actuellement était encore une vision. Apparemment, les deux femmes étaient liées par quelque chose qui la dépassait encore, leur permettant de revivre ces quelques instants jusqu'à ce qu'enfin la ligne qu'il leur fallait suivre pour pouvoir trouver ce lien entre elle soit suivie.

Fermant les yeux un instant pour reprendre contenance, elle attrapa un objet derrière elle avant de se placer devant Icare, accroupie, les yeux dans les yeux.

Je... suis désolée... Sincèrement. A votre réveil, faites moi voir tout ça.


Elle prit une longue inspiration, puis braqua le couteau de cuisine qu'elle avait ramassé sur la table, le brandissant en l'air.

Je... *hésitation* désolée.

Et elle le planta, dans sa propre poitrine, le plongeant dans son coeur. Son regard se fit soudain vide, alors qu'elle s'effondrait à terre, le sang coulant de sa blessure et de sa bouche, la vie la quittant, libérant cette vision pour les ramener à la sortie de l'auberge, une nouvelle fois, espérant par cet acte permettre à Icare de ne pas être encore une fois blessée par ses actes irréfléchis.
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14/4/2015, 14:22
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Cette fois, je ne l'avais pas oublié. Pendant un instant, un infime instant,j 'ai tout vu, tout ce qu'était la jeune femme, son histoire, sa vie, ses peurs, ses doutes, sa vision … Elle m'avait vu comme le monstre qui attentait à sa vie, celui qui allait la tuer sans la moindre pitié, simplement par plaisir ou amusement macabre, celle qui portait le glaive de son funeste destin … Elle l'avait vu, mais elle ne voulait pas mourir, et c'était tellement compréhensible … Qu'aurais je fais à sa place ?

C'était une boucle, infinie, inextricable. Qui aurait pu dire combien de fois cette scène s'était jouée ? Combien de fois l'une de nous deux s'était retrouvée sur le sol, soufflant une dernière excuse, allongée sur le trottoir gorgé de sang en se laissant doucement couler pour devenir une ombre sans le moindre souvenir. A Wonderland, après la mort on reste vivant,  seul, sans rien à quoi se raccrocher. On erre, sans but, et on finit par mourir définitivement, réellement, dans l'oubli le plus total.

Ce n'est pas l'avenir que je souhaitais, ni pour elle, ni pour moi

Alors je courrais, à en perdre haleine, faisant fit des regards des passants surpris et illuminés par ces putains de lampadaire sur ce putain de trottoir à la con, je rattrapais la jeune femme à la peau hâlée et … glissa sur ma cape pour me retrouver à ses pieds, la tête levée pour rencontrer les iris de jade de la ménestrel, telle une petite jouvencelle apeurée coincée dans une ruelle par un agresseur bien décidé à déchirer ses jupons.

Ma voix devenait couinement, mes jambes me semblaient incapables de supporter mon poids. Je n'étais pas blessée, je ne ressentais aucune souffrance … Mais je ne comprenais pas ce qui m'arriva,t ca me dépassait, et incompréhensible m'effrayait presque autant que l'antre de Poséidon et de sa myriade de serviteurs monstrueux.

« Je ne veux pas vous faire de mal, d'accord ? Je ne veux pas, je ne veux pas ... »

J'essayais de me relever pour me mettre à peu près à son niveau, pour lui parler de femme à femme, mais je ne pus m'empêcher de trembler, compulsivement, tant la marque était encore fraîche dans mon esprit. Telle une enfant apeurée, je ne résistais plus et serra son bras contre moi, l'entourant des miens en secouant la tête, frottant mon nez contre sa peau bronzée, refusant une réalité qui risquait sans doute de se répéter à cause de ma fragilité mentale, mais qui ne m'importait plus à présent.

D'une voix faible, je me remis presque à marmonner des excuses, les scandant comme une litanie sans fin. Je ne voulais plus voir la mort revenir nous hanter comme un corbeau en quête de charogne, ce serait mon dernier essai avant que je ne fuis desesperement en la laissant derrière moi.

« Ne me demandez pas de vous regarder mourir à nouveau Mihel, ca serait insupportable … je ne veux pas vous tuer, même si c'est ce que vous pensez … c'est bien pour ça que vous aviez fait ce dessin, non ? C'est un cauchemar, juste un cauchemar ... »

Je me mordis la lèvre en la serrant d'autant plus contre moi. Mihel, je connaissais son nom à présent … Et je l'avais prononcé sans même m'en rendre compte. Les badauds s'étaient dispersés, comme avant, comme un millier de fois auparavant, nous laissant seuls à la lumière de la lune et des réverbères. Puis, d'un coup d'un seul, je me remémorais les paroles qu'elle avait prononcer avant de mourir à cause du fer et du chagrin, et plongea mon regard de ciel dans les pupilles de l'ingénue chaman, avec pour seule lueur dans le regard que celle de la candeur et de la supplication muette.

« Utilisez votre boîte, lisez en moi, faîtes le, maintenant ! S'il vous plaît … Vous verrez tout, tout ! »
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Anonymous
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21/4/2015, 11:04
Lorsque Mihël sentit une forme se précipiter vers elle, d'instinct elle enflamma une boule de feu dans sa main. Les reflets de ces flammes vinrent doucement caresser le derme de sa peau, exprimant mieux que ne sauraient le faire ses expressions sa surprise. Lorsqu'elle aperçut le regard de la jeune femme elle ferma le poing, dissipant les flammes avant de lui tendre cette même main afin de l'aider à se relever, le regard empli de bienveillance.

Bien sûr que je sais que vous ne vouliez pas me faire de mal, damoiselle, et vous ne m'en avez pas fait, ne craignez rien.

Son sourire était plein de cette sincérité et de cet altruisme qui faisait naturellement la personnalité de Mihël. Elle s'aperçut sans mal du trouble qui imprégnait le corps d'Icare, lui encadrant doucement la taille de son bras gauche de sorte à l'aider à tenir debout.

Avez-vous besoin d'aide?

Elle jeta un regard alentour pour tenter de comprendre ce qui pouvait la plonger ainsi dans un tel émoi. Les paroles suivantes d'Icare ne tirèrent rien de plus qu'un froncement de sourcil à la jeune femme au teint hâlé. Visiblement elle était perturbée pour parler ainsi, Mihël devait trouver quelqu'un capable de lui venir en aide. Peut-être avait-elle trop bu?

Dame, je pense surtout que vous avez besoin d'aide. Je vais vous amener voir un médecin.

Elle pressa deux doigts sur son front, une chaleur apaisante emplissant les veines d'Icare, calmant son trouble et la faisant s'assoupir. Elle la conduisit dans une chambre, à l'étage, la même chambrée qui les avait accueillies dans la précédente vision. Elle demanda rapidement au tavernier de faire quérir un médecin car cette belle dame se sentait mal.

L'ardent tranquillisant devrait se dissiper lorsque le médecin entra dans la pièce. C'était un vieil homme, barbe longue, robe, et tout le tralala. Mihël lui expliqua le délire qu'avait eu la jeune femme, ce à quoi le vieil homme acquiesça, ouvrant une mallette dans laquelle se trouvait toute une panoplie de fioles ainsi qu'une seringue.

Ne vous en faîtes pas, dame, nous allons nous en occuper. Ce genre de troubles est fréquent. Vous avez de la chance je ne suis pas d'ici, je n'étais que de passage pour affaires. Comment avez-vous dit qu'elle s'appelait?

Je l'ignore.

Mihël jeta un regard d'une même bienveillance à Icare, bien que teinté d'une légère pitié.
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Stratège des Ombres
Icare
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Stratège des Ombres
21/4/2015, 17:46
Messages : 87
Age du personnage : 19 ans apparent
Pouvoirs / Particularités : Particularités phoenixiennes / Clairvoyance

Origine : Mythe d'Icare

Orientation sexuelle : Minosexuelle ♥

Habitation : Cîme d'Onyx

Fiche de personnage : https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2015/14/1428248133-katarina.png

J'étais consciente mais mes yeux restaient obstinément clos. J'ai senti dans ma poitrine le battement chaleureux de ce coeur qui m'avait presque coûté la vie. Je sentais que je ne respirais pas de moi même, j'étais aidé par quelque chose que je ne pouvais citer. Je me sentais si impuissante, moi qui avait toujours dû me débrouiller seule, faire les choses par moi même. Je savais qu'elle était là, la jeune femme, je savais que c'était elle qui m'avait emmené sur le sommier que je sentais désormais sous mon corps. Je savais que c'était elle, qui m'avait endormie, qui avait mit fin aux tourments qui régnaient au plus profond de mon être. Je la remerciais presque, de grâce. J'ai entendu comme un murmure dans mes oreilles. C'était elle, elle disait quelque chose. Les sons étaient encore flous dans mon esprit... Et puis j'ai compris. Dans le silence lugubre de la pièce où l'on m'avait emmené contre mon gré, elle cherchait à donner mon nom à … Qui était cet homme ?

Il n'était pas d'ici, il ne m'avait donc pas reconnu … C'était presque ironique, que je finisse presque a la merci d'un étranger et d'une vagabonde, d'autres qu'eux en auraient profité pour mettre un terme à mes jours … Je pouvais me glorifier d'être sous la bonne protection d'Hermès, sans quoi, non contente d'être presque droguée, j'aurais fini par perdre souvenirs et statut, et cela, je ne l'aurais certainement pas supporté.

Mais je ne pouvais me permettre de rester éternellement dans l'anonymat, ils risquaient de demander à d'autres mon identité … Et, je m’étais montré bien trop pitoyable pour que qui que ce soit face le lien entre la candide rousse et l'impitoyable Maître Stratège de Nain vert land.

Alors en émergeant doucement des bras de Morphée, ma voix résonna en un bâillement, doucement, se répercutant comme un petit écho dans les coins et les recoins de la pièce, tandis que je levais l'une de mes mains pour frotter mon œil encore endormi.

« Je suis … Angel … Angelik Arkana. »

Un sourire presque candide fleurit sur mes lèvres tandis que mon regard passait du vieux barbu à Mihel, mes yeux papillonnant sans s'arrêter avant qu'enfin je ne puisse reprendre la parole, d'un ton emplit d'une fausse sincérité qui me donnait à moi même envie de vomir.

« Merci d'avoir pris soin de moi mais … ça va, je n'aurais qu'a … rentrer chez moi »


Je frottais doucement mes mains, comme si j'avais froid, avant d'effectuer un petit mouvement de recul en voyant la seringue. Ca pouvait être n'importe quoi, et ca ne m'inspirait définitivement pas confiance, c'est donc avec une crainte parfaitement jouée que je me relevais du lit en me dirigeant vers la porte encore ouverte.

« J'ai du … trop forcer sur … la bouteille … Voilà tout »


Mon visage se tourna vers Mihel tandis qu'un nouveau sourire étira mes lèvres purpurines. J'allais à l'encontre de ce qu'elle m'avait demandé de faire, mais si elle ne s'en souvenait pas, ce n'était pas un mal … C'était peut être même mieux comme ça, ça avait l'air de l'avoir trop profondément marqué … Assez pour qu'elle s'enfonce une lame dans l'abdomen. Et si je souhaitais éviter ma mort, je désirais tout autant préserver sa vie … Pour une raison qui m'échappais, je n'avais pas pour habitude de faire dans l'humanisme, mais disons qu'après l'histoire que je venais de vivre … Ce sera une exception.

Je m'inclinais donc respectueusement devant elle avant de pénétrer par la porte ouverte, espérant autant éviter le médecin que le regard de la farouche ménestrel.

« Désolé de vous avoir importuné avec cette histoire de boîte et de portrait, je ne sais pas ce qui m'a prit ... Au plaisir de vous revoir ! »
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