Groupe 4

Je me réveille la tête dans le fion, le cul en l'air, ma tête disant bonjour à mes parties. Je grince, ricane doucement, un large sourire s'imprimant sur mes lèvres et je me claque l'arrière train dans un - "Bonjour vous!" - Enjoué avant de sortir de ma coquille, me dérouler et finir allongé sur le dos, observant un firmament de béton constellé de pièces de boeuf charcuté. J'en ai trop, pris, beaucoup trop, il fait froid...
J'entend des respirations, je tourne la tête et dans mes verres sombres se dessinent deux blondinets, décidément, je dois les attirer. Mon pantalon est serré, ya un gros machin dans ma poche, un gros, gros machin charnu, encore chaud et humide... Sans mauvais jeux de mots bien entendu. Comment j'ai atteri là moi? Je suis encore enfilé dans le magnifique costume de fée que j'avais confectionné pour mes employés. Je fouille rapidement dans mon pantalon pour en sortir un joint. Mon sourire se fait plus large, vient fendre mon visage et je le porte à mes lèvres avant de réaliser que je n'ai pas de briquet... Misère, damnation... Une soudaine envie de pleurer... De rire.
Adieu logique, bonjour enivrement. Je me redresse pour fouiller dans les poches des deux macchabées affalés un peu plus loin, m'approchant sur la pointe des pieds à l'image d'une danseuse de ballet, j'ai la légèreté d'un cygne et la grace d'un hippopotame rose. Je trébuche sur un bras et m'écrase sur l'un des blondinets.

Groupe 2

Tu ouvres tes grands yeux bleus, petite fille, tes longs fils diaphanes se perdant dans la poussière. T'as mal au crâne, mais ta tête est extrêment légère, t'entends plus ton ombre te parler. T'as plus mal non plus... Tu te dis que tu dois être dans le jeu, encore une mauvaise blague de ton roi illusoire, pourtant t'as toujours la même apparence, t'as pas souvenir de t'être connectée, la dernière chose dont tu te souviens c'est dêtre sortie de la salle de classe pour aller aux toilettes...
Et puis le néant. C'est troublant. Ton regard balaye la pièce, ya une autre personne, tu te redresses sans grande conviction en soupirant. Tes vernis noirs claquent et soulèvent la poussière, t'ouvres la bouche mais ta voix reste coincée dans ta gorge dans un grognement étouffé. Tu n'arrives toujours pas à parler... Quelque chose cloche. Tu t'arrêtes à quelques pas de l'inconnu en soufflant, tes sourcils se fronçant légèrement.

Groupe 3

Lucifer, tes lèvres s'ourlent d'un sourire mi-mauvais mi-amusé alors que tes doigts glissent sur les courbes fines de la douce idiote qui était endormie à tes côtés. Ils remontent et se perdent dans sa chevelure épaisse, caressent ses cornes mutilées de richesses. Délicieuse créature, ton tendre enfant que tu as refaçonné... Tu ne sais pas ce que tu fais là, mais t'as commencé le jeu sans attendre les autres participants, tes ailes noires recouvrent la silhouette du démon alors que tu la surplombes de ta sombre magnificence et que tes longs fils violacés caressent son corps.
Tes yeux de ténèbres serties d'enfer se réduisent à de fines fentes alors que tu l'observes derrière tes longs cils. Tes doigts fins viennent enlacer son cou, le serrant avec force et tendresse... Tes lèvres s'approchent de son oreille et tu roucoules quelques mots sur un ton doucereux.

- Tu m'as tellement manqué ma douce...

Oh ta petite Méphisto... Tu n'aurais jamais pensé la retrouver ici. Tu glousses doucement, te delectant déjà du jeu qui t'est proposé.

Groupe 4

Il fait froid, froid, froid, le froid qui gèle les entrailles, qui déchire la chair, tranchant. Celui qui appelle la chaleur d'un autre, celui qui me fait désirer encore plus le briquet pour allumer mon joint et me réchauffer les trippes. Le corps de l'homme sur lequel je m'écrase il est chaud, bien plus que mon tutu en tulle rose et que les paillettes qui l'ornent. Le blondinet grogne déjà, bien moins plaisant que celui de la dernière fois... Je souris, ris, grince doucement dans des gloussement maladroits et aigus. Il me demande qui je suis... Excellente question, dont la réponse s'est envolée, avec mon esprit élevé par les substances englouties la veille. Je reste sur lui, entremêlant mes doigts, les coudes posés sur son torse, la tête appuyée sur ce socle étrange et nonchalant alors que je plonge mon regard de verre noirci dans le sien. Il poursuit ses réponses, enchaîne comme si j'étais tenu de répondre à ses interrogations. Ma main gauche libère sa jumelle, mes longs doigts d'araignée viennent allègrement tapotter sur son torse alors que mes lèvres s'ourlent d'un sourire de chat du Cheshire...

" - Très cher... Auriez-vous un briquet? Mes lèvres se sentent seules et à défaut d'embrasser mon joint il me faudra me résoudre à voler les votres pour quérir quelque peu de chaleur... Je doute que nous apprécierions d'en arriver là. Gnihihihi! "

J'ellude ses questions, je les ai déjà oubliées... Je suis loin, si loin, perdu dans mes pensées... Il fait froid, trop froid... Je jette une oeillade en coin à l'autre type étalé non loin de là.

" - Ou nous pourrions l'éventrer et nous réchauffer dans ses entrailles... Hihihihi... La viande froide ne m'a jamais plu."

Je me passe la langue sur les lèvres, amusé... Il me faut un briquet, vraiment... Et je doute arriver à faire du feu en frottant les boyaux de l'un de ces deux blondinets, mais qui ne tente rien n'a rien après tout...

Groupe 3

Ses yeux qui te rappellaient les cieux perdus dont vous aviez été chassés s'ouvrent pour rencontrer tes prunelles infernales. Ton sourire se fait plus grand alors qu'elle t'enlace de ses petits bras, ta douce enfant... Un léger vrombissement s'échappe de la gorge fine que tu étreins de tes doigts, son petit corps de démon dénudé s'agite dans la poussière, tu la contemples, ravie de retrouver sa chaleur. Elle t'embrasse et tu la libères pour la couver de tes bras fins et de tes ailes d'obscurité.
Elle te demande si vous êtes rentrées... Pauvre enfant, elle a le mal du pays. Et voilà qu'elle reparle de lui, cet homme que tu lui avais offert à dévorer et dont elle a finit par s'éprendre... Faust. Tu caresses avec tendresse sa masse de boucles, ton sourire s'assombrit quelque peu... Tu repenses à Mischa... Ton ange perdu... Ta voix s'élève comme un souffle léger.

- Navrée ma douce... Les portes de Rodin sont toujours closes... Mais je te promets que je les ouvrirais à nouveau et que nous ramènerons nos aimés se consummer dans l'ardeur de nos péchés... A jamais.

Et si tu n'y parviens pas, tu feras de ce lieux un nouvel Enfer... Avec tes chers à tes côtés tu te sens capable de tout. Tu t'écartes d'elle, en entendant naître de l'agitation derrière les cartons. Une voix de jeune femme lourde de panique qui t'arrache un délicieux frisson, c'est celles que tu préfères. Ton dos roule pour te redresser, laissant cascader tes longs fils violacés sur ta nuisette de soie noire, soulignant tes courbes jusqu'à mi-cuisses. Tu entends la céramique se briser, le verre rouler sur le sol poussiéreux, ton expression reste figée.
Tu avances lentement, le pas félin et feutré, en prenant soin de ne pas glisser sur les petites sphères, tu danses presque. Et tu t'arrêtes face aux deux infortunées. Tes doigts viennent caresser tes lèvres pleines, souligner leur sourire amusé alors que tu te penches maternellement, laissant ta chevelure mauve s'agiter dans le vide.

- Vous devriez panser la plaie en attendant que l'on trouve mieux... Vous permettez?

Tu tends la main amicale, ton ton est toujours doux et bienveillant alors que tu ne cilles pas, en attente de la réponse de la demoiselle. Ca serait tellement dommage qu'elle succombe ici... Il y a tellement mieux à faire pour tourmenter... L'instigateur de cette mascarade était à coup sûr un amateur... Et ça t'agace un peu d'être tombée dans son piège absurde.  

Groupe 4

Blondinet n°1 se tortille, comme une anguille, il se trémousse, comme un pimousse, il se débat, comme un gros chat, il se... défile avec une habilité certaine, mais qui ne prendrait pas l'habitude de fuir dans un monde aussi insensé que celui-ci? N°1 râle, pour changer, il parle d'écharpe de boyaux et je me marre, quelle délicieuse idée... Une écharpe de tes entrailles... ça sonne si bien!
N°2 a perdu son bras, il est sur le sol à côté de lui, c'est marrant, moi j'en ai un dans le pantalon, de bras hein... de bras... Je sais pas ce qu'il fout là d'ailleurs, mais jm'en fous. Ya un poivron dans l'air entre n°1 et n°2, hé numéro 2, tu feras gaffe, t'as un poivron sur la gueule! Gnihihihi... Oh! Ya un truc qui en sort! Ca brille et ça fait "Gling" pas le temps de réfléchir, voilà que j'me jette sur blondinet n°2 en balançant un " - A moi! " qui s'éraille sur la fin, émotion quand tu nous tiens...
Bien que dans le cas présent il s'agisse davantage de drogues. Je lève le poing, affichant fièrement mon trophée. Avant de soupirer réalisant qu'il ne s'agit pas d'un briquet. Je fixe le blondinet n°1, celui qui grogne.

" - Dis tu veux pas troquer c'machin contre un briquet? "

Par ce que les drogues, c'est important, plus que la vie, car la vie sans drogues... C'est triste.

Groupe 4

Le blondinet semble être partant pour l'échange, le voilà qui me présente le briquet, non sans une certaine crispation qui m'arrache un ricanement. Pas une seconde d'hésitation je lui balance la clef avant de m'emparer du Graal, les yeux brillants et de faire une pirouette sur moi-même avant d'allumer mon joint retrouvant enfin la sensation extatique de mes poumons se gorgeant de fumée... Joie. Je baisse mon regard sur mon vis-à-vis et sa clef, retrouvant soudain mes esprits.

- Alors, tu l'ouvres cette porte?