N'ayant aucun souvenir de sa vie passée, contrairement aux démons à l'intérieur de sa tête, Léah naquit en plein coeur de nainvertland, apparaissant du jour au lendemain. Sans lui laisser une seconde comprendre sa nouvelle existence, le chaos rugit dans son esprit, les sept démons se disputant le contrôle de son corps, chacun apposant sa marque sur son corps, lui tirant des hurlements de douleur alors que les transformations bousculaient ses os, sa chair, pour assouvir la volonté de ses maitres démoniaques.
Ses hurlements attirèrent eux-mêmes les gardes qui ne tardèrent pas à débouler, la saisissant chacun par un bras, alors que son corps inerte pendait, tout son esprit concentré sur le fait de contrôle les démons mugissants. Elle ne réalisa ni le passage devant l'ombre, ni le retrait de son âme.
Chacun des démons hurlait ou au contraire susurrait, chacun tentant de la convaincre de lâcher prise en sa faveur, lui promettant monts et merveilles ou souffrances et agonie. Lors du chemin de retour de la Cime d'Onyx, Léah sentait la pression qu'insufflait la terreur en elle monter. Le sourire diabolique de diablo se dessina durant une seconde sur ses lèvres, accentuant encore le désespoir de la jeune fille.
Elle fut jetée sans ménagement dans un caniveau, se heurtant le bras contre celui-ci, s'ouvrant la peau dont un filet de sang sortit. Un rugissement faisant trembler les maisons retentit alors, faisant faire volte-face aux gardes, les yeux noirs où le feu régnait désormais en mettre laissant entrevoir la volonté de Duriel.
La peau des deux gardes fondit sur les eaux, leurs esprits subissant toute la souffrance de leur liquéfaction avant de rendre l'âme. Tous les passants étaient tétanisés, le regard braqué sur le corps des gardes.
Horrifiée, la terreur prit le relai, un pylône de flamme partit du corps de léah, carbonisant toute vie à vingt mètres à la ronde. Entourée de flammes infernales Léah se replia sur elle-même contre un muret, pleurant à chaudes larmes, ne comprenant pas ce qui lui arrivait.
Une première compagnie de gardes déboula d'une des rues, disloqués par le souffle de Baal avant de comprendre de quoi il tenait. Chaque démon prenait la place de l'autre, toute résistance balayée sans mal. Léah appela aux secours, hurlant de ses poumons de femme bien que ce soit la voix d'une fillette qui en sortit.
Désespérée, sa souffrance morale ne relâchant pas un instant son écho, les murs se fissuraient autour d'elle. Au milieu d'un enfer s'étant fait réalité, Léah ne cessait pas un instant de hurler, encore et encore, ne voulant pas laisser s'échapper un instant l'espoir qu'il puisse y avoir une fin autre qu'horrible à cette histoire...
Wolverine
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The immortal
12/4/2015, 02:35
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Léah
Elle tonne, gronde dans ta tête, la tempête. Tu entends encore sa voix se briser dans sa gorge trop étroite, sa vie se finir entre tes mains... Son sourire déchirant son visage dans une triste beauté hante tes nuits. Ta cognition se perd chaque soir dans une harrassante tourmente. Et pourtant tu voudrais t'y perdre, la contempler eternellement. T'as toujours la sensation de son sang sur tes os. T'aurais voulu pouvoir la sauver, t'aurais laissé le monde brûler pour elle. Mais elle n'aurais su le supporter. Tu te retrouvais donc seul, avec cette tendre enfant se forçant à sourire pour égayer tes journées. Pourtant tu le sais qu'elle a mal, bien plus que toi. Ta gamine te fend le coeur, éternelle cicatrice de ce que ta faiblesse lui a pris. Ton être se fige d'horreur lorsque tu la vois se raidir d'horreur, recroquevillée sur son petit corps mortellement fragile. Deux êtres brisés, figés dans leur incapacités à s'accepter, tristement seuls dans vos similarités. Et pourtant tu n'aspires qu'à son bonheur. Vous devriez être heureux, elle devrait sourire, vraiment, que ne donnerais-tu pas pour revoir ses lèvres s'étirer sans la moindre crispation? Oh Logan, père au coeur tendre, tu es si candide dans l'amour que tu portes à ton enfant. Et pourtant, tu sens encore tes griffes s'agiter dans sa chair, la nuit pour seul témoin de ton acte ignoble. Elle va bien, c'est tout ce qui compte dans le fond... Mais tu ne peux t'empêcher de t'en vouloir. T'aurais tout perdu si ça n'était pour ces pouvoirs que tu maudis parfois.
