« I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours. »
Lewis Carroll
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Martin de Veauryen - J't'assure que j'vaux quelque'chose !
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Martin de Veauryen - J't'assure que j'vaux quelque'chose !

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Déjan'thé
Martin de Veauryen
Martin de Veauryen
Martin de Veauryen
Déjan'thé
30/12/2015, 00:25
Messages : 52
Age du personnage : Il semble avoir entre 20 et 25 ans.
Pouvoirs / Particularités : Pouvoir : transformation en dragon. Particularité : la réussite de ses actions dépendent de jets de dés.

Origine : Pauvre PNJ tué par de cruels joueurs au cours d'un JDR.

Orientation sexuelle : Opportuniste.


Martin de Veauryen
• Nom civil : Martin de Veauryen.
• Age : Bien plus vieux qu'il ne le laisse croire, sinon il semble avoir entre 20 et 25 ans.
• Existe à Wonderland depuis : Depuis combien de temps votre personnage existe-t-il à Wonderland? Les alices ne peuvent exister à Wonderland depuis plus de 15 ans.
• Orientation sexuelle : Ce qu'il aime ? Ce sont les jolies oisillons dont il peut dérober or et vertues ♥
• Groupe : Silent Lamb.
• Race : Déjantthé.
• Origine : PNJ d'une partie de JDR qui a mal tourné pour lui.
• Fonction : Voleur et escroc.
• Âme : Sous forme de talisman.
• Particularité : Les actions de Martin se déterminent selon des jets de dés. Plus le résultat sera haut, meilleur sera la réussite.
• Pouvoir : Il peut se transformer en un gigantesque dragon rouge.
• Classe sociale : Changeante.
• Participant au Game of Madness : Évidemment.

Vous avez dit... charmant ?

On n'est pas voleur et escroc sans avoir plusieurs atouts dans son sac. Et l'un des plus importants, chez Martin, c'est son charme.

Voyez-vous, Martin a une sorte de beauté sauvage, fanfaronne aussi. Il a les traits d'un bellâtre, et la langue d'un beau diable. Plutôt grand, il est doté d'une silhouette filiforme, dont les muscles sont dissimulés sous des vêtements de voyage. Souvent clairs, ses vêtements jurent avec l'ambiance victorienne de Wonderland ; il porte une cape beige tombant sur ses épaules carrées, ainsi que des bottes de cuirs durcis parfois révélés par le pan de son étoffe. Il lui arrive de changer de costume, se vêtissant selon les lieux, et les personnes qu'il veut piéger. Toutefois, Martin se fera souvent remarquer.

C'est un peu la honte pour un voleur, pas vrai ? Enfin, c'est ce que les idiots diraient. Je suis censé être discret, une véritable ombre ondulant dans les bras de la nuit. Mais... j'aime avoir l'attention.

La première chose que l'on remarquera chez Martin, c'est son abondante chevelure rousse ; on dirait du cuivre. Elle lui arrive à la taille, mais sera — la grande majeure partie du temps — nouée en queue de cheval, ou en natte, ou bien relevée dans un chignon. Ses cheveux cuivrés contrastent fort avec son allure générale, et donnent à son teint un aspect de porcelaine. Toutefois, sa peau est souvent couverte de taches de rousseurs, notamment sur les bras, et légèrement sur les joues. Après cette chevelure de feu, ce qui participe à son charisme, c'est son regard.

Il ne faut pas croire que le regard est le miroir de l'âme, hein. C'est faux. Surtout chez moi.

Puisqu'il est roux, on pourrait s'attendre à rencontrer deux pupilles claires. Au contraire, Martin a les yeux noisette, brillant de malice et d'ingéniosité. Lorsqu'il trouve une proie à chasser et voler, sa rétine suivra ses mouvements, comme s'il attendait le meilleur moment pour agir. Il a de longs cils roux, rehaussant la profondeur de son oeil. Et son regard est comme le reste de son visage, particulièrement souriant. Il est rare de voir Martin sans son sourire enjôleur, mutin. Ses lèvres minces étirées dans un rictus narquois, il semble constamment se moquer du monde.

Eh ! J'ai de quoi rire par ici. Ce monde est fou, et c'est drôle !

Martin est quelqu'un parlant beaucoup avec ses mains. D'ailleurs, celles-ci sont carrées, et pas aussi douces qu'il aimerait. Ce sont des mains d'assassin. D'abord parce que la chair est abîmée, et entaillée par quelques coups de couteau, et notamment sur celle de droite, Martin possède une trace de brûlure. Sa peau de porcelaine est rougie par la cicatrice, qui recouvre légèrement ses doigts, ainsi que les phalanges, et une partie du dos de sa main.

