« I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours. »
Lewis Carroll
game of madness
Pick the package ! Wolfy [x]
RSS
RSS



 
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Pick the package ! Wolfy [x]

 :: Neverland :: Underland Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
wendy go go go
Wendy
Wendy
Wendy
wendy go go go
13/4/2015, 23:27
Messages : 26
Le bruit est omniprésent dans l'obscurité..musiques, danses, éclat de verre et tintement de pintes, commandes passées à quelques centimètres de tes oreilles, de chaque cotés, sans interruption..tu ne regarde même plus ce qui t'entoure, les yeux observant la lente remontée des bulles dans la bière ambrée offerte plus tôt par un illustre inconnu qui ne t'a occupé que trois minutes avant de sauter sur un cul plus rond, des seins moins insolents et plus atteignables que ceux que tu dissimules..ton lot quotidien. Être une ombre, parmi les ombres vivant dans l'ombre..dissoute dans la foule comme l'obscurité, menue, comme une souries observant le monde de sa trop courte vie.

Tes pensées s'égarent, s'effilochent et se noient à leur tour dans l'alcool qui parcourent ton corps, te donnant une vaine impression de chaleur alors que ton cœur ne fais que s’accélérer. Tout ton corps tourne dans le vide..un vide si pesant, malgré toute absence d'existence..ta tête vide ne peut pas laisser la bière ouvrir des portes secrètes, celles ci ayant toute été arrachées, brisées..

Tu noies encore ta soif d'une dernière rasade, retournant le visage parmi les anonymes qui se déhanchent, soupirant. Des visages étrangers, des mains sans chaleurs..à quoi ça rime, tout ça.. Wendy.. chacun ayant entendu ton nom l'a trouvé mignon. Tu aimerais qu'on le trouve familier..Mais rien ne se fait, depuis des années.

Un geste discret, et briquet accompagné de son addiction tombent dans une poche vite occupée par ta main, tandis que tu faufiles tes fesses de souris à l’extérieur, ouvrant la porte du bar comme brisant l'eau d'un lac trop profond, respirant à plein poumon l’atmosphère du crépuscule. Le silence et ses égorgements étouffés reviennent enlacer tes oreilles meurtries, et tu lâches un rire nerveux vers le ciel, regardant avec des yeux douloureux la solitude de ces étoiles qui paraissent pourtant si proches, de cette ruelle sombre. Elles ne pourront pourtant jamais ni se parler, ni s'étreindre...Oh, comme leurs vies doivent être solitaires..

Tu t'adosses au mur froid, relevant le col de ta veste pour t'y endormir quelques minutes, sans sommeil, seulement des rêves. Une cigarette vient se nicher entre tes lèvres gonfler, et tu inspires son allumage, t'étouffant de sa crémation, et étouffant toi même la mélancolie qui menacent de fuir de tes yeux, agrippant ses cils. Laissée seule, dans la ruelle...une ombre, sans souvenir et plus blanche qu'une feuille vierge...

L'alcool te clos les yeux, te pousse à l'errance fantasmée, au vol parmi les oies, traversant des nuages de fumée, cumulus de terreurs et de solitude..sans le mur, tu ne tiendrais probablement plus debout, ton estomac si vide, depuis si longtemps, qu'il a lui même perdu sa voix, se dévorant lui même en crampes de plus en plus rapprochées..

Tes os d'oiseau tremble, et tu aimeras te blottir dans des ailes, dans une étreinte chaude que tu t'octroie par défaut, t'entourant en frissonnant de tes propres bras, y plongeant le nez pour respirer la fragrance si familière et si rassurante..

Tu rouvres les yeux, points brillants dans l'obscurité, observant la ville endormie, imaginant ses spectres, leurs vies, leurs morts...les loups errants dans la vie, et ceux qui se recouvrent de sang par nécessité..comme celui là, filant d'un angle à l'autre...Tu laisses un sourire désabusé relever tristement les coins de tes lèvres pleines, le visage éclairé de la cigarette et ses braises infernale. Ce ne sont que des histoires, des bribes d'imagination qui ne réchaufferont pas tes doigts transis, enroulés dans les manches trop grandes de la veste qui dissimule les effets du froid sur ton corps.