Tu arpentes les rues en silence, laissant l'épaisse fumée de ton cigare venir gangréner tes alvéoles pulmonaires dans une extatique sensation de libération. Tu t'étouffes, pour mieux respirer. Tes pieds foulent les pavés du pays imaginaire, Neverland, écorché dans une absurde blague. Mais dans le fond, ça n'est rien de plus. On vous avait promis un rêve, on vous à donné la guerre et la misère. Ici ou ailleurs, c'est du pareil au même. T'as de l'hémoglobine séchée sur la peau, manteau de vie, le prix à payer pour ta liberté. Mais tout ça tu t'en fous, même les cauchemars qui te hantent et la terreur te prennant les trippes ne sont rien comparées à la joie de chérir ta fille adorée. Malicia. Doux prénom empreint de mysticisme. Jean l'avait si bien choisi... Elle t'avait offert le plus beau des cadeaux alors que tu l'en avais privée. T'avances, le pas pressé par l'envie de retrouver ta rédemption, par ce que quand elle est près de toi tu te sens bien, rassuré de savoir qu'elle va bien. Ca fait une heure que tu l'as laissée mais t'en peux déjà plus, t'enfonces tes mains dans tes poches, laissant ta fumée âcre emplir les narines des passants qui s'agitent, paniquent. Tu vois les gardes défiler et puis, t'entends crier.
C'est une voix de gamine qui résonne dans la tourmente, faisant écho à tes peurs les plus enfouies. Sa petite voix implore, alors qu'autour d'elle on s'agite, la pointant du doigt, la traitant comme un monstre. Tu la connais cette histoire, et tu n'en aimes pas la fin. Voilà que tes sourcils se froncent et que tes lèvres se déforment dans un pincement nerveux, manifestation de tes cellules qui s'agitent. Tes instincts primaires se réveillent, tes poils se hérissent sur ton épiderme tendue. La tension est omniprésente, assourdissante et la voix d'enfant crie, déchire le ciel de son désespoir, effayée, elle implore... Combien de fois tu l'as imaginée cette scène? Le visage de ta fille aux traits tirés par le désespoir s'imprime dans ton encéphale pour ne plus quitter ton esprit. Ca aurait pu être elle... Te voilà qui fais l'amalgame entre les deux et que la peur nichée dans tes entrailles prend le pas sur ton indifférence. Le chaos s'empare de la ville basse, les murs s'effritent sous la violence de ses émotions, ils volent. C'est un véritable cataclysme qui s'offre au regard des badaus paniqués. Et toi, t'avances dans la tempête, le coeur agité, tourneboulé par ce cauchemar devenu réalité. L'air est malsain, des débris viennent te lacérer la peau alors que t'avances sans ciller. Ton épiderme s'ouvre et se referme, t'abandonnes des lambeaux de ton être sur les pavés abîmés des bas fonds pour rejoindre cette âme en peine qui t'appelle. Tu rugis, bestial, alors qu'un morceau d'échaffaud vient se planter dans ta cuisse. Tes cellules s'agitent, se regénérant autour. T'as la patte qui traîne.
Mais t'avances, envers et contre tout, pour rejoindre cette petite voix qui supplie, étouffée par ses démons frénétiques dont les figures déforment son visage juvénile. Tu la voyais plus jeune, mais ne t'attardes pas vraiment sur la question, t'as le coeur qui bat contre ta cage thoracique, martèle sa prison d'os, t'implorant de le libérer. Tes genoux viennent embrasser le sol alors que tu enlaces son pauvre corps tourmenté.
- CALME-TOI!
Impérative, ta voix fend l'agitation, rocailleuse et profonde. Ta main vient appuyer sur l'arrière de sa tête dans une caresse rassurante alors que ta voix se fait plus douce.
- Calmes-toi...
C'est presque une supplication, tes muscles sont bandés, tes nerfs tendus à l'extrême, t'arrachant un tremblement nerveux. Pauvre petite chose... Qui te rappelle étrangement ce que tu as perdu. Mais il est déjà trop tard, c'est un joyeux bordel qui prend place dans la ville basse... Et tu prédis l'arrivée de nouveaux gardes. T'as le don pour te mettre dans des situations de merde... Mais si t'avais pas été là, personne ne se serait bougé le cul. Ici, les gens étaient plutôt du genre à supprimer un problème plutôt que de tenter de le résoudre. T'aurais du passer ton chemin, te barrer, retrouver ta gosse... Mais comment aurais-tu pu la serrer dans tes bras? Ton humanité te perdra.
La tourmente encerclait désormais totalement Léah, perdant pieds, perdant définitivement le contrôle. Perdue au sein d'un esprit qui désormais n'était plus le sien, elle tentait de trouver un repère, n’importe quoi, auquel se raccrocher. Des membres et des têtes volaient en tous sens, se décomposant sous les yeux de la jeune fille, témoignage poignant de ses premières victimes.
L'horreur se mêlant à la terreur, la tourmente ne cessait d'augmenter, ses cris de détresse entrecoupés de hoquets alors que ses sanglots finissaient d'ébranler son corps à rude épreuve.
Ses yeux brillaient désormais d'une lueur féroce, des veines rougeoyantes en partant, commençant à gagner du terrain sur son visage, le déformant. Par périodes son visage redevenait enfantin, lors des rares moments où Léah arrivait à reprendre pied une seconde avant d'être de nouveau balayée.
Elle sentait qu'elle commençait à disparaitre dans le puits sans fin composé d'ennemis immensément plus puissants qu'elle. C'était son corps mais pour autant elle semblait n'être personne au sein de cette tourmente. Comment garder un espoir de pouvoir lutter contre de telles puissances alors qu'elle n'était... Rien?