Mais à ça, j'vais rajouter qu'une marque de brûlure, ça fait viril. Vous ne trouvez pas, mes demoiselles ? Cette main est experte en bien des domaines, et surtout... elle est aventureuse.

Et des cicatrices, Martin en a quelques-unes, vestiges d'escroqueries qui ont mal tourné. Son corps malgré sa minceur est agile, et fait pour le combat. Lorsque Martin se mouve, son pas est silencieux et léger. Il semble au premier abord totalement insouciant, insolite dans sa tenue d'une autre époque. Si bien qu'on le prend souvent pour un petit fouineur de seconde zone, un bellâtre de pacotille, sans se douter un instant que si son pas est si léger et rapide, c'est pour mieux dégainer et poignarder ses victimes.  
Moi ? Opportuniste ?


Non... À peine.
Bon, un petit peu, quand même.


Dire que Martin est opportuniste est un euphémisme. Martin agira toujours avec une arrière-pensée en tête, en faisant croire qu'il est aussi innocent que les vierges lui tombant dans les bras. C'est bien simple, c'est le genre de personne qui vous sourira, et vous promettra de jolies choses, puis qui attendra que vous lui tourniez le dos pour vous poignarder sauvagement.

Hé ! J'suis pas d'accord, je ne suis PAS comme ça. Enfin... les gens ne sont pas censés le savoir. Révèle pas tous mes petits secrets, d'accord ?
Laisse-moi plutôt me décrire. Au moins, j'éviterais que tu racontes n'importe quoi.
Premièrement, je reconnais être opportuniste, mais c'est une très bonne qualité. Je n'ai peur de rien, et j'appréhende toutes les situations sous le meilleur angle possible. Et mon opportunisme rejoint la liste gigantesque de mes qualités. Parce que des qualités, j'en ai des tonnes. D'abord, mesdames, vous reconnaîtrez que j'ai un charme dévastateur. Non ! Ne détournez pas le regard, voyons, je sais que vous le pensez : je peux l'entendre d'ici.


Oui, Martin est charmeur. Avec tout le monde. Il sourit beaucoup — et parfois jusqu'à l'excès — en servant à autrui un tas de compliments, qu'il pensera quelques fois. Il n'est pas franc pour autant, et avant de parler, il tournera sept fois sa langue dans sa bouche. Il est d'un naturel joyeux, rarement de mauvaise humeur. Sa confiance en lui — et en sa chance — est excessive, si bien qu'il arrive quelques fois de se brûler par inadvertance. Cependant, Martin sait se sauver de n'importe quelle situation.

À te lire, on dirait que j'suis inconscient. Non, c'est plus compliqué.
En fait, si je doutais de mes capacités, je ne serais pas ici. J'ai confiance en moi, parce que j'ai connaissance de mes forces, et de mes faiblesses. Je n'irais jamais affronter plus fort que moi, enfin... si je sais que la ruse serait inutile. Un truc que tu sembles oublier, Narrateur, c'est que je suis particulièrement rusé. On m'a souvent comparé à un renard. Fourbe ? Oh... non ! Non ! C'est un mot un peu négatif, je ne suis pas pleinement fourbe...


Tu en es sûr ? Martin ? Tu es quelqu'un d'égoïste, fin observateur — je l'admets —, mais égoïste. Tu n'aimes personne — mis à part toi-même —, et jamais... jamais tu ne mettras ta vie en danger, sans être certain d'en tirer quelque chose. On peut dire que tu as du flair. Après tout, on n'est pas escroc et voleur sans avoir quelques atouts dans sa poche, n'est-ce pas ? Et tu en as plein. Tout le temps.

Ouais... ça je ne peux pas le nier. J'ai toujours un plan en tête, et si ce dernier ne marche pas, j'en aurais d'autres derrière. Je sais protéger mes arrières, et il est très difficile de me cerner.

