Purifier pour mieux sauver....
Il était une fois...
“My heart is pierced by cupid...there is nothing more can console me than my sailor bold...”
Combien de fois cette chanson a t-elle raisonné dans la baie des sirènes ?
Tant et tant de fois....Puis des cris de mort.... Accompagnés par le chant des sirènes, les accompagnant dans l'au-delà, accomplissant le dessein que leur ont donné les dieux : Perdre les avides.
Et aujourd hui ce qui meurt est les dieux eux-même. Le fracas des temples qu'on renverse, résonne tout autour. Il accompagne leur chant. Aujourd'hui ceux qu'elles accompagnent pour la dernière fois sont immortels. Tout en sachant en elles-même qu'il s'agit de leurs dernier chant. Mais leur dernière soeur, l'ignore encore du haut de ses dix ans. Elle l'ignore, elle dont les cheveux immaculés scintillent sous le soleil. Elle chante avec autant de conviction l'amour de sa voix pure et innocente. Elle ne voit pas le mal dans sa chanson. Elle s'imagine guider les aveugles. Elle ne sait pas qu'elle berce des mourrants. Elle ne sait pas qu'elle mène à leurs pertes des êtres vivants. Elle pense le monde pur et juste.... Et elles n'ont jamais osé briser l'innocence de l'enfançon de dix ans. Leur soeur à visage et corps humain. Une petite métissée. Et dont elles ont l'espoir, secret, que quand les hommes viendront pour les tuer, de leur soeur ils ne se méfieront pas. Qui se méfierait d'un petit ange immaculé qui a leur visage et qui a leurs pouvoirs ? Tout fort que sont ses humains aucun ne verra rien.... Personne ne devinera la vérité.... Et l'enfant survivra... L'enfant si pure.. Elles voudraient cacher ses yeux des horreurs à venir.... Mais elles peuvent tout juste cacher les échos de destruction par leurs voix à l'enfant qui prend ce chant comme un jeu.... Et dont elles ne la détrompent pas un instant...
Et au loin la clameur des temples s'atténuent.. La clameur grandit et s'approchent d'eux... Leur prochaine cible est claire... Les femmes qui charmaient les hommes pour les dieux, les symboles de ces dieux renversés vont à leur tour être renversées.... Alors doucement la chanson se change.... Il est temps de faire ses adieux à la terre.... Leurs adieux à l'enfant avec elles.... Faisant face à l'empereur Théodore qui a laissé le christianisme devenir la religion d'état....Lui promettre de toujours veiller sur elle, même de très loin dans un paradis hérétique....” I come back when you call me.. No need to say goodbye”. L'enfant ne sait pas ce qu'elle chante mais elle le chante avec autant de coeur que les autres alors que ses soeurs font cercle autour d'elles pour la dissimuler le plus longtemps possible.. L'enfant ne comprend pas.. Pas encore..
Puis la première lance transperce une de ses soeurs....Et le premier sang s'écoule.. L'enfant hebetée le regarde, tend la main... Et les soeurs chantent plus fort encore en lui suppliant de ne pas les regarder mourir.. Mais peine perdue.... Et une à une, elles tombent sous les yeux de l'enfant qui ne comprend rien et qui les appelle, appelle sans aucune réponse.... Puis qui tourne son regard, incrédule vers les hommes qui remplis de haine ont voulu tuer ses soeurs.... Et elle leur parle, leur demande en grec ancien s'ils savent ce qui se passent, pourquoi on blesse se soeurs.. Mais les soldats qui arrivent ne l'écoutent pas.... Et voient ce visage d'enfant si sembable aux leurs, si pur et si perdu.. Entendent sa voix qui est un presque un enchantement.... Et qui atteint leurs coeurs et leur fait baisser la lance qu'ils allaient lui lancer, les laissant maintenant aux prises avec leurs doutes....Mis à part l'empereur qui entend ses mots, reconnait sa langue en homme lettré
Les entend lui. Et lui fait froncer les sourcils. Ce pourrait-il que cette enfant à apparence humaine soit une des leurs ? Une sirène? Capable de charmer les esprits. ....Les perdre et faire tout oublier....manipuler les autres.... Et une idée qui tant que non vérifiée fait sens en son esprit....
Parfois un murmure peut faire basculer votre vie. Parfois deux mots peuvent changer votre destin. Et deux mots fatidiques naquirent sur ses lèvres.
"Emmenez la".
Et vous pouvez hurler, vous débattre, pleurer en voulant rester avec les vôtres, en disant que non vous ne voulez pas, vous endormir assommée si un empereur a parlé, alors vous deviendrez son jouet. Et c' est bien ce qui l'attend là.
OoO
Un pas rapide foulant les couloirs de sa domus une esclave sur les talons.
"Elle ne comprend pas le latin et parle en grec, maitre. Aussi a t-on obligation de faire appel à quelqu'un qui parle sa langue pour se faire comprendre. C'est ainsi que l'on a du lui apprendre la nouvelle de la mort de ce qu'elle appelle "ses soeurs".
- Et comment a t-elle réagi à ces nouvelles ? Commenta Théodore d'un air détaché. Habitué à aller à l'essentiel directement. Espérant une réaction précise. Qu'il pense avoir atteint à l'expression de l'esclave qui se mord la lèvre avant de s'exclamer:
"Pas très bien....Elle nous a hurlé dessus et depuis se méfie de nous....Elle doit s'imaginer que nous lui feront subir la même chose....Nous n'aurions sûrement pas du faire ça....Ex...
-Au contraire, c'est parfait l'interrompt avec un sourire soulagé l'empereur sous ses airs incrédules. Bien trop pure pour comprendre ce monde et son plan....Mais cela l'arrange ; moins de témoins.
Puis l'ordre impérieux tombe :
"Mène moi à sa chambre"
Et l'esclave encore plus incrédule l'y mène sans discuter. Le laissant dans une grande pièce arborant des tentures luxueuses tout comme le lit dans un coin. Les jouets tout aussi luxueux traînent ça et là... Et à même le sol la petite fille aux cheveux blancs. Aucun intérêt pour ce qui l'entoure. Le regard vide et morne d'une bête sauvage qui se sait enfermée. Ah qu'elle ne rit plus, qu'elle ne chante plus l'enfant... Ce n'est plus qu'une ombre.... Qui tourne un regard plein d'hostilité vers l'homme qui vient d'entrer. Son regard est clair comme de l'eau de roche : il n'est pour elle qu'un parmi d'autres..... Alors il murmure doucement, en grec :
'Ce n'est pas parce que mes frères pensent qu'il fallait vous séparer que je suis d'accord, tu sais....
Et l'enfant tique à ses mots le regardant un peu plus fixement, incrédule. Mais du moins a t-il son attention. Alors il continue sur sa lancée :
" Au contraire je pense que c'était injuste de vous séparer.... Elles ne méritaient pas ça.... Tu ne méritais pas ma petite....
Une suspension en l'air pour la laisser compléter. Un faux soutien pour l'apprivoiser. Ainsi lui vient-il en cet instant. Mais l'enfant ne cède pas. Pas encore. Elle le regarde fixement, simplement. Jaugeant. Il aurait tressailli s'il n'avait pas déjà vu de tels regards. Au contraire il soutient celui de l'enfant. Tout en sachant qu' il n'aura encore aucun mot. Et il se doute de ce qu'il a à faire. Alors il soupire et s'exclame :
“ Je reviendrai bientôt.. En attendant prends soin de toi...”
Puis il va pour s'en aller quand un murmure, un seul murmure lui parvint....
“ Se...Serena....”
Puis le silence à nouveau, un silence profond et puissant.... Alors que lui sourit. L'animal sauvage commence à se laisser approcher enfin....
OoO
“ Si tu voyais Rome.... Partout des places, des fêtes, des gens à qui parler.... Ca ne te fait pas envie, le monde extérieur ? Ne te donne pas envie de nous comprendre et te joindre à nous ? Tu le pourrais, tu sais.. Je t'adopterai et tu vivrais avec nous comme si tu étais née Romaine de mon épouse....”
L'enfant continue de l'ignorer. Du moins en apparence. Il a réalisé, par des signes qu'elle envoie, qu'elle boit en réalité chacun de ses mots lorqu'il parle du monde extérieur..... Il la voit bien en réalité se nourir de ses mots.. Alors il s'applique. Il s'applique à rendre ce monde qui pour elle est cruel, séduisant. Il s'applique à lui faire miroiter des possibilités de sortie....
Mais comment l'amener à s'approcher de ce monde qu'elle rejette si ses mots sont insuffisants ? Il l'ignore.... Alors il vaut mieux s'en tenir à ça pour le moment.Aussi se lève t-il sous les yeux surpris de l'enfant. Se demandant où il va et pourquoi. Ce qui le fait sourire.... Ainsi l'enfant s'attache quelque peu à lui....Mais sans lien aussi proche que ce qu'il voudrai... Alors il s'éloigne sans plus discuter..... Et c'est alors que murmure la petite :
"Att...Attends...”
Ce qui le fait sourire... Tout doucement, elle s'approche.. Tout doucement, il saura la mener où il le souhaite.. Mais ce n'est pas encore suffisant.... Aussi s'exclame t-il d'une douce voix :
“A quoi bon parler d'un monde qui ne t'interesse pas ? Je reviendrai un autre jour....”
Avant de quitter la pièce sans se retourner... L'animal toujours plus proche de la civilisation...
OoO
Il déposa l'objet dans la paume de l'enfant qui le regarda incrédule...Il lui sourit alors avant de s'exclamer :
“Pour toi.. Comme ça le monde vient à toi puisque tu n'en ai pas encore capable....Et pour me faire pardonner de ma brutalité de la dernière fois. Il te plaît ?
Et la pierre d'un beau rouge grenat montée en pendentif sourit à l'enfant à qui Théodore venait d'offrir ce collier....Espérant la fasciner par ce curieux objet qu'il est presque sûr qu'elle n'a jamais vu.... Et comme de juste les yeux de la petite s'écarquillent de surprise avant de murmurer :
“ Pourquoi......
-Pour te montrer que le monde, ce n'est pas forcément aussi des gens fait pour tuer....Murmure t-il doucement en retour. Sous son regard étonné et perdu... Qu'il sait contre lequel devoir lutter..
Aussi reprend t-il doucement :
“Parce que c'est ce que tu penses, hein... Vu qu'ils ont tué ta famille sans le moindre égard..... Pourtant malgré la fange qui est celle de mes camarades.. Ils sont aussi capable de belles choses.... Il faut juste leur laisser l'occasion de te le montrer.....En restant entre ses quatres murs tu ne fais que garder ton propre sentiment là dessus....Tu ne fais que les voir dans un état.... Tu ne peux pas les juger convenablement en restant dans ton coin.. Tu ferais une généralisation de gens qui eux n'ont jamais pensé à de telles choses.... Est-ce que pour toi je vaudrais comme eux ? Moi, qui depuis le début n'a de cesse que de me soucier de toi ? Non. Je ne suis pas comme eux. Si tu rejettes le monde, c'est comme si j'étais des leurs.... Et là, ce sera encore plus injuste que la mort de tes parents.....
Il laisse les paroles se frayer un chemin dans l'esprit de l'enfant.. Admirant son visage qui continue encore de rejeter la societé, et à laquelle il rattache l'enfant jour après jours, encore trois mois après la mort des sirènes, réaliser l'implication de ses mots. Il la laisse les goûter, les admirer, les disséquer.. Puis admirer pensivement le collier qui luit sous la lumière.. Puis mles mots parlant du monde qui semblent danser dans ses yeux.. Puis quelques larmes qui dansent et sa tête qui se secoue et un murmure :
“ Pas le droit.. Serait comme les oublier.... Et c'est pas tout le monde, mais il en existe.... Des êtres injustes....
Un petit sourire mental naquit dans son esprit. Premières larmes devant lui. Comme un aveu de faiblesse. Blessures souvent retenues face à lui qui paraissent enfin.... Blessures à vif qui saignent sous son nez.... A lui d'apaiser pour pouvoir avoir son oiseau chanteur.... Ce qui lui fait s'exclamer :
“ Je pense que tes proches voudraient que tu vives....Du moins pour eux.... Et ce n'est pas les oublier que de vivre.. C'est oublier même qu'ils ont existé.... Pour ne ressentir que leur mort... Quant au monde imparfait.. Eh bien il suffit de le changer...
-Le changer ? La petite s'interrompt, interloquée, le regardant de plus en plus incrédule. N'y croyant pas. Ce qui le fait sourire avant de s'exclamer :
-Oui.. Il suffit de purifier ce monde... Et c'est ce que je vais faire... Et chaque jour qui passe me rappelle en voyant ton visage à quel point notre monde est corrompu.... Je veux continue l'oeuvre de tes soeurs qui purifiaient le monde.. Mais pour ça.. J'aurai sûrement besoin de ton aide.. Pour que tu me montre la voie que tu avais commencé à emprunter....Et pour que je me rappelle de l'injustice que le monde a commis.. Ce monde que je veux changer de mes mains....
Les premiers mots du terreau d'embrigadement... Des mots qu'elle ne comprendra, pas encore.. Cela n'a aucune importance.. Ce qu'il veut est la séduire par le poids de ses mots.. Le reste viendra plus tard.. Son plan est parfaitement arrêté et prêt... Et il mettra des années à se déployer parfaitement, il le sait très bien....En attendant, il faut être la fleur pourpre de l'espoir.... Et comme de juste... Sa main se tend vers l'enfant, ouverte, prête à être prise.. A guider vers un meilleur monde....Du moins en apparence.... Et il regarde le visage de l'enfant incrédule, chercher une réponse, chercher la vérité, l'espoir brillant dans son regard.. Après tout, le monsieur qui vit ici a toujours été gentil avec elle dès le début....Il la regarde hésiter, réfléchir, le regarder, indécise. Puis sa paume, hésitante, se lève vers lui. Et avec un sourire, il la prend dans la sienne. Puis l'attire contre lui malgré un hoquet surpris murmurant :
"Je te promets que c'est une nouvelle vie qui commence et que je veillerai sur toi...."
En souriant....Bien sûr qu'il veillera...Sur sa future arme.
OoO
Elle ne parle jamais beaucoup. Elle regarde, observe et écoute. Elle boit ses paroles. Elle n'ose pas encore sourire, pas encore s'attacher. Mais pourtant, il l'a bien vu, à son insu, de temps à autre ses lèvres qui s'étirent en un doux sourire, un léger rire qui nait sur ses lèvres.. Doucement la glace de son coeur fond au soleil. Ce n'est qu'une question de temps pour qu'elle chante à nouveau et ensorcelle enfin...Il est patient, en attendant.. Un attentif père de famille veillant sur sa fille, n'attendant rien d'elle.. Donant tout... Et lisant de plus en plus au fond du regard de l'enfant comme un sentiment de dette.....Ce qui l'arrange prodigieusement....Comment ne pas apprécier ce cadeau fait par le monde ? Il faudrait ne jamais rien vouloir....Ce cadeau du temps travaille pour lui.. Il courbe chaque jour qui passe l'enfant d'une dette plus grande qu'hier et l'enchaîne plus sûrement à lui que tout autre sentiment....
Mais pour l'heure c'est à peine son soucis. Des querelles intempestives au sein de son empire.....Des coins si bien romanisés qu'ils n'admettent pas la chrétienté.... Et lui qui doit prévoir des forces armées : de quoi réprimer les révoltes....Et être impitoyable. Ses mots dictent sa conduite à un état, tout de même.
Et doucement, il soupire, pris dans ses soucis.. Et remarque le regard concerné de l'enfant.. Qui a l'air de s'interroger et remarquer qu'il ne va pas si bien... Cette douce enfant... Et il lui sourit de ce faux air qu'il a toujours avec elle n'espérant pas la rassurer.. Au contraire.. Espérant s'attirer une réaction.... Et s'attirant pour le moment un regard encore un peu plus inquiet et une main qui se tend hésitante vers lui, comme voulant l'aider. Et à laquelle il sourit s'exclamant :
“ Ce n'est rien et tu ne peux pas grand chose pour moi....”
En pensant l'inverse....N'attendant qu'une réaction à présent qui pouvait venir comme ne pas venir.... Tout dépendait d'elle à présent....Tout dépendait de cette petite jeune fille de dix ans qui le regardait, hésitante, encore inquiète, encore hasardeuse... Trouvant forme de civilisation mais refusant de trop la laisser paraître.... Même si elle allait sur sa mort.... Et dont une lumière vint éclairer son regard avant qu'elle ne s'éteigne... Puis une inspiration, comme pour se donner du courage.. Puis un murmure, hésitant :
“Au..Autrefois..Mes...Mes soeurs disaient que je chantais bien...Et..et que par mon chant.. Je.. Je pouvais faire oublier....
Et le dernier refuge de l'enfant tombe. La dernière barrière s'effondre. La dernière tenture chut au sol. La révélation du secret s'approche. Dans quelques minutes viendra ce dont il se doute. Cet instant tant attendu. Qu'il a rêvé venir d'elle et qui enfin arrive. Alors inutile de la faire souffrir plus encore. D'autant que ce report de chant l'en a rendu impatient.... Alors il lui sourit avec douceur :
“ Je serai très honoré d'entendre ta chanson, Serena.”
Et l'enfant d'hoqueter, surpris. Et lui de lui sourire plus encore. Lui offrant un peu de lumière, pour s'apaiser. Un peu de chaleur, pour se réchauffer.... Ses gestes se font plus doux, plus attentifs.. Comme s'il n'attendait qu'elle. Et elle tressaille, le réalisant. Elle inspire plus vivement quelque peu paniquée. Allors il la rassure doucement :
“ Tes soeurs ne t'ont sûrement pas complimenté pour rien....”
“Chante donc petite sirène. Donne moi cet or que tu me refusais alors....” Et il attend, impatient les quelques notes de bonheur d'enfance aquatique. Il les attend. Les voit se gonfler dans une poitrine qui se soulève sans exhaler. Il les entend trembler par quelques sons qui ne sont déja plus des mots. Il la voit bredouiller, bafouiller, chercher ses airs, comme s'ils s'étaient endormis. L'envie de bien faire, sûrement. Alors un murmure de plus :
“ Chante moi ce qui te vient, tout m'ira.”
Et l'enfant tressaille, le regarde encore plus attentivement. Et le son, revient, balbutiant. Puis s'élève sans force. C'est à peine s'il le comprend. C'est un murmure, un chaos épars de sons. Un murmure aux joues rougissantes. Auquel il sourit, doucement. Et le son s'élève quelque peu. Les notes tremblent dans l'air et se heurtent à sa peau. Ce n'est pas laid, mais c'est étrange. Une certaine harmonie dans la désharmonie. Elles tremblottent et vacillent comme la flamme d'une bougie qu'on vient d'allumer, prête à tout moment à s'éteindre à jamais... Alors lui lui sourit de plus belle, encourageant. Chante, chante donc, laisse toi aller. Je ne suis pas là pour te juger...Et l'enfant perçoit de plus loin cette bienveillance. Et les notes montent, prennent quelque hauteurs. Puis s'éloignent doucement les unes des autres. Gagnant en netteté puis en pureté. Venant chanter un monde perdu et éloigné. Un monde parfait que l'humanité a fait vaciller. Et les notes s'élancent encore plus haut, allant effleurer d'autres cieux, redessiner le monde comme on l'a connu.
D'autres couleurs, d'autres vies, d'autres noms appelé par une voix qui perd son âme enfantine tout en la gardant. C'est une adulte éperdue qui pleure un ancien monde pur avec une voix d'ange. C'est un ange qui efface le monde. Il n'y a plus que ces vies que ces notes soutiennent. Et personne ne serait assez fou pour s'y dérober. Le temps même semble fuir à son arrivée. L'espace s'efface et lui offre un tout autre manteau pour s'y envelopper. Et petit à petit le monde se recrée. Ses yeux deviennent les océans. Ces cheveux immaculés, la neige et le blanc de pureté d'un monde révolu. Les colonnes, les temples des dieux morts. Et lui au centre, est balayé par ce monde en train de se recréer. Ce monde qui s'offre à sa vue pour le désennuyer. Qui s'étend, s'étend, s'empare de l'espace, de son corps et même de son coeur. Et la vibration de son air se transmet à son corps. Et très vite son rythmne devient le sien. Ils ne font qu'un.
Et l'air se laisse aller à s'estomper avec douceur. Et un gémissement l'accompagne tentant de retenir la chute du soleil de sa voix. Mais il continue, inébranlable dans son insupportable cruauté sa chute. Pour s'abîmer dans un silence profond et quelque peu gêné. La petite déesse, redevenue terrienne baisse les yeux vers ce sol et lui la regarde, encore emprisonné alors qu'elle murmure d'une petite voix inaudible en regardant fixement le sol.Au point que c'est un crime, d' offrir ces deux merveilles azurées d"océan au sol. Un crime qu'il ne saurait cautionner et qui lui fait mettre la main sous son menton pour le relever et lui demander de répéter avec douceur. Et doucement le son renaît, quelques notes de musiques encore accrochées à sa voix alors que son regard semble embarrassé :
"De...Désolée...."
Et lui l'attire contre lui pour la câliner en s'exclamant surpris :
"Pourquoi tu t'excuses ? Ton chant est sublime, merveilleux, parfait, imp...."
Et l'empereur Théodore, le fier empereur Théodore, l'impitoyable Théodore qui avait soumis des nations entières, l'empereur Théodore qui ne complimentait jamais que par intérêt s'arrêta, pétrifié, devant les mots que l'enfant lui avait amené. La lâchant sous le choc. Réalisant qu'il avait été en proie au redoutable chant d'une sirène... Au point de s'oublier lui-même. Et il la regarde, muet, réalisant pour la première fois de sa vie être tombé sur plus puissant que lui. Et les mots de son père lui reviennent de très loin.... "Si tu tombes sur plus fort que toi, fais en sorte d'en faire ton allié."
Et un fin sourire étire ses lèvres. C'est exactement ce qu'il veut faire....Alors doucement,avant qu'ellene puisse dires quoi que ce soit, il la réattire contre lui avant de murmurer :
“Eh bien tes soeurs n'avaient pas menti.. Ton chant est envoûtant et je suis fier et heureux de l'avoir entendu....Alors.. Merci Serena....
Et la petite de le regarder, interloquée, choquée, de balbutier :
“C'est..C'est vrai..? Pourtant ce n'était pas parfait....
Pas parfait ? Une réminescence de son envoûtement remonte doucement et proteste en lui. Mais d'une impulsion, la raison la rejette. Non parfait ? Alors que devait être parfait... Et une pointe d'angoisse étreint son coeur en rêvant de ne jamais entendre ses notes.... Mais lui ne laisse rien voir se contentant d'ébouriffer ses cheveux avec un affectueux :
“Je ne mens jamais....”
Et la petite en retour de lui adresser un timide sourire, comme un fleur déplaçant quelques pétales.... Vers l'épanouissement. Car patience, et il le sait bien, dans peu de temps l'enfant rira comme si des leurs elle avait toujours été.... Et alors il pourra attaquer.... Oui, bientôt, ce moment viendra.. Il a déjà hâte....
OoO
"Pourquoi ont-ils fait ça? "
La question tombe comme un couperet. Et le fait la regarder, elle assise à même le sol, très calme. Trop calme encore. Son innocence n'est toujours pas. Elle à la recherche de cette réponse qu'il ne peut décemment pas lui donner. "Parce que je l'ai demandé" même si elle n'est pas la seule raison... Ce serait le plus sur moyen de perdre son alliée. Et au vu de son pouvoir.... Il le paierait fort cher.... Même s'il n'en a pas encore fait ce qu'il souhaite.... Mais il savait qu'un jour cette question viendrait. Il s'était préparé à cette éventualité en cas où.... Aussi n'est-il pas pris au dépourvu et peut-il dire avec douceur :
"Dans ce monde, vois tu les autres humains n'aiment pas les gens différents d'eux....
-Pourtant, nous sommes pareilles !" Proteste Serena en retour. Intérieurement, il rit. Pareilles ? Oh non....Et plus inferieures que tous, asservies à une communauté païenne dont eux fiers Romains sont libérés.... Mais ne rien dire, faire semblant d'approuver...... Et comme de juste...
" Oui mais pour les autres, la puissance rend effrayant...Et toi et tes soeurs l'êtes....”
“Pourtant on n'a jamais fait que chanter....” Murmure doucement Serena d'un air triste. Le faisant à nouveau rire intérieurement. Il n'y a rien de plus faux mais cette enfant pure semble ignorer le sang qui tâche déja ses mains..... Et il serait très malvenu d'attirer son attention dessus... Alors il se contente de lui sourire tristement et de s'exclamer :
“ Peut être mais pour eux votre chant était trop puissant et ils vous ont tué...
-C'est du gâchis et si injuste.. Murmure doucement Serena avec un air triste.... Lui donnant sans le savoir un chemin …Qui le fit sourire faussement tristement alors que le chemin reprenait son court avant de s'exclamer :
“ Oui... Et c'est la raison pour laquelle je veux changer notre monde....Pour t'offrir un monde tolérant ou plus personne n'aura à être opprimé ou rejeté....
Elle le regarde stupéfaite, portant la main à son coeur en murmurant :
“ Pour.. moi ?
Et lui de sourire, attirer encore plus la jeune enfant par ses paroles trompeuses, serpent venant tenter l'enfance, avant de s'exclamer :
“Oui.. Pour toi.”
Et l'enfant de se lever précipitamment et se blottir dans ses bras d'elle-même. Y rester en remerciant, pleurant tout contre lui. Lui qui sourit comme un prédateur, refermant ses bras sur elle en murmurant :
“ De rien Serena....”
Le fil se resserrant de plus en plus sur sa proie... Pour bientôt l'emporter.
OoO
Pas à pas. Jours après jours. Sourires après sourires. Mois après mois. Elle s'efface la solitaire, le petit animal. Elle redevient ce qu'elle a toujours été. Douce, tendre, sensible, attachée à la vie. Il ne compte déjà plus les fois où elle a sauvé dans le jardin un petit oiseau....Elle devient tendre, adorable, retrouve un sourire sur ses lèvres tout ce qu'il y a de plus sincère. Elle semble accorder de plus en plus d'importance à la vie, cette vie qu'elle a failli ne plus avoir. Elle rayonne de plus en plus.. Elle commence à donner son affection à ceux qui l'acceptent comme elle est. Et dont il est le premier apparent. Et de ce fait a un lien très précieux avec l'enfant. Toujours le premier à qui elle sourit, celui à qui elle se confie et se livre... Celui dont elle écoute les mots jours après jours.... Celui qui lui fait découvrir un monde de culture et les livres....Les livres qui circulent dans ses mains en effet la fascinent et lui distillent des idées charmantes et naives et dont il refuse qu'elle se défasse..
Qu'elle garde sa candeur.... Et apprenant tout doucement, s'imprégenant totalement de ses mots, commençant à voir le monde comme ce monde corrompu qu'il va sauver.. L'adorant comme un sauveur.. Et rêvant, tout au fond de son regard de pouvoir lui être utile.. Et crispant les poings dès que l'injustice est évoquée... Mais ne sachant pas comment se rendre utile pour l'aider.. Mais en mourrant d'envie.. Et lui sait très bien comment.. Très très bien. Cela fait des mois qu'il le médite, ce coup là. Le jour ne tardera plus maintenant....
Et il sourit d'anticipation alors que plus loin dans le jardin, la jeune fille cueille des fleurs, semblant les choisir avec iun soin qui dépasse tout entendement pour la personne à ses côtés....
“ Vous n'y pensez pas Monsieur... “ Murmure son conseiller à voix basse, à qui il a évoqué ce plan. “Elle est trop pure et...
-Et personne ne se méfiera d'elle, justement pour cela. Et ne sous estimez pas la puissance de l'embrigadement” Murmure doucement Théodore en suivant des yeux la silhouette de la jeune fillequi rit et sourit face aux oiseaux qui viennent la voir comme attirés par elle... Comme sentant sa lointaine origine... Jeune fille qui subitement se retourne et les voit, lui souriant de toutes ses dents.. Puis se précipitant vers lui, se jetant dans ses bras, en mépris de toutes les conventions, lui offrant son bouquet champêtre qu'il accepte avec un grand sourire.
Rêvant de cueillir une toute autre fleur.
OoO
Le verre brisé raisonne encore. L'enfant porte sa main à ses lèvres et le regarde, reculant...
“ Non.. Non.. Personne ne peut vous vouloir du mal.. Vous êtes le sauveur de l'humanité....Vous allez être protégé et rien n'arrivera....Pourquoi vous tuerait-il alors que vous voulez sauver le monde ?
Et lui la regarde tristement. Avant de répéter doucement à l'enfant de onze ans...
-Et pourtant. Je suis venu te dire adieu car ce soir ils m'auront exécuté....Ils ne partagent pas notre vision... Ils sont corrompus jusqu'à la moelle.... Nous ne pourrons pas les sauver en les raisonnant.... Ils me tueront et noieront le monde dans le cauchemar qui a emporté tes soeurs...Tout est perdu...”
Une comédie.. Une comédie de plus... La dernière manipulation... Qui n'entraînera qu'une réaction.. Ce soir le piège se referme sur l'enfant qui n'en sortira plus....Tout a été manigancé pour ce jour unique qui se profile enfin.. Il en frémit de bonheur tout au fond de lui après cette longue lutte.... Après avoir tant poli le joyau qu'est l'enfant.... Alors que l'enfant reporte un regard qui s'emplit de larmes en s'écriant :
“NON ! JE REFUSE ! CE N'EST PAS POSSIBLE ! C'EST TROP INJUSTE ! ET JE NE PEUX PAS ACCEPTER DE PERDRE UNE DEUXIEME FOIS QUELQU'UN QUI ME SOIT PROCHE !
-Pourtant il va bien le falloir.. Il n'y a auc...”
Un soupir, calculé. Un faux arrêt marqué. Une solution qui semble s'allumer dans son regard. Tout est prêt pour l'enfermer là où il a toujours voulu l'entraîner. Il mène cette danse, il la fait tournoyer sans qu'elle ne sente le piège, ni ne sente son pas guidé... Bien trop candide pour voir au delà des apparences.. Il y a veillé...Elle ne saurait s'échapper.. Et secouer la tête en murmurant :
“ Non, c'est trop horrible....
-De quoi ? S'exclame l'enfant inquiète, figée quelque temps dans ses larmes, en le regardant...Et lui de la regarder et lui sourire avec tristesse :
“Je viens de songer à un moyen.. Mais je ne peux pas te demander ça.. J'engagerai toute ta vie dedans et je me refuse à te donner cet avenir....
-Quel moyen ? Il y a un moyen ? La petite fille le fixe de son regard, emplie d'espoir à présent, une flamme qui brûle déja avec force à peine allumée.. Il suffit de ne pas la laisser s'éteindre.. Tout dépendra de sa manière de le présenter.... Aussi lui sourit-il avec tristesse :
“Oui mais tu devras te salir les mains....Purifier ce monde de tes propres mains... Tuer à ton tour... Et je ne veux pas t'infliger ce destin.... Je sais à quel point tu respectes la vie.... Je m'y refus...
-Je le ferai. Si ça peut vous sauver.. Si ça peut sauver le monde alors il n'y a pas lieu d'hésiter...
Et un doux sourire naît sur ses lèvres d'enfant, un doux sourire pur encore empli de larmes mais déterminé. Auquel il fait faussement semblant de réagir et se reculer :
“Même si.. Ca fera de toi une assassin ? Même si tu devras perdre ton nom face à eux pour rentrer dans la cour romaine ?
-Tout plutôt que voir ce monde rester corrompu..... Et j'avais l'espoir d'un jour pouvoir aider celui à qui je dois la vie.” Répond l'enfant sans hésiter un instant. Croyant avoir le choix quand de bout en bout il l'avait mené....Et en réalité suivant ce qu'il voulait....Et puis elle lui ouvre les bras en s'exclamant :
“ Mais.. Vous resterez pour toujours avec moi ?
Et lui la prend dans ses bras, la serrant fort contre lui en murmurant, d'un air faussement touché :
“Je te le promets.... Je te le promets de toute mon âme....Et excuse moi.. Excuse moi de te prendre ton identité pour cela.. Elyon....
-C'est avec plaisir que je vous la donne, mon identité.. Si pour vous je suis toujours votre Serena....
Et l'enfant de lui sourire de son air le plus rayonnant en relevant le visage vers lui....Et lui de lui sourire et lui caresser la joue...
“Je te le promets... Alors sois mon Elyon.
-Je serais ce que vous voulez que je sois.... “ Murmure la jeune fille, ses yeux dans les siens. Et lui de lui sourire à son tour.. Triomphant derrière en son âme face à cette flamme allimée qui ne s'éteindra plus. Tuant Serena, la réduisant à une ombre.. Pour lui donner la lumière élévée qu'il attend depuis des mois... Elyon... La lumière ombre....Elyon S. Lightless... L'assassin au coeur pur....
OoO
La lame siffle à ses oreilles. Précise, affutée le matin même par ses propres mains. Puis se dépose sur sa gorge aussi vivement qu'il avait voulu lui enseigner.. Puis sa douce voix :
“ J'ai gagné, maître....
-Oui, en effet, Elyon... Tu deviens de plus en plus aguerrie” soupire le maître assassin que Théodore avait désigné pour former la jeune fille. Et elle de lui sourire de son air si pur et essayer de le câliner. Mais il fuit son étreinte. Il ne peut pas... Il refuse.... Et la jeune fille a une petite moue adorable mais accepte avec un grand sourire qui reste si pur, si immaculé.... Et on l'oblige à salir cette jeunesse... On l'oblige à faire connaitre de telles armes à une jeune filleà l'âge où seule la musique et les arts devraient charmer son âme... Et ça le répugne tellement.. Tellement.. Elle si pure, qui semble ignorer ce qu'elle maîtrise déjà... Qui lui sourit avec tant de tendresse et de gentilesse... Qu'elle en fait trembler son coeur.. Et subitement il ne peut plus supporter la vue de l'enfant qu'il corrompt jours après jours et s'enfuit, se réfugiant dans un coin, se repliant sur lui-même, écoeuré du monde et de ses propres actions... Comment peut-il faire ça ? Comment ? Comment ? Et pourquoi ?
Et il regarde ses mains. Ses mains qui ont tué tant de fois... Ses mains qui emportent une innocence, jour après jour. Non, cela ne peut plus continuer. Il doit l'en empêcher... En Parler à l'empereur....Et déjà il se redresse, prêt à se diriger vers l'empereur, quand une voix froide s'exclame :
“ Vous ne pouvez pas assumer, ce rôle n'est ce pas ? J'en suis navré. Il me faudra donc vous éliminer.....
La voix de l'empereur même.. Qui vient sceller son destin.. A quoi bon chercher à discuter ? Il a tout pouvoir de vie et de mort sur eux.. D'autant qu'il a raison, il a échoué à sa tâche, lui qui enseignait et dont l'empereur assistait à son enseignement....Alors il ferme les yeux, prêt à accepter la faiblesse qui lui coûtera la vie alors qu'il entend le son d'un glaive que l'on tire.... Puis le bruissement d'une étoffe et un cri :
“ Non père ne faites pas ça ! Pourquoi tuer un de ceux que nous défendons ? Son coeur est pur.... Notre but est de protéger les gens comme lui.. Pas les tuer... Sinon, nous ne vaudront pas mieux;...
Eberlué, il relève les yeux.. Pour voir des cheveux blanc et une jeune fille qu'il connait bien,bras écarté, s'étant placée entre son père et lui, se faisant bouclier.. Le protégeant de son corps.... Si pure et douce, persuadée de faire le bien.... Et essayant de le protéger de son père.. Père qui la regarde et murmure doucement :
“Serena.... Cet homme est néanmoins faible....
-Justement ! Notre but n'est-il pas de protéger les faibles ?" S'écrie t-elle face à son père. Qui se fend d'un sourire et rengaine son glaive.
-Tu as raison, Serena.. Merci de me rappeler cela...
-De rien père.. Lui sourit-elle en douceur avec tendresse et affection. Mais elle ne voit pas comme lui vpoit, la lueur dans son regard. Quelque chose n'est pas allé dans son plan. L'arme n'est donc pas totalement controlable.... Cela le fait sourire intérieurement...
Bien fait pour lui... Et Peut être qu'un jour...
Cette arme le brisera lui-même.
C'est tout ce qu'il espère.
OoO
Il la suit du regard. Il regarde sa longue toge effleurer le sol, se promener d'un bout à l'autre de la salle.. Ses longs cheveux blancs dansant dans son dos comme les deux tresses sur ses épaules.. Ses yeux bleus souriant au monde alentour. Il a entendu, bien sûr, parler, de ce que l'on appelle la Princesse Elyon mais il ne s'imaginait pas à quel point les mots semblaient insuffisants pour la décrire....Plus belle encore que tout ce que les mots pouvaient dire d'elle... Plus douce encore que ce que les mots disaient.. Aux mains si fines.. A la taille parfaite.... Aux yeux d'un si beau bleu.. Presque comme l'océan de chez lui... Et sentant son regard, elle lui sourit avec la plus grande douceur.. Et son coeur manque de s'arrêter...Et il fait un pas pour rejoindre la jeune fille, venir près d'elle pour lui parler....Au coeur de la fête, personne ne le verra approcher, la jeune fille, pupille de ce maudit empereur, qui écrase le peuple et qu'on l'a chargé d'assassiner.... Il ne comprend pas comment un être aussi corrompu a t-il pu s'entourer d'une jeune fille aussi pure et douce.. Qui lui sourit en le voyant approcher.... Avant de s'exclamer d'une douce voix :
“Seigneur Romus, puis-je vous aider ? “
Polie, douce... Sa voix est d'un si doux soprano.. Il voudrait l'entendre jusqu'à la fin de sa vie...Passer sa vie à ses côtés... Après avoir assassiné l'empereur, il se jure d'épouser cette jeune femme... Mais en attendant, le présent reste toujours là....Et peut être peut-il commencer une cour distinguée.. Aussi s'exclame t-il en prenant un faux air blessé :
“ Oh que oui.. Mon coeur saigne de tant de beauté.....
-Vous saignez ? S'exclame avec un air inquiet la demoiselle, regardant son corps, semblant y chercher le sang. “Alors il faut que j'aille chercher un médecin....”
Tant d'innocence dans cette enfant... Qui prend ses mots au sens propre.... Cela ne la rend que plus adorable.... Et est surprenant...Son père a donc veillé à conserver sa pureté... Mais il devrait la rassurer, du coup.. Eviter qu'elle continue d'avoir peur.. Aussi s'exclame t-il :
“Non,non c'était une expression.... Ne vous en faites pas....” Et il lui sourit, gentiment. Sourire qu'elle lui rend avec une gentilesse qui fait frémir son coeur...
“-Oh je vois... Et cela a quel sens ? “ Un regard emplie d'une curiosité enfantine et une tête qui s'incline, l'implorant du regard de lui expliquer.... Et il sent ses joues rougir, réalisant ce qu'il a fait pleinement et se sentant subitement incapable de redonner à cette candeur la vérité.... Mais elle le regarde avec un air si implorant, si désireux de savoir qu'il doit...
“ Ca signifie que Monsieur tente de te courtiser dans ma propre maison sans même me demander mon accord, Elyon.”
Cettte voix.... Son sang se glace et frémit de haine.. Et derrière Théodore le regarde, glacial. Alors que sa fille adoptive se retourne vers lui ravie, et le câline du haut de ses quinze ans.... Et lui se replie sur lui-même et fuit, sans demander son reste. Ne pas attirer son attention. Alors que Théodore, resté avec elle, la serre plus fort avant de lui murmurer à l'oreille :
“ J'ai eu vent que le seigneur Romus a pour mission de m'assassiner....
Et elle de lui murmurer en retour avec un petit sourire triste :
“Il est donc corrompu, lui aussi.....?
Et lui d'acquiescer se forçant à prendre un air aussi triste.. Avant que sa fille ne réponde :
“N'ayez crainte mon père.. Il ne vous fera rien...
-Je n'en ai jamais douté, Serena.....” Lui sourit-il.
Souriant plus encore intérieurement en sachant que son ennemi ne sera bientôt plus un problème....
OoO
L'occasion est trop belle.. La chambre qu'on lui allouée n'est guère éloignée de celle de la Princesse.... Et il serait bien fou, pour ne pas essayer de se rapprocher d'elle.. Au moins discuter avec elle... Aussi traverse t-il le couloir et s'arrête t-il devant la porte de la jeune fille levant la main pour frapper.... Et arrêtant son geste, hésitant. N'est-ce pas impoli ? S'exposer au rejet et refus de la jeune fille ? Très certainement... Il vaut peut être mieux.. et à peine songe t-il cela.. Que la porte s'ouvre subitement sur la jeune fille encore vêtue de sa toge et qui le regarde étonnée :
“Oh Seigneur Romus que faites vous ici ?
-Euh..Je..Je..passais dans le coin .. Et je m'ennuyais alors euh... Balbutie t-il osant à peine la regarder.
Bon sang de bonsoir ce qu'il est pathétique à bredouiller ainsi....Certes la jeune femme est tout à fait à son goût mais tout de même.....Et qu'il se sent ridicule...Il est loin le fier assassin dépêché pour tuer.... Et cela ne l'étonnerait pas que d'ici quelques minutes, elle le rejette pour être aussi pathétique... Et comme de juste il n'ose plus croiser son regard....Attendant le juste châtiment qui sera sien... Mais....
" Et vous voulez vous désennuyer ? Je peux vous tenir compagnie si vous le voulez...."
Un si beau sourire innocent, ne jugeant en aucun cas ses actions et le regardant dans les yeux sans hésiter un instant. Cela touche son cœur au delà des mots.
Et ne lui donne aucune envie de fuir la main qu'elle lui tend et qu il prend alors qu'elle le mène dans sa chambre sans hésiter un instant. Il n'a pas non plus envie de refuser quand elle lui propose de chanter pour lui. Il ne regrette pas non plus la douce mélodie qu'une harpe chante comme les mots d une beauté pareille qu'est sa tendre voix... C'est à peine s'il sent la lame plonger dans son cœur, à peine s'il voit les larmes de compassion d'Elyon face à cet être perdu ramené vers le droit chemin... Tout ce qu'il emporte est un chant merveilleux.
Et eux triomphe d un ennemi. Et son père sort des tentures ou il s'était caché et la félicite. Mais Elyon lui fait signe de se taire. Il faut respecter la vie qui s'éteint.... Et avec douceur, elle lui ferme les yeux. Avec douceur, elle lui sourit. Alors qu'en lui-même réduit à se taire Théodore triomphe. Bientôt le monde lui appartiendra...
Avec elle à ses côtés, le monde sera parfait... Il y croit.... Il y croit tellement.... Qu'il ne prend pas garde à l'étincelle qui fera tout brûler. Grossière erreur.
OoO
Le monde sent le souffre et le renfermé.... Où donc est le parfum de ses fleurs favorites ? Il tape dans ses mains pour le faire amener. Encore un jour qui sera facile et beau à vivre....
Et il sourit heureux et indolent. Tout à l'heure, il fera venir un païen et essayera de le convertir.... Ce sera divertissant.... Aussi agréable..... Que cette odeur qui ne disparait pas ? Il fronce les sourcils. On a pas du l' entendre.... C'est incroyable ça.... Et indigné, il ouvre les yeux.... Et recule effrayé. Qu'est ce que c'est que CA ?
Une....grotte ? Mais où est son palais, ses serviteurs, ses parfums, ses païens à faire souffrir ? Où sont-ils ? Il cherche du regard paniqué, un quelconque explication.... Mais il n'y a rien, rien de rien mis à part des restes de nourriture et des cheveux blancs qui dorment à ses pieds....Des cheveux.... Et il s'arrête subitement à cette vue, osant à peint y croire. Pourtant.... Cette pâleur.... Ces longs cheveux.... Ne peuvent être qu'à une seule personne....
Et subitement le monde se pare d'une lueur d'espoir. Une lueur qui lui fait secouer l'épaule en murmurant :
"Elyon mon petit... "
En sachant très bien que la jeune fille n'a pas un sommeil très difficile à percer.
Et comme de juste, la jeune femme ouvre des yeux encore ensommeillés sur le monde qui l'entoure en murmurant:
" Père ? "
Avant que ses yeux ne s'écarquillent sur ce décor qu'elle ne connaît pas et qui la font fouiller du regard. Mais nullement paniquer. Rien d'étonnant à cela. On l'a entrainé à ne pas geindre et réfléchir en cas de danger, poser des questions même. Aussi n'est-il pas surpris qu'elle s'exclame :i
" Où sommes nous ? "
Ce qui le fait sourire mentalement. Il n'en a pas plus d'idée et cette idée l'angoisse bien plus. Mais ne rien lui laisser paraître et s'exclamer :
"Je n'en sais pas plus que toi Elyon.... Même si j aimerai le savoir..."
Et un soupir vrai faux pour rajouter au déguisement.... Il n' y a plus qu'à attendre....
Et comme de juste.. elle bondit sur ses pieds et s'exclame :
"Alors Père laissez moi en faire la découverte pour vous....
-Va donc mon Elyon...." Lui sourit-il. Avant de la voir filer, plus vive que le vent. Et il sait bien, sait très bien qu'elle reviendra avec une réponse assurément... Il lui faudra juste attendre.... Patiemment.
OoO
Elle dépose une écuelle de nourriture devant lui. Il ne saura guère comment elle l'a obtenu mais ça lui importe peu. Trois jours qu'il attend ses renseignements même si depuis trois jours à intervalles réguliers il a trouvé à manger de la sorte sans voir son joli visage. Et maintenant elle se tient face à lui $, sa toge encore ensanglantée du meurtre commis il y a trois jours. Avec ces cheveux immaculés et sa toge.... Elle fait ange de la mort venue apporter une mauvaise nouvelle à l'humanité.... Et il en frissonne à cette pensée... c'est si irrationnel.... Et surement faux... Elyon lui apporte sûrement une bonne nouvelle.... Alors il lui sourit, attendant les nouvelles....
Et elle de lui sourire avant de s'exclamer :
"Père, j'ai découvert des choses sur l'endroit où nous sommes.. Et que nous ne sommes nullement prisonniers....
Il l'écoute avidement. Il dévore ses mots, attendant la suite. Ce préambule est trop court, il lui faut une suite, à présent. Il reste accroché à ses lèvres, ces lèvres qui murmurent :
" Nous ne sommes plus sur terre, Père. Nous sommes dans un monde qui s'appelle Wonderland. Et nous ne pourrons jamais retourner sur la terre."
Qu..QUOI ????? Et lui de manquer de s'étouffer.. Oh non, ce n'est pas possible, cela n'est pas vrai.... C'est impossible.... Assurément, Elyon doit lui faire une plaisanterie.. Alors, il rit, rit fort et lui sourit :
"Très drôle ta blague, Elyon et j'en apprécie l'intention mais dis moi la vérité, il suffit...
-Je ne mens pas, Père. Et pourquoi j'aurai eu l'intention de vous tromper ? " Elle incline la tête curieuse et effrayée qu'il ait pu croire cela d'elle. Et lui se rappelle. De son étrange tendance à ne pas vraiment comprendre les plaisanteries.... Et donc... Alors son sang se glace... Son cœur se fige, son regard s'écarquille.. Alors, alors.... Non.... Non... C'est impossible.. Ça ne peut pas....Ça ne veut pas dire.. Non, il n'a pas pu perdre son fief, non ce n'est pas....Et il gémit, doucement.... Avant de murmurer :
"dis moi qu'il y a un moyen de retourner là bas....
De ne pas voir tant d'efforts détruits et brisés....De ne pas voir son règne s'achever.... De ne pas perdre ce qu'il a gagné...