Elle aperçut alors une silhouette s'avançant vers elle. Elle lui hurla de s'enfuir, ne comprenant pas comment la personne pouvait être encore vivante. Suppliant, sa voix stridente coupant l'air comme un couteau avec du beurre :
Non ! N'a... n'approchez pas, je... Je ne veux pas tuer encore une personne, pitié, non...
Un sanglot coupa son monologue, éprouvant écho de sa propre souffrance dont elle se forçait à ne pas prendre compte. Ses yeux cillèrent alors qu'elle apercevait l'impressionnante silhouette se détachant au milieu du chaos.
Lorsqu'un morceau d’échafaud se planta dans sa jambe, il tira un cri à Léah, de terreur pur en voyant la souffrance qu'elle infligeait. Diablo saisissant l'occasion, des flammes vinrent se rajouter à la tourmente, la chaleur augmentant très vite, les vêtements de Léah se mettant à fumer. Son esprit entièrement tournée vers le mal qu'elle faisait aux autres, elle semblait ne pas même se rendre compte de la situation dans laquelle ELLE était.
Contre toute logique, l'homme parvient à la rejoindre, l'enlaçant. La tourmente se modifia imperceptiblement, seule une personne avec des sens très développés pouvant sentir le très léger apaisement qui la fit fluctuer pendant un instant. Le regard rageur, d'un noir profond se tourna vers Logan, l'infinie noirceur démoniaque habitant Léah déchainant sa rage contre lui. Au fond de ces iris pourtant on sentait la jeune fille perdue et paniquée, tentant tant bien que mal de rester à la surface, à la limite d'être à jamais annihilée par les forces qui la balayait sans cesse.
L'écho de la voix de Logan toucha au plus profond de Léah, générant un écho, un écho d'espoir, les veines encadrant ses yeux se rétractant très légèrement, puis une deuxième fois encore avant de revenir.
Je... Je ne peux pas... Je... je n'ai pas la force...
Elle baissa la tête pendant une seconde, laissant la panique s'immerger dans chacun de ses membres, ses veines grondant de cette immortelle rage qui réclamait de pouvoir s'éveiller.
Ses yeux soudain un peu plus clair se relevèrent pour se braquer dans ceux de Logan, une ultime once de courage laissant pantelant le reste de son corps.
Tu... Tuez moi... je ne veux plus blesser qui que ce soit... Pitié...
La fureur des sept démons se déchaina à ces propos, protestant, hurlant leur rage alors que Léah ferma les yeux, déchainant tout ce qui lui restait de force pour les contenir un peu, juste encore un peu, le temps que tout cela s'arrête.
Une seconde larme sortit de ses paupières fermées, ultime marque de désespoir devant le destin cruel destiné à lui coûter la vie qu'elle venait de gagner, renonçant à chaque chose qui lui était chère, renonçant à la vie et à tout ce qu'elle aurait pu connaitre, âme damnée destinée à la souffrance et à l'exil.
Rouvrant les yeux, la lumière vacillante de son esprit semblant s'éteindre progressivement appelant de ses folles pensées un espoir impensable, fixant Wolverine alors qu'elle se tenait au bord du précipice qui menaçait de l'avaler définitivement.
Le courage parcourant ses frêles bras, elle releva péniblement les bras, ses toutes petites mains se posant sur les muscles des bras de Wolverine, tout son être se déchirant de l'intérieur à l'idée de ce qu'elle avait demandé mais ne trouvant aucune autre solution. Toute la douceur de sa peau enfantine se colla aux muscles de l'homme, vivant rappel de sa nature d'enfant et de son innocence.
Un ultime sanglot ébranla son corps, laissant paraitre la jeune fille derrière les traits de jeune femme, sa larme coupant la trace noir encadrant ses yeux en deux, le témoignage de son humanité semblant soudain prendre le pas sur ses démons tourmenteurs. Ne parvenant plus à trouver d'espoir, ses yeux se fermèrent une ultime fois. Abandonnée à la caresse de la mort promettant de venir s'emparer d'elle.
Wolverine
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13/4/2015, 05:32
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Wolverine
Léah
Elle t'implore de ne pas l'approcher, pauvre petite chose, ton égoïsme ne fait qu'empirer la situation. Des flammes s'élèvent, viennent danser, démentes, dans la tourmente. Sur son visage se succèdent les expressions, c'est le radeau de la Méduse qui se dessine sur son corps tourmenté. Dévorée de l'intérieur, ses démons se bouffant l'un l'autre pour continuer à exister. Les figures monstrueuses défilent sur son visage d'enfant, déforment ses traits, mutilent son être. La voilà qui prend feu. Sa souffrance fait écho à celle qui te harcèle. Tu ne sais que trop bien ce que c'est. Ses yeux s'injectent de sang et de ténèbres, ses veines se bandent sous l'emprise du mal qui la ronge. Mais tu ressens sa détresse, tes sens surdéveloppés la sentent se calmer imperceptiblement. Un instant, avant que le déchaînement de sa rage ne se fasse plus violent. Tu la serres davantage dans tes grands bras aux muscles tendus à l'extrême. T'as la chair qui brûle, cette dérangeante odeur venant agacer tes narines. Si faible, et tellement fragile. Et pourtant tu vois ses veines se détendre, pulser, s'effacer doucement pour revenir accompagnées d'un soupir d'abandon. Tu l'as déjà vécue cette scène, pourquoi a-t-il fallut que ça arrive à ce moment? Pourquoi t'es-tu arrêté? Ca t'exaspère, te déchire le coeur, mais tout au fond de toi tu ne peux pas t'empêcher de te sentir soulagé de tenir son être fébrile pour la soulager de sa peine. Te soulager un peu de la tienne.