Toutefois, tu es un sacré beau-parleur, toujours à promettre des merveilles. Et... comme tout beau-parleur, tu débites constamment un flot de paroles. Si bien que ton discours ressemble à celui d'un homme politique, servant à faire perdre le fil à ton auditoire. Tu serais capable de vendre de la grenadine en faisant passer ça pour du vin de première qualité. Martin, tu es le meilleur charlatan que j'ai rencontré. Tu bernes sans cesse ton monde, si bien qu'on te prend souvent pour un drôle, un petit vagabond de pacotille sans se douter que...
... Je ne suis pas si stupide que ça, hein ? Et que je fais croire seulement ce que j'ai envie de faire croire ? Le plus terrible dans tout ça, c'est que pour atteindre mon but...

... Tu es prêt à tout.
Absolument tout. Ne pas avoir de morale, ça aide pas mal pour les trucs un peu crades.

Once upon a time...

Hé ! Narrateur... et si tu me mettais trois... jolies filles ? Pour me récompenser ?
Tais-toi, Martin. On fait un truc important là, il ne faut pas que tu m'interrompes !
Roh... me fais pas croire que mon histoire a une quelconque importance. Franchement, qui s'intéresse à la vie d'un PNJ de JDR ? Je suis mort en antagoniste, j'ai fait mon boulot. Il ne faut pas chercher plus loin.
T'es sûr, Martin ?
Ouais.
Moi, je pense que tu as peur. Peur qu'on te découvre un peu.
Arrête tes conneries, Narrateur. Je ne suis pas sentimentale. Et même si je pense à sauver ma peau de toutes les situations merdiques dans lesquelles tu m'as mise (et que tu me mets encore), je ne suis pas sentimentale. Ce n'est pas comme si j'avais un secret à partager. Si j'ai eu un secret, je l'ai oublié. N'ennuie pas tes Joueurs avec une histoire pareille. Surtout que... j'ai l'impression qu'elle a été écrite par un petit rôliste de quinze ans. Je suis un PNJ, je n'ai pas besoin d'histoire.
Et pourtant, tu en as une. Martin.
... Et ?
D'ailleurs... Parlons un peu de ton nom. Martin de Veauryen. Ce n'est pas un peu ridicule, comme nom ?
Chut... tu sais bien que c'est un faux nom...
Parce que tu te fait passer pour un noble ?
Roh... tout de suite, Narrateur ! Je me fais passer « pour un faux noble ». J'ai du sang bleu dans les veines, malgré tout ce que l'on peut croire.
Et pas n'importe lequel.
Sûr ! Bon, arrête de faire patienter les Joueurs. Commençons par la fin, d'accord ? Ma mort.

* Faisons une ellipse narrative *

Tout commença dans une partie de Désillusion et Dragon. Ils étaient cinq joueurs, et Martin était tout seul contre eux. Dans la Forêt du Noir Obscur, mes héros avaient fini par attraper ce vaurien de Martin ! Acculé contre un énorme arbre, le voleur leur souriait, en espérant leur échapper au bout d'un moment. Il levait les mains, en véritable innocent, alors que son dos se collait à l'écorce. C'était dans un beau crépuscule, le soleil plongeait dans le feuillage des arbres, en poussant les extrémités de ses rayons pour survivre encore un peu.
Narrateur, tu pousses un peu trop loin le cliché. Tu peux simplifier, et dire que j'étais dans la merde.
... Ouais, Martin était dans la merde. La preuve était que la semelle de sa botte de cuir trempait dans un excrément de Griffon. L'odeur lui piquait le nez, si bien qu'il peinait à se concentrer pour sortir de cette situation. Devant lui, il y avait une Elfe à forte poitrine qui tendait son arc. Quand bien même l'arme qu'elle tenait entre ses doigts graciles était dangereuse et imposante, son regard noisette se sentait attiré par la paire de seins serrée dans un corset. Il avait essayé de coucher avec elle, mais très vite, la vierge archère l'avait menacé de lui couper les parties.
Faux ! Faux ! Quand je veux bai... donner un chaste baiser à une demoiselle, je parviens à mes fins. Bon, lorsqu'elle est lesbienne, c'est un peu plus difficile.
Près de l'Elfe se trouvait un Nain. Le Nain tenait férocement une grosse hache entre ses deux mains poilues. Une barbe tressée tombait sur son imposante poitrine, tandis qu'il portait à Martin un regard furieux. Celui y répondait dans un petit sourire, il cherchait une blague pour détendre l'atmosphère en fait. Il n'avait pas l'intention de mourir si vite. Même pour un PNJ.
Nan... mon but, c'était de bien les enc... les entuber, et me faire la malle avec tout leur or. S'il y avait des Caraïbes dans Désillusion et Dragon, j'y serais allé avec leur argent. Quand je te dis que j'aurais pu faire politicien...
Enfin. Il y avait cinq personnages, mais une seule femelle — l'Elfe lesbienne —. Martin aurait bien joué de son charme auprès des autres représentants mâles, mais... la situation n'annonçait rien de bon. Il sentait ses cheveux roux fusionner avec son dos plein de sueur. C'est idiot, mais porter une armure de cuir en plein été dans une situation stressante, ça ne le rendait pas très séduisant. Son regard allait lentement vers le groupe, et vers les chemins qu'il pouvait emprunter pour fuir.
« Bon... je saiiiiis que vous m'en voulez, un peu, commença-t-il.
— Un peu ? Te moques pas de nous, parbleu ! Tu as volé tout le butin du bo... du gros monstre de la Grotte Ténébreuse ! Cracha le Nain.
— Ah ? Non... c'était par précaution, avança Martin. Ouais... par précaution, voyez... on était poursuivis, et tout, et...
— C'est pour cela que tu nous as enfermés avec les gobelins ? Gronda l'Elfe lesbienne.
— Un accident ! S'exclama Martin en ricanant. »
Ouais bon, c'est de leur faute ! Ils n'avaient pas qu'à être aussi bêtes, faire d'aussi mauvais jets de dès. Le talent, ça se travaille, et eux... d'un côté, je les comprends. Je suis presque parfait. Je suis beau, intelligent, et...
Laisse-moi reprendre, andouille. Martin essaya de s'expliquer autant qu'il le put. Son cerveau n'inventait jamais deux fois le même mensonge, si bien que lui-même perdait le fil de son propre discours. Il prétendit d'abord qu'il n'avait pas d'or sur lui, jusqu'à faire tomber de jolies pièces dorées en bougeant. Les cacher dans ses manches n'était pas la plus belle idée du siècle. Sourire crispé. Plus les minutes défilent, plus Martin sait que la mort va bientôt venir. Finalement, les cinq autres perdent patience. Le premier à réagir, c'est le Nain. C'est un guerrier, et Martin a manqué de peu de se faire décapiter. À la place, il s'est pris un coup de coude dans le ventre, et il n'a pas pu se relever. Le Magicien a choisi pour sa part de faire pleuvoir des cailloux sur lui, et l'Elfe a regardé son agonie avec perplexité.
Une mort pitoyable, hein ? Je me suis fait littéralement casser la gueule. Mais... dans toute ma vie de PNJ, je n'ai jamais subi autant de violence. Eh ! Tu te souviens du pire du pire, Narrateur ?
Et comment ! Je t'avais mis de bonnes stat', puisque je me doutais que tu finirais par être passé à tabac par le groupe. Et un traître pour être un bon traître, ça a besoin de tenir le coup. Malheureusement, ça n'a pas été ton cas. Tu étais capable de te régénérer, normalement. Sauf que lorsque tu es tombé inconscient, et que les bras de la Belle Mort se tendaient vers toi pour une ultime étreinte...
(S'il te plait, arrête avec tes clichés)
Hem... Je reprends. Lorsque tu étais à deux doigts de canner, et que tu devais logiquement te régénérer, tu as fait le pire résultat possible.
1.
Franchement, un échec critique de cette ampleur, je n'en ai jamais vue !
Moi aussi.
Donc... ta jolie tête de bellâtre s'est retrouvée en bouille, tu as eu plusieurs cotes défoncées, et du sang plein la bouche, tu les as observés prendre tout ce que tu possédais. Ton or, mais pas que. Tu avais des cheveux dans la gorge, les yeux déformés par les bleus. Tu laissais échapper une respiration d'asthmatique, avec la sensation que ta gorge était devenue aussi molle que du beurre. Leurs silhouettes étaient floues, et dès que de l'air rentrait dans tes poumons, tu ne savais pas quelle partie de ton corps te faisait le plus mal. La poitrine ? Tu croyais avoir pris un coup de couteau dans l'altercation. Tu sentais la lame rentrer dans ta chair, dès que tu osais expirer un peu de sang et de bile. Toi qui étais plutôt bel homme, tu venais de perdre tous tes points en charisme. Si au moins... ils n'avaient pas attaqué le visage ! Mais au contraire, ils s'étaient défoulés dessus. Tu avais une mèche de cheveux roux tombée sur ta paupière, et... c'était sans doute le truc le plus désagréable que tu as subi. Non seulement ça te grattait et piquait tes blessures, mais en plus... tu n'avais pas assez de force pour la ramasser, ou la bouger. Alors ta mèche resta longtemps à tremper en plein milieu de ta paupière ouverte, et ensanglantée. Et tu sais ce qui est le pire dans tout ça ?
Ouais. C'est que c'est pas cette mort pathétique qui m'a achevé.
Non. C'est ton grand-père.

Enfin... je me suis réveillé dans un drôle d'endroit. Je n'avais plus mal, je ne ressentais plus aucune douleur. J'étais allongé sur le ventre, le nez en plein milieu de feuilles d'érable. C'est l'odeur qui m'a réveillé. Lorsque l'air est rentré dans mes poumons, j'ai eu la sensation d'être vivant. Je me suis relevé doucement, j'ai palpé ma poitrine, mon visage, comme pour m'assurer que ma beauté n'avait pas été altérée. J'étais perdu, complètement perdu. J'étais dans une forêt, si bien que j'ai cru que j'étais encore dans Divagation et Dragon. Mais il m'a fallu du temps pour comprendre que j'avais été expulsé de la partie de JDR. J'ai enlevé mes vêtements, j'ai inspecté longtemps mon corps pour voir si j'avais des cicatrices du passage à tabac. Rien. Je venais de renaître.
En face de toi se trouvait un lac. Ta première réaction fut de te jeter dedans. Toutefois, lorsque tu y trempas un orteil, tu sentis ton sang se glacer dans tes veines. Alors tu te décidas de te rhabiller, d'explorer les environs. Tu avais toujours tes armes sur toi, mais plus ton or. Avant que tu ne meures, les joueurs étaient parvenus à te dépouiller de tes biens. Tu passas une main dans tes cheveux, puis pendant un moment, tu erras dans la forêt. Tes sens d'escroc en alertent, tu cherchais le moyen de comprendre la forêt. Tu ne savais pas encore que tu étais à Wonderland. Pour toi, il n'y avait pas de différence entre cette forêt, et celle du Noir Obscur. Tu n'y voyais pas clair.
J'ai compris que je n'étais plus dans mon monde, lorsque j'ai vu pour la première fois un cirque. Oui, un cirque. Dans Désillusion et Dragon, on ne rencontre pas vraiment de cirque, mais plus des foires. Là-bas, on y trouve des numéros, des chants, mais pas de chapiteau dans lesquelles on fait des acrobaties. Alors... j'ai entendu la musique, je me suis senti attiré vers elle. Lentement, des lumières se sont découvertes dans l'obscurité de la nuit. J'ai mis ma main devant mes yeux, et j'ai avancé. Ma pupille peinait à supporter ces lueurs, c'était la première fois que j'en voyais de pareilles. Je sentais la magie habiter le cirque. Ce ne fut pas ça qui m'alerta réellement sur l'endroit où je me trouvais. Les vêtements. C'est con, hein ? Ce qui m'a indiqué que je n'étais plus dans Désillusion et Dragon, c'était les vêtements. J'en avais jamais vu de comme ça. Ce n'était plus mon univers.
On peut dire que c'était la première fois que tu te sentais réellement perdu. Habituellement, Martin sait s'acclimater à tout, tant qu'il y a des griffons et des épées. Martin a posé son regard sur Monsieur Loyal qui s'époumonait à attirer du monde. Pendant plusieurs minutes, le voleur a détaillé son costume. Beaucoup de couleurs. Les gens étaient aspirés par le chapiteau, une gigantesque bouche de tissu, dans laquelle les enfants se pressaient. Martin a hésité à entrer, puis il a entendu que pour voir ce qui se passait à l'intérieur du chapiteau, il fallait payer. Finalement, il a changé d'avis, et s'est baladé dans le Cirque en essayant de paraître le plus décontracté possible. Il s'est glissé parmi les gens, puis... Martin a repris ses vieilles habitudes.
Ouais, j'ai détroussé ce que je pouvais détrousser au passage, quoi. Je savais bien que si je voulais m'en sortir dans ce monde, il fallait que je m'adapte, et que je prenne de quoi survivre. Lorsque mes mains se baladaient sur les jolies filles que je volais, je faisais mine de m'être trompé de personne ; comme si j'étais un amoureux ayant perdu son béguin. Je souriais, puis je reculais. Toutefois, mon stratagème n'a pas marché longtemps, et on s'est rendu compte qu'un voleur était là. Bien là. Je me suis enfui, et j'ai disