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Premier cas : l'invité venu dans la nuit [RP libre ]
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Premier cas : l'invité venu dans la nuit [RP libre ]

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Dans la vie on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait
Sigmund Freud
Sigmund Freud
Sigmund Freud
Dans la vie on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait
15/11/2015, 01:41
Messages : 11
Age du personnage : 40 ans.
Origine : Autriche

Orientation sexuelle : Hétéro en plein potentiel doute.



¨Premier cas :

L'invité venu dans la nuit




Serait-ce une ombre de mélancolie qui se jette sur ta plume ? Serait-ce un vieux souvenir, une ombre d'autre fois ? Une de tes Furies revenues te hanter ? Tu ne le sais pas. Est ce que tu veux le savoir? Pas la moindre idée. En enfant sage et docile tu grattes le papier. Prisonnier de ta propre âme, de tes propres désirs. N'est ce pas pas singulier tu penses. Toi l'analyste des consciences prisonnier de toi-même. C'est un cas d'étude intéressant....Au point d'en perdre le sommeil ? Bien évidemment. Tu n'as pas envie, pas un instant de quitter cette table où tu t'es installé, entouré de ce papier si tendre et si amoureux et qui te propose son encre pour y réfléchir. Il est ton amant. Silencieux, doux, tendre et patient. Et tu ne le décevras jamais, tu le sais. Pas lui. Mais il te faudra lui donner du temps, beaucoup de temps. Pour cultiver votre passion. Ce n'est pas grave.... Beaucoup de feuilles t'ont vu passionné depuis. Très peu t'ont vu vivre, aussi...Mais je m'égare. Et tu t'égares aussi, compagnon de mon âme....Pardonne moi, je reviens à tes côtés. Me revoilà fidèle, comme tu l'es à tes petites manies. Tu ne vis pas sans elle, tu n'y parviens pas. Et ce soir, encore, elle te jette hors du sommeil pour t'y replonger.... Et te revoilà, plongé dans ce passé qui te ronge....Qu'est-ce cette fois-ci ? Toi et moi le savons trop bien...

Martha.. Encore elle... Toujours elle.. Revenue d'autre fois.. Avec son sourire que tu as détruit, déconstruit, rongé.. Qu'est-elle devenue ? T'a-elle pleuré ? Oh non, non tu ne l'espère pas.. Et tu sais ne pas mériter qu'une femme aussi parfaite qu'elle te pleure.... Toi, toi qui l'a brisé au nom de ton travail dans lequel tu t'es immergé au point de ne reconnaître plus personne.....Au nom d'un père et d'une reconnaissance que tu as voulu... Quand aucun des deux ne t'a demandé. Et t'a fait tout perdre... Y compris ton père.. Mais tu t'égares. Ce n'est pas ton sujet.  Tu le sais consciemment. Et c'est d'un air ennuyé de gaspiller une feuille que tu recopies ce que tu as écrit et que tu viens de souiller de ta plume. Ta maniaquerie te perdra un jour....Si tu n'es pas déjà perdu... Oui, peut être l'es-tu déjà dans ton cœur et ta vie....Peut être l'es-tu déjà et que personne ne pourra te sauver.....Peut être est-ce déjà trop tard..... Peut être que Wonderland est une illusion de rachat d'âme... Mais qu'est ce que cela peut t'importer..... Tu ne cherches pas à racheter ton âme....Tu n'as pas cette prétention.... Tu es bien trop pourri, tu as fait trop de mal pour même chercher... Alors tu resteras à ta table, attaché, brisé, à tout rédiger avec obstination...C'est ton destin, ta chaîne, ce qui pend à ton cou.. Et que tu ne regrettes pas..  Descendu dans la caverne de Platon, tu ne veux plus voir le monde lumière et veut t'enfermer dans tes propres tours de marionnettiste....Voilà ce que tu es.. Un marionnettiste.. Un marionnettiste qui manie des concepts comme on manie des fils de marionnettes... Mais tu ne l’admettras jamais..  Ce à quoi tu te raccroches est vain et t'éloigne des autres.... Mais c'est aussi ta stupide protection...Alors tu resteras seul, enfermé dans ton cabinet, le papier pour seul amant.

Est-ce triste ? Non.. Car comme un aveugle de ce cher Platon, tu t'illusionnes pour le moment d'être heureux.. Mais cela ne durera pas. Car toi, oui toi, a conscience de ta propre solitude, de chacune de tes erreurs et qui pèsent sur toi. Ce sont tes Érinyes et tu le sais si bien... Et ce soir, elles sont revenues se poser sur tes épaules alors qu'une fois de plus tu ressasses tes torts.. Vaux-tu mieux qu'un Egisthe qui tua le roi et prit sa place, plongeant toute la ville dans le regret de ses morts ?  Oh non... Si Jupiter existait, pour lui, tu serais son semblable....Un mort né... Revenu dans un monde de folie.. Investi d'une mission qu'il s'est donné lui-même. Et ce monde qui le trouve encore prisonnier de ses propres sphères.. Ce soir qu'analyses-tu ? Laisse moi plonger le regard dans tes notes.....

Son sourire. Doux, magnifique et pur. Aussi beau qu'au premier jour que je l'avais vu. Mais c'est à peine si je le regarde. Je n'ai d'yeux que pour la feuille de papiers devant moi. Elle seule est importante. Tout le reste ne m'importe pas. Encore moins la femme de ma vie venue me prévenir du repas imminent. Et une fois de plus, d'une voix distante, je lui explique que je ne mangerai pas avec elle, que mon cas est très prenant et très profond. Je ne le dis pas mais je le pense si fort.. Bien plus intéressant que ma propre famille.... Bien plus intéressant, l'honneur et la reconnaissance qu'il me donnera... Bien plus intéressant, de soigner les autres plutôt que ma propre famille... Et une fois de plus, j'entends un léger soupir. Auquel j'accorde si peu d'importance. Il fut un temps, je l'aurai pris sur mes genoux et j'aurai abandonné ma feuille... Mais tant de choses ont changé... Et ma femme a perdu son importance.. Mais elle, continue de m'aimer.. Je le sens le baiser sur ma joue avant qu'elle ne s'éloigne.. Et comme de très loin, une étincelle de bonheur se réveille.... Et puis l'encre la noie....

Oh je vois ce que tu ressasses.. Une de ses nombreuses fois où tu l'as laissé.. Tu t'interroges encore sur pourquoi tu l'as abandonné de la sorte....Qu'est ce qui a pu effacer de ton cœur l'amour de ta vie, ta propre femme....Comme tu as pu ne penser plus qu'au papier.. Tu écris puis analyses... Tu es un fervent croyant en la technique de l'écriture pour clarifier tes propres souvenirs. Mais tu ne le fais que pour toi.. Pour les autres, c'est la parole.. Normal, qui saurait t'analyser.... Ici, il n'y a que toi qui connaisse ta manière de procéder et tes propres dons envers toi-même ne marchent jamais... Alors, tu tentes de sortir de ton esprit tout cela pour pouvoir l'examiner de plus près....L'objectivité pour toi ne passe certainement pas dans l'examen de pensées qui ne sont pas sorties de ton esprit....Alors tu appliques ce procédé en bon chien savant.. Tu te tortures l'esprit une fois de plus, enfermé dans l'antan sans penser à l'avenir.. N'es-tu pas en train de reproduire ce schéma ? Tu continues, comme autrefois....Arrête donc, lâche cette feuille et va te coucher... Mais je parle vainement.... Tu ne te coucheras que quand tu auras résolu quelque peu ce mystère....Et tu as des pistes bien sûr... La réalisation de la recherche d'attention couplée à une pulsion de mort qui voulait  se détruire de tout ceux qui n'étaient pas ceux qui pouvaient lui attirer l'admiration de son père, tous ceux qui étaient le symbole même de l'insuccès dans lequel il s'était réfugié.. Mais ce n'est pas suffisant pour toi.. Tu dois encore plus torturer ton esprit jusqu'à trouver la solution.... Que t'importe d'être en vêtement de nuit et qu'il soit si tard.. Tu ne vois plus l'heure quand tu travailles.. C'est à peine si tu as conscience des bruits de l'extérieur....

Et quel intérêt auraient-ils ces sons ? Nous sommes la nuit... Il n'y a guère que les animaux nocturnes à écouter et le silence..... Et pour toi, eux-même sont vains.... Ils ne valent pas ton encre et le grattement de ta plume sur le papier.. Pas plus que ne le vaudrait ce coup à ta porte.. Oh, aurais-je parlé trop vite ? Tu redresses la tête de ta feuille, arraché de ton examen-torture de conscience.... Tu restes silencieux à écouter... Enfin. Le bruit qui revient. Pas de doute, quelqu'un est à ta porte pour on ne sait quelle raison. Mais vu l'heure, peut être faudrait-il mieux.. Mais évidemment, tu n'en penses pas un seul mot. Tu te lèves et récupères une robe de chambre, t'y enveloppant, abandonnant ton examen sans hésiter un instant. Pour toi, le plus important est d'aider. Qu'importe l'heure....Sur ton visage et dans tes pensées, pas même un gramme de surprise... C'est presque comme si cela arrivait souvent... Mais comme d'habitude, jamais rien ne te surprend.. Et tu acceptes tout ce qui vient de ce monde, comme à l'accoutumée, avide à l'idée de rationaliser et d'aider, tout au fond de toi...

Ta façade psychanalyste qui ne t'avait pas quitté et s'était juste adoucie reprend ses pleins droits alors que tu descends les escaliers de ta maison, placée au dessus de ton cabinet et organisée de telle sorte que de là haut tu puisses entendre quand on frappe à ta porte....Ta façade reprend ses droits alors que tu descends les escaliers assez rapidement. Il ne faut pas trop faire perdre de temps à un patient... Bien sûr que non.. Quitte à se rompre les jambes.. Ce n'est pas trop grave.. Ce ne serait que toi.. Alors que lui doit être dans le froid de la nuit.... Ce qui est intolérable et te lui fera assurément proposer une tasse de thé,, après, tu te le jure.. Tu le te jure encore alors que tu ouvres la porte de ta demeure-cabinet, laissant passer ton visage encore coiffé, tes cheveux encore attachés dans leur queue basse et tes lunettes venant éclairer tes beaux violets et dont personne ne voit jamais la couleur, pas même toi... Puis tout ton corps, te laissant apparaître sur le perron alors que tu t'exclames avec ton habituelle amabilité et ton sourire éternellement poli, même au milieu de la nuit :
« Bonsoir. Puis-je quelque chose pour vous ? "
Et tu souris de cet air gentil que tu es. De cet air d'agneau perdu au royaume du sang que tu es. Tu souris et bien sûr, te voilà redevenu cet homme de contrôle que tu penses toujours avoir été. A présent, tu n'es plus que ce que l'on attend de toi. Disparu, l'homme qui vivait... Il n'y a plus que ce que tu dois être. Tu n'es plus l'être vivant que j'observais. Tu n'es plus que toi même...Toi même fractionné...Et dont dort là haut tes sombres secrets.




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Anonymous
Invité
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16/11/2015, 00:03

Sig-quoi ? Un psychologue ?! Et pour quoi faire au juste ?!



L'hilarité prit les trois ou quatre membres qui se tenaient là, en face d'elle. Ils se moquaient, ouvertement, et elle s'en fichait, éperdument. Après tout, la curiosité l'avait frappée de plein fouet.

Une personne à qui parler, qui nous écoute. A-t-elle jamais eu ça dans sa vie ? Non, bien évidemment: à l'ère des chevaliers, nul ne connaît les arts liés au psyché, et nul n'oserait demander à quelqu'un de s'allonger pour lui parler de tout et de rien, tout ça pour quelque conclusion souvent des plus surprenantes. Elle avait fait part aux quelques personnes qu'elle côtoyait à peine de son excursion à Crimson Spook dans le but de rencontrer cette fameuse personne, ce psychologue comme disait ce petit être qui lui en avait touché mot. Les rires, eux, ne cessaient pas, tant sur le fait qu'aller voir un psychologue à Wonderland, c'était comme aller voir un paysan sur les terres du roi que sur le fait qu'elle ignorait jusqu'à l'existence même de ce genre de profession jusqu'à lors.



Qu'y a-t-il de si drôle, au juste ?


Un silence divin s'abattit sur les commères, alors qu'ils sentirent le courroux de la Reine des gardes approcher. Elle avait toujours eu de la prestance, de l'autorité, et c'était là bien la moindre des choses que de se faire respecter de petites crasses comme celles-ci qui se sentaient supérieures par leur connaissance des âges qu'elle n'eut l'occasion de connaître.
Seul résonnèrent sa voix dans la salle, et les cliquetis de son armure, alors qu'elle prit la route en direction de Crimson Spook.




La route fut longue, et pavée de nombreuses questions internes. Des requêtes. Des interrogations personnelles, et impersonnelles. Qui était ce Freud, dans la hiérarchie ? Servait-il les rois ? Avait-il une quelconque motivation personnelle derrière l'écoute d'autrui ? Tant de choses qu'elle ignorait, qui lui faisait comprendre que son chemin, peut-être, ne serait pas vain.
Si elle savait prendre en compte certaines choses.
Comme le temps de trajet, par exemple.


Plus personne ou presque ne comptait les heures lorsqu'elle arriva enfin sur les lieux, après une longue, longue marche, pourtant calme et sereine. Les quelques regards plus ou moins interrogateurs sont vite étouffés par une envie d'arriver de plus en plus pressante. La marche à pied, ça a du bon, mais après quelques heures, ça n'en a plus vraiment. La nuit était déjà bien tombée, lorsque la femme, lourdement armurée, parvint jusqu'à la porte du cabinet du -dans son esprit célèbre- Sigmund Freud. Elle allait toquer, quand elle interrompit son geste à un petit millimètre de la porte de bois. Et si elle se faisait rejeter ? Et si il était dangereux ? Elle pouvait toujours s'armer rapidement grâce à ... Tiens, avait-il encore son âme ? Une capacité ? Qui était-il ?

Avant même se s'en rendre compte, elle frappa à la porte, trois fois. Ce qui la mit dans l'embarras le plus total, elle qui n'avait pas encore retrouvé tous ses esprits, mis au point un plan, une stratégie, une retraire. Elle s'agita, de droite à gauche, dans tous les sens, son armure réveillant le chat le plus proche dans son dialecte si métallique. Elle frappe une nouvelle fois, sans même le vouloir, ce qui l'irrite davantage, et ce n'est qu'au moment où Freud ouvrit la porte qu'elle retrouva toute la contenance qui fait sa grâce habituelle.

Bonsoir. Puis-je quelque chose pour vous ?

Sa voix, un calme qui la prend au cou. Ses lunettes, une barrière que nul ne semble pouvoir pénétrer. Son sourire, un appel à l'entente, la cordialité. A l'aide. Elle resta un moment, qui sembla très long, à le regarder sans vraiment comprendre. Sans vraiment réagir. Avant de secouer la tête, sa mèche rebelle suivant avec latence le mouvement, tandis qu'elle s'efforce de reprendre son calme.



Oui ... Je souhaiterais m'entretenir avec vous. *dit-elle avant d'ajouter un peu plus fort, sans même faire attention à son propre volume de voix.* Qu'est-ce donc, un psychologue ? Vous répondez aux questions des autres ?


Une enfant de dix ans qui souhaite avoir sa curiosité rassasiée. C'est un peu ce à quoi on peut rattacher Justina Constance Adelheid, Garde Royale au service du Père Castor. Quand l'humain qui est en vous souhaite quelque chose, tous les grades du monde ne sauraient effacer cet objectif de votre âme.




A propos:
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Dans la vie on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait
Sigmund Freud
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Dans la vie on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait
22/12/2015, 19:54
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Orientation sexuelle : Hétéro en plein potentiel doute.



¨Premier cas :

L'invité venu dans la nuit




Ses yeux.. Tu as l'impression qu'ils te fixent, qu'il te jaugent, qu'ils essaient de comprendre ce que tu fais là, sur le pas de ta porte. Ses yeux que tu vois derrière tes lunettes, comme si elle cherchait à décoder ce qui se cache chez toi. Mais il n'y a rien à voir. Rien. Le plus important est resté à l'étage. Il n'y a que le masque professionnel. Que toi qui l'accueille affablement. Mais elle ne le sait pas... Comme le saurais-elle ? L'homme que tu es n'a pas de profondeur ou se persuade de ne pas en avoir, c'est selon.Et pourtant, c'est toi qu'elle regarde en face sans fléchir. Et pourtant que peut-elle donc regarder ? Tu n'as rien d'intéressant. Tes lunettes sont bien en place, bien droites, bien carrées comme ton âme. Tu n'as pas une tenue de jour, certes. C'est peut être ça qui intrigue cette cliente tardive. Il te faudra sûrement lui préciser plus tard que non tu ne dormais pas à ce moment et qu'elle ne te dérangeait pas. Les gens ont parfois l'impression de te déranger tant tu travailles trop. Mais, et tu le sais, un mot et les voilà rassurés. Et si ce mot vient dans ses mots alors il appellera les autres. C'est si simple.

C'est peut être tout à fait autre chose. Tes yeux violets ? Oui, possiblement. Il faut bien admettre que c'est étrange. Ils t'ont tant toi même surpris....Mais tu pourrais toujours lui expliquer ta petite théorie, après, bien entendu. Cela pourrait être un relativement intéressant entretien.... Ou pas. Tu en doutes subitement, et fort sûrement à raison. Tu n'es pas passé loin du sujet de discussion ennuyeux, tu sais... Tu peux respirer. Ce n'est pas avec ce sujet que tu seras ennuyeux. De toute manière, tu n'as rien à faire, tu es toujours ennuyeux. C'est peut être pour ça qu'elle te regarde. Elle sent sûrement déjà à quel point tu es ennuyeux.... Cela ne serait pas étonnant.. Et elle serait venue voir l'esprit de l'ennui.... Moui, pas très crédible.. C'est sûrement une patiente.... Qui continue de te fixer sans comprendre....

Peut être que c’est ton ton qui l'étonne. Qui sait, elle a peut être vécu des choses si difficiles que personne ne l'a jamais respecté.... Cependant tu en doutes. La femme qui te fait face a l'air d'être une de ces preuses chevalières que personne ne défie. Cependant, tu as appris une chose tout au long de ta longue carrière. Ne jamais se fier aux airs des gens. L'homme qui semble le plus riche n'est jamais le plus heureux. Le catholique épris de religion n'est jamais le plus fervent. Tu l'as appris tant de fois dans cette vie. Ce n'est qu'une fois de plus.

Alors qu'est ce qui peut te valoir son silence ? Le fait que tu ouvres ta porte aussi rapidement et en pleine nuit ? Oh que oui, c'est étonnant... Mais il suffira d'expliquer à ton interlocutrice que ta priorité est le bien de tes patients et elle comprendra aisément. Hum... Trop simple.. Trop simple.. Ou alors c'est ton air jeune qui la déroute un peu. Après tout, ta réputation de vieil ennuyeux a bien du te précéder.... Et laissé de toi l'image d'un homme âgé. Et là, comme d'habitude ton corps ment sur ton âge.... Et encore plus sur celui de ton âme. Mais qu'est ce que tu y peux ? Tu as toujours fait jeune. C'est un fait. Une tromperie sur la marchandise. Là aussi, assez simple il te suffira de l'expliquer...
Ou alors c'est ta haute taille. Et tu réalises combien ta taille n'est pas suffisante pour surprendre... Ce n'est pas que tu sois si grand que ça.. Il y a bien plus grand....

Ou ce sont tes cheveux hésitants entre gris et ce blond qui est tien. C'est possible. Ça ne t'étonnerait pas non plus. Et là aussi, seule la nature peut calmer ces vérités. Guère scientifique tout ça... Tu pourrais éventuellement, chercher, faire ton médecin mais tu aurais surtout peur de perdre en fluidité et intérêt. Et tu aurais bien raison. Que comprend-ton à chaque fois du discours du médecin dans son cabinet ? On ne comprend que ce qu'il veut nous en dire.... Ou ce qui nous intéresse.. Mais bien souvent leur discours nous perd plus qu'il nous guide.. Ou nous semble si compliqué que l'on s'en détourne, persuadés de ne jamais le comprendre..... Alors oui, il vaut mieux que tu oublies cela et attende les mots de la jeune femme. Seuls eux pourront dire ce qui est passé en sa tête et  tu le sais très bien. Tu travailles sur le langage, révélateur de tout cela, après tout...  Il te faut t’armer de patience et attendre.... Alors soit.. Attendons que les mots viennent....

Et tu n'as guère besoin d'attendre longtemps. Ton interlocutrice semble revenir de son absence. Elle agite la tête faisant voleter une mèche rebelle. Oh toi aussi tu connais ce soucis le matin. Heureusement pour toi, il ne dure jamais très longtemps... Mais on dirait qu'aujourd'hui ce problème vient voir cette jeune femme.... Tu ne peux que compatir..Et effleurer presque inconsciemment tes mèches. Puis l'éclat d'humanité s'efface et te revoilà professionnel attendant les mots à venir. Qui viennent enfin, précis, affûtés de précision comme une lame. Droits comme une chevalière pourrait l'être :

"Oui ... Je souhaiterais m'entretenir avec vous. Avant d'augmenter le volume de sa voix, presque sans le voir traduisant une certaine curiosité qui fait plaisir à voir. " "Qu'est-ce donc, un psychologue ? Vous répondez aux questions des autres ?"
S'entretenir avec toi ? Eh bien.... Tu n'as guère l'habitude qu'on se présente à toi de la sorte.. Mais soit. Pourquoi pas après tout ? Pas d'étonnement en toi. Tu as appris avec le temps à ne t'étonner de plus rien. Alors tu souris doucement, complaisant. Complaisance qui se prend un coup par la suite des mots.

Un psychologue..... On t'a appelé Psychologue.... Toi dont l'art est mille fois plus profond, plus subtil.. C'est la Psychanalyse qu'on insulte toute entière !  L'art de traiter ces patients ! L'art de parler aux inconscients et de les révéler aux consciences ! La lumière dont la psychanalyse est le flambeau et qui vient couvrir votre âme de la sacrée compréhension de vous même.... La lumière que l'on vient donner pour chasser les ombres de la caverne de Platon... La lumière qui vient chasser l'ignorance.. Réduite à une misérable psychologie..... Mais tu ne lui en veux pas le moins du monde... Et sais assez te contrôler pour que le frisson qui t'a saisi ait pu être très vite transformé en frisson du au froid de la nuit en resserrant tes bras sur toi-même....Après tout, ce n'est pas sa faute à elle, si la psychologie est plus connue que la psychanalyse.... Ce n'est pas sa faute si on assimile son noble travail à de la simple psychologie... Ce n'est pas sa faute si la psychanalyse est encore une enfant et la psychologie sa sœur aînée....Ce n'est pas sa faute si les deux se ressemblent et si l'une utilise les codes de l'autre.... Elle ne peut pas savoir, si elle n'a pas été initiée... C'est bien pour cela que tu ne lui en tiens pas rigueur et sait que cela n'est pas de sa responsabilité.

Mais il relève tout à fait de ta responsabilité par contre de faire en sorte de lutter contre cette ignorance... Il te revient, à toi, oui toi, de prouver au monde que non la psychanalyse n'est pas de la psychologie. Aussi t'exclames-tu avec douceur :

« Un psychologue est une personne chargée de vous aider à expliciter certains de vos comportements  ou de vos réactions. Il est là pour vous aider à tout mettre au clair. Il diffère  du psychanalyste bien que tous deux est en commun le psych dans le mot... »
Maigre essai de plaisanterie mais personne ne pourra t'en vouloir d'essayer. En tous les cas elle te fait sourire cette maigre plaisanterie avant que tu ne reprennes :
« Le psychanalyste ira chercher au plus profond, au sein même de ce que l'on appelle l'inconscient. Car un certain nombre de choses échappe à notre conscience et semble inexpliquées. On attribue cela au n'importe quoi, à à la fatigue, ou bien au hasard ou aux rencontres. Alors qu'en fait, c'est bien loin d'être le cas. Tout à une explication qu'il faut aller chercher....Et c'est mon travail.... »

Et ton regard se plante dans celui de ton interlocutrice, la regarde et lui sourit gentiment marquant un arrêt pour la laisser digérer ces informations. Tu te doutes que cela ne doit pas être évident pour elle.. M'enfin, tu n'as pas l'impression cependant que ton discours là a été trop obscur... Tu verras plus tard si tu l'as été.. En fonction de ce qu'elle te dira ensuite...Et il te reste une chose à laquelle répondre, une chose importante.... Qui te fait reprendre une nouvelle fois la parole :

« Alors oui, je réponds au questions des autres sur soi-même. C'est ma fonction première. Trouver une explication à tout ce qui se passe. Sigmund Freud, psychanalyste de son état, pour vous servir. »
Et tu ne résistes pas.. Pas à la galanterie d'un autre temps comme cette jeune femme semble en sortir. Tu inclines le buste en une révérence respectueuse d'homme... D'homme que le froid vient effleurer..  Et vient te rappeler son existence.... Te fait redresser et t'exclamer :
« Mais je pense, si vous le voulez bien ou avez d'autres questions, que nous ferions mieux de continuer cet entretien au chaud autour d'une tasse de thé, de café ou de quoi que ce soit que vous vouliez Miss.... »
Voilà l'invitation est lancée. A elle d’accepter ou non.. En tous les cas, le premier coup aux préjugés a été donné... Et les secrets sont eux bien restés cachés....A l'étage, bien enfouis.. Ils chantonnent et parlent.. Mais seul Freud les entend.. Et les ignore allègrement.... Ce n'est pas le moment....
Mais quand sera-ce le moment.. Telle est la question....






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