Gelée..
Revenir en haut Aller en bas
The immortal
Wolverine
Wolverine
Wolverine
The immortal
14/4/2015, 16:39
Messages : 38
Pick the package !
Nom du joueur 1
Wolverine
Nom du joueur 2
Wendy
 

T'es las, soulé par tant de choses, tourmenté par les autres. Cette nuit, t'étais venu t'oublier, dans un verre, entre une paire de cuisses charnues, c'est du pareil au même pour toi. Mais l'alcool n'a même pas la décence de te faire vomir ton cauchemardesque passé, même pas la tendresse d'enlacer ta cervelle épuisée d'une douce torpeur.
Tout ce que ça fait, c'est te faire sentir le vieux rhum.
Et les femmes. T'as pas envie de t'y attarder. Ya quelques courbes qui ont accroché ton regard, mais des rires idiots l'en ont vite détourné. Tout te semble tellement fade, même la boisson qui te brûle la gorge n'arrive à t'arracher un frisson d'extase. Tant de choses ont perdu leur saveur depuis ce jour gris. Sur ton palais seul un vague goût de cendres persiste. Et ta fille, ton rayon de soleil, ne brille désormais plus que de la pâle lueur de la lune. Comment pourrais-tu être heureux en la sachant si mal?

Tu fixes l'air mauvais le liquide ambré qui roule entre des doigts musclés, s'accroche sur le verre comme une sangsue, aspirant la joie de vivre contre quelques secondes d'extase. Mais même ça, cette connerie refuse de te l'accorder. En une rasade, tu lèves le coude et laisse glisser le liquide le long de ton gosier entammé par la fumée.   
Mais t'as besoin de t'accorder des moments pour essayer.
Ya une nana, au fond du bar, qui t'adresses des battements de cils insistants. Faut dire que tu plais, avec ton corps musclé et ta gueule de mec qui en as trop vu, détaché de la vie elle-même. Ca les fait fantasmer, une baise rapide et sauvage dans le couloir prédent les chiottes, l'envie ne laissant pas de place à la pudeur. Un étreinte violente et indécente, sans la moindre conséquence. Toi t'as jamais vu ce qu'il pouvait y avoir de cool là dedans. Autrefois les gosses rêvaient du prince charmant.
Le monde ne tourne vraiment pas rond.
Elle se relève, laissant ses fils d'ébène souligner ses courbes. Son regard d'onyx se plonge dans le tien, fiévreux, présageant un rapprochement bien plus chaleureux. Elle s'avance, faisant rouler ses courbes à l'image d'un serpent. Doit pas y avoir plus belle femme dans la pièce, mais toi t'en veux pas. Tu sais pas c'que tu veux, ni c'que t'es venu chercher ici. Probablement de tout, mais surtout rien. Tu abandonnes ta chaise et la minette, désormais à quelques mètres de toi. Tu l'entends siffler un "Connard" entre ses dents alors que tu lui tournes déjà le dos. Elle doit à peine avoir vingt ans.  

Vingt-ans c'est jeune pour toi, ça doit faire le quart d'une vie... Ici, ça a encore moins de valeur. Quand elle aura le même âge tu voudrais que ta gosse rêve encore de palais, de fleurs, et du prince charmant. Qu'elle en rêve, pas qu'elle le rencontre.
T'es ce genre de père, le genre qui n'aurait plus de vie sans son môme.
Tu passes entre les figures entrelacées, déjà à moitié dénudées, tu traverses la pièce, pour retrouver l'air, le vrai. Ouais, ton cigare quoi. Tu l'allumes et laisses la fumée couver tes poumons, comme une mère tendre et bienveillante. Les voix se retrouvent étouffées par les murs, le silence règne. Les rues sont vides, calmes. Ya qu'une gamine à côté de toi, recroquevillée sur elle-même, s'enlaçant comme un enfant sans parents en quête de tendresse. Elle frissonne dans sa veste, emittoufflée comme un oiseau dans son nid, attendant sa maman qui ne rentrera jamais.
Faut vraiment que t'arrêtes de faire des rapprochements abusifs.
La chasse a du être mauvaise. Elle doit être plus jeune que l'autre, et elle fume déjà. Tu soupires avant de retirer ta veste et de la lui balancer sur la tête sans la moindre délicatesse. Tu peux vraiment pas t'en empêcher hein? Elle sent l'alcool, et le vieux tabac refroidit... La joie. C'est à cette odeur que ta gosse l'assimilera. Quel bel avenir que tu lui traces. Tu tires mollement sur ta clope, adressant un regard en coin à la jeunette. Ta voix s'élève, profonde et masculine, elle te fait vibrer la gorge.

- Tu devrais rentrer chez toi, gamine.

Tu lui dis ce que tu voudrais dire à toutes les momes agglutinées dans le bar. T'as l'air d'un vieux con moralisateur et aigri. Mais si Malicia se retrouvait seule dans la rue, paumée en pleine nuit, t'aimerais bien que quelqu'un tente de l'aider. Alors tu continues, exhalant ta fumée, la laissant danser dans les airs comme un esprit endiablé.

- C'est pas le genre d'endroit où tu devrais traîner.

Même toi tu t'enverrais chier en fait. Mais peu importe. Les fumées dansent, s'entrelaçent et s'embrassent dans l'obscurité. Seules les lumières des braises viennent éclairer vos visages alors que vos souffles marquent la cadence du triste spectacle.

Revenir en haut Aller en bas
wendy go go go
Wendy
Wendy
Wendy
wendy go go go
14/4/2015, 22:02
Messages : 26
Les loups dansent sur les ruelles, dans ton esprit, images éphémères d'une création nocturne, agité par l'alcool qui danse sous tes prunelles.
T'as les paupières lourdes, le cœur qui bat, et des drôles d'idées méduses qui flottent dans ton encéphale.

A les voir tant et tant, tu vois l'un d'eux sortir du bar. Grand, impressionnant, et un fade air doux sous l'épaisse galaxie de fumée qui s'exhale et s'étire devant son visage, voile déchiré d'espace et de gaz imprégné de fantômes de feuilles délictueuses et délicieuses, plus chargées que celles qui se meurent entre tes lèvres enflées.

Le froid semble quitter ton corps, mais ne fait que s'y enfoncer davantage, collant ses griffes contre tes ongles, rougissant ton nez et bleuissant ta bouche à croquer. Ton esprit s'égare encore, versant de l'autre coté de la rue ou le loup n'y est pas..partant au loin dans les méandres vaporeuses qui étendent lentement leurs racines parmi les cellules et autres lobes de ton cerveau, l'engourdissant peu à peu..comme un endormissement sous la neige...un sommeil paisible qui vient enlacer les membres de sa douceur tendre et implacable.

Puis tu sursaute, un lourd déploiement d'aile venant te recouvrir un instant la vue, filet de pirate jeté sur sa cible..chaude, odorante..tu la saisis de tes doigts à demi couverts, relevant tes yeux trop grands vers lui, gorgée d'une curiosité polie. Tu lui adresse un sourire, calant les épaules de la veste sur les tiennes, y disparaissant et t'y enfouissant. Ton dos et ton corps n'avait pas connu cette étreinte depuis si longtemps...une chaleur étrangère, ceignant ton corps.

Tu tentes de te départir du mur,afin de le remercier comme il se tient, mais ton équilibre se refuse à toi, alors qu'il te semble pourtant fort présent lors de tes escapades fantastiques de barricades à poubelles, survolant portails et obstacles...ton regard s'absente de nouveau, se voilant d'une absence de souvenirs, mais tu te contente alors de te rattraper le moins ridiculement possible, te tournant vers cet homme enivrant au profil canin et fantasque, la joue pressée contre le béton froid et humide, marquant ta joue veloutée d'un blanc crayeux d'une trace infime de crasse.

«-...je vous remercie, qui que vous soyez..malheureusement, je n'ai pas de chez moi..et c'est ici le seul endroit ou je puis trouver des âmes assez..intéressées pour m'offrir de quoi apaiser ma faim et ma soif..»

Tu trembles, ramènes tes doigts osseux sur les pans de la veste pour la resserrer encore contre ton corps arrêté, ferme un instant tes jolis yeux pour essayer d'entendre du tissus, le cœur qui bat à l'intérieur, différent du tiens. Tes iris retrouvent le bon chemin, presque égarés par cette chose ignorée de ta conscience qui s'est épanouie dans ton sang.

Ta main blanche jure sur le mur, alors que tu t'y redresse,mordant le mégot de ta cigarette qui se meurt assez pour ne plus s'illuminer du tout, laissant passer un vent froid, un air emplis de tabac froid qui vient caresser ta langue et chatouiller tes alvéoles fragiles de moineau perdu. Tu reprends ta petite hauteur de trop petite personne d'un quart de siècle transposé sur ta silhouette d'enfant femme. Hésitante, charmante et étrangement effacée. Une présence en demi-teinte que tu illumines d'un sourire tendre à son encontre, t'approchant d'un ou deux pas, d'une déambulation timide détraqué par ce dont il semble vouloir te prévenir.

Tu t'accroupis près de lui, pas trop loin, ni trop près, comme face à un des animaux sauvages de la Forêt, apprivoisé mais non dressé. Ton sourire s'affadit, tes yeux clairs se relèvent au delà du loup pour venir hurler à la Lune et sa cour d'étoile, une demande d'aide, un sentiment perdu. Nostalgique.
Ta douceur t'entoure, ta force disparaît pour venir te soutenir dans ta dignité de bonne manière, si étrange accommodée à ton allure de petite clocharde adolescente. Un paon qui se vêt d'une couche de boue et d'un pull de solitude, sans cesser de distribuer ses plumes aux tristes sans beauté dans les yeux. Un regard inscrit sur une plume comme compagnie et porte bonheur...

Son regard est tant plus triste que le tiens..sa profondeur t'ôte un instant les mots alors que tu considères l'océan d'obscurité qui centre ses globes, empreintés d'une amer douceur..marqués par la vie,mais renfloué d'une sèche tendresse aux éclats d’inquiétude. Tu profites de ces quelques minutes de répit, nageant spirituellement dans les ouragans calmes et les vents doux, redonnant les quelques degrés manquant à ta carcasse d'oiselle esseulée.

Mais la réalité t'agrippes plus vite qu'avant, douce Wendy, et tu finis par te redresser, ôtant ta couverture de gentillesse, la glissant à sa place, dans ses mains, alors que tu lèves un instant la tienne vers son visage, effleurant son faciès bouffé par les tourments de tes doigts soyeux et froids, imbibés d'une odeur d'herbe qui n'est de ton origine. La veine de ta gorge bat le rythme de la drogue et de l'alcool, s'enivre et s'endigue du sommeil et de la lassitude pour s'endiabler..pauvre petite chose..

« - Vous même devriez rentrer chez vous..et merci infiniment, c'était très aimable. »



Tu fais un léger demi tour, ton profil laissant entrevoir ton corps d'adulte miniature, ton vernis collé par le félin, craquelé dans sa beauté, et paisible de son innocence, la main rejoignant le mur, pour ramener ta carcasse dans l'antre moite de mauvais goût et ses multiples coins discrets, ou les roulage en boule permettent les siestes des désespérés et des bourrés.
Revenir en haut Aller en bas
The immortal
Wolverine
Wolverine
Wolverine
The immortal
23/4/2015, 09:05
Messages : 38
Pick the package !
Nom du joueur 1
Wolverine
Nom du joueur 2
Wendy
 

Tu te demandes c’que t’es venu faire là, tu te dis que c’était une mauvais idée en fait, tu te dis ça chaque soir et chaque nuit tu reviens. Tu te laisses bercer par tes ténèbres et les discussions vides de sens des fantômes fréquentant ces lieux de perdition. Tu t’laisses parfois embarquer dans l’délire, ya même des nuits où t’as envie de sombrer, mais tu t’laisses jamais couler. Par ce que t’as une môme quand même, c’est la seule chose qui t’évites de perdre complètement pied.
Sans ça tu serais sans nul doute la gueule déjà enfouie dans un caniveau, humant ta propre bile. Mais là, t’es droit, tu présentes bien et tu fais la morale, tu le sais pourtant, que tout ça c’est qu’une façade, que ça sert à rien, que dans le fond t’es probablement aussi paumé que toutes ces âmes en peine. Sauf que toi, tu te permets de l’ouvrir.  

La lumière rouge des braises vient caresser vos visages, détaillant vos traits comme un artiste maudit en panne de fusains. Et l’un comme l’autre, vous gorgez vos organes de noirceur, embrassez la mort pour réchauffer vos lèvres esseulées. Elle s’enroule dans ta veste, comme un oisillon sortit du nid le ferait avec le premier tas de branches trouvées, en quête de sensation familières.
Elle plante ses yeux sur ton faciès de blasé de la vie, grands, ils brillent dans la nuit. Et elle sourit. Elle sourit à un inconnu putain, ton instinct paternel beugle dans ton encéphale imbibée, mais c’est comme ça qu’on fait ici, on sourit aux inconnus, on cherche pas à éviter les embrouilles, on cherche la merde, par ce que c’est pire de ne rien avoir… C’est triste, ce monde ne pourrait pas plus mal porter son nom.  

Tu la vois tenter de se lever, et se foirer lamentablement, probablement aussi imbibée que toi, sauf qu’elle a pas ta capacité à cuver. On dirait Bambi, se dressant sur ses pattes pour la première fois, juste avant de perdre sa maman – putain, c’qu’il t’as fait chialer ce moment – sauf que sa maman, elle doit probablement être morte, et même elle, elle a déjà l’air morte en dedans. Ca t’étonnerait même pas qu’elle soit déjà maman, et qu’elle soit sur le point d’abandonner son Bambi pour se perdre dans les griffes d’un chasseur en fait.
C’est nul comme comparaison, mais t’es nul de toute façon. Elle est plaquée contre les briques crades du mur, comme si elle tentait de se fondre dedans, devenant la crasse elle-même. L’alcool ça fait des ravages, on ressemble pas à grand-chose lorsque les molécules viennent endormir les synapses et laissent le corps se guider lui-même.

Mais c’est pas ton cas, toi t’es toujours droit, tu tires sur ton cigare et tu la regardes en silence, un peu comme un détraqué malsain fasciné par un animal étrange à l’agonie. Quand elle se met à causer, tu te sens con, mais vraiment con. C’est pas l’alcool, tu peux même pas te cacher derrière cette excuse. Son histoire elle est connue, t’aurais dû t’en douter, c’est l’histoire de toutes les âmes en peine, les paumés, pas les détraqués. Ceux qui errent et cherchent désespérément la chaleur, même toi t’en fais partie, d’une certaine façon.
T’es de ceux qui donnent, qui sont censé apporter de la chaleur, et éventuellement un peu de fric, la machine est ainsi faite. Mais toi tu refuses de devenir l’un de ces rouages, alors ce soir encore, y aura une gamine qui repartira sans fric. Tu fais le fier, mais t’es qu’un con, qui vient mater sans jamais prendre part à cette triste mascarade, histoire de pouvoir t’en laver les mains.

Mais en même temps si tu le faisais pas tu finirais par monter un orphelinat, un refuge pour jeunes paumés. Tu sais pas faire les choses à moitié, alors tu préfères ne rien faire, par ce que dans le fond tu sais que c’est pas forcément leur rendre service que de leur tendre la main, par ce que tes griffes elle sortent un peu trop souvent malgré toi et que les petites mains de ta gosse elles pompent la vie. Même toi t’as cru que t’allais y rester. Alors t’es qui pour aider les autres ? T’as pas l’étoffe d’un super héros, Xavier s’était gouré… T’es juste un vieux con aigri qui se complait dans sa propre amertume, même si tu le montres pas.

Elle se recroqueville dans ta veste, franchement, elle a pas l’air bien. Tu sais pas si c’est la lumière ou aut’ chose, mais elle est pâle et elle a l’air à deux doigts de tomber dans les vapes. Ce genre de cas, faut toujours que ça tombe sur toi, ça doit être ta punition pour éviter les emmerdes. Son mégot se finit entre ses lèvres et tu ne peux t’empêcher de te dire que ça sera pas la seule chose qui s’y finira ce soir, et que c’est triste. Le vent souffle doucement, s’engouffrant dans les sillons de la ville basse, emportant les vapeurs de tabac refroidit et d’alcool au loin, allant polluer d’autres vies. Elle se redresse, même là tu la trouve petite, mais c’est toi qui est trop grand.
C’est un drôle de spectacle qui se dessine sous tes yeux, tu sais pas si c’est l’obscurité ou que c’que t’as bu a fait un peu d’effet, mais il y a quelque chose d’envoûtant – presque indécent - dans sa façon de bouger. Ses hanches roulent timidement dans une mécanique troublée par l’alcool et la nuit. Elle n’a pas l’allure effrontée qui a tendance à te rebuter, ni cette assurance qui te fais soupirer. Elle a pas l’allure de petite conne qui veut jouer aux grande, elle t’offre toute l’innocence et la maladresse d’une enfant qui ne peut faire autrement. Et ça te met vraiment mal à l’aise, par ce que ses courbes attirent ton regard, l’une après l’autre elles te guident dans une danse où ton esprit se perd.  

Près de toi elle se replie sur elle-même, avec la grâce d’un origami en papier de riz. Délicate et fébrile, elle t’observe, comme si elle n’osait s’approcher. Faut dire que t’as l’air d’un fauve, avec tes cheveux en bataille et ton regard sombre. Sa mine elle est douce, mais presque résignée, comme une supplication muette sans réelle finalité, un besoin sur lequel on n’arrive pas à mettre le doigt. Mais même comme ça, elle a la tenue d’une reine.
Tu la fixes, et tu sombres dans tes pensées pour n’en sortir que lorsque tu la vois s’agiter. Elle retire ta veste et te la dépose dans les mains, avant que la sienne ne vienne caresser ton visage creusé par tes démons, t’arrachant un frisson. Elle te renvoie ta remarque qui te fait l’effet d’une balle sifflant dans l’obscurité. Ouais, tu te serais envoyé chier. Mais elle, elle n’a pas tort, tu devrais rentrer.  
Et pourtant tu restes là, la regardant s’engouffrer dans l’étroit couloir de la mort de l’esprit, et t’as le cœur qui se serre. C’est qu’une gosse putain… Tu peux vraiment pas t’en empêcher hein ? Te voilà réduisant la distance vous séparant en quelques enjambées, saisissant son bras pour la retenir.

- Viens chez moi.

C'est pas clair, mais c'est voulu, tu te dis que si elle pense que t'es intéressé peut-être qu'elle te suivra, t'as pas envie de te lancer dans de grands discours sur la rédemption. La sauver, lui offrir un toit, tout ça, ça sonne un peu trop film à l'eau de rose pour toi, mais tu te sens un peu coupable, tu pourras pas dormir si tu la laisses là. T'essaies d'être un type bien, mais si t'en venais à crever tu voudrais pas que Malicia tombe sur un mec comme toi... T'es vraiment pas doué.
Tu lui fous ta veste sur les bras et tu l'entraînes à l'extérieur. T'essaies même pas de faire semblant de la draguer, tu l'embarques juste... Même l'embarquer dans les chiottes publiques ç'aurait pas été plus classe comme approche. Tu te sens comme un cro-magnon mettant un coup de massue à la première femelle venue, franchement t'en mènes pas large. Pourtant tu sais charmer, mais t'as pas envie, c'est une gosse putain...


Bonjour! C'est moisit! )o)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: