Il fait noir. Enfin, pas vraiment, on pouvait voir quelques lueurs au loin, un léger vent chaud s'engouffrait entre les poils de la créature masquée. Celle-ci courait, sautait par-dessus les branchages et rochers. Elle ne semblait pas atteindre le sol, l'herbe se remettait en place comme si personne ne lui avait marcher dessus. L'être s'arrêta, tournoya sur lui-même aussi gracieusement qu'une danseuse. Pause. La tête penchait de côté. Il attendit deux, trois minutes puis fit un pas, avant, arrière. À nouveau un arrêt. Le masque se releva, fixant les nuages, le corps tomba en arrière mais avant qu'il touche le sol, se projeta et fit un saut périlleux. Cette danse silencieuse n'avait pas de but, ainsi était la créature qu'on surnommait Momo. Morrigan la brebis. Mordred le loup. Momo le divin.
Le dejan'thé s'accroupit sur la branche d'un arbre, il semblait léger car elle ne plia pas sous son poids. Il s'y balança de ses mains, son agilité était tel un serpent silencieux. Ses yeux, à travers son masque, regardaient l'horizon, le bas. Il était près d'un lac, son reflet était étrange, fantomatique. Étrangement, ce n'était pas cette belle fourrure blanche qui lui dégringoler sur le corps qui s'y présenter. Mais bien une masse noire affubler d'un masque blanc flottant au dessus de la branche qu'il voyait.
Que tu es beau Mordred. Sursura une voix féminine et à peine audible. T'es tu vu, ho ma douce? Répondit le reflet mais dont le son sortait de la créature blanche.
Était-ce de la schizophrénie? Momo semblait fou, comme la plupart des habitants de toute façon. Soudain, il arrêta de se balancer au dessus de la branche, sens en alerte. Sa tête bascula sur la droite, les membres tendus prêts à s'enfuir. Un petit bruissement s'attarda à ses oreilles. Momo s'enfonça dans le décor, devenant aussi fantomatique, jamais il ne se montrait devant les gens que seulement si il le décide. Ainsi était le gardien des traqués. La créature hermaphrodite se plaqua contre le tronc d'un arbre, fixant l'inconnu qui avait oser l'incommoder. Il ne parla point.
Ce matin, Renard n’était pas venue déjeuner avec ses subordonnées et ce qui n’était pas pour leur déplaire. D’habitude c’était une table qui se retrouvait retournée quand elle n’envoyait pas elle-même un imprudent aux soins intensifs. Oui une bonne partie de sa nature était excentrique et, disons, impulsive mais il lui arrivait parfois, quand elle se retirait des lieux publiques, de se poser et de prendre le temps de penser. Assise à son bureau, elle ajoutait quelques lignes à ses mémoires,se rappelant du temps où elle était encore un renard. Soudain, un soupire s’échappa de sa bouche troublant le silence de son bureau. Il lui semblait être la seule représentante de son espèce, les animaux humanoïdes. Agacée, elle se gratta l’arrière de l’oreille avant de poser sa plume et croquer dans un bout de fromage. Sa chaise se retrouva sur 2 pieds, basculant en avant et en arrière laissant échapper les sons du craquement du parquet.
Il y a… Cette créature…
Les bras croisés derrière la tête elle réfléchissait à voix haute tout en se balançant sur sa chaise. Elle avait eut vent d’une créature fantomatique qui hanterait la forêt. Certains parlaient de quelque chose d’agile qui semblait traverser littéralement les branches et les arbres, d’autres encore décrivaient une forme humanoïde à sabots, une sorte de chèvre ou de bouc de couleur blanche, les derniers à l’inverse décrivaient un loup noir, fantomatique et terrifiants. Personne chez les Crooked n’avait pris ces allégations au sérieux, les moins insistants finissaient au cachot alors que ce qui avaient continué n’étaient plus en mesure de raconter quoique ce soit. La forêt les avaient rendu fou pensait-on.
Les quelques rapports à ce sujet étaient maintenant empilés sur le bureau de l’As de pique, qui continuait à grignoter du fromage tout en lisant avec intérêt le moindre témoignage qui pouvait y arriver. Elle en avait le coeur net, une autre créature proche de sa “race” gardait la forêt...
Sa tenue ajustée correctement devant le miroir, les rations rangées pour le voyage, elle ouvrit la porte de son baraquement avant de se faire interpeler par un soldat qui… Se ravisa rapidement au vu du regard que lui lançait sa supérieure. Aujourd’hui, c’était crise de l’identité pour Renard et il s’agissait d’élucider tout cela rapidement. Le voyage était assez long, mais elle se tenait enfin devant la jungle d'émeraude. Tendant les deux mains sur les côtés elle fit apparaître deux couteau militaires qu’elle utilisa pour se frayer un chemin à l’orée du bois. Elle avait pris soin de retirer son fusil ainsi que son pistolet pour mieux se mouvoir parmi ce décor de lianes et de roches. Cette forêt était magnifique, les rayons du soleil se plongeaient parmi les trous des cimes des arbres, reflétant au sol les rocher d’émeraudes qui dépassaient du parterre de racines rendant le tout féerique.
Se frayer un chemin parmi les branchages sembla plus facile que prévu. Bien trop consciente des handicaps que pouvait apporter sa forme humaine Renard occultait bien souvent ses capacités en terme d’agilité et de discrétion, c’est un maître assassin après tout. Plus elle avançait et plus les ténèbres l’emportaient sur la lueur du jour rendant la forêt bien moins accueillante qu’au début. Elle arrivait sur une partie plus dégagée. Devant elle s’étendait un petit lac, elle s’en approcha et lança ses couteaux dans l’eau avant d’observer son propre reflet. La journée avait été rude, elle se passa de l’eau sur le visage puis sur les bras d’abord avant de se dévêtir et d’entrer dans l’eau pour un repos bien mérité.
Ses sens l’avaient déjà prévenue d’une présence perchée dans les arbres qui semblait l’observer. Levant ses lunettes de tir elle lança un clin d’oeil dans la direction de l’individu avant de dire sur un ton aguicheur :
Renard de la Fontaine, As de pique, pour vous servir. Le spectacle vous plait-il?
Elle se leva, laissant son corps en dehors de l'eau pour esquisser une révérence masculine, un pied devant l’autre, une main sur le torse et l’autre sur le côté tout en se penchant en avant.
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20/9/2015, 23:47
J'entends le loup, le renard et la belette
Momo x Renard
La créature s'accrocha un peu plus à son tronc d'arbre sans toutefois abîmer l'écorce. Ses yeux masqués fixaient l'inconnue. Une femme animale sans oublier les attributs humanoïdes. Momo se posa sur la branche, un sabot sur l'autre tout en caressant sa crinière et ses oreilles. Faisant référence à une jeune fille se tressant les cheveux.
L'hybride était une renarde et elle se baignait dans l'eau du lac. Toutefois, elle l'avait remarquer et fixa l'endroit où se posait Momo. L'hermaphrodite savait qu'elle ne pouvait le voir mais sa présence ne pouvait le cacher puisque le goupil avait du flair, comme tout autre animal. Momo avait du mal à voir ses yeux, il ne pouvait donc totalement savoir ce qu'il allait se passer. Mais Mordred disait qu'il n'y avait pas de danger. Ce n'était point sûr car la créature se méfiait souvent des autres. Il bascula de sa branche sans un bruit, aucune feuille ne tomba. La tête à l'envers, accroché par ses genoux et les bras ballants, fixant toujours mais ne parla pas.
Renard de la Fontaine, As de pique, pour vous servir. Le spectacle vous plait-il?Finit par dire l'animal.
Un frisson passa dans l'échine de Momo. Un traqueur? Impossible. Il n'avait pas prévu de tomber nez à nez devant un tel monstre. Renard fit une révérence, laissant son corps presque nu à découvert. Mais le gardien n'en fit pas son affaire. Il continua à se balancer et laissa quelques minutes de silence entre lui et son interlocuteur.
Enchantés. Nous, nous sommes Momo. Ainsi est le nom que nous donnent ceux que vous traquer. Dis l'étrange créature dont la voix ne paraissait pas en une mais résonner de deux sons à la fois.
Masculine et féminine se mélangeaient à la perfection. Momo était si étrange, était-ce pour cela que les gens avait peur de lui? Puis d'un revers de main au dessus du masque, le pelage si blanc devint noir, laissant des filets d'ombre planer entre le sol et l'arbre. Plus de bras, plus de jambes.
Je n'ai que faire de ton corps, fromageophile. Seule ma belle et tendre Morrigan me plaît. Une seule voix plus sombre, plus grave en sortit cette fois-ci.
La créature ouvrit les yeux et la gueule. De la place de la renarde, on pouvait y voir un visage grimaçant aux dents pointus voletait au dessus du sol. Une longue plainte en sortit tout en se balançant de la branche qu'il ne tenait pas.
De quel traqueur voulait il ou elle parler? Cette forme qui se pendait là, qui vu de loin ressemblait à un paresseux pendu à sa branche, la tête à l’envers. Que pouvait être cette créature dont la voix semblait mêler féminité et masculinité? Une seule chose était sûre, c’était bien ce qui semblait être la créature recherchée. L’As s'asseyait dans le lac ne laissant que sa tête sortir de l’eau alors que ce “Momo” disparaissait dans une traînée noire. Peu effrayée elle leva ses lunettes et lança un regard amusé à la forme canine qui se dessinait devant elle.
Effrayée? L’officier des Crooked Men le devint rapidement lorsque la voix plus grave parvint à ses oreilles. Comment ça fromageophile? La connaissait-il? Non… Impossible… Elle suivait du regard le loup avec attention sans montrer la moindre crainte sur son visage. Elle était entraînée à ne pas montrer ses émotions et même à les surmonter. Elle ne pouvait cependant s’empêcher de baisser les oreilles en arrière lorsque la grande gueule s’ouvrait devant elle, ne montrant en elle que le néant.
Bien assise sur un rocher dans le lac elle leva la main de l’eau plaçant ses doigts de manière à esquisser une forme de pistolet qu’elle pointa vers son interlocuteur avant de mimer un tir. Laissant se dessiner un sourire presque sadique sur son visage, elle ouvrit la main pour laisser y apparaître un Glock rouge et noir et le pointer de nouveau ver Momo. Elle resta un moment dans cette position avant de croiser les jambes et de se détendre un peu plus en soupirant.
C’est un vilain défaut que d’espionner les gens tu sais Momo, serais tu un nain-crevable?
Possible, qui d’autre que la faction adverse pouvait détenir ces informations? Il s'avérait que Renard ne cachait pas son attrait pour cette denrée, oui. Le membre des piques n’était pas à son aise, il lui était dur de fanfaronner comme à son habitude mais cela mais de toute façon la créature ne le savait pas. Dommage Renard voulait s’amuser un peu. Là, de toute façon, il semblait difficile d’atteindre cet être incorporel avec des balles tant bien même générées par la magie. Il fallait la jouer fine.
Cela dit je suis venue… En paix. Ce serait dommage que tu meurs.
Le ton était donné, se targuant d’assurance elle dissimulait sa peur naissante. Un sentiment déstabilisant pour l’As connue pour être aussi intrépide que téméraire. Finalement, elle se résigna à ouvrir la main pour laisser disparaître son pistolet, après tout ses actes devaient représenter ses paroles.