Ses traits sont lourds, fatigués, son visage aux airs enfantins usé par cette lutte insensée. Elle vient planter un regard plus tendre dans le tien, et là sa voix d'enfant prononce les mots que tu redoutais. Ils te glacent le sang. Tes muscles se tétanisent dans une protestation violente et muette. Tu ne veux pas croire qu'il n'existe pas d'alternative. Tu le sens, dans tes trippes, tu dois faire quelque chose. Car la question se posera encore et tu ne pourras te contenter de tourner les talons, détaché. En écho à cette pensée, la concentration d'énergie démoniaque se fait plus dense, plus violente, de l'horreur cannibale du radeau vous voilà plongés dans le massacre des Sabines. Le sang vient fouetter ton épiderme avec violence, les membres se perdent, c'est une indicible horreur. Mais tu ne penses pas un instant aux passants, toutes tes pensées sont tournées vers cette enfant paniquée tentant de se faire violence pour plaquer ses peurs le temps de s'éteindre. Que tout prenne fin. Pour qui te prend-t-elle? Le bon Samaritain? La vierge Marie tiens! Non mais sérieusement, c'est pas ton genre de buter des gamins, même pour abréger leurs souffrances. Elle n'a rien vécu, encore rien connu de la vie. Mais n'est-ce pas mieux ainsi, Logan? Vois où la vie t'as mené... Honnêtement, tu devrais leur épargner cette peine... Bien sur! Et ça se finirait en génocide.
Et puis... Ya de bons côtés aussi. Le sourire de Malicia, ta rencontre avec Jean, la gueule de Cyclope se faisant plaquer, la naissance de la mioche... Tu vois ta vie défiler devant tes yeux. Mais c'est pas toi qui t'apprêtes à crever mec, réveilles-toi! Elle t'offre sa vie, se pensant altruiste. Ca n'a rien à voir, c'est juste, terriblement lâche et égoïste. Ses petites mains s'accrochent à ton bras épais, fébriles, elles t'arrachent un frisson. Ya vraiment pas moyen, elle lui ressemble trop. Si t'avais songé à la planter, toute idée de ce genre avait complètement quitté ton esprit lorsque son sanglot parvint à ton oreille. Voilà qu'elle explose, que toute sa crainte et son innocence lui ressortent par les yeux. Ca n'est qu'une larme, et pourtant ça représente tellement. Une supplication muette, t'implorant de t'accrocher pour elle. Ses yeux se ferment sur le monde, le rideau tombe, pour la dernière fois... Just kidding. Un râle rauque se libère de ta gorge enrouée par la fumée, tes dents viennent couper avec nervosité ton cigare qui finit emporté dans l'agitation environnante. Ca te fous en rogne, mais tu les cherches ces situations, t'es bien trop gentil. Vous voilà isolés du monde, elle n'a plus que toi sur qui compter. Toi qui lui refuses la liberté. Qui es-tu pour décider ce qui est bon pour elle? Tu ne connais même pas son nom. T'essaies juste de te sentir moins mal. Mais dans le fond t'es qu'un monstre qui a tué celle qu'il aimait.
Tes bras quittent son corps, l'abandonnant un instant, avant que tes mains ne viennent saisir fermement son visage fin, l'obligeant à planter son regard dans le tien. T'as la tension au bout des doigts, retenant ta bestialité pour ne pas la blesser. Ta voix écorchée rententis à nouveau.
- ARRETE TES CONNERIES! Si tu veux que ça s'arrête tu dois te calmer!
C'est pas que tu veux pas l'aider, c'est que tu peux pas. Et malgré ton ton froid et agacé, t'es là. Tu ne sais que trop bien ce que ça fait de ne pouvoir se contrôler, de voir son monde se briser sans pouvoir réagir... Tu plantes un regard d'ébène dans ses billes empourprées par des émotions trop violentes. Le sang bat dans tes tempes, t'es en rogne, pas contre elle, non. Contre toi-même, et ton incapacité à chasser ses démons.
- Ne te laisses pas dominer, combats-les! Tu n'es pas seule, alors résiste-leur!
Si tu croyais en Dieu, tu te mettrais à prier, mais t'aurais l'air si con, que tu te planterais toi-même. Alors dans le fond, heureusement que t'es athé. Tes mains glissent sur son cou, si frêle que tu pourrais le briser d'un simple mouvement trop brusque. Elles viennent recouvrir sa nuque pour saisir sa tête plus fermement, elle est vraiment minuscule, tu pourrais recouvrir son visage d'une seule main...
- Si tu y arrives, on ira manger une glace... Concentre-toi là dessus.
Pourquoi t'as dit ça? Tu sais même pas si elle va s'en sortir, si tu la crèves pas et qu'elle se tue pas elle-même les gardes finiront le travail. Tu devrais pas être là, tu fais tout ça pour rien... Mais pour le moment c'est pas le problème, t'essaies juste de lui donner un truc sur lequel se concentrer, ne serait-ce qu'un peu d'espoir. Un problème à la fois.
Léah rouvrit brusquement les yeux alors que les mains de son sauveur se posaient sur ses joues. Écarquillées, ses prunelles pulsait d'une lumière blanche tout au fond. Comment cet homme pouvait réussir à l'atteindre, à lui redonner de l'énergie et de l'espoir? Léah n'en avait aucune idée, mais quoi qu'il en fut il ne semblait pas disposé à achever les souffrances des habitants.
Il l'encourageait à les combattre, mais comment? Léah était perdue au sein de son propre corps, au sein de sa propre conscience, des êtres millénaires déplaçant leurs tisons ardents dans sa cervelle comme tant de pièces d'un immense échiquier.
Désorientée par les évènements, la dernière remarque de Wolverine lui arracha un léger, très léger rire. La surprise avait plongé dans ses entrailles pour l'y chercher, l'arrachant à sa gorge. C'était absurde, totalement absurde, mais cela déclencha le déclic qu'il fallait à Léah. Même elle avait cette fois pu sentir la tempête se calmer pendant une minuscule seconde.
Ébahie, elle comprit qu'elle pouvait peut-être faire quelque chose en effet. Elle ne ferma pas les yeux mais au contraire les plongea dans ceux de Logan, son petit regard désespéré de femme-enfant allant quérir sa force au fond de son âme. Son visage de poupon se plissa sous l'effort qui déchira son âme une nouvelle fois, les veines se rétractant à une vitesse de lilliputien.
Le courage de Léah était épatent. D'où tirait-elle cette force, ce courage, d'affronter ses démons intérieurs? Les remarques de Wolverine n'étaient pas sensées être possibles et pourtant la voilà qui les combattait avec sa petite vie encore minuscule. Des larmes perlèrent sous l'effort qu'elle infligeait à son inspiration, ses lèvres tremblant sous la souffrance.
Ses petites mains rejoignirent de nouveau les bras de Wolverine, tentant de calmer ses tremblements à son contact. Régulièrement elle reperdait un peu des terrains sous les rugissements dans sa tête avant de recommencer à progresser. A l'agonie, sa tête commençait à dodeliner, seul son regard semblant ne pas vaciller.
La tourmente se calmait autour d'eux, suivant la progression des veines autour de ses yeux. Néanmoins, contrairement à ce qui pourrait être attendu, plus la tempête réduisait plus la tâche semblait ardue à Léah, comme si les démons se concentraient désormais sur le fait de briser son esprit.
Soudain tout céda, la tempête se terminant en un ultime souffle, aucune trace des démons présents sur le visage de Léah. Elle tomba à terre, à bout de forces, son petit corps frêle s'effondrant littéralement sous l'épuisement. Un ricanement, ou plutôt sept lui firent dresser la tête soudainement.
Sept démons faisaient face à Léah et Wolverine, images intangibles, horrifiantes, gigantesques, des tourmenteurs de la jeune fille. Ils étaient là, dans toute la majesté, la puissance et l'horreur de leur réelle apparence de démons primordiaux. Léah hurla de terreur. Ils n'étaient pas là, c'était une ultime tentative de leur part de reprendre le contrôle.
A terre, Léah, instinctivement sans même réfléchir, accrochant ses petites mains à la jambe de Logan, ses frêles forces agrippant avec la force du désespoir à son pilier. Baissant la tête, terrifiée, son esprit de jeune fille ne tenant plus devant tant d'horreur, elle se recroquevilla sur elle-même, n'ayant pas le courage de leur faire face pour faire taire ce ricanement, criant sa victoire à leurs têtes. Toute personne présente ici pouvait les voir, chacun faisant une tête de plus que les bâtiments environnants, ou du moins leurs ruines, légèrement transparents laissant clairement apercevoir qu'ils n'étaient pas réellement là, probablement dispersables comme un nuage de fumée, en les transperçant.
Wolverine
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14/4/2015, 15:28
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Wolverine
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Petite chose, elle se perd dans le tumulte de ses pensées noircies par ses démons. Sur ses traits tirés, tu peux voir son esprit qui se consumme de l'intérieur, gangrène corticale, un serpent aliéné qui se mange la queue pour survivre, n'arrivant à assimiler son corps à soi. Le cycle de la vie, les forts qui dévorent les faibles... Mais les enfants sont faibles... Et quoiqu'il en soit tu ne pourras éternellement préserver leur innocente méconnaissance du monde. Tu ne pourras tous les sauver. Alors un de plus, un de moins. C'est triste, mais vrai. Ta cause est perdue d'avance. Oh, Logan. Ton coeur se fend quand son rire d'enfant se déploie dans sa gorge tourmentée par les cris de terreur. Son agitation s'atténue une fois de plus, balayée par l'innocence alors qu'une mine ébahie vient masquer la frayeur. Le feu ardent de ses yeux vient s'étouffer dans les ténèbres de ton regard. Tu ne la quittes pas des yeux, observant sa lutte avec un pincement au coeur. Tu vois les traits de Malicia suivre les mêmes étirements déchirants que ceux de l'enfant te faisant face. Elle a les yeux gonflés par l'agitation, les joues rosies par l'effort et ses lèvres de douce poupée tremblent, fébriles, tentant de retenir en elle la macabre mascarade qui prend place dans son esprit, la cacher aux yeux du monde, comme une pièce prophane que l'on jouerait en secret de peur de se faire décapiter. Mais là, vous êtes sous le regard du monde... La décapitation viendra, tu le sais non?
C'est injuste et cruel, mais tes actes ou les siens n'y changeront rien. Tu t'accroches juste à l'espoir noyé dans l'embryon que cette histoire pourrait avoir une autre fin. Le regard toujours planté dans le tien, elle chancèle alors que la tempête se calme. Ses petits bras s'accrochent à toi, tremblants. Cette petite chose te fais tant de peine. Mais tu ne peux rien faire d'autre que rester là et observer. Comme un analyste à la con, observant son patient crever sans piper mot. En même temps, tu veux dire quoi? Tout ce que tu peux faire c'est ne pas quitter son regard et caresser la tête de la rouquine, tentant de l'apaiser en attendant que ça passe. Tu pourrais lui racconter une histoire, comme après chaque cauchemars que fait ta fille... Mais t'aurais juste l'air con. Bien que jusque là ça t'aie plutôt réussit. La tempête disparaît brusquement, mettant fin à la tempête, laissant le soleil briller à nouveau et le ciel vous couver. Son visage abandonne son voile de démons, te dévoilant une jeune femme, fébrile, qui s'effondre sur les pavés écorchés de la ville-basse. Tes doigts, toujours sur sa tête, caressent doucement sa chevelure de feu quand un ricannement retentit, t'indiquant que ça n'est pas fini.
Tu grognes, agacé, découvrant les figures ombreuses des septs démons ayant perturbé le cours de ta journée. Certains fins, d'autres trappus, ou grotesquement laids. Tu fronces les sourcils, observant la scène, le cri de l'enfant t'arrachant un frémissement agacé. Instinctivement, tu sors les griffes alors qu'elle s'accroche à ta jambe comme à une dernière lueur d'espoir. T'as pourtant rien de la lumière rayonnant dans les ténèbres. T'es juste... Trop gentil. Ca te perdras, Logan. La gamine est recroquevillée sur son misérable petite être, renfermée une fois de plus, reniant le monde pour laisser croupir son indicible démence. Ta gorge libère un râle rauque alors que tu te soutires à sa prise pour aller déchirer avec véhémence les ombres fumantes qui se fouttent de vous. Tu te défoules sur elles, déchire les ténèbres d'un geste vif et maîtrisé en déversant sur elles toute la rage que t'as contre toi-même de ne pouvoir rien faire... L'illusion part en fumée dans un rire mauvais, comme un présage de leur retour. Ca n'aura jamais de fin, tu le sais. Tu te tournes vers sa petite carcasse atrophiée par la peur en soupirant, quelques résidus d'ombres flottant encore derrière ta carrure de monstre géant. Tu t'accroupis et pose ta grande main sur sa minuscule petite caboche dans un geste rassurant. T'abordes une mine détachée mais ta voix est douce et paternelle. Rassurante.
- Alors cette glace?
Tu lui parles comme si de rien n'était, soulignant l'insignifiance de ces apparitions alors que tu t'dis que sa vie est foutue, que jamais elle n'aurait la paix. Sa vie se résumerait à une succession d'enfers et de destruction. Elle n'a rien fait, pourtant elle ne peut être libre. T'entends déjà les semelles des gardes claquer sur les pavés, ils sont encore loin, tu pourrais te barrer maintenant, avant qu'on ne la voie... Tu hausserais les épaules et dirait que t'as rien vu. Et puis quoi? Tu l'élèverais? Et elle te ferait une nouvelle crise avec ta gamine dans les parages... Non Logan, c'est vraiment pas un bon plan. De toute façon, il est un peu tard, les pas des gardes se font plus préssés et un bruit assourdissant et tu vois des ailes blanches s'agiter dans les quartiers nobles. C'est vraiment n'importe quoi! Voilà qu'un dragon géant s'agite. Désabusé, tu te contentes de baisser les épaules et de t'allumer un cigare. Mattant le garde de l'Ombre se donner en spectacle. Au moins ça fera diversion. Ou pas. Un son de talon familier vient agacer ton oreille alors qu'une odeur du passé caresse tes narines. Tu restes imobile, te contentant de tourner la tête en direction de ton ancienne élève. Elle se tient droite, inexpressive dans son uniforme, t'adressant un salut militaire et respectueux. Ton ancien poste lui va bien, mieux qu'à toi.
- Wolverine.
