La nuit enveloppe déjà les bois de son manteau de suie. Quelques larmes s'échappent des cieux pour choir sur un sol meurtrier qui les dévore, les avale, dans sa grande gueule de tenèbres. Cette horreur reste muette, ne laissant que le silence contempler le vide. Il fait noir, trop noir, même les champignons lumineux n'éclairent plus les plants de thé. Seule une légère brise vient briser ta solitude, mais bien vite elle se retrouve ravalée à l'obscurité. C'est une nuit calme, tant qu'elle éveille le chaos dans ton esprit. Tu n'as jamais aimé les ténènes, elles ne te rappellent que trop bien ces siècles passés privée de l'ouïe et de la vue. Longues et absurdes années où tu n'as pu que ressentir le monde. Il n'y a que toi, grand renard blanc, venant percer de ta lumière la monotonie de ce sombre paysage. Tu avances, sans savoir où aller, l'eau trouble déjà ton odorat et tu ne sais que vaguement où aller. Tes pattes vulpines se souillent des entrailles de cette absurde contrée qui n'a de cesse que de te torturer. Tu avances, féline, à taton dans les ténèbres d'une lune brisée. Tes poils se hérissent sur ton dos, alors que les gouttes d'eau glissent sur ta fourrure d'argent et agacent tes nerfs. Tes iris rosés tentent de dénicher en vain des formes familières. Tu ne t'y feras probablement jamais. Te voilà qui tourne pour la troisième fois autour du même arbre, perdue dans tes pensées, dans ton passé. Tu as toujours detesté ces moments solitaires où tes démons reviennent te hanter, devenus plus violents à force de se heurter à un mur d'insensibilité. Quatrième fois. Tu t'arrêtes, réalisant brusquement que tu as perdu ton chemin. L'eau crible désormais le sol et couvre les quelques odeurs que tu arrivais encore à discerner. Mais après tout, cela importe peu, tu n'as nulle part où rentrer. Nulle personne à retrouver. Que cherches-tu au juste? Une distraction pour oublier? Tu soupires, pauvre bête égarée agacée par les noires pensées venant te tourmenter. A chaque fois que tu regardes en arrière, seul un chemin de cendres se dessine sous tes pas. C'est l'éternelle ritournelle de la vie, celle que tu as trop contemplée, mais cette fois c'est la tienne. Un pas après l'autre tu avances, titubant quelque peu, tes griffes se plantant dans une terre instable de sucre fondu. Esprit errant, ne sachant où aller, ou quoi faire de ce trésor que tu as si longtemps convoité. Félicitations, te voilà humaine désormais, une âme paumée de plus, reflet de ceux que tu méprisais depuis ta prison dorée.
Tu n'es qu'une ombre de lumière dans une nuit de noirceur, un vent dissonant dans une tempête. Dicrète, tu rases le sol, ton ventre se teintant d'une mélasse poisseuse et obscure. Tu files, silencieuse, couverte par la cacophonie de la pluie. Tu as des airs de spectre, ta queue suivant ton corps dans les courbures envoûtantes d'une flammes gelée, illusion fantasmagorique du noir. Trappue, tapie, on dirait un serpent qui ondule sournoisement entre les plants du chapelier, charmant ses victimes pour les mener à l'inévitable fatalité. Et pourtant tu fuis toi même, ce qui te manque le plus. Tu as froid, en dedans et en dehors. T'as envie d'entendre les flammes crépiter, de te retrouver près d'un feu de cheminée. T'as des envies à la con sous ce ciel mort et ses enfants en deuil. Il te chialent dessus, et toi, si t'avais été dans ton état normal, tu leur aurait pissé à la raie. Par-ce que quand t'es pas comme ça, t'es autrement. Si c'est vrai! T'es du genre à tout gober, tout croire et accepter, et revendiquer le scepticisme, juste pour faire chier. Arnaque approuvée, abreuvée, imbibée de mensonges et d'alcool, parfois d'autre chose. Enfin voilà, le monde tu l'emmerdes, tu broutes ses anomalies, vomit l'impossible logique et ravale l'impossible à peu près logique. T'as même construit des mondes, à force de preuves inexistantes y en a même qui t'ont cru. Pourtant, ça n'empêche pas les peurs. T'as le coeur qui bat comme un tambour, face à l'inexplicable irréalité de la vérité même qui te semble si mal construite, monde tarabiscoté aux couleurs illusoires et déviantes. T'as rien à faire là, t'as même pas tant envie q'ça d'y rester, mais merde, t'as pas envie qu'on t'en fasse bouger. C'est le monde qui se fout de toi, qui tonne et qui se marre dans un grondement de lumière qui vient écorcher le ciel. Tes pattes s'agitent, toujours plus vite, comme si l'inactivité viendrait glacer ta mécanique bio-robotique qui n'aurait jamais du s'actionner.
Tu tournes, encore et encore, goupil blanc sans humain à tromper pour tromper le temps et ton esprit taquin-malin. La pluie se calme, un peu, mais t'es ridicule sous ton manteau humide dévoilant un corps rachitique d'animal crevé et affamé, pauvre fauve incapable de chasser. Tu ferais presque pitié, s'il y avait une seule âme pour contempler ce triste spectacle. Tu n'as plus rien de ton air majestueux et hautain, ni de ton sourire malin. Les oreilles gauchement plaquées contre ton crâne et la queue entre les cuisses, sans compter ta fourrure ayant viré du blanc au brun. Tu trembles et tes crocs perlés sont légèrement dévoilés. T'es paumée, troublée, dérangée par cette épaisse obscurité, privée de tes sens et de ton insoutenable legèreté. Tu t'approches d'un arbre et finis par t'y coller, tu t'allonges sur ses racines, le museau planqué entre tes pattes vulpines. Tu es lasse et déjà fatiguée. Tu sens tes membres tendus, parcourus de spasmes dérangeants. De légers gémissements s'échappent de ta gorge animale. Tu n'as qu'une envie c'est de trouver une taverne où t'abriter. Te voilà enroulée sur toi même, attendant que la tempête passe.
Ellanna se tenait sur l'une des cimes des arbres de la forêt désenchantée, les yeux fermés. La pluie venait doucement déposer sa caresse aimant sur son visage et son corps, le vent balayant toutes les cimes alentour. Ellanna n'ignorait rien de tout cela. Ce n'était pas que la tempête ne l'affectait pas, ni qu'elle y résistait, elle était la tempête. Elle la comprenait, l'accueillait comme une amie, se laissant bercer par chaque vague de cette amie qu'elle connaissait bien.
De tout âge elle avait appris à suivre son instinct, et rien d'autre. Qu'est-ce qui la conduisait là, comme dans tous les lieux qui l'avaient précédé? Nul ne le sait et Ellanna encore moins. Elle prit une longue inspiration, détendant et étirant chacun de ses muscles un à un, profitant autant qu'il lui était possible de faire de ces moments de pure liberté, en symbiose avec son environnement.
Un coup de vent presque imperceptiblement plus puissant lui caressa alors le visage, la faisant pivoter d'un rien sur sa gauche. Ce pourrait être normal, la nature est ainsi faite que rien n'est réellement prévisible chez elle, mais Ellanna fronça les sourcils, sentant que quelque chose avait changé. Tout cet environnement anciennement harmonieux avait une fluctuation en son sein, quelque chose qui sonnait faux, venant bouleverser intimement la paix intérieur qu'Ellanna ressentait jusqu'alors. Ouvrant doucement les yeux, elle étendit ses sens comme tout marchombre savait le faire. "Ressentant" la forêt, elle tentait de comprendre d'où lui venait ce sentiment.
Suivant son instinct elle sauta vers l'arbre en face d'elle, se dirigeant vers le nord, sautant d'arbre en arbre, un sentiment d'urgence montant en elle. Les frondaisons semblaient frémir avec elle, partageant son émoi. Sa longue chevelure fouettait l'air derrière elle, son regard scrutant chaque parcelle de sol sous ses pieds. Elle aperçut alors un éclair de lumière, juste un instant quelque chose qui sortait de l'ordinaire dans ce paysage.
Sautant sur l'arbre surplombant la chose, Ellanna se percha sur une branche pour l'observer. Un goupil. Haussant un sourcil étonné elle se redressa, prête à se mettre en route. L'animal semblait en difficulté, et cela la peinait de le laisser en arrière mais ce sentiment d'urgence était impérieux et elle sentait qu'elle ne devait pas s'arrêter. Se mordillant la lèvre elle hésita, pendant une brève seconde, sautant alors sur la branche suivante, abandonnant à contrecœur la pauvre bête, se rassurant en se disant que, sans doute, elle pourrait revenir plus tard... Atterrissant sur l'arbre d'en face un long frisson parcourut alors son échine. Fronçant derechef les sourcils, elle fit volteface, debout sur la branche, fixant le goupil.
Toute cette agitation était due à cette petite bête, elle en était maintenant convaincue. Mais pourquoi? Qu'avait-elle de spécial? Elle descendit doucement, ses pieds se posant sans un bruit au sol, son esprit battant son plein, son cœur, quant à lui, battant la chamade. Il était rare qu'Ellanna perde ainsi le contrôle d'elle-même mais il se passait quelque chose de très particulier, elle en avait conscience. Un lien existait entre elle et l'animal, un lien qu'elle ne comprenait pas réellement, mais son destin était inextricablement lié au sien, et, alors qu'elle ne le connaissait pas encore, il lui importait.
S'approchant sans un bruit de l'animal, de deux mains délicates elle le ramassa, l'enlaçant doucement contre elle, comme avec un bébé, le calant contre sa peau pour qu'elle le réchauffe, elle s'élança, attrapant une branche au-dessus d'elle, s'y hissant d'un bras, avant de bondir de branche en branche, cherchant un lieu, au plus vite, où la bête pourrait se réchauffer. Une goutte lui tomba dans l'oeil un instant, et, celui d'après, une chaumière se tenait, là, entre deux arbres.
Ne se posant aucune question, elle bondit jusqu'à la porte qu'elle ouvrit en grand, se précipitant à l'intérieur. Deux choses alors la frappèrent. Un feu brûlait dans la cheminée, et personne n'était en vue. Elle sentait que... quelque chose n'allait pas, encore une fois, que tout cet endroit n'était pas sensé être là. L'urgence de la situation lui imposa cependant de se hâter. Tout l'endroit semblait on ne peut plus confortable, un lit double dans le coin de la pièce, une table où reposaient des légumes et de la viande, un chaudron contre l'âtre. C'était comme si tout avait été fait pour que ces deux êtres perdus trouvent un abri.
Prenant la couverture du lit, elle forma un coussin pour le goupil qu'elle déposa délicatement devant le feu, se mettant peu après à cuisiner un ragoût qui mijota bientôt dans l'âtre, répandant son fumet dans la pièce, Ellanna s'adossant au lit, assise à terre, fermant les yeux un instant, tentant de faire le tri dans ce qui venait de se passer, rassemblant ses esprits.
Valentine
Valentine
1/4/2015, 02:46
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Petite boule de poil, recroquevillée sur ton incapacité à avancer, sous la pluie, dans la vie. Tu l'as tant voulu, ce cadeau empoisonné, tu as passé tant de temps à le convoiter que tu n'as jamais songé à ce que tu en ferais. Tu erres, vagabonde enfant reniée par l'existence même, tes articulations grincent faiblement alors que tes circuits s'agitent dans une mécanique déréglée par ton humanité factice et que ton inexistence se pare d'un masque troublant de réalisme. Ca s'agite au dessus de ta tête, mais tout ce que tes oreilles vulpines trouvent à faire, c'est de se plaquer encore plus sur ton crâne, reniant le monde qui t'entoure et ce temps qui t'effraie. T'avais le monde à tes pieds et là, t'es juste ridicule. Une bête dans la cage trop étroite de l'existence. Incapable d'appeller à l'aide, ça n'est que de l'eau, tu le sais, mais t'y peux rien, ces sensations elles te dérangent. Ta queue fouette l'air, tentant de vain de chasser les gouttes d'eau de ta carapace de fourrure et d'acier. Tu sens déjà tes articulations rouiller. T'as les yeux clos, tremblante... Et soudain le sol se dérobe sous tes pieds. Te voilà entravée par des sangles de chair, ton dos glacé par les intempéries réchauffé par une sensation oubliée depuis trop longtemps. Tu frissonnes sous tes poils. C'est doux, et moelleux. Ton coeur reprend sa course effrénée contre ta cage d'os. Tu te demandes soudain ce qu'on fera de toi. Ragoût, ou bien trophée? Oh l'histoire tu ne la connaît que trop bien... Tic, tac... Ta montre s'agite, ta mécanique se dérègle à nouveau, mais tu n'oses bouger, les nerfs encore à vif suite à la frayeur précédente. Il fait noir et il pleut, t'y vois pas plus loin que le bout de ta truffe. Mais elle, elle s'agite... Sauveuse ou bourreau, la question persiste, mais importe si peu, t'es pas en état de te défendre pour le moment. Revenue à l'état de pierre, simple statue insignifiante et apathique. Et pourtant, elle est revenue. Pour toi.
Tu sais pas trop pourquoi, mais ça te réchauffe le coeur, même si elle finit par te blesser, dans le fond elle t'aura offert quelques secondes de répis, ton coeur enfin soulagé du poids de ton insignifiance. Et pouf! D'un coup la lumière divine s'abat, ton regard rosé s'éteint, brouillé par une lumière excessive. Et alors que tu t'imagines déjà crevée, te disant simplement qu't'imaginais que ça f'rais plus mal, tu te retrouves devant une chaumière... Une putain de chaumière, au milieu de la forêt, girl! Et toi tu l'as pas vue... Pittoresque paradis, mais t'en demandes pas plus, dans le fond. Seul hic, l'autre, elle est toujours là, le bras sous tes pattes et la poitrine contre ton dos. 'Ya un truc qui cloche. C'est très rapide, de l'obscurité solitaire de la forêt te voilà avec une belle brune à moitié devêtue, dans un chalet coquet, auprès d'un feu alors que l'odeur de ragoût vient titiller tes narines. C'est comme un aperçu du paradis offert par le monde pour mieux te l'arracher. Mais entre le rêve et la réalité, tu ne connais pas vraiment la différence... C'est trop abstrait, trop loin de ce que tu connais, le rêve ayant été ta réalité durant des siècles. Et dans le fond, cela avait-il une quelconque importance? Des grincements mécaniques s'élèvent depuis la pièce et de renard te voilà femme. Tes longs cheveux eau cascadent sur ta peau, véritable toile. Ils cachent et dévoilent ta nudité, soulignant certaines courbes, en laissant devinner d'autres. C'est une masse de boucles bleues sur laquelle se reflettent les reflets orangés des flammes, faisant ressortir leur couleur atypique. Ta peau est brûlante, tu fixes comme fascinée les flammes à travers tes cils, tombant délicatement sur tes billes rosées. La lèche danse, embrasse, embrase, le bois, et ton agitation. Ton horloge interne d'automate détraqué se règle d'elle même dans un cliquetis régulier. Seul le crépitement des bûches retentit dans le chalet, l'extérieur te semble presque silencieux. Seules les quelques gouttes glissant lascivement dans le creux de tes reins t'arrachent un frisson te rappelant l'épisode passé. Tu te passes une main dans les cheveux, rabattant les mèches venant cacher ta vue à l'arrière de ton crâne et tu te tournes vers le lit, te souvennant que tu n'es pas seule.
- C'est quoi cet endroit? Et t'es qui toi? -
Bonjour madame, merci de m'avoir aidée! Non? Ah, on est le soir. Ouais... Enfin, la politesse tu connais pas vraiment, c'est perdre du temps pour rien, t'as jamais rien compris aux comportements à adopter en société. Puis si elle voulait pas le faire, elle l'aurait pas fait, point. T'es pas du genre à te poser trop de questions, juste le nécessaire pour comprendre si t'es en danger. T'es en tailleur, quelques mèches de cheveux éparses venant se coller gauchement à ta poitrine en soulignant tes courbes. T'es mal coiffée, ta gestuelle est presque animale. Seule ta voix, légèrement enfantine tient davantage de l'homme que de la bête. Tes oreilles vulpines sont d'ailleurs encore dressées sur le sommet de ton crâne et ta queue glisse doucement sur le sol, projettant sur l'oreiller quelques gouttes. T'as jamais vraiment respecté le mobilier, t'es plutôt du genre caverne mal éclairée dans une forêt. Enfin, tant qu'il pleut pas quoi. T'es patéthique, mais t'en as rien à branler, normal tu me diras... T'es en attente, observant sans le moindre égard le corps et le faciès de ton interlocutrice.
Les cliquetis tirèrent Ellanna de sa méditation. Entrouvrant les yeux elle observa la jeune femme présente en lieu et place du Goupil. Haussant un sourcil et penchant la tête sur le côté elle réfléchit si elle doit s'étonner ou non. Les règles de ce monde sont bien différentes de celui qu'elle a connu, et ce n'est probablement pas étonnant, comme spectacle... n'est ce pas?
Souriant en coin elle se fit la réflexion que si la magie de ce monde lui amenait toujours ce genre d'évènements elle risquait de bien apprécier ce nouvel endroit. De plus, cela la rassura quelque peu sur son questionnement intérieur. En effet, être liée à un animal était un peu étrange, du moins avec une importance aussi forte. Secouant la tête, elle réalisa qu'elle avait devant elle une jeune femme, trempée, probablement frigorifiée et affamée, et pendant ce temps elle prenait tranquillement son temps pour son voyage introspectif. Ce fut sur cette pensée et au moment où elle se mettait à réagir qu'elle tourna la tête vers elle.
- C'est quoi cet endroit? Et t'es qui toi? -
Elle sourit en coin. Elle avait toujours aimé les personnes aux questions au bord des lèvres. Décidée à lui venir en aide jusqu'au bout, elle saisit le second drap, se mettant à genou pour l'enserrer avec, commençant sans vergogne à la frictionner, faisant pour l'instant fi de sa nudité, son étonnement la lui ayant dissimulé.
-Je ne sais rien de cet endroit hormis qu'il était là quand nous en avions besoin. Quant à la seconde question, elle a deux réponses, celle du savant et celle du poète, laquelle désires-tu?
Souriant en coin et lui faisant un clin d'oeil elle continua de la frictionner lorsqu'elle s'aperçut de sa nudité. Rougissante, elle toussota, affichant une adorable moue gênée, finissant d'enrouler le linge autour sa silhouette.
Toujours semi-pivoine, accroupie devant elle, sa tenue était pour l'instant composée de deux bandes de tissu blanc, une sur sa poitrine et une à son entrejambe. Tissu pour autant noble, la pluie avait suffit à lui tirer une transparence quasi-complète. Inconsciente de la chose elle sourit à la jeune femme, tentant de la rassurer.
-Et toi, qui es-tu?
Son sang battait à ses tempes. Elle sentait en elle la même impulsion que précédemment dans la forêt. Pour une raison qu'elle peinait à comprendre, miss cheveux azur était destinée à être importante pour elle, intrinsèquement liée à son avenir. Vivant en solitaire depuis quelques mois, être ainsi confrontée de but en blanc à un être liée à elle, qu'elle ne comprenait pas complètement, terriblement séduisant et dont elle a pu entrapercevoir la nudité avait de quoi lui donner le vertige ! Elle resta néanmoins fixée sur la jeune femme, bien décidé à tirer au clair l'affaire et à suivre son instinct la concernant.
Valentine
Valentine
3/4/2015, 09:47
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Oh well girl. Voilà qu'tu t'fais matter alors que tu tentais d'analyser l'humaine. C'est tout de suite moins plaisant hein? Mouais, pas sûr que ça t'affecte vraiment en fait. Bleu en rose, l'âme dans l'autre vous vous perdez dans une contemplation muette rythmée par vos palpitants. Sa cage thoracique se soulève délicatement sous un simple pan de tissus te donnant l'impression d'être à deux doigts de craquer. 'Ya vraiment un truc étrange dans cette histoire. Tu sais pas trop combien de temps ça dure, même ta queue vulpine s'est endormie sous les caresses des gouttes et la berceuse de vos souffles. Soudain, alors que tu t'es décidée à rompre le silence, la brune s'agite, tes oreilles se dressent mécaniquement sur ton chef, tu comprends pas trop ce qui t'arrive mais en quelques instants tu te retrouves parée d'un voile nuptial et secouée comme une bouteille d'Orangina. La classe, manquerait plus que tu lui esploses à la figure... Terriblement glauque. Elle t'essuie, un peu trop vivement pour tes fragiles oreilles artificielles, tu ne peux t'empêcher de lâcher un couinement. Oh, t'as pas mal, non. C'est autre chose. Puis sa voix retentit dans tes oreilles plaquées contre ton crâne. T'es pas sur la défensive, mais t'aimerais juste te concentrer sur autre chose que sur la chaleur qui t'envahit. Elle t'explique qu'elle en sait autant que toi, que c'était là, c'est tout. Ouais, soit. Par contre, tu buggues sur la réponse suivante. Tes oreilles se dressent alors que ta tête se penche sur la gauche, laissant tes longes boucles bleues cascader dans le vide, rendant ta nudité apparente. Tu calcules pas vraiment, troublée par l'étrange réponse. Elle te parle chinois, ou modalvien, mais t'y piges rien. Tu tentes de trouver des indices dans son langage corporel, son odeur, un truc quoi. Mais t'es paumée dans les méandres d'une personnalité qui t'échappe. Son oeil dit merde à l'autre et puis la voilà qui s'empourpre avant de te transformer en nem. Ca devait être du chinois, ouais. Ca n'a surtout aucun sens pour toi. Trop éloignée de ce que tu connais. Franchement, ça tenait du rêve, ou de la mauvaise blague. Déjà que le coup de l'âme charitable t'y croyais moyen, là t'en es sûre, tu dois être crevée sous un tronc et on exauce ton dernier souhait.
Sous ton voile funébro-matrimonial tu observes sa robe de mariée fantôme. Enfin, ce qu'il y a à en voir en fait, ou plutôt ce qu'il n'y a pas. Tu souris, ouais, Père Castor n'avait pas lésiné sur les moyens. Sa nudité se dévoilait au travers d'un tissus à demi-opaque, épousant ses formes comme une seconde peau de soie immaculée, le froid tendant ses nerfs, intensifiant les couleurs, offrant à ton regard la pernicieuse féminité de la vue. Tu rougis pas, te gênes pas vraiment pour mater non plus. C'est pas ton genre, encore moins avec les illusions. Enfin, la voilà qui t'interroge à son tour. T'es qui? Excellente question. Toi-même t'en sais rien, probablement rien justement, enfin encore moins maintenant qu't'es crevée. Tes iris rosés remontent sur son cou, en caressant les courbes pour venir détailler ses lèvres alors que t'affiches un air con et paumé, à moitié perdue dans tes divagations lubriques l'autre moitié cherchant tes mots dans les méandres de ton encéphale.
- Le savon? Il faut que je me lave pour savoir?...
L'idée ne t'enchante pas. T'aimes pas le chantage, encore moins après la douche froide dont tu sors. Tes oreilles viennent à nouveau se plaquer contre ton crâne alors que tu tentes comme tu peux d'identifier les mots, mais ton vocabulaire réduit ne t'aide pas à déchiffrer son étrange code. En ce qui concerne le second mot la seule chose que tu comprends c'est "Pouet". Ca te parait vraiment curieux, t'as l'impression que le Père Castor se fout de toi... Ou demande d'en finir rapidement. Dans le doute, tu choisis la troisième option.
- Les deux?...
On peut sentir le doute dans ta voix, de même que la confusion. T'as les sourcils légèrement froncés par la frustration de ne pas arriver à résoudre son énigme. T'es loin, si loin de la réalité et terriblement mignonne, t'affiches une moue d'enfant perdue contrastant avec ton indécente nudité. T'es qui? Tu pourrais être une princesse, une déesse, tu peux tout être vu que tu n'es rien, de toute manière tout ça n'a plus d'importance désormais.
- Heaven.
Tu sais pas pourquoi tu lui balances ton vrai nom... Ce nom, il sent la poussière, et le mensonge un peu aussi. Il est amer dans ta bouche, il t'écorche la langue et l'âme que tu n'as jamais eue. C'est une cicatrice loingtaine, c'est ta vie qui passe devant tes yeux avant le trépas, te revoilà en arrière, à l'époque où tu croyais encore que tu pouvais exister. Ta mine s'assombrit un peu. C'est dérangeant. Même si ça n'est qu'un rêve, t'aimes pas cette sensation qui te prend les trippes d'une nostalgie morose. Tu pensais qu'au moins en crevant on te fouttrait la paix. T'as pas envie de partir sur cette dernière pensée, alors tu dis merde à ton esprit de contradiction et tu l'enlaces sans cérémonies. Tu retrouves le contact de sa peau, douloureusement douce dans sa réalité illusoire. Cette femme, c'est l'allégorie de ce que tu n'as jamais eut, de cette écharde que tu gardes au fond de ton coeur. Ca te fais mal de la sentir contre toi, si vraie. Mais c'est par ce que même ton existence est artificielle, tu le sais. Tu fermes les yeux, la tête dans le creux de son épaule, vos souffles se rencontrant enfin. T'as l'impression de l'avoir attendue toute ta vie t'as le coeur qui bat fort, trop fort contre ta cage d'oiseau, menaçant de la briser, de se vomir en elle, la macabre offrande à ton épouse dans le trépas. C'est triste à en faire chialer une mangouste. C'est tout ce que t'as, c'est tout c'que t'as eu dans ta vie, le monde que t'as construit dans ton encéphale. T'as une larme qui vient perler au coin de ton oeil alors que tes bras se resserent sur elle, l'enfermant dans l'étau de ta rêverie. Ta voix s'élève à nouveau, désormais tremblante, ta voix n'est qu'un murmure ravalé au silence.
- J'ai pas envie que ça s'arrête...
Tu sais même pas de quoi tu parles. Tu t'en fous. Doucement, ta tête glisse sur sa poitrine, t'es comme une mome cherchant du réconfort. Tu peux avoir l'air pitoyable, personne ne te vois, elle n'existe pas. Elle non plus elle n'est rien. Tristement proche de toi, mais au moins, ce rêve t'auras donné la satisfaction d'avoir existé pour toi, sur le pas des portes de Rodin, elle est à toi. Alors tu la remercies de tout ton être dans cette étreinte que tu ne contrôles pas.
Ellanna ferma les yeux, ouvrant ses autres sens pour "percevoir" Naevhee. C'était une autre des facultés qu'elle avait gardé des Marchombres, sentir l'invisible, sortir de soi-même pour plonger dans le coeur des autres, sentir leur essence, le fond de leur être. Elle perçut ainsi Naevhee, même si ce n'était que superficiellement, comprenant en un sens comment elle fonctionnait. Ce n'était pas un diagnostic mais une vague représentation émotionnelle de son coeur.
Ne s'étonnant désormais plus de son trouble elle sourit lorsque le goupil lui demanda tout de même les deux réponses. Elle commençait, même si c'était très léger, à sentir pourquoi cette connexion allait être amenée à être aussi intense. Il y avait effectivement un écho, un lien entre elles deux. Son sourire s'accentuant un peu plus. Bien qu'elle ne saisisse encore tous les tenants et aboutissants, elle savait qu'en cette relation tenait une paix et une joie qu'elle avait perdu espoir de trouver. Être au moins en partie maitresse de son éventuelle accessibilité au bonheur était une sensation nouvelle et qui commençait à lui plaire.
Un frisson venant du centre de son âme vint doucement placer sa caresse lorsque Naevhee lui dit son nom. Tout son être résonnait, voir rayonnait, comme une machine qui se réveille après des siècles lorsqu'on y remet le courant. Cette félicité morale avait cette irréalité des bonheurs trop intenses, comme si toute cette scène était destinée à être brisée. Mais être marchombre c'était être libre de ses choix. Ainsi elle a vécu et à jamais il en serait de même.
Lorsque la jeune femme l'enlaça, le coeur d'Ellanna failli s'arrêter net. Quelque chose se brisa en elle, un barrage qui y était présent depuis si longtemps qu'elle en avait oublié jusqu'à l'existence. Un barrage qui contenait un flot d'émotions qui faisaient si mal qu'elle en était arrivée à les refuser complètement. Ce flot se répandit soudainement en elle comme la fureur d'un torrent de montagne. Elle l'accueillit avec un pincement au coeur, réalisant ce qui lui avait manqué durant toutes ces années. La clef de sa joie ainsi collée contre elle, la sensation de cette douceur vint doucement déposer sa caresse contre son âme, réconfort irréel d'une âme-soeur.
Elle s'ouvrit totalement à elle, répondant à sa demande en l'enlaçant elle-même de ses bras et de ses jambes, la serrant contre elle, tentant de lui communiquer un peu de ce chaos émotionnel résonnant en elle. Toute sa peau se colla contre la sienne, sa chaleur s'y communiquant. Tout son être vibrait de l'intérieur, cherchant à atteindre le paroxysme du contacte avec Naevhee. Son coeur menaçait de sortir de sa poitrine pour la rejoindre, une de ses propres larmes menaçant de perler au contact d'une demande si pure et poignante.
Lui caressant doucement le dos, lente et douce étreinte du bout des doigts, elle lui remonta tout doucement la tête de sorte à porter sa bouche tout près de son oreille, son souffle chaud et fruitée venant déposer une douce brise le long de sa gorge frissonnante. Elle murmura alors, toute son émotion vibrant dans chacun de ses mots, la gorge à demi-serrée devant la fragilité de la félicité qui lui tendait les bras.
Le savant dirait que je suis la personne qui te tient dans ses bras, que je suis celle qui t'a sauvé et qui pour rien au monde ne te relâcherait.
Elle déposa un court baiser derrière l'oreille de Naevhee, s'étonnant elle-même de son audace. Le flot d'émotions qui rugissait en elle lui faisait perdre ce calme qu'elle avait mis toutes ces années à bâtir. Mais n'était-ce pas divinement bon d'ainsi s'abandonner à ses instincts primaires sans réfléchir?
Le poète, lui, ne trouverait pas les mots pour ce qu'il y a entre nous, car il est des émotions qui sont trop fortes pour être exprimées plutôt que ressenties.
Elle redressa la tête de Naevhee, la regardant dans les yeux, ses joues légèrement pivoines de tout ce qu'elle ressentait, son coeur battant la chamade, ses yeux embués de ces décharges émotionnelles qui venaient malmener l'étreinte qu'elle ressentait dans ces entrailles. Douce douleur que l'on ne quitterait pour rien au monde elle se plongea dans les pupilles de heaven, se mordillant doucement la lèvre alors que sa main continue lascivement de venir dessiner de douces arabesques contre la peau de la proie de ses désirs les plus enfouis.
Valentine
Valentine
7/4/2015, 17:10
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T'as le coeur qui crie, bat, s'agite dans ta poitrine. Tu la ressens, le long de ton échine caressée par les frissons qu'elle provoque en toi. Doucement ils s'étendent dans tes nerfs, remontant jusqu'à ton cortex. Tes cellules s'agitent, comme sorties d'une torpeur morbide n'ayant que trop duré. Ses soleils bleus brillent, s'engouffrent dans le tourbillon de ton esprit, se frayant un chemin jusqu'à ton coeur, l'enveloppant dans une chaleur bien plus intense que celle du drap qui t'entoure ou de la cheminée. Un feu, te prenant les tripes, cramant tes craintes et ta raison d'une passion dévorante, aliénante. C'est étrange de ressentir quelqu'un. Vraiment. Mais au fond, elle n'est rien de plus qu'une rêverie fantasque, création de l'esprit pour attendrir tes organes s'offrant à la faucheuse. Mais si la mort a cette apparence, peut-être que t'aurais du crever bien plus tôt... Pourtant, plutôt que de t'arracher la vie, elle insuffle en toi un doux souffle emplit de sensualité. Kékétamine, ou un truc du genre, tu sais plus trop. Mais c'est un machin qui s'libère dans le cerveau. C'est un souvenir lointain, des mots effacés de ta mémoire centrale. Ça ressemble au paradis, pour mieux te plonger en enfer. Mais ça n'a aucune importance. Le paradis... Heaven. La putain de blague. Tu la serres contre ton coeur, écoutant le sien s'agiter dans son enfermement. Pernicieux délice, qu'est la perte de son existence pour devenir part d'un tout entêtant. Vos souffles se perdent dans vos exhalations déréglées, ils s'embrassent, s'embrasent dans une danse effrénée. Tu sens sa main sur ta peau, éveillant tes nerfs à des sensations oubliées. Elle effleure ton être brisé, s'immisce dans ses fissures pour te toucher, au plus profond de ton palpitant mécanique. Tu frissonnes, tu frémis, ta respiration venant caresser la tendre peau de son cou, que tu pourrais déchirer d'un coup de crocs. L'agneau offert à la bête, dans une parfaite et innocente inconscience. L'enivrement de la confiance offerte sans que l'attente d'une contrepartie ne pèse sur la joie qui envahit chacune de tes cellules. Sa voix s'échappe, vibrante, sa peau épousant la tienne dans un vrombissement léger. Tu ne saisis pas tout, c'est trop long, mais sa voix transcende le sens de ses paroles, son âme s'en échappe pour se déverser dans ton être dans un abandon complet. T'es bien, heureuse, complétée par cette part extraite de toi, devenue plus vraie que la réalité. Tu te retrouves en elle, te redécouvre sous son regard, ses mains, ses lèvres délicates qui refaçonnent la vérité.
Ses lèvres mordent ton oreille au duvet immaculé d'un baiser. C'est comme une décharge électrique dans tes circuits, une gangrène qui se répand à chaque contact détruit ta raison dans une sensation d'extase. Sa voix retentis à nouveau, étonnamment, celle-ci tu la comprends mieux que la première. Oh tu n'arrives pas à tout déchiffrer, mais tu sais, tu sais qu'il n'y a pas de mots pour décrire les sensations qui se développent dans ton existence artificielle. Que même la définition la plus complexe et les termes les plus alambiqués ne sauraient dessiner, même vaguement, le tableau de ce moment. C'est une vague floue d'impressions, changeante, aux couleurs nouvelles et inexistantes. Vous redessinez le monde, le façonnez de vos caresses rendues tremblantes par l'émotion. Tu ne connais pas son nom, ne sait rien d'elle, mais tu aimes, la découvrir, chaque petite part d'elle s'offrant à toi dans cette étreinte désespérée placée sous le signe de l'illusion. Chaque parcelle de ta peau qu'elle touche appelle davantage de contact. Ses dents pressent sur sa lèvre, le sang s'y jette, les empourpre en écho à ses joues. Sa main rencontre chaque parcelle de ton corps, tu anticipes le chemin qu'elle prend, comme si ta peau avait passé son existence à l'attendre. Ta main vient se poser sur sa joue, lentement, comme si tu craignais d'effacer cette fragile création. De ta paume, chaude, c'est une décharge qui se libère, effleure ton bras, hérisse ton fin duvet avant de se perdre dans tes terminaisons corticales. Ça te grille les neurones, tu abandonnes définitivement ton esprit sur l'autel de ton emportement. Rapide, agile, ton bras se referme sur sa taille fine, imprimant davantage ton visage sur sa poitrine. L'instant d'un battement de cils, presque aussitôt ton visage abandonne sa peau, juste avant que tes lèvres ne retrouvent son contact. Tu caresses son épiderme du bout des lèvres dans une déclaration muette, délicate, comme une confidence de l'âme à l'âme... Ta main se referme sur sa hanche, saisissant sa peau dans un geste de possession alors que tes lèvres viennent enfermer les siennes dans un baiser imprégné d'une vivacité animale. Ta pulpe rosée s'agite contre la sienne, tu la dévores de ton emportement bestial, seule l'envie qui s'ancre dans ton être animant la mécanique de ton corps. De sa joue à sa nuque ta main caresse sa peau avec une délicatesse en contrepoint complet avec ton baiser qui s'approfondis, ta langue avide de la sienne, d'en découvrir davantage sur cette délicieuse illusion.
Le sang battait toujours à ses tempes, l'émotion faisant résonner son glas au sein de sa poitrine, imprégnant chacun de ses sens de multiples décharges d'adrénaline, inondant son esprit de tout un panel de pensées parasites accroissant encore son rougissement.
Harmonie. Ellanna se plongea en elle-même durant moins d'une seconde, cherchant cette harmonie lui permettant de retrouver son calme. Cela avait toujours marché et une fois de plus retrouver son soi intérieur lui permit de retrouver le fil de ses pensées. Son sourire s'élargit, son coeur continuant à marteler de ses coups sa poitrine, diffusant joie et allégresse au travers de ses veines.
Comment garder ce calme face à ce démon de désir, cet adversaire permanent à la sérénité, venant bousculer chaque parcelle de son corps d'autant d'attaques pernicieuses venant éveiller sa lubricité jusqu'alors endormie depuis sa naissance. La douceur de la peau de Naevhee, irréalité incarnée en ce bas monde, sonnant un second glas dans le fort intérieur d'Ellanna.
Sa bouche s'entrouvrit, exhalant un souffle d'une irrationnelle envie. La main de Naevhee entrouvrit la voie à la sulfureuse influence de ses désirs enfouis, sa bouche finissant de leur ouvrir la porte, les laissant dominer chaque parcelle de raison chez la jeune femme, balayant toute trace d'harmonie de ses pensées autrefois calmes et ordonnées. C'était son catalyseur, celle qui perçait en son coeur cette carapace d'équilibre, éveillant son âme.
Le frôlement de ses lèvres étaient un supplice de désir, faisant bouillonner en elle des images qu'elle ne comprenait pas totalement. Sa propre inexpérience refaisant surface, elle s'efforçait tant bien que mal de la laisser de côté, s'ouvrant aux délices de ces sensations inexprimables.
Elle sentait le contrôle de Naevhee s'imprimant sur sa peau, sa poigne forte et assurée enserrant toute véléité de refus qu'aurait pu avoir Ellanna. Non pas que cela soit nécessaire, le refus étant bien loin de son esprit, mais cela la rassura en un sens, se laissant bercer dans un contrôle qu'elle accueillait de ses voeux.
Qui aurait cru qu'un goupil perdu en forêt aurait pu l'amener à pareille situation, envoyant valdinguer tout ce qu'elle avait mis des années à bâtir, brûlant le tout sur l'autel de la tentation. Tout explosa, alors.
Elle sentit avant même de le réaliser les lèvres de Naevhee rejoindre les siennes. Écarquillement des yeux. Battement de cœur raté. Esprit annihilé. Ellanna n'était plus, son corps prenant le relais sur son esprit, ses lèvres, pleines, torrides, gonflées de plaisir, accueillant de leur étreinte passionnée celles de Naevhee, dissimulant sans mal l'inexpérience par une passion déchaînée depuis ses entrailles.
Une part de son esprit se rebellait devant la violence et la soudaineté du geste, apeurée d'un acte qui venait envahir son intimité sans qu'elle y soit préparée. L'autre partie, encore éveillée, se défendait de cela en répondant avec toujours plus de passion à ces attentions, souhaitant en un sens la même délicatesse tout en profitant sans arrière pensée de cette passion qu'elle goûtait et dévorait sans s'arrêter.
Tout son corps frissonnait, la délicatesse de sa peau d'une fragilité impensable glissant le long des caresses de Heaven. Son corps ondula, accueillant avec ardeur ces caresses audacieuses, tout son être ronronnant de plaisir sous ces pulsions de désirs. Incroyable félicité se faisant réalité, ses lèvres s'ouvrirent davantage encore, laissant sa langue en sortir, image même de l'inexpérience, tentant de comprendre comment réagir avec une maladresse qui en serait touchante si elle n'était pas ainsi déplacée.
Ses propres mains attirèrent Naevhee contre elle alors qu'elle bascula sur le côté, allongeant de par le fait les deux femmes, leurs corps collés l'un à l'autre, seuls les quelques tissus fins de sa tenue venant dissimuler son intimité la plus profonde. Une jambe glissa, venant surplomber les jambes humides de son amante, venant enserrer amoureusement son corps tout en s'assurant qu'elle ne fuyait pas.
Son souffle se fit de plus en plus ardent, ses caresses venant doucement survoler son ventre et son aine, son désir poussant plus loin ses expérimentations, le peu de réserve qu'elle contenait l'empêchant d'aller trop vite, l'appréhension résonnant en elle comme tant d'échos de plaisirs futurs.
Ainsi exposée, un instant de flottement résonna comme le troisième coup de bâton de son acte, la laissant ainsi à la merci de son amante, en l'attente de ses réactions, son coeur battant accélérant à la pensée de caresses plus intimes.
Valentine
Valentine
11/4/2015, 06:12
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Tes poumons se compressent, tu sens l'envie te gonfler les lèvres, glisser sous ta peau, remplaçant tes fluides vitaux, bombant ton coeur de dopamine jusqu'à l'implosion. Un feu d'artifice enrobé de sturpre, tu lui offres ton coeur de la plus douce des façon. Dans la morsure délicate d'un baiser tes lèvres abandonnent aux sienne le peu de raison qu'il te reste, tu lui offres ton être dans une déclaration muette. Les ombres éxagérées par les flammes crépitantes vascillent, subissant vos exhalations tremblant d'une tendresse mal exprimée. Ta bouche entravée voudrait former des syllabes pour ne rien dire, inventer des mots pour lui transmettre tes émotions, car nulle parole ne saurait exprimer la sensation qui envahit ton corps en ce moment. Tu lui glisse tes sentiments du bout de tes lèvres, dans des sonorités enférmées dans ta gorge sèche. Tu ne sais trouver les mots, ta tête reste muette, tes neurones endormis par les humeurs nouvelles se libérant dans tes synapses. La tendresse de tes pensées te sature la cervelle, elles se bousculent, assourdissantes sensations. Il ne reste plus que la chaleur de ses lèvres contre les tiennes, ravivant les cendres de ta congnition calcinée par une passion nouvelle. Ton coeur bat, gronde dans ton corsage d'ossements, c'est une violente symphonie montant dans un allegro extatique. T'as le palpitant qui pulse dans la pulpe de tes lèvres, battant contre les siennes, désireux de ne faire plus qu'un avec sa moitié. Il y a un frémissement dans cette simple pensée. Tes mains s'impriment sur sa peau de soie tandis que ses caresses brûlent ton épiderme, laissant des marques ardentes sur ton esprit, s'immisçant à jamais dans ta carcasse fiévreuse. Vos corps se façonnent dans des effleurements aériens, se modèlent pour s'épouser dans une parfaite complétion de l'âme. Tu la sens s'agiter sous tes lèvres, tiraillée entre surprise et envie, délicieux écho à ton baiser. Ses traits changent, s'entrelacent, s'immobilisent en ode à la sensualité, intangible déclaration, immortelle dans le temps d'un instant. Ta main suis ses mouvements, guidée par l'appel de son corps, épousant ses courbes délicates avec une tendresse presque malsaine, tu la frôles, les doigts tremblants de concupiscence. Lèvres contre lèvres, l'âme en l'autre, l'esprit retourné comme un gant de toilette vous vous elevez contre la gravité du monde, un cocon de douceur aux éclats de passion. La tension est palpable, ton esprit fébrile explore sa peau dans l'attente d'une réponse. Ca ne dure qu'un instant, mais t'as l'impression d'attendre depuis trop longtemps déjà, comme si t'avais passé l'éternité à la chercher, ce petit quelque chose qui insufflerait la vie en toi. Tu te sens en vie dans ses bras, chaque parcelle de ta peau en éveil, guettant le moindre contact pour en enfermer la douceur dans ton disque central. Son corps glisse sous tes mains, son épiderme délicate s'offrant à ta voracité alors que tu t'amuses à l'explorer, encore et encore, découvrant sa sensibilité pour mieux t'en écarter, la frustrer. Un peu. L'envie te rattrappant à pas de géant.
Le sang bat dans tes tempes alors que ses lèvres s'agitent en écho aux tiennes, prennant peu à peu le pas sur ton autonomie, venant épouser ton désir du sien. Vos coeur résonnent, t'as l'impression qu'ils crient à l'unisson dans une langue étrangère que vous seules savez déchiffrer alors que vous donnez naissance à des sensations nouvelles te prennant les trippes. Elle a la délicatesse d'une goutte d'eau se glissant sur ton corps, comme si elle te ressentais. Sa langue glisse gauchement sur la tienne, avant que cette dernière ne l'épouse tendrement pour la guider dans une danse lascive impreignée d'avidité. Tu la dévorerais entière. Ta queue vulpine s'agite dans un frémissement léger alors que ta gorge gronde dans un simili jappement de joie. Le sentiment de ne plus être seule face à l'immensité du ciel t'enveloppant dans une douce torpeur où toute ta retenue s'endort. Ses mains t'attirent à elle, délicieuse invitation. Tu te laisses emporter, te noies dans ce gouffre aux saveurs délicates, vos corps se retrouvant entremêlés, enfin complets. C'est une fine peau de soie qui vous sépare, tu peux aisément sentir son corps au travers du tissus et le tien s'agite à nouveau, harcelé par de nombreux frissons. Sa jambe vient peser sur la tienne dans une pression rassurante, la promesse de te garder contre elle quoiqu'il advienne. Elle est si frêle, t'offrant toute sa fragilité et son innocente passion et pourtant son souffle te harcèles la peau, pernicieux, réveillant ton envie sous ta peau humide. Tu fermes les yeux, un sourire comblé étirant tes lèvres alors qu'elles rejoinent leurs jumelles pour ne plus les quitter. Ta paume parcourt son dos, venant effleurer ses reins, pressant son corps contre le tien alors que tu glisses ta jambe entre les siennes, épousant ses formes du mieux que tu le peux. Vos coeurs se rencontrent, battent l'un contre l'autre, conversent tendredement alors que vos chairs se perdent dans une divine étreinte. La voyant s'offrir à toi dans un silence d'approbation, tu reprends la direction de vos corps ne faisant bientôt plus qu'un dans une parfaite communion des sens. De ses reins à ses hanches, tes mains glissent dans un frôlement presque illusoire, moment de flottement avant que tu ne saississe ses hanches pour la faire basculer. Te voilà sur elle, la surplombant de ton envie, ta cuisse venant légèrement presser sur son entrejambe. Tes lèvres abandonnent les siennes, venant épouser son menton, glissant sur son cou, laissant ton souffle se briser sur son enveloppe à l'odeur entêtante. Tes mains remontent, délicates, caressant ses hanches avec leur dos, effleurant ses côtes avant de glisser sur le fin pan en tissus, de son ventre à la naissance de sa poitrine. Tes mouvements sont lents, parfois hésitants mais précis. Tu es douce, comme avec une bête qu'on aurait peur d'effrayer, délicat pour mieux approcher... Avant de croquer à pleines dents dans le fruit défendu.
Tu viens embrasser la naissance de son cou avant de libérer sa poitrine, tes lèvres abandonnant leur nouvelle amante pour te permettre de contempler sa nudité. Ton regard parcourt son corps, du bout des doigts tu t'émerveilles de la délicatesse de sa peau, tu dessines ses côtes comme pour graver ce souvenir dans ta mémoire, ta main s'aventurant parfois plus haut, dans une timidité que tu te découvres. La lumière rougeoyante du feu souligne pernicieusement ses courbes, offre à son corps une allure encore plus mystique. C'est une contemplation muette où le silence règne, berçant vos esprits du chant amoureux de vos souffles. Tu ne pipes mot, mais ton regard en dit long, incrédule et brillant, t'as le palpitant au bord des yeux, prêt à s'évader dans une cascade de bonheur. Jamais il ne t'a été donné de contempler un aussi beau spectacle, ni la fontaine arc-en-ciel, ni les plus belles tours ne sauraient égaler ce moment. Tu te courbes dans un soupir de béatitude, ta poitrine venant presser sur la sienne alors que tu l'enlaces tendrement, fébrile. La chaleur dans ton corps se fait toujours plus prenante, t'enveloppant dans une douce extase... Ta main vagabonde sur les vagues de tes fantasmagories, tantôt dans le vide, tantôt sur sa peau, avide de tout découvrir, la voilà qui caresse sa cuisse, remontant amoureusement sur son aine.
Si j'ai trop écris dis le moi, je retirerais une partie o/ Je me suis laissé emporter XD
Invité
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11/4/2015, 22:56
Ellanna se sentait terriblement bien, la moiteur de sa peau subissant l'ardente charge de Naevhee, toute sa sensualité déclenchant décharge sur décharge dans le coeur de la marchombre. La chaleur au creux de ses entrailles bouillonnait de la même passion, se découvrant progressivement à mesure qu'elle s'ouvrait à son amante. Chaque centimètre de peau était tant de délices dans le festin que la vie lui offrait, après tant d'épreuves.
Elle sentait le corps de Naevhee contre elle, la même moiteur, la même chaleur, prodiguant tant de réconfort pour son âme troublée, les palpitations de son coeur s'en allant à l'unisson rejoindre ses pensées dans le paradis perdu de sa conscience totalement déconnectée du présent.
Elle sentit la jambe de Naevhee se glisser entre les siennes, lui tirant un écarquillement des yeux qui faillirent jaillir de leurs orbites. Non pas que cela te déplaise, dieu, non ! Ce n'était même pas de la surprise, du choc, ou quoi que ce soit battant dans cette gamme. Tu sentis simplement tous tes récepteurs à l'intérieur de tes cuisses s'éveiller par saccades, déchargeant leur venin au sein de son corps, l'inondant vague après vague de ce désir irrépressible s'emparant des fragments brisés de sa retenue, les dissolvant une fois pour toutes, la laissant pantelante d'euphorie et de luxure, ses yeux roulant légèrement dans leurs orbites, le regard soudain vitreux d'un plaisir nouant tes entrailles plus efficacement qu'un matelot le ferait d'une corde.
Sa bouche s'entrouvre, s'empare finalement avec ce qui pourrait s'apparenter à de la sauvagerie des lèvres de son amante, la retenue sautant durant un instant inconsidéré, la laissant pantelante et haletante, tout son corps tentant de faire le tri dans ce chaos.
Ce chaos bascula soudainement, finissant de te faire perdre pieds et tes repères, t'arrachant ton premier gémissement, court mais intense, cru et empli d'un émerveillement extatique. Les lèvres de la goupil marquait sa peau de leur fer ardent, laissant cette sensation d'embrasement alors que son épiderme restait immaculé.
Elle sentit sa poitrine soudain libérée du tissu, ses deux seins brandissant fièrement leurs tétons, roses et durs, auréolés d'une légère teinte de la même nuance, véritable cible des attentions d'Heaven, attirance inexorable de ses attentions.
Le regard de celle-ci fit rougir Ellanna, se mordillant la lèvre inférieure, presque gênée de se retrouver soudain exposée à sa vue, son corps pour autant totalement abandonné à ses caresses. Sentir les seins d'Heaven contre les siens faillit suffire à la faire défaillir définitivement, alors qu'elle peinait à garder conscience, ne pouvant se résoudre à voir ce moment ce briser.
