« I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours. »
Lewis Carroll
game of madness
Pris dans la toile [PV : Cydae]
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Pris dans la toile [PV : Cydae]

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Isidore
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30/3/2015, 22:55
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Age du personnage : 19 ans.
Pouvoirs / Particularités : Peut transmettre ses émotions à autrui.

Origine : France du XVIe siècle.

Orientation sexuelle : Indéfinie.

Habitation : Difficile.

Fiche de personnage : Je suis sale

Mal de crâne.

Isidore grinça des dents, une main posée sur la tête, et les sourcils froncés. Son mal de crâne venait de brusquement reprendre, sans qu'il comprenne pourquoi. Il était revenu à l'instant où il avait pris sa paire de chaussures, et qu'il avait commencé à en enfiler une. Son cerveau s'était retourné dans tous les sens, ses pensées s'étaient explosées contre les parois de son crâne, et le reste n'avait été qu'une énorme bouillie d'images. Le jeune homme n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il se trouvait à présent. Il s'était écroulé au coin d'un bâtiment, et sans ses chaussures. À genoux, il tentait de lutter contre la douleur, tout en se relevant ; ça lui donnait envie de vomir. Dans le paysage de Plaga, il faisait tache ; il était une silhouette grise et blanche, dont le visage innocent contrastait avec les airs pervers des passants. Même si pour le moment, il peinait à retrouver une figure normale. Il remua les épaules, il frotta ses tempes, puis il observa l'endroit où il était arrivé. Ses yeux le piquaient, et il ne trouvait aucun mot — encore une fois — pour décrire exactement ce qu'il voyait. Ce qui le fit frémir, c'était les regards bizarres qu'on lui jetait. On commenta sa tenue, et le fait qu'il était pieds nus. Il portait un pantalon gris, une chemise blanche finement brodée aux manches, légèrement féminine pour un jeune homme. Il l'avait emprunté à Alice, sans penser que ses chaussures l'emmèneraient ici.

La seule chose qu'Isidore savait, c'était qu'il y avait un parfum étrange dans l'air, envoûtant même, ce qui ne lui donnait pas confiance. La tentation, c'était un concept contre lequel il dressait sa confiance. Pourtant, il ne pouvait pas se soustraire à cette odeur, il était attiré vers elle, comme une mouche sur une toile d'araignée. Il n'était pas loin de l'Antre, mais la douleur aiguë dans son crâne l'empêchait d'avoir l'esprit clair. Il voyait trouble, trop trouble pour déchiffrer ce qu'indiquait les enseignes. Alors il se laissa emporter par le parfum de Cydae, sans avoir la moindre idée de ce qu'il allait lui arriver. De toute façon, Isidore remettait son destin entre les mains de Dieu. Le problème, c'était qu'il n'avait toujours pas protégé son âme dans un talisman, malgré la proposition d'Alice, et qu'il apparaissait encore plus vulnérable qu'un oisillon tombé de son nit, l'aile pliée devant la gueule d'un chat.

La chose la plus judicieuse qui apparut à Isidore, ce fut d'entrer dans l'étrange établissement, d'où semblait provenir l'odeur, afin de quémander de l'aide. S'il devait payer de sa personne pour cela, il le ferait ; Isidore était travailleur, étriqué dans une pensée du XVIe siècle, où le labeur apportait le salut de l'âme. Incapable de comprendre le danger, il se laissa tomber dans la toile, et déjà, il attirait la faim de l'araignée. On lui jeta des coups d'oeil encore plus détraqués qu'à l'extérieur, il était évident qu'il n'était pas sa place. Toutefois, la mouche, toujours aussi innocente et généreuse, s'avançait. On haussa les sourcils, et on vint à lui pour lancer avec ironie :


« Monsieur désire-t-il voir le Prince de Plaga ? »

Un prince ? Parfait ! Il lui viendrait probablement en aide. À quoi servait le pouvoir s'il ne venait pas éclairer le chemin des petites gens comme lui ? Les mains derrière le dos, Isidore approuva dans un sourire poli. On échangea des rires, ce qui l'étonna, mais par politesse, il préféra se taire. Le Prince de Plaga ? C'était sans doute le nom de l'endroit où il se trouvait. Isidore pensait déjà à ce qu'il allait lui dire, la manière dont il amènerait son problème. Comment s'adressait-on à un Prince ? Isidore n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer une personne d'un rang si élevé ! Il mordillait nerveusement ses lèvres, transporté par le parfum de Cydae, incapable d'envisager ce qu'il se passerait. On le fit attendre d'abord, lui promettant de revenir le plus vite possible avec le Prince. On continuait de rire de lui, sans lui exposer la tromperie. Victime de sa naïveté, le jeune homme continuait de croire à leur jeu, dont il était la pièce maîtresse. Son mal de crâne ne s’en allait pas, alors son esprit ne pouvait pas être lucide. Il s'assit sur une chaise, et il attendit. Lorsqu'on lança que le Prince était arrivé, il se redressa brusquement. Sans faire exprès, il fit crisser la chaise sur le plancher, il avala sa salive, et sans même poser un regard sur Cydae, il s'inclina respectueusement en s'exclamant :

« Bonjour... Votre Altesse, j'ai besoin de votre aide. »
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2/4/2015, 16:15
Cydae était accoudée à son balcon depuis le début de la matinée, observant la cour principale de l'antre. Un groupe de ses sujets s'y trouvait, jouant aux cartes. Deux autres dans le fond étaient en train de discuter, sans qu'elle sache de quoi, non pas qu'elle s'en soucie.

Elle avait sa considération pour elle, et la maturité de son corps lui présentait aujourd'hui bien des intérêts. Et pourtant elle s'ennuyait ferme. Oh, elle savait s'occuper ! Entre les plaisirs de la chair et les plaisirs de la souffrance, elle occupait ses journées, mais voilà quelques temps qu'elle s'en lassait.