En retour, tu te contentes d'un simple signe de la tête. Ses traits sont tirés alors qu'elle pose son regard d'acier sur la gamine. La tension est palpable, l'air est lourd, t'as pas besoin de parler, ton regard en dis long. Cet échange n'aura rien d'agréable.
- Tu connais les r... - Ca n'est pas pour autant que je les applique bêtement. T'as grandit.
Tu lui rappeles silencieusement ce qu'elle était, qu'elle aussi, malgré sa splendide froideur, elle était perdue... Que même la plus froide des femmes avait eut besoin d'un mentor. Et tu lui intimes silencieusement qu'elle devra te passer sur le corps si elle veut t'imposer les règles absurdes de l'Ombre auxquelles tu t'es soutiré. Ce qui lui avait d'ailleurs vallut sa position. Pour un observateur externe la scène a tout d'un échange banal, voire relativement cordial. T'as pas envie d'attirer l'attention, traiter avec ton ancienne pupille étant plus aisé que de traiter directement avec une armée de bras cassés. Ca se finirait probablement avec des têtes roulant sur les pavés... Elle soupire, agacée, replaçant ses longs gants noirs dans un tic que tu ne lui connais que trop bien. Celui qu'elle a quand elle est gênée, quand elle tente de mettre de la distance entre elle et ses émotions. Il t'indique que t'as réussi à l'affecter. Tu tires mollement sur ton cigare, laissant le goudron glisser sur les parois de tes poumons, s'y accrocher désespérément, comme un enfant au bras de son père.
- Tu comptes faire quoi?...
Ses lèvres se crispent dans un pincement, comme si elle tentais de récupérer ses mots, n'en revenant pas de les avoir laissé quitter son encéphale rigide.
- Manger une glace.
Ses dents s'entrechoquent et claquent sous l'agacement.Toi t'es parfaitement calme, tu sais qu'elle cèdera et elle sait que même votre passé commun ne saurait te détourner de ta volonté. Tout ce qu'elle peut faire désormais, c'est tenter de te couvrir. Elle te connais trop bien. Tu n'attends même pas sa réponse avant de lui tourner le dos, la laissant seule aux prises avec ton caprice. Tu reviens près de la gamine, entourant son bras frêle de ta main de géant pour la soulever sans effort. Tu prends un instant pour voir si elle tient debout, enfonces tes mains dans les poches de ta veste et commence à marcher en direction des beaux quartiers, laissant derrière toi une traînée de fumée. Tu t'arrêtes, te retourne vers elle. Les passants commencent à s'approcher, curieux, tentant de retracer le fil des évènements. N'osant questionner sa majesté des armées. T'affiches toujours ton éternelle mine mi-agacée, mi-détachée, ta voix est froide, mais ton regard couve l'enfant de bienveillance.
Léah ouvrit la releva, la tête ouvrant la bouche pour hurler, se ravisant devant ce qui s'ouvrit à son regard écarquillé. Sa silhouette tremblante se tendit en voyant l'homme qui l'avait secouru se dresser face aux démons avec une force et un courage lui coupant le souffle. Elle le vit les déchiqueter comme s'ils n'étaient rien, sa propre puissance semblant les dépasser de très loin. Elle ne pouvait savoir, bien sûr, qu'ils n'étaient qu'illusions, son esprit embrumé par la terreur et la douleur peinant à remarquer la semi-transparence de leurs corps éthérés.
Elle cligna des yeux sous sa question, un sourire tout simplement magnifique de pureté et d'innocence barrant son visage, son coeur retrouvant l'espoir de tourner la page de cet épisode, avec l'innocence et l'insouciance de sa jeunesse. Sur cette pensée elle s'apprêta à se relever, oubliant son épuisement et sa souffrance morale, lorsqu'elle sentit les nombreuses silhouettes qui étaient apparues à la bordure de la place.
Elle braqua son regard cristallin sur la jeune femme qui s'adressait à son sauveur, clignant des yeux pour chasser la poussière obscurcissant son regard. Son regard la fit frémir, Léah baissant honteusement la tête. Elle comprit. Un long soupir s'échappa de ses minuscules lèvres, comprenant qu'en réalité il n'y avait pas de raison que toute cette affaire se finisse bien. Elle avait massacré des gens, qui avaient souffert et étaient morts à cause d'elle. Elle ne le méritait tout simplement pas.
Elle n'écouta pas l'échange, la mort dans l'âme, jusqu'à ce que Wolverine la relève, son regard passant à plusieurs reprises de son sauveur à la méchante dame, tentant de comprendre ce que son esprit lui avait empêché de suivre. Se décidant à braquer son regard sur Logan, elle le vit s'avancer dans la ruelle avant de se retourner vers elle pour l'attendre. Son sourire candide lui illumina une fois de plus le visage alors qu'elle s'élança vers Wolverine.
Elle ne put cependant empêcher son regard de dériver sur les passants approchant. Plus d'un tournait son regard, allant de Léah et Wolverine à la place détruite. Léah baissa la tête, toute joie se coupant sur son visage. Les passants affluaient, chacun allant de son commentaire.
