« I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours. »
Lewis Carroll
game of madness
On le disait maudit, enfant bâtard de la lune et de la nuit... Ether
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On le disait maudit, enfant bâtard de la lune et de la nuit... Ether

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Roi des fous
Ether K. Volkovski
Ether K. Volkovski
Ether K. Volkovski
Roi des fous
21/2/2015, 19:54
Messages : 10


Ether K. Volkovski
" La solitude n'apprend pas à être seul, mais le seul... "


RP
.: Nom civil: Ether Korse Volkovski
.: Age : 27 ans
.: Existe à Wonderland depuis : 15 ans
.: Orientation sexuelle : Hétérosexuel
.: Groupe : Voyons, le roi n'a pas de groupe 8)
.: Race : Alice
.: Origine : Russie
.: Fonction : The King, what else? 8)
.: Âme : Nope, je suis un sans ââââmeuh!
.: Particularité : Transformation en loup géant et un peu tout en fait #jenesuispascheaté
.: Classe sociale : Bah... Roi
.: Participant au Game of Madness : Bah... Non °^°


Derrière l'écran
.: Comment êtes-vous arrivés ici? : Qui sait? 8)
.: Avatar : Alucard - Hellsing


Description Physique
" Quand on parle trop du loup, il finit par l'apprendre... "

C'est une vieille histoire que l'on conte depuis plus d'une dizaine d'année. C'est un vieux récit, désormais oublié, ensevelit sous un tas de poussière brunie. Le roi n'est plus qu'une légende, à peine fût-il couronné qu'il disparut, engloutit par le Palais. Plus personne n'en parle, à l'image d'un Croque-Mitaine, il n'est qu'une menace lointaine.

Dans la salle du trône il reste figé. Il ne fait qu'un avec le siège et le monde lui-même. Il est là, assit, avachit, et pourtant il vous surplombe. Il ne cille pas, mais l'air qui vous entoure se fait lourd. Du somment de son crâne à ses genoux, cascade un voile de jais, comme si le long manteau de la mort lui collait à la peau. Ses cheveux son longs, trop longs, bouclés et mal coiffés, à l'image du marée noire venant étouffer son visage et recouvrir ses yeux. D'ailleurs, parlons en de ses yeux... S'ils sont les reflets de l'âme c'est probablement qu'Ether n'en a pas. Gris pâles, comme l'acier, froids. Son regard est de glace, perçant, un froid qui vous prend les trippes et vous enveloppe dans les bras fins de la mort, ses arrêtes tranchantes vous déchirent l'âme et vous arrachent des frissons, vous vous perdez dans ses tourments, vous noyez en lui... Car il captive autant qu'il effraye. Ses billes onyx se nichent dans un écrin de cernes, lui creusant les orbites comme la mort le ferait. Ses lèvres, fines et larges, s'étirent dans un sourire désaxé et malsain, dévoilant des canines perlées et acérées... Comme des lames appelant votre chair. Lorsqu'il sourit il a l'air d'un monstre carnassier. Il a le nez fin, à l'arrête plate, ne se mouvant que rarement pour lui permettre de respirer. Ses traits sont creusés par le renoncement à la vie, émaciés, ses pomettes sont saillantes et acérées. Il est comme une statue d'inertie dans le tombeau de sa souveraineté, le roi ne cille pas, il observe et attend.

Sur son corps à l'ossature rendue saillante par les années d'inexistence, se dessine une musculature marquée par l'effort. Sa peau a l'éclat fade et délavé des personnes n'ayant reçu que le pâle éclat de la lune pour grandir. Elle est diaphane, aux teintes rendues légèrement bleutées par les veines se dessinant sous son épiderme. Il a les épaules larges et masculines, ses mains son grandes, autant que le visage de certains, il donnerait presque l'impression de pouvoir les briser d'une simple pression. Ses membres sont fins et allongés, lui donnant parfois l'air d'un slenderman tapis dans l'obscurité. Montez tout ça sur un mètre quatre-vingt douze et vous aurez votre homme. Effrayant même sans sa couronne, son aura suffit à alourdir l'atmosphère, à mettre mal à l'aise, à écraser l'envie de l'approcher à même l'embryon. Il s'habille simplement, chemise et pantalon, lui donnant l'air d'un yakuza. Non franchement, c'est pas le genre de type sur lequel vous voudriez renverser un soda dans la rue...

Et puis, il y a le loup... Géant, à la musculature apparente et au regard écarlate. Si celui de l'homme glace le sang, celui du loup calcine la raison, ne laissant sur son chemin que des cendres de terreur. Ses babines se retroussent, laissant apparaître de longs crocs d'ivoire, menaçant de vous décirer les boyaux d'un simple coup de machoire. Et portant, il vous ignore. Posant ses pattes massives dans la neige, laissant sa fourrure de jais se mouvoir sous l'emprise du vent, disparaissant suivit d'un hululement rauque disparaissant dans la tourmente, comme s'il ne s'agissait que d'un songe, un vague cauchemar bien vite oublié.

Etat Mental
" Il est parfois moins admirable d'user de son pouvoir que de se retenir d'en user"

Ether il est froid, glacial, la glace qui lacère la chair, qui fige, et qui vole la chaleur, se délectant de votre âme qui se blesse, lacérée par des mots acérés et habilement choisis. Il n'aime pas ses semblables, les trouvant vils et stupides, il se complait dans sa propre compagnie, à l'image d'un loup solitaire. Il passe des heures à lire, dévorer les idées d'autres, s'enivrer de l'odeur de l'encre et du papier humide. Ca n'est pas un homme compliqué, il sait se satisfaire de peu, se contentant d'un mélange à la couleur noiraître éveillant l'esprit et de retracer le cheminement des plumes ayant noirci les pages de leur histoire. C'est un homme cultivé, qui a cependant une grande méconnaissance du monde et de ses moeurs. Enfermé et isolé depuis son enfance il perd aisément pied lorsque l'on tente de l'approcher d'un peu trop près.

Il connaît l'étiquette de par les écrits, mais il ne l'applique que rarement. Se contentant en général de grogner pour dire bonjour - on suppose - et d'un "Connard" pour vous dire aurevoir - on suppose toujours. Il n'est pas facile à aborder, encore moins à cotoyer, sans compter qu'il a les nerfs à fleur de peau et qu'il ne se gêne pas pour montrer qu'un rien l'agace, coupant court aux conversations auquelles il ne trouve pas d'intérêt de la pire manière qu'il soit, sans prêter gare aux réactions ou aux conséquences de ses actes. La morale lui échappe, étant un esprit libre, il ne saurait se faire dicter un comportement par une société l'ayant autrefois rejeté. Il se crée ses propres règles, ses propres limites, se rendant capable du meilleur, comme du pire. Et c'est dans le pire qu'il est le meilleur. Il est son seul dieu, ayant trouvé des incohérences dans tous les écrits, il a décidé qu'il serait le seul à influer sur sa propre existence, en devenant ce qu'il voudrait sans se soucier des langues acérées et envieuses de sa liberté. Ether est intelligent, à sa façon, mais il a surtout sa propre vision du monde.

Il aime contempler la pâle lumière de la lune, venant redessiner le monde de mysticisme une fois la nuit tombée. Observer le silence, contempler le vide, n'écouter que le son du vent et savourer le souffle du vent se briser sur sa peau diaphane. Il aime la nature, s'aventurer en loup là où l'homme n'a jamais été et ne sera jamais, se délecter des plaisirs simples et ignorés par son peuple. A l'image d'un animal, il suit ses instincts primaires, devenant parfois violent. Il peut sembler parfois lunatique, mais il fonctionne à l'envie, n'aimant pas qu'on tente de lui imposer une conduite. Mais dans le fond, Ether est une âme brisée, s'engouffrant dans son propre malheur et écartant toute lueur d'espoir de peur de finir encore plus blessé. Il a du mal à faire confiance, ayant perdu toute foi en l'humanité et dans la vie même, mais il n'aspire qu'à trouver ce qu'il n'a jamais eut, bien qu'il ne se l'avouera jamais.

C'est un homme têtu, parfois capricieux, souvent agressif, tantôt cynique, par moments taquin. Il ne se laisse pas être doux, assimilant la tendresse à la faiblesse, mais dans le fond, il n'est pas méchant. C'est un homme blessé ayant renoncé à la vie, chérissant cependant ce qui lui est cher, bien qu'il reste très peu de choses ayant de l'importance à ses yeux. En gros, il se fiche quasiment de tout, mais restera dans son coin tant que personne ne vient l'enquiquiner, ça n'est pas pour rien qu'il a passé des années seul dans son palais. Sûr de lui, franc et assurément trop direct, on ne peut pas lui reprocher d’être hypocrite parce qu’il ne recherche aucunement la sympathie de ses semblables, au contraire, il est plus aisé de dire ce qu’il pense plutôt que d’essayer d’inventer un quelconque compliment entraînant son interlocuteur à reprendre la conversation en l'ensevelissant sous les banalités.

Mais même s'il est trop fier pour l'admettre, pour peu que l'on s'attarde sur son comportement, il est évident qu'il n'est que souffrance et lassitude.

Il était une fois...
"L'homme est un loup pour l'homme, ce qui n'est pas très gentil pour le loup..."


Quelques notes résonnent dans le couloir abandonné, de sinistres sonorités qui retentissent et rebondissent sur les murs d'une bâtisse abandonnée. Des doigts fins et blafards effleurent des touches presque aussi pâles que son épiderme. Droit, à l'image d'un majeur dressé contre le monde, il persiste dans une inertie quasi totale, ignorant les murs fébriles qui l'entourent et menacent de s'effondrer. Quelques voix s'élèvent et viennent se mêler à la singulière mélodie ponctuant la nuit. La lune se pare d'un manteau ouateux, dissimulant à sa vue le triste acte qui se prépare. Bientôt, ce qui n'aurait du être ne sera plus. La quiétude bleutée de la nuit vient déjà se couvrir d'un voile de feu. La mélodie s'achève dans l'alegro léger d'un coeur qui ne sera plus tourmenté. Le virtuose quitte son clavier, pour enfin rencontrer son auditoire, sa traîne de sang pour seule compagne jusqu'à l'autel de sa rédemption. Ses pas retentissent dans les entrailles du manoir, lents et méthodiques, comme des battements de coeur... désormais comptés. Comme les tics et les tacs d'une montre détraquée... Qui lui font remonter le temps, comme s'il avait déjà cessé de s'écouler.    

Ether était né du désir. Non pas celui d'un homme pour une femme, mais du désir de créer la vie. Amour, pouvoir, folie... Ou simple défi contre la nature qui refusait à un homme un bien qu'elle offrait à d'autres. Allez savoir ce qui poussa son père à procréer. Comme se plaisait à le dire Andrei Volkovski, il existait deux type d'hommes. La première catégorie regroupait ceux qui avaient été bénis et face auxquels les dieux courbaient l'échine à fin de satisfaire le moindre de leurs caprices. Et l'autre regroupait ceux auxquels ils refusaient les plaisirs de la vie pour gonfler les panses déjà pleines des premiers. Andrei était de ceux auxquels la vie n'avait pas tout donné, mais qui avait toujours su obtenir ce qu'il voulait. Il n'aurait pas hésité à réduire une ville en cendres, pour reconstruire sur ses ruines une cité qui lui conviendrait davantage. Lorsqu'il s'éprit de la fille d'un dirigeant, il n'hésita pas à l'enlever pour la faire sienne. Il disait qu'il ferait plier le monde et s'en ferait une passerelle jusqu'aux cieux, pour ainsi se venger des dieux lui ayant refusé ses vœux. Il clamait qu'il les ferait pâlir en accomplissant tout ce qu'ils se refusaient de faire et qu'il prendrait leur place au panthéon divin. Ses paroles hérétiques la faisaient parfois frémir d'effroi, Selena, cette femme pour laquelle il avait défié les dieux, probablement la fois de trop. Ces derniers semblaient voir un avenir différent pour Andrei et sa lignée.
Selena arrivait à sa trentième année, plus d'une décennie avait passé depuis qu'elle était devenue la femme d'Andrei et qu'ils avaient fuit les terres de son père à fin de trouver des terres plus propices à "l'accomplissement de leur destinée", comme le disait son époux. Cependant, Selena n'avait su lui donner d'héritier et les sorcières du village affirmaient qu'il s'agissait de la vengeance des divinités pour tous les affronts commis à leur égard et que si Andrei persistait, la malédiction s'abattrait sur sa famille. Et une fois de plus, l'homme s'opposa aux dieux.  
L'enfant qui fut présenté au peuple n'avait rien de ses parents. Ses yeux n'avaient ni la couleur des cieux, ni celle des prairies, ils étaient blancs. Il était né avec un voile sur les yeux qui mit longtemps à les quitter pour lui offrir la vue. Sa peau était blême, aux reflets légèrement bleutés... Et ses cheveux étaient noirs comme la nuit. On le disait maudit, enfant bâtard de la lune et de la nuit, bien que nul n'osait parler de sa progéniture devant le chef de famille. Andrei avait fait un enfant à une servante, à l'insu de toute la maisonnée, il avait décidé de le racheter à la mère avant de la congédier. L'enfant aurait été présenté comme le fils de Selena et élevé par le couple. Mais sous la pleine lune, l'enfant prit la vie de sa mère alors qu'elle le mettait au monde. Depuis cette nuit, Selena refusa de s'occuper du nouveau né, considérant qu'il s'agissait d'un monstre, qu'il n'était rien de plus que leur punition pour avoir osé affronter les dieux. Elle le fuyait, ou au mieux l'ignorait. Andrei quant à lui ne supportait l'idée que sa progéniture bâtarde ne corresponde pas à ses attentes et se montra intransigeant envers l'enfant.

Au fil des années le voile présent sur les yeux d'Ether les quitta pour lui rendre la vue et dévoiler à son regard d'onyx le monde dans lequel il avait grandit. Ses membres se développaient à une vitesse démesurée, sans compter sa peau si fine, qu'elle en paraissait presque translucide, laissant apparaître ses veines, donnant à son teint des nuances bleutées. Aux yeux de Selena il apparaissait comme la progéniture du diable, une abomination. Combien de fois avait-il croisé son regard émeraude dans le miroir ovale de sa coiffeuse? Combien de fois avait-il senti son sang se geler en voyant s'y refléter toute l'horreur que sa mère voyait en lui? Il se contentait de baisser les yeux, restant figé quelques instants dans l'espoir qu'elle daigne l'approcher, pour se raviser presque aussitôt, les souvenirs de la dernière tentative pour l'étreindre ravivant de vieilles cicatrices dans son cœur de damné. Alors il s'éclipsait, retrouvant sa prison dorée, ne laissant pour trace de son passage que quelques traits tirés sur le visage de sa mère, seules preuves qu'il était plus qu'un mauvais rêve. Elle se mettait donc à prier, les dieux qui les avaient condamnés, implorant leur pardon, les suppliant de reprendre leur don.
Tentant désespérément de gagner l'amour de son père, Ether n'avait de cesse que d'étudier. Il était en avance pour son âge, et même pour son époque. Cultivé, habile de ses mains, doué dans le maniement des armes, aussi bien que dans les arts. Il était obéissant et dévoué... En somme, Ether était l'enfant prodigue que tout parent aurait espéré. Et pourtant, aux yeux des siens il n'avait rien d'un miracle. Il passait ses journées seul, les servants l'évitant aussi, il n'avait rien pu connaître de la vie d'un enfant, obligé de grandir trop vite, sans personne pour écouter ses plaintes. Seule la lune lui tenait compagnie, le soleil ayant été banni des terres maudites où ils vivaient. Il prit l'habitude de sortir seul la nuit, croisant parfois les sorcières, même ces créatures de la nuit prenant peur en apercevant sa silhouette. On en vint à dire qu'un monstre rodait dans le domaine. Il ne fallut pas longtemps aux habitants pour faire le rapprochement avec lui. Si bien que des bruits commencèrent à courir. Tous les maux de la nuit, tous ses crimes et même ses banalités vinrent à peser sur les épaules du jeune homme, allant des loups chassant leurs proies aux personnes tuées par le froid. Ether grandit dans les non-dits et les rumeurs mensongères. La méfiance à son égard n'avait de cesse que de croître. Il n'était rien si ça n'était ce que le monde avait fait de lui, il n'aurait su dire s'il aimait le piano ou encore les armes, s'il préférait les arts ou les sciences... Encore moins quels mets il appréciait manger. Sa personnalité se retrouvait étouffée par le moule des désirs de son géniteur et le monde qui le rejetait.  

On disait que lorsqu'il pleurait, la lune décroissait, pour lui faire un berceau de lumière... Et que lorsqu'il souriait, la lune de joie s'arrondissait. Pourtant personne ne le voyait pleurer, et encore moins sourire. Il avait treize ans, mais en faisait déjà dix-sept. Il était grand, et plutôt beau garçon, pour les ceux qui ne s'arrêtaient pas au voile vicié des superstitions... Autant dire que nul dans la région n'avait su voir sa beauté. Tous, sauf une servante étrangère qui se mit au service de la famille.  C'était la première fois que l'on éprouvait à son égard autre chose que du dégoût et de l'horreur. Des sentiments nouveaux... Inconnus et terrifiants l'envahirent. Il n'était qu'un enfant, lui-même effrayé par ceux qui le fuyaient. Et en quelques instants, ses lèvres, sa peau... Des choses qu'il n'avait entendues qu'à demi-mots lui ouvrirent un monde inconnu et insoupçonné. Alors il avait repoussé cette femme, lui qui avait jusque là désespérément cherché le contact et l'approbation avait découvert que le simple désir d'être humain pouvait engendrer de terribles conséquences. Terrorisé, le premier réflexe fut de se réfugier dans les jupons de sa mère, tout lui raconter, affronter sa peur et franchir le seuil de cette chambre qui lui avait trop longtemps été interdite. Sa mère le regarda avec colère, puis horreur, mais pour la première fois elle posa les yeux sur lui. Ne maîtrisant pas sa force il avait projeté la jeune femme contre le coin d'un meuble. Il n'avait fait que se défendre et pourtant, c'est un cri d'effroi qui perça la nuit. Plus jamais il ne verrait les iris d’absinthe de Séléna briller de mépris, plus jamais il ne se montrerait à elle. Il avait enfin pu croiser son regard pour y renoncer à jamais.
On l'avait tenu pour responsable plutôt que de le consoler, on l'avait accablé. Les idées qui trottaient dans la tête des habitants avaient pris forme, bien ancrées dans leurs esprits, désormais les non-dits se disaient, c'était la preuve qu'il détruisait tout ce qu'il touchait. Il se retrouva réduit au qualificatif d'enfant de la mort et la honte s'abattit sur le nom qu'Andrei s'était évertué à bâtir envers et contre tout. Les dieux n'épargneraient rien. C'est sur cette conviction que la santé du père Volkovski se détériora.

La tuberculose. Lorsque le diagnostic avait été prononcé le premier sentiment qui envahit l'esprit de Selena était la panique à l'idée de se retrouver seule avec la cause de tous leurs malheurs. Il n'y avait point de tristesse dans son regard, uniquement de la détermination. Elle ne ferait pas la fin de son époux, elle ne laisserait pas ce monstre l'enterrer. Alors elle avait fuit, laissant son époux et cet enfant qu'ils avaient tant désiré derrière elle. Ether devint légende, le conte maudit, apportant la mort autour de lui, plus personne n'osait l'approcher, il se retrouvait seul, abandonné, veillant un mourant et tentant d'étudier des notes griffonnées à fin de sauver celui qui n'avait su l'accepter. Et sa mère adoptive, peu désireuse de perdre son statut ne se fit pas prier pour mettre de l'huile sur le feu, allant jusqu'à se mutiler pour alimenter la haine à l'égard du bâtard de son époux en l'accusant, elle n'avait pas abandonné son époux face à la mort, elle avait du fuir le monstre. Qui aurait cru le monstre, face à cette triste femme, abandonnée par le sort? La maison fut condamnée.
La haine à son égard grandit, encore et toujours, les villageois vivaient dans la peur... Jusqu'à ce que le ressentiment n'atteigne son paroxysme. Des feux s'allumèrent, des fourches s'élevèrent, c'est une histoire désormais bien connue.
Les voix se soulevaient déjà alors qu'Andrei s’apprêtait à rendre son dernier souffle. Fébrile, la main tendue vers ce garçon qu'il n'avait eut de cesse de renier. Sa voix tremblait et dans un murmure il prononça les premiers mots depuis longtemps " Un jour... Tout changera... " Sa main vint saisir celle du garçon devenu homme sans qu'il le réalise, quand était-elle devenue plus grande que la sienne? Ses traits étaient tirés par la maladie, une larme vint perler au coin de son oeil alors que sa voix s'étouffait dans sa gorge déjà sèche " Pardon... De n'avoir su t'aimer... " Accompagnée de ces dernières paroles la vie quitta Andrei.

Les lourdes portes en chêne du manoir s'ouvrent dans un grincement strident. Sous le manteau écarlate de son père la silhouette du monstre se dessine. Dans son fauteuil l'ancien maître gît, alors que son héritier surplombe l'assemblée. Les cris haineux se taisent alors que le monstre s'offre à eux. Il n'arrive pas à distinguer les visages rendus grotesques par la colère et la lumière des torches, peu importe qui ils sont, nul ne le connaît, nul ne saurait s'indigner pour lui, ou le pleurer. Devant lui, des cages, dans les cages, des loups. L'homme se contente de sourire en penchant la tête sur le côté. La lune est si belle ce soir... Et ne brille que pour lui, il la contemple alors que tous les regards sont rivés sur lui. Il est grand dans son renoncement, et digne dans sa fin, suivant le guide de conduite conféré par son géniteur. Un instant, suspendu dans le temps, avant l'horrible fatalité, une épée de Damoclès qui s'abat suivie du rideau pourpre et du glas final de cette mascarade. Tout s'enchaîne très vite alors que les sons du piano que Selena aimait tant résonnent encore dans son encéphale. Il ne l'avait entendue chanter qu'une fois, et pourtant sa voix s'emmêlant aux notes était restée gravée dans sa mémoire.
Le premier loup est lâché, puis les autres. C'est brutal, comme toutes les émotions qui lacèrent le cœur du monstre depuis trop longtemps. Il sourit, il est enfin libre... Et là, dans l'assemblée il la voit, cette femme dans son manteau noir, portant un mouchoir à ses yeux. Soulagement? Ou bien... Du regret?... Que peut-elle ressentir? Le sourire du monstre ne cesse d'ourler ses lèvres. Il est trop tard désormais. Sur le sol il s'abat, disparaissant sous un voile écarlate. Plus rien n'a d'importance désormais, il aura vécu pour expier tous les affronts d'Andrei envers les dieux, sans jamais pouvoir contenter aucun de ses espoirs, mais cela lui importe peu, il a trouvé une fin à ses tourments.

C'était ce qu'il pensait...

Même le tranchant de la faux de mère la mort ne sut évincer ses démons. Lumière, rédemption... Il savait pertinemment que derrière les portes de Rodin seules les flammes de l'enfer s'offriraient à lui. Il fit donc le choix de suivre l'un des lapins s'étant présentés à lui. Il vit en Wonderland un nouveau commencement, une occasion de s'affranchir de son histoire pour enfin pouvoir exister. Cependant le roi, dont il était devenu le protégé, ne le voyait que comme une curiosité. Il tenta de s'intégrer à ce nouveau monde, prenant part aux jeux de la folie, espérant qu'en étant roi il pourrait créer un monde qui saurait l'accueillir, auquel il pourrait enfin appartenir.
Il triompha du roi, devenant roi à sa place. Il s'ouvrit au monde, fréquenta les dirigeants, autant que les paysans. Et il se rendit vite compte qu'il n'y avait qu'une chose qu'ils appréciaient, le pouvoir. Hypocrites, lâches et sournois, ils complotaient tous et aucun dans ce monde ne fit preuve de sincérité. Les rares liens qu'il put tisser finirent brisés, dénaturés par le mensonge. Las, le roi finit par fermer les portes du palais, se refusant au monde qui ne l'avait que trop longtemps rejeté. Depuis des années il siège sur son trône, laissant le monde à la dérive.



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cAfArd
Beetlejuice
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cAfArd
23/2/2015, 13:06
Messages : 14
J'ai rien à dire tellement que tu profites de ton droit divin. Sérieusement.
"bienvenue petit nouveau innocent" HAHAHAHAHAHAHAHA




♥ sur ta douce fesse gauche
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En chêne et en Bios !
Pinocchio
Pinocchio
Pinocchio
En chêne et en Bios !
23/2/2015, 14:15
Messages : 544
Age du personnage : attardé.
Pouvoirs / Particularités : Nez qui s'allonge en cas de mensonge, oreille d'âne si mauvaise action.

Origine : Pinocchio

Orientation sexuelle : Très mauvais sens de l'orientation, ça oui.

Habitation : Dans le bordel de Papa-Shery ♥️

Dois-je comprendre que c'est Snowy ? 8D -On va voir si je me plante ou pas, tiens ! -
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