Pourquoi? Aucune idée, non pas, encore une fois, qu'elle se posa cette question. Au jour d'aujourd'hui elle cherchait davantage à quoi elle pourrait présentement s'occuper. C'est ainsi qu'avec lassitude elle observa une mouche de plus pénétrer chez elle, claudiquant bizarrement. Un soupir s'exhala naturellement d'entre ses lèvres, augmentant encore les phéromones qu'elle libérait jusque là. Le groupe en bas se chargea de l'individu bien qu'elle n'entende rien de la scène. Oh, elle était assez proche pour entendre, c'est juste qu'elle n'écoutait pas.

L'un d'eux s'inclina devant l'individu, sortant de la pièce, ce dernier prenant place sur une chaise. Elle fronça les sourcils, ce qui annonçait du mal pour bien des personnes en bas. Non mais oh ! On était pas chez mémé Simone ici. Qu'ils s'amusent tous seuls, très bien, mais elle avait une réputation tout de même ! Elle prit finalement la peine d'écouter alors qu'ils faisaient entrer une de ses victimes de la veille dans la pièce. C'était un homme, grand, blond, à moitié couvert de sang. Elle ne put s'empêcher de sourire. Oui, bon, elle s'ennuyait, mais c'est vrai qu'elle s'en était donné à coeur joie hier.

La pitoyable créature couina lorsqu'on la poussa en avant vers la mouche. Celle-ci s’aplatit à terre, servile ce qui tira un ricanement à Cydae. D'accord, c'était marrant.

« Bonjour... Votre Altesse, j'ai besoin de votre aide. »

Alors c'est ainsi qu'ils lui avaient présenté la chose ? Gloussant derechef, elle continua à observer la scène. Nul ne la voyait, le balcon où elle se tenait étant plongé dans l'obscurité. Ses yeux rougeoyants fixaient le petit être à terre qui lui donna faim. Il était si naturellement servile et pitoyable, que voilà un jouet attachant.

Un de ses gars poussa l'éclopé en avant qui bégaya.

« Que puis-je pour vous messire? »

Cydae leva les yeux au ciel. Ce que c'était mal joué ! Allons, vous pouvez faire mieux que ça ! Un de ses sbires toussota justement en fixant l'ensanglanté qui se corrigea.

« Pressons, le prince de Plaga n'a pas non plus toute la journée. »

Cet imbécile ne le regardait même pas ! Levant de nouveau les yeux au ciel elle enjamba le balcon sur lequel elle s'assit. D'un des fils de sa toile, elle tira la porte de l'Antre qui se referma, plongeant la pièce dans une semi-obscurité. Quoi qu'il puisse advenir de cette situation, elle n'allait pas laisser partir la mouche avant qu'elle ne la satisfasse dans bien des domaines...
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2/4/2015, 17:36
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« Euh... »

Disons qu'il y avait un certain nombre de choses qu'Isidore pouvait accepter. Péniblement, certes, mais accepter. Il avait pu se faire à l'idée qu'Alice était capable de faire pousser des plantes, faire fleurir les fleurs... mais au bout d'un moment, il s'était dit que c'était grâce au rôle que Dieu avait donné. Pour le moment, il affichait un sourire fixé, les yeux rivés sur l'homme ensanglanté qu'on poussa devant lui. Sans qu'il le sache, la confusion, la compassion imprégnèrent les autres. Sa « particularité » marchait sans qu'il en ait conscience, et reflétait son impression sur « la chose ». Il garda le silence durant une longue minute, son sourire se fissura, et il entrouvrit la bouche. Oh... mon Dieu. C'était quoi ça ? Qu'était-il arrivé à ce pauvre homme ? Il hésita à se lever ; les mains posées sur ses genoux, sa lèvre tremblait. Dans quel état l'avait-on mis ? Qui... ? Dans quel genre d'endroit se trouvait-il encore ? Il remua sur la chaise, toujours pieds nus, il ne savait pas s'il devait l'aider pour lui en venir en aide, ou ne pas bouger.

On le présenta comme étant « le Prince » ; un frisson courra le long de son échine. Le Prince ? On ne traitait pas un Prince de la sorte ! Il l'appela « messire », ce qui lui arracha un frisson désagréable. Il n'était pas habitué à entendre ce mot, il n'avait pas de titre, il n'avait que ce qu'il portait en tant que possessions. Isidore se redressa, il soupira. Bon sang... ce n'était qu'une mascarade impie ! Il était entré dans l'Antre d'un démon ! Il ne pouvait pas voir ça autrement !

Dès qu'Isidre se dirigea vers l'homme, la lumière se fut en partie avalée par l'obscurité. Le jeune homme se tendit, qu'est-ce que ça signifiait ? Il se tourna vers les hommes de Cydae. Il n'était pas dans le meilleur des endroits pour demander de l'aide, songea-t-il après un moment de réflexion. Sa naïveté lui ferait payer cher sa venue ici... il mordit sa lèvre. Il alla vers le blessé, ses mains restèrent suspendues au niveau de ses épaules, mais il ne le toucha pas. Quelque chose dans le contact avec les autres le dégoûtait profondément, comme si leurs peaux étaient crasseuses, pleines de maladie... et qu'un simple effleurement pouvait lui transmettre le pêcher. Comment les portes s'étaient-elles fermées d'ailleurs ? Le cerveau d'Isidore cherchait une explication, mais il refusait d'admettre... que Wonderland était magique. Ce n'était qu'une épreuve divine de plus ! Et Dieu lui mettait ce pauvre malheureux sur sa route, il devait lui venir en aide.

Le jeune homme se releva alors, il essuya la paume de ses paumes sur son pantalon, même s'il n'avait pas touché l'homme. On ne savait pas... il n'était pas non plus très net. Il fit quelques pas dans la pièce, ses pas claquaient contre le sol. Son coeur battait un peu plus vite dans sa poitrine, la peur s'insinuait partout, et dans l'esprit des personnes l'entourant. Le parfum pénétrait ses narines, et il continuait de se sentir envoûté par sa présence. Il n'en déterminait pas l'origine, mais ça ne lui donnait pas une bonne impression.


« Que lui avez-vous fait ? Murmura-t-il entre ses dents.
— A qui, jeune homme ? »

La colère ? Était-il seulement capable de la ressentir ? Isidore mordit ses lèvres, de plus en plus nerveux. Qu'est-ce que ça voulait dire ? On se moquait de lui... n'est-ce pas ? Il avait de plus en plus mal au crâne, le parfum continuait de lui embrumer le cerveau. Il plaqua sa main sur son front, il recula, et il grogna :

« Je veux voir le Prince.
— Le voici devant vous.
— On ne traite pas un Prince de cette façon, articula-t-il. »

Un ricanement passa entre eux. Isidore se demanda alors comment il devrait s'y prendre pour s'en aller d'ici... et ramener l'homme blessé. Sa moralité lui interdisait de le laisser à ces monstres. Il se plaça entre lui et eux, lorsqu'il vit qu'on se rapprochait du malheureux. L'odeur du sang masqua un peu celle des phéromones, mais au bout d'un moment, elle revint. C'était plus fort que tout, et Isidore ne parvenait pas à lutter. Quel genre de créature vivait ici ? Quel visage pouvait prendre le Prince ? Isidore grinça des dents, il prit une aspiration, et il s'écria :

« Je veux voir le Prince et personne d'autre. »

Puis il planta son regard dans celui de son interlocuteur :

« Et personne d'autre. »

S'il se montrait exemplaire, peut-être parviendrait-il à retourner auprès d'Alice, et sauver la pauvre âme blessée par le mal poussant ici ?
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2/4/2015, 19:22
Cydae se balançait d'avant en arrière sur sa rambarde, gloussant en rythme en observant la scène. Elle était en forme d'humaine, celle qu'elle appréciait le plus ces temps ci, qui avait l'immense avantage de ne pas avoir une structure osseuses lui broyant les côtes à chaque mouvement. Avoir pendant un temps sa vie qui n'est pas un supplice permanent reste un avantage indéniable.

Décidément cette petite mouche perdue dans sa toile l'amusait, elle avait bien envie de la torturer un peu. Elle semblait être facile à torturer psychologiquement et voilà un domaine dans lequel elle s'amusait comme une folle.

Elle se leva, dandinant sur la rambarde jusqu'à se trouver au dessus de son festin de la veille. Descendant le long d'un fil de sa toile, une de ses pattes sortit de son dos, lui attirant une grimace mais qui n'était rien comparée à la joie qu'elle se faisait à l'avance de lire l'expression sur le visage de sa proie.

Ainsi placée derrière l'homme déjà bien amochée, elle l'égorgea et l'éventra du même geste, arrosant de multiples gerbes de sang sa petite mouche. Elle gloussa, remontant le long de sa toile pour se dissimuler dans l'ombre, laissant le cadavre tomber au sol, quelques soubresauts l'étreignant encore, la mare de sang atteignant les pieds de sa cible.

Voilà qui dessinait un tableau plus qu'alléchant ! Ses gars comprirent le message, s'éclipsant, éteignant les torches pour plonger la salle dans le noir. Quelques bruits de portes finirent de se faire entendre puis le calme revînt, plongeant la salle dans une atmosphère étrange, presque tangible.

Revenant au niveau du sol, Cydae se déplaçait sans le moindre bruit. Elle allait s'amuser, oh que oui. Apparaissant derrière la mouche elle murmura derrière son oreille :

Vous voulez le prince, le voici...

Son rire retentit dans la pièce alors qu'elle s'écarte, voyant parfaitement dans les ombres, observant sa petite mouche couverte de sang, bourdonnant déjà de joie à l'idée de la torture qu'elle allait lui faire subir.
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8/4/2015, 19:38
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Du sang.

Isidore écarquilla les yeux, sa bouche s'ouvrit. Du sang. Une tache écarlate s'étendant devant sa pupille, son souffle se coupa dans sa poitrine. L'espace d'un instant, il sentit un grand vide envahir son cerveau. Ce fut comme si son esprit s'était anesthésié de toutes pensées. Une toile rouge grandissait devant lui, comme si de la peinture s'était renversée sur le cadavre, et qu'elle coulait jusqu'à ses pieds nus. Il ne recula pas, il constata juste que la mare de sang était de plus en plus grande, et qu'elle risquait de le toucher. Ce fut ce qu'il se passa. Son gros orteil rentra en contact avec le liquide brûlant de la pauvre chose morte devant lui, tandis que le Prince gloussait. Son rire frappa ses tympans, résonnant dans son crâne, jusqu'à en briser les pensées revenant. Isidore baissa les yeux sur ses mains, et une seconde, il crut que celles-ci étaient engluées de sang. Il sursauta en retenant une exclamation de surprise, il cilla, et il les retrouva aussi pâles que d'habitude. Pourtant, la toile rouge était toujours là. Ce n'était pas un cauchemar. C'était Wonderland. Son purgatoire. Son épreuve divine.

Dieu mettait-il sur son chemin ce démon pour qu'il l'affronte ? Un démon aux traits de femmes, il n'était pas étonné ! Son murmure caressa sa nuque, il sursauta, et il se retourna vers elle. Seul face au monstre, il était tétanisé. Son regard le perça profondément, tandis que la réalité lui revenait avec violence. Cette femme avait tué un homme, cette femme n'était pas réellement humaine. La démone était devant lui, son ombre avalait sa silhouette, et son influence le paralysait. Le parfum de Cydae continuait de faire son effet, mais dès qu'Isidore se retourna, il devina la silhouette du cadavre ; il fut plongé dans une profonde détresse. Maintenant, il se rendait compte de ce qu'il se passait. Il se plia en deux, il plaqua sa main sur sa bouche, et il fut secoué de plusieurs haut-le-coeur. Son pied glissa dans le sang, tandis qu'il s'éloignait de la démone. Son estomac se retourna, et incapable de lutter contre sa nausée, il vomit près du cadavre. En fièvre, il sentait la peur s'insinuer partout dans les pores de sa peau. Ses poils se hérissaient, sa respiration devenait douloureuse.


« Non... »

Sa voix était tremblante, ses membres l'étaient. Il recula encore, tentant de s'éloigner de Cydae et de son odeur. Sa terreur gagnait du terrain sur sa raison, les personnes derrière les portes la sentaient, elle touchait même Cydae. Il n'en avait pas conscience, et ça n'avait pas la moindre importance. Il voulut reprendre la parole, mais il régurgita à nouveau. Il cracha de la bile dans le sang du malheureux, elle rentra en contact avec ses pieds, et il fit encore plusieurs pas en arrière avant de s'écrouler. Un homme était mort devant lui. La démone l'avait exécuté devant lui, sans raison, et il lui arriverait la même chose. Il enroula son pendentif autour de ses doigts, il enferma sa croix dans sa main. Dieu le protégeait. Il le protégerait s'il priait avec assez de ferveur ! Mais le monstre ne lui en laisserait pas le temps.

Fébrile, le jeune homme coula un autre regard vers la silhouette du cadavre. La violence de cet acte lui broyait l'estomac, il peinait à respirer. Et bientôt, la colère se mélangea à la peur. Il releva ses yeux clairs sur Cydae, et il cria d'une voix enrouée :


« Qu'avez-vous fait ? Ce n'est... ce n'est pas de la sorte dont un Prince se comporte... non... »

Isidore lâcha la croix, il plaqua ses mains contre ses tempes, et il se plia en deux. Son coeur résonnait dans son crâne, la terreur et la fureur remontaient dans son coeur. Le souffle saccadé, il avait envie de brûler ; sa rétine le brûlait, mais il était incapable de le faire. Comment s'était-il retrouvé ici, déjà ? Alice... Isidore voulait la retrouver, il voulait qu'elle lui assure que tout cela... n'était qu'un mauvais rêve. Et il était une Alice, perdu à Crimson Spook, prisonnier d'un cauchemar, avec son âme encore sur lui, sans protection. Tout cela... il ne comprenait pas à quel point c'était grave. L'injustice lui alourdissait le cerveau. Cydae était une démone, un monstre, un tyran ! S'il avait eu de l'eau bénite sur lui, il lui aurait jeté au visage, encore et encore, jusqu'à ce que sa peau fonde. Il mordilla ses lèvres, les coudes posés contre le sol, il cherchait des yeux un moyen de fuir. Puis, platement, cherchant les derniers morceaux de sa raison, Isidore bredouilla :

« Je cherche... simplement un moyen de retourner au Cirque. »

Il tenta même de sourire, mais celui-ci s'affaissa en grimace. Il eut un petit rire nerveux.

Que faisait Dieu ?

Rien.

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10/4/2015, 15:22
Cydae sourit en silence, savourant la détresse de l'homme. Elle était du genre à adorer les mises en scène et comptait bien continuer à s'amuser ainsi. Saisissant le fil qui lui avait permis de descendre elle remonta le long de celui-ci pour s'éclipser de la salle. Sa voix sépulcrale raisonna une fois de plus dans celle-ci.

Anticipe donc ta souffrance petite mouche, désormais elle ne saurait tarder.


Un rire finit de résonner de la salle avant qu'un bruit de porte avale tout bruit venant de la femme araignée, laissant seul, dans le noir et dans le silence Isidore mariner dans sa mare de sang.

Une longue poignée de minutes s'étendirent avant que dans un grand fracas l'une de ses portes du rez-de-chaussée s'ouvre en grand, claquant contre le mur, la lumière, intense, en sortant, découpant une silhouette en contre jour.

Une jeune femme, visiblement à l'origine de l'ouverture de la porte, déboula dans la salle, la panique se lisant aisément sur son visage. Effrayée elle courut en regardant derrière elle. Sans remarquer ce qu'il y avait ainsi sur son chemin elle dérapa sur la flaque de sang, heurtant Isidore avant de s'affaler un maitre plus loin.

Ainsi allongée sur le dos elle se redressa sur les coudes reculant précipitamment en se trainant à terre. Les yeux écarquillés, la femme offrit un regard effrayé à Isidore, s'écriant en haletant :

-Ne... ne me tuez pas, pitié ! Pitié !

La jeune femme était d'une beauté infernale, la peau aussi blanche que la neige éternelle, ses yeux dotés de multiples couleurs d'une profondeur à faire pâlir les océans. Elle arborait une robe en soie blanche, déchirée de tout son long, laissant apparaitre la rondeur de son sein gauche.

Ses cheveux d'ébène coulait, immensément long contre son corps divinement érotique, en proie aux affres de la terreur. Les yeux écarquillés, roulant sous l'angoisse elle se coinça contre le mur, continuant à gémir.

-Pitié... Pitié... Je... Je veux juste sortir, laissez moi !

Elle fixait Isidore, une détresse sans nom inondant son visage au demeurant d'une splendeur criante. Elle resta ainsi tremblante contre le mur, son corps désormais en grande partie dénudé exposé au regard et à la volonté de ses ravisseurs.
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10/4/2015, 21:36
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Ce rire résonna encore. Il frappa les murs, il heurta son crâne, et il sentit un frisson désagréable le traverser. Il chercha des yeux la présence, mais à chaque fois, les ténèbres se plaquèrent à sa rétine. Il était dans le noir. Il en prenait pleinement conscience que maintenant. Dans le noir, avec l'odeur forte de son vomi, et de sang. Ce même sang sous ses pieds. Isidore peinait à respirer ; dès que sa poitrine se gonflait, et que l'air pénétrait l'intérieur de ses poumons, des aiguilles lui entravaient la gorge. Il reprit la croix dans sa main, il se plia en avant. Il tentait de reprendre son souffle, mais à chaque fois, la douleur revenait. Plus violente, plus longue. Il avait toujours la nausée, il était sur le point de faire un malaise. Plongé dans le noir, en ayant le souvenir affreux de ce rire, il attendait que le pire arrive. Il était tellement choqué qu'il ne pensait pas à s'enfuir. Un cadavre gisait près de lui. Le Palais des Glaces lui avait révélé qu'il était un meurtrier. Il ne se rappelait pas de tous les détails, mais il avait tué, lui aussi. Il avait trahi la Vertue. Il s'était éloigné de la voie de Dieu.

Isidore se redressa, ses muscles le faisaient souffrir. Il effleura ses paupières, se demandant l'espace d'un instant si ce n'était pas lui qui était devenu aveugle. Une nouvelle épreuve ? Peut-être ? Il perdait la raison. Wonderland le rendait fou. Il était las de cet Enfer. Il ne méritait pas mieux que ces êtres immondes arpentant ces terres. Son purgatoire changea de teinte, son ciel se déchirait, et lui révélait un rideau de flammes infernales. Il ne faisait que payer le prix de ses pêchers. Cette démone était sans doute sa juge, et son bourreau. Le jeune homme se morfondait. Il frémit, il continua de déambuler à l'aveugle dans la pièce, et il manqua de s'écrouler, lorsque son pied rencontra le cadavre. Il retint une exclamation de peur. Pauvre homme. Les doigts arrachant ses cheveux, il continua d'avancer jusqu'à entendre un grand fracas. Il s'arrêta. Son coeur s'arrêta de battre, et il fixa son regard sur une silhouette de femme placée en contre-jour. Il ouvrit la bouche, mais il ne dit rien. L'espace d'une seconde, il la prit pour le monstre, et il s'éloigna, avant de l'entendre. Elle le bouscula, et le fit tomber près du cadavre.

Bon sang ! Qu'est-ce que tout cela signifiait ? Le jeune homme se mit à trembler. Elle s'était retournée vers quelque chose, mais il n'avait pas deviné quoi, et elle l'avait percuté. La lumière lui brûla la rétine, il la cacha derrière sa main en plissant le front. La migraine était revenue, la fatigue lui tiraillait les muscles. Il ne comprenait plus ce qu'il se passait. Wonderland jouait avec ses nerfs, s'assurant de sa victoire ; Isidore n'était pas coutumier de ce lieu, il était une âme en peine, jeté dans ces contrées d'absurdité. Ce fut au bout d'un moment qu'il aperçut son sein dénudé par sa robe déchirée, mais il ne s'émut pas de sa beauté. La détresse dans son regard lui occupait l'esprit, et puis... Isidore refusait tout désir charnel. S'il en ressentait, il se punissait. Son dos en était la preuve, certaines plaies étaient récentes, et le tirait dès qu'il bougeait les épaules. De toute façon, il était trop bouleversé pour s'attacher à ce détail.

Le jeune homme se redressa. Devait-il se méfier ? Depuis ce qu'il avait vu dans le Palais des Glaces, il se méfiait de l'autre sexe. Il avait même pensé à brûler Alice, lorsque des fleurs étaient nées de ses mains, et avaient envahi la tente. Les femmes étaient l'oeuvre du Diable, et lui, innocent, docile, il s'était donné à ce pécher en...

S'il avait eu un objet pointu dans la main, il l'aurait enfoncé dans sa tempe pour ne pas songer à ça. Sa mère l'avait souillé.

Il était un être perfide et sale.

Pourtant, le jeune homme se rapprocha de la malheureuse. Il avait la gorge sèche, il ne savait pas quoi dire ; il choisit alors d'enlever sa chemise, malgré sa pudeur, dévoilant ainsi les diverses marques zébrant son corps. Ses poignets étaient entaillés, ainsi que sa poitrine, quelques cicatrices étaient encore boursouflées ; tout cela, c'était de son fait. Tout cela était la preuve du fardeau qu'il s'obligeait à porter. Il tendit sa chemise à la femme, et d'une voix douce, il tenta de sourire pour la rassurer :


« Je ne vous ferais rien. Je vous le jure sur Dieu. Prenez ceci... nous allons sortir ensemble de cet endroit. »

Quand bien même c'était un piège ? Isidore le sentait, mais il avait besoin de se raccrocher à quelque chose pour ne pas sombrer. Elle serait ce repère qui l'empêcherait de devenir complètement fou. Il lui désigna la porte, et il souffla :


« Allons-y... je vais passer le premier. Habillez-vous, je vous prie. »

Malgré toute sa volonté, ses yeux plongeaient sur les parties découvertes de la femme. Ça le fit rougir. Il détourna la tête, se concentrant sur la porte.

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11/4/2015, 23:36
Lorsque la jeune femme vit l'homme enlever sa chemise elle afficha une mine paniquée se plaquant encore plus contre le mur, s'aidant de ses mains pour glisser contre celui-ci afin de se tenir hors de sa portée.

Non... Non, pitié, pitié ne me faîtes rien, je vous en supplie !


Pitoyable, elle se trainait à terre, le regard terrifié, sa robe finissant de s'accrocher au sol, restant derrière elle, son corps désormais totalement nu continuant à glisser sa magnificence contre le sol, la perfection de ses courbes indécemment exposées dans toute leur splendeur au regard du jeune homme comme tant de tentations.

Je... Je vous en prie... Pas encore...


Arrivée au coin du mur, elle sanglotait, les yeux fous roulant dans leurs orbites, elle observa la chemise sans sembler comprendre le jeu sexuel auquel Isidore voulait la voir prendre part. Elle saisit l'étouffe tâchée de sang, salissant ses mains, le rouge s'étendant sur sa peau d'albâtre alors que ses petits poings restaient crispés sur le tissu, en l'attente d'autres instructions.

Les phéromones présentes dans la pièce continuaient à imbiber Isidore, forçant son esprit à croire sans aucun doute possible à la mascarade alors que, tremblante, la jeune femme se remit sur ses jambes qui semblaient peiner à la porter. Elle oscilla, faillit tomber, tentant d'avancer tant bien que mal à une vitesse désespérément lente. Continuant de tenir la chemise dans ses mains, elle prenait appui contre le mur en semblant souffrir mille martyrs à chaque pas.

Vous... Vous... Vous allez faire quoi de moi?

Arrivée au pas de la porte, elle semblait ne pas oser la franchir, jetant des regards craintifs à Isidore, son corps dénudé laissant osciller sa poitrine sous l'intensité de sa respiration. Elle plongeait son regard dans celui d'Isidore où un criant désespoir venait ajouter l'ultime patte au jeu d'acteur.
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Isidore
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13/4/2015, 12:49
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Age du personnage : 19 ans.
Pouvoirs / Particularités : Peut transmettre ses émotions à autrui.

Origine : France du XVIe siècle.

Orientation sexuelle : Indéfinie.

Habitation : Difficile.

Fiche de personnage : Je suis sale

Isidore perdait patience. Cela n'arrivait pas, cela n'était jamais censé arriver. Lui, toujours si calme, si gentil, si docile... il perdait patience. En quoi était-il effrayant ? Il avait certes du sang sur ses vêtements, et il s'était retrouvé près d'un cadavre, mais cela ne siginifait pas qu'il était quelqu'un de mauvais... non ? Il plissa les yeux, sentant des fourmis danser dans ses jambes, tant il était tendu. Il mordit sa lèvre, il était hors de question qu'il la force à porter sa chemise. Hors de question que sa peau rentre en contact avec elle. Le jeune homme sentait son estomac se contracter, il détestait voir une femme nue. À chaque fois, il était dans un profond mal à l'aise. Celle-ci n'était pas Alice, il n'avait pas son affection pour camoufler sa gêne. Ce n'était qu'une inconnue, hystérique, lui suppliant de ne pas lui faire du mal. Malgré tout ce qu'il avait dit, malgré tout ce qu'il s'efforçait de faire. Il ne comprenait pas la machination infernale dans laquelle il était tombé. On le trompait, ses sens étaient affaiblis. L'angoisse et la colère se mêlaient dans sa poitrine, surgissant en dehors de sa peau. Ses émotions passaient à travers lui, sans qu'il s'en rende compte, touchant les personnes alentour. Il tremblait, il était fatigué, il avait envie de retrouver Alice.

« Je... »

Je quoi ? Isidore ? À quoi pensait-il ? Il fourra sa tête entre ses mains. Comment devait-il se comporter ? La rassurer ? Non. Elle était terrorisée par lui, mais il ne pouvait pas l'abandonner, et prendre le risque de la voir mourir par sa faute. D'où était-elle venue ? Il soupira. Il se dirigea vers elle. Bon sang ! Qu'elle cesse de se promener de la sorte devant lui ! Sinon, il se brûlerait les yeux pour ne plus la voir ! Il avala sa salive, il plissa les yeux, et maladroitement, il se dirigea vers elle. Il devait retrouver son calme, se montrer rassurant et doux, paisible même. Mais comment pouvait-il se sentir paisible dans une telle situation ? Il était sur le point de s'éclater le crâne contre le mur. Il parvint jusqu'à elle, sa chemise toujours tendue en sa direction.


« Je vais vous aider à sortir de cet endroit, je vous protégerai. »

Sa voix était enrouée et tremblante. Chaque mot qu'il articulait lui était pénible. Sa gorge était brulante, il prit une grande inspiration. Il osa toucher la jeune femme, mais à peine l'effleura-t-il qu'il se détacha de son contact. Non... non... Il ne pouvait pas. Quelque chose chez les autres le dégoûtait profondément. Isidore évitait de les toucher par terreur, et par angoisse. Il avait la sensation de retrouver les caresses de sa démone de mère. Et... il craignait aussi de transmettre sa nature vile et incestueuse aux autres. Isidore mordit sa lèvre, il soupira, et en fermant les yeux, il attrapa la jeune femme. Il ne la tira pas vers lui, à l'aveugle, il tenta de lui enfiler la chemise en dépit de ses protestations — s'il en eut —. Ses mains touchèrent son bras, et il rouvrit les yeux, seulement lorsqu'il pensa lui avoir mis totalement la chemise. Il se rendit compte que ses doigts s'étaient agrippés à son épaule, et qu'ils avaient glissé à la naissance de son sein. Il retira sa main, comme si elle venait de la brûler.


« Pardon ! Pardon ! Je n'ai pas fait exprès... ne criez pas, s'il vous plait. »

Le jeune homme recula de quelques pas. Sa chemise n'était pas si grande que cela sur elle, elle ne lui arrivait même pas aux genoux. Il grinça des dents, et il se retourna, honteux. Il détestait montrer son corps, par pudeur, mais aussi parce qu'il exhibait toutes les cicatrices sur sa chair. Et il en avait encore sur les jambes, dansant près de ses genoux, et de ses cuisses. Il se l'était fait lui-même, soigneusement. Il finit par faire glisser le pantalon sur ses hanches, se retrouvant en sous-vêtements. Il le donna à la jeune femme, et trouvant qu'il ne pourrait pas rester dans cette tenue, il décida de voler les vêtements du cadavre. Ses pieds glissèrent dans le sang, tandis que ses mains tremblantes arrachaient ses habits. Il les enfila ensuite, dégoûté de lui-même, se trouvant infâme de profaner le corps de ce pauvre malheureux. Il cacha son dos avec la veste, et ses cuisses avec le pantalon. Il puait le sang, la sueur, l'urine, et le vomi ; il était sale.

« Je vais passer devant, d'accord ? »

Lâcha-t-il après s'être assuré que la jeune femme avait bien le pantalon sur elle. Il avala sa salive, et enfin, il posa son pied dans le couloir.

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13/4/2015, 15:39
La jeune femme fixait à Isidore avec des yeux paumés, on aurait pu voir une droguée si son apparence n'était pas fondamentalement celle d'une grande dame, la pureté de ses traits immaculés dénotant l'absence totale de ce genre de substances vous dégommant de l'intérieur tant que de l'extérieur.

Elle attrapa la chemise en tremblant, continuant à le fixer de ses yeux ronds comme des coupelles, sa nudité ne semblant pas être la première de ses préoccupations à cette heure. Lorsqu'il lui assura qu'il la protègerait elle acquiesça difficilement, semblant commencer à s'apaiser.

Je... Je vous crois... je m'en remets donc à vous...

Sa gorge semblait serrée, contenant à grand peine sa panique. Elle tenta de son mieux d'enfiler sa chemise, s'aidant d'Isidore jusqu'à ce que sa main atteigne la naissance de sa poitrine, douce, entêtante. Elle le fixait derechef, ses yeux écarquillés ne comprenant plus ce qu'elle devait penser, d'autant plus lorsqu'Isidore retira brusquement sa main baladeuse.

Le sang qui commençait à sécher empêcha la jeune femme de fermer la chemise qui restait entrouverte. Lorsqu'Isidore retira son pantalon, elle couina, se réfugiant contre le mur, croyant comprendre qu'elle avait été trompée, jusqu'à ce qu'il le lui tende.

L'aspect qu'il eût avec les habits du mort était encore plus terrifiant, horrifiant la jeune femme qui détourna les yeux. Elle acquiesça distraitement lorsqu'il lui proposa de passer devant, enfilant le pantalon sans piper mot. Elle se releva péniblement, tenant à peine sur ses jambes, claudiquant difficilement. Du bruit commença à retentir dans la maison alors que visiblement les gardes descendaient quatre à quatre les escaliers, à la poursuite de la femme.

Visiblement pas très loin, elle tenta de se dépêcher, trébuchant et tombant à terre, trop faible pour marcher correctement. La porte au bout du couloir où Isidore s'était engagé était ouverte, sans personne pour la garder, lui promettant une libération prompte et sans effort s'il partait maintenant.

Glapissant en tombant à terre, elle appela à l'aide, tendant la main vers Isidore alors que les gardes semblaient sur le point de débouler dans la salle, laissant en porte-à-faux Isidore qui semblait avoir sa seule chance de s'échapper à cet instant précis, devant choisir entre partir de ces lieux ou tenter de sauver la femme.

Le regard suppliant se braquant sur l'homme, attendant de savoir ce qu'il décidait.
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13/4/2015, 16:23
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Pouvoirs / Particularités : Peut transmettre ses émotions à autrui.

Origine : France du XVIe siècle.

Orientation sexuelle : Indéfinie.

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Un bruit de pas.

Isidore se retourna vers la jeune femme, son regard se posa sur les hommes arrivant vers eux. L'espace d'un instant, il ne se passa strictement rien dans son crâne ; il se contenta d'ouvrir la bouche, et d'écarquiller les yeux. Lorsqu'il vit sa protégée à terre, les autres fondre sur elle, il comprit la situation en un éclair. Il plissa le front, il mordit sa lèvre. Il ne pensa même pas avoir si la porte était dégagée ou non, il ne pensa pas à l'abandonner pour survivre. Il avança d'un pas, la peur au ventre, et les jambes tremblantes. Avant qu'ils ne l'atteignent, sa main attrapa le bras de la jeune femme, et dans un grand mouvement brusque, il la força à se relever. Bon sang ! C'était quoi cet enfer ! Isidore était terrorisé. Il n'en pouvait plus. Il arracha la fille de leurs bourreaux, et il tenta de l'emporter avec lui dans sa fuite. Il se demandait où était la démone, l'affreuse sorcière qui avait tué le malheureux, dont il portait les vêtements. Il gonfla les joues, il mordit sa langue, et il courut avec sa protégée aussi vite qu'il le put. Mais ses pieds se mélangèrent, le pantalon du cadavre était trop grand pour lui, et après quelques pas, le gamin s'écrasa au sol. Dans sa chute, il emporta la femme.

Sa mâchoire claqua, une souffrance atroce transperça son crâne. Paralysé par la douleur, Isidore ne bougea pas pendant quelques secondes. La migraine lui était revenue, et ses gestes devenaient imprécis. Il ne faisait que comprendre l'horreur de la situation ; il ne pourrait pas s'échapper de cet Enfer. Dieu ne pouvait pas l'avoir abandonné. Pas maintenant. L'odeur lui collait à la peau, il suait, et les vêtements du mort s'accrochaient à lui. Il mordit ses lèvres, et alors qu'il se retournait, il voyait les hommes du monstre arriver sur eux. Il ne savait pas très bien ce qu'il se passerait ensuite, mais il devait défendre la fille. Ses doigts s'emmêlèrent autour de sa croix, il tira sur la chaîne, et l'enleva. Comme s'il brandissait une épée, il la tendait face à eux. Perdant la tête, il était persuadé que ça l'aiderait à repousser les démons.

Un silence gêné s'installa alors. Le souffle d'Isidore était bruyant, même dans ses oreilles, ça lui était désagréable. La croix pendait dans les airs, tandis qu'il marchait en leur direction. Peut-être qu'il l'enfonçait dans le front de ces hommes, il pourrait faire fondre leurs pêchers ? Il ne savait pas... la confusion, il nageait en plein dedans. La chemise du cadavre laissait découvrir son épaule, où on apercevait les traces de ses mortifications. Des cicatrices boursoufflées, des marques de griffes, une peau blanche, mais abîmée par ses élans de désespoir. Il n'était qu'une faible créature, perdant ses repères dans ce monde impie. Dès qu'il se tournait vers Dieu, comme il l'avait toujours fait, il rencontrait le sang et la pisse. Dès qu'il s'arrêta, ils s'échangèrent un regard, puis lentement, des sourires se posèrent sur leurs faces affreuses. On souffla d'abord du nez, on s'échangea des coups d'oeil, puis on ne résista pas longtemps. Des rires éclatèrent, heurtant les oreilles du dévot, résonnant partout. Ses doigts autour de la croix raffermirent leur prise.

« Qu'est-ce que tu crois faire, gamin ? »

Rien. Isidore ne savait pas quoi faire. Ce monde se foutait de lui ! Il devenait fou ! Il avala sa salive, et il cria :

« Je veux voir celui... ou celle qui se proclame Prince, mais qui n'en a pas le comportement ! J'exige de sortir avec elle, il désigna la jeune femme, sans que vous la tourmentiez plus. Que lui avez-vous fait ? Démons ! »

Sa voix était devenue rauque à cause de l'émotion. L'angoisse et la colère avaient explosé en maelstrom dans sa poitrine, si forte, que ses émotions attaquèrent ces « démons ». Sa voix avait porté cette arme, et celle-ci les avait transportés. Un nouvel échange de regard, l'angoisse et la colère d'Isidore s'implantaient dans leurs poitrines, influençant leurs propres sentiments. Bientôt, ça devint un brouhaha de rage et de peur partagées ; il en était l'origine, mais il n'en avait pas conscience. On n'allait pas pour autant le laisser tranquille, c'était juste que... la situation n'avait plus le moindre contrôle sur personne. La souffrance d'Isidore, son sentiment d'impuissance les attaquait, et les plus fragiles d'entre eux reculèrent. Lui, il était persuadé que c'était... son ridicule pouvoir divin, sa foi, qui enfin... retournait des montagnes. Il se trompait.


« Faîtes-nous sortir, fit-il d'une voix vibrante de haine. »
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21/4/2015, 17:00
L'un des gardes s'approcha d'Isidore. Contrairement aux autres, il était habillé avec élégance, sa barbe était bien taillée. Il respirait la noblesse, le calme et l'autorité. Il abaissa son regard dédaigneux sur Isidore, faisant signe à deux gardes de s'approcher, le saisissant par les bras pour le relever à moitié.

Depuis que tu es arrivé, un homme est mort pour que tu comprennes que tu n'étais pas ici chez toi. Depuis que tu es arrivé, tu as cru que tu pouvais en "appeler au prince", que tu avais des droits.

Il fusilla du regard l'homme avec un dédain, se retenant de lui cracher à la face.

Tu n'es qu'une merde, ici. Et tu prétends avoir des droits, donner des ordres au prince de Plaga. Nous nous sommes bien amusés avec toi, petit être insipide et insignifiant. Aujourd'hui, apprends cette leçon.

Saisissant son menton avec un dégoût évident, il le força à regarder dans ses yeux.

Ce n'est pas à toi de décider comment le monde fonctionne, quand on arrive chez quelqu'un, qui plus est un prince, on baisse la tête et on la ferme.

Il tendit un bras, désignant du doigt la jeune femme qui afficha soudain une mine effrayée.

Tu vas sortir d'ici, tu retourneras à ton cirque. Mais de manière à ce qu'à jamais cette leçon soit imprimée dans ta tête, elle, elle restera. Nous allons la violer, la torturer, et la tuer. Et à jamais le destin cruel qui lui aura été infligé sera imprimé dans ton esprit. Tu as créé le malheur, le souffrance et la mort par ton manque de savoir-vivre.

Il fit signe à quelqu'un derrière Isidore.

Adieu, petit être répugnant.

Un coup de massue derrière la tête d'Isidore plus tard, l'inconscience s'empara de son esprit alors que les cris de la jeune femme résonnaient dans la pièce, se débattant en vain.

Isidore désormais inconscient, Cydae se releva, se délestant des habits répugnants de l'homme.

Belle prestation Boric.

L'homme fit une révérence à son prince désormais nu, tous les hommes dans la pièce baissant la tête en signe de respect. Elle se tourna face au corps inerte d'Isidore.

Ramenez le à son cirque.
*prononçant ce dernier mot avec dédain* Je pense qu'aujourd'hui la souffrance morale que nous lui avons causé continuera à sévir pendant des années.

Se recoiffant de la main elle afficha un sourire sadique, s'en allant, laissant ses gardes s'occuper du corps. Elle avait retiré un très grand soulagement de la détresse créé chez l'homme, et sentait qu'il allait encore lui rapporter avec les années bien du réconfort...
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