"Quel monstre a pu faire une telle chose? J'espère que cette chose souffrira mille tourments avant de mourir. Tant de morts... J'aimerais pouvoir étriper moi même celui qui a fait ça !"
Tous allaient de leurs propres propos de rage, Léah baissant honteusement la tête, enlaçant son corps de ses bras, quêtant quelque réconfort, l'âme en peine. Elle ferma un instant les yeux, contenant ses larmes, tremblant légèrement sous l'angoisse de la situation. Prenant une longue inspiration, elle rouvrit les yeux, se forçant à sourire, les larmes aux yeux, alors que la clameur des passants ne cessait d'augmenter, invectivant le démon qui avait pu ainsi massacrer de pauvres gens.
Elle quêta le regard de Wolverine, la peur au ventre de découvrir le même regard de reproche, des larmes au coin des yeux, Léah s'interdisant de pleurer, comprenant qu'elle ne pourrait plus jamais se laisser aller à sa détresse.
Wolverine
Wolverine
The immortal
10/5/2015, 06:46
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Burn, little girl, BURN !
Wolverine
Léah
Lorsque tu reviens vers elle, elle a la mine sombre la rouquine, en même temps, tu ne peux pas vraiment la blâmer. C'est cet endroit qui leur prend leur enfance. Elle ne semble pas en revenir lorsque tu l'incites à te suivre, son regard hésitant oscillant entre toi et ton ancienne apprentie. Tu lances un regard en coin à cette dernière en ricanant doucement. C'est vrai qu'elle n'a pas l'air commode vue de l'extérieur, t'as souvent tendance à la voir comme elle était lors de son arrivée. Enfin, ça n'était pas plus engageant faut dire, c'est juste que t'as pas tendance à t'arrêter aux apparences. Tu te contentes d'enfoncer tes mains dans tes poches et de t'engouffrer dans une ruelle avant d'inviter la mioche à te suivre. Cette fois, c'est une mine d'enfant qu'elle affiche, la même que lorsqu'elle pensait être libérée de ses tourments. Ca te fend le coeur. C'est des gosses putain, mais ça, tout le monde s'en fou. Mais ça te rassure un peu de la voir s'élancer vers toi, souriante, visiblement soulagée d'un poids et un nouvel espoir naissant dans son petit coeur. L'espoir de quoi au juste? Sérieusement, c'est dangereux, tu le sais, tu préfères ignorer le problème mais tu sais qu'il se présentera tôt ou tard, et que ça pourrait dégénérer pour les deux gamines qui vivent déjà chez toi. Regardes, rien que là, ça recommence, t'as envie de fouttre ton poing dans la tronche des passants indiscrets, mais en même temps ça ne changera rien au fait. Ca arrivera, encore et toujours. Elle devra vivre avec son fardeau la gamine. Le monde n'est pas tendre... Tout ce que tu peux faire c'est lui offrir un peu de tendresse, ou la paix éternelle hein? Mais c'est pas ton genre, buter des mioches.
Jouer les nounous non plus, c'était pas ton genre... T'as bien changé vieux, t'as plus rien du vieux loup solitaire que t'étais. Tu soupires alors que la petite chose se recroqueville sur toi, en quête de chaleur. Pourquoi fallait-il que ça soit des gonzesses? T'as aucune idée de comment t'y prendre. La voilà qui tremble et que tu la vois déjà repartie dans son délire schyzofrène, mais à ton plus grand étonnement c'est un sourire forcé qui se dessine sur ses lèvres. Le genre d'expression que tu ne connais que trop bien. Mais dans le cas de la rouquine c'était différent... Elle ne le faisait pas pour se montrer forte, elle n'avait pas le choix, elle n'aurait jamais le choix. Son sourire factice c'était les gants de ta petite Malicia, l'une ne pouvant s'approcher physiquement des gens, l'autre ne pouvant le faire sentimentalement. Tu lèves les yeux au ciel, exhalant ta fumée avant de baiser à nouveau le regard sur ta petite chose pendue à ton bras. Sérieusement, comment la laisser là? Ton regard est paternel et tu souris doucement avant de poser ta grande main sur sa petite tête orangée et de l'enlacer dans tes grands bras à l'odeur de vieux scotch et de tabac, tentant maladroitement de la rassurer, lui intimant que tout ira bien tout en n'en sachant rien. T'en mènes pas large dans le genre chevalier servant. Ta main quitte le haut de son crâne pour couvrir l'oreille donnant sur la foule alors que l'autre vient retrouver ton cigare, l'écartant de tes lèvres.
- Dis, t'as un nom où je vais devoir t'appeler poil de carotte?
Tu plantes ton regard dans celui de la jeune fille, l'invitant à se concentrer sur toi et non sur les passants.
- On va trouver une solution... Tu as de la famille? Un endroit où rentrer?
Une solution... La blague, s'il y en avait une il y aurait longtemps que Malicia gambaderait dans des parcs de jeu. Tu enveloppes la petite de ta voix profonde et rocailleuse, ne laissant aucunement transparaître tes doutes. Tu enlaces son épaule de ton bras pour l'attirer plus loin dans la ruelle, l'éloignant des passants et de l'agitation environnante.