Remontant du bout des doigts la tête de Naevhee, elle saisit ses lèvres entre les siennes, attirant sa langue dans le piège ardent de sa passion, la suçotant et la caressant de son ardente succion. Saisissant sa main (l'autre), elle la guida avec une timidité poignante jusqu'à sa poitrine, lui donnant ainsi le feu vert pour déchainer sa passion.
Alors qu'elle s'ouvrait ainsi à son contact, l'horloge dans la cabane sonna douze coups, annonçant le nouveau jour, ainsi qu'un nouveau pan d'une vie pour la jeune femme.
Son corps se mouvait avec lenteur et passion contre la peau de la goupil, leurs épidermes se collant et se frottant, la respiration désormais sifflante de désir d'Ellanna venant déposer la douce caresse de son souffle au creux de la bouche de sa compagne.
S'abandonnant à son étreinte, elle écarta même inconsciemment légèrement les jambes, un message inconscient pouvant paraitre comme une invitation à d'autres pérégrinations osées. Un second gémissement de bien être lui échappa, hors de tout contrôle, appelant à laisser cette sensation au creux de son ventre se prolonger encore et encore.
Valentine
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15/4/2015, 02:35
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Chaque caresse est une déclaration brûlante d'envie, chacune de tes expirations est un murmure lui intimant les sentiments naissant en toi. Etrange sensation que d'aimer une illusion. De l'aimer si fort que ça te fend le coeur, le déchirant d'une passion bien plus prennante que la première. On dit pourtant que les souvenirs parraissent toujours meilleurs... Mais des souvenirs peuvent-ils rivaliser avec une création de l'esprit? Tu fermes les yeux et tu frémis alors qu'elle vient t'embrasser t'arrachant un jappement leger que tu étouffes contre la pulpe gonflée de ses lèvres. Ta langue suis la sienne dans une danse rythmée par la passion, vos salives se mêlent pour ne faire plus qu'une, comme vos corps entrelacés, se fondant l'un dans l'autre. Vos respirations se mêlent, vous insufflez la vie, l'une dans l'autre. Elle prend ta main, la guidant, timide, vers sa poitrine, t'offrant une innocence et une candeur qui t'arrachent un pincement au coeur. Elle a quelque chose d'adorable, vraiment. Elle t'attire, te fais frémir. Tu soupires, d'extase et de béatitude alors que tu étreint l'une de ses pointes rosées entre ton pouce et ton index, la faisant rouler avec délicatesse, te délectant des sensations qu'elle éveille en toi de même que celles que tu peux lire sur son visage.
Et le glas sonne, minuit s'annonce, un jour nouveau vient poindre et t'arrache un frisson. Today is the day. Le jour où la magie vient emplir tes veines, bander tes faisceaux et tourmenter tes pensées. Celui que tu redoutes tant, celui où tu exauces, où tu finis ta journée étendue sur le pavé, comme une carcasse violée, éventrée. C'est le jour où l'homme devient égoïste, où tu t'oublies pour n'être rien de plus que l'objet de désirs... Le jour où tous les souhaits sont exaucés. Tous sauf les tiens. Tu te crispes, imperceptiblement, mais toujours plus à chaque détonnation qui résonne dans ton crâne métallique. Le tic tac blesse. Il sonne le mémento mori de la fin de ton idylle. Tes oreilles vulpines se dressent sur ton crâne bleu, ta queue vient doucement fouetter l'air, mais tu appuies tes lèvres contre les siennes, tentant d'étouffer tes peurs contre cette figure sans nom. Tu pourrais lui offrir le monde... Et bien plus encore. Tu pourrais soulager ses tourments, combler ses envies. Mais égoïstement tu étouffes ses lèvres, la privant de son air, t'accrochant désespérément à cette étreinte fiévreuse, c'est tout ce que t'as eut dans tas vie, et t'as trop peur de voir ce songe voler en éclats. Ton instinct t'indique de fuir, ton corps cherche toujours plus de contact.
T'as l'âme déchirée. Une larme vient délicatement perler au coin de ton oeil, alors que t'approfondis le baiser, venant poser ta main à l'arrière de sa tête pour appuyer ses lèvres contre les tiennes. Ta main caresse avec tendresse ses seins, ses hanches, dessinant son corps comme si elle voulait mémoriser chaque parcelle de son être. T'as pas envie que ça s'arrête... Pas maintenant que tu l'as enfin trouvée. C'est l'aube d'un jour nouveau, mais elle te déchire le coeur. Tu te sens brisée, dépourvue de tout espoir. Les plaies qu'elle a pansé ne font que se rouvrir plus béantes et brûlantes que jamais. Pourquoi a-t-il fallut que tu la rencontres aujourd'hui? T'as la gorge nouée, presque envie de pleurer. Tu prolonges encore un peu le baiser avant de l'interrompre brusquement. Tu t'écartes, pour plonger ton regard dans le sien, la couvant de tendresse, les derniers instants qu'il te reste avant que le premier voeux ne soit prononcé. Tu trembles légèrement, ta main venant caresser son visage avec une immense douceur. Un sourire résigné vient écorcher ton visage. Quoiqu'il arrive ça viendra toujours ruiner tout ce que tu arrives à chérir...
Ellanna, marchombre émérite, était habituée à pouvoir sentir la moindre fluctuation dans l'air, la moindre vibration, la petite pointe de chaos dans l'harmonie ambiante. Ainsi collée contre Naevhee elle n'eut ainsi aucun mal à sentir le trouble s'infiltrer en elle tel un indicible poison. Alors que doucement la marque du nouveau jour vient s'apposer à l'intérieur du corps de la goupil, Ellanna l'enserre tendrement entre ses bras, tel un cocon protecteur, tentant de la rassurer comme de la protéger.
Insufflant toute la tendresse possible dans son baiser, elle tente de créer un lien rassurant avec naevhee, la gardant tout contre elle. Elle souffla, murmure à la limite de l'audible venant caresser les douces oreilles sensibles de la femme-goupil, tendre appel à son âme.
Que se passe-t-il ?
La sincérité et la bienveillance vibre dans cet intense murmure s'éteignant au fond des tympans de son amante, sans qu'une once de son corps ne cesse de lui envoyer du réconfort. Son corps vibre du contact ardent de la peau de Naevhee alors que son âme vient doucement caresser l'essence de l'automate, tentant de comprendre l'origine de son émoi.
Alors qu'elle se détache pour plonger son regard dans celui d'Ellanna, un très léger froncement de sourcil vient marquer son visage, seul marque de son anxiété pour la goupil. Elle sent que l'émoi de son amante n'a rien de léger, et qu'il se passe réellement quelque chose d'important sans qu'elle puisse d'une quelconque manière en comprendre la teneur.
Ne la laissant pas s'écarter davantage, elle l'attrape entre ses bras pour la bercer, le doux murmure de ses mots faisant son retour, atteignant jusqu'au coeur de l'automate d'un voeu aussi pur qu'informel.
Quoi qu'il puisse t'arriver, je voudrais juste que cela cesse, que plus jamais cela ne te cause un émoi comme tu le ressens actuellement. Que je puisse t'apporter le bonheur et la paix que tu mérites.
Elle ferma les yeux, tentant autant qu'elle le pouvait d'atteindre Naevhee. Que pouvait avoir comme effet son voeu? Elle ne savait même pas que celui-ci pouvait être entendu. Elle se contenta tout simplement de rester contre elle le temps nécessaire à ce qu'elle se calme. Fut-ce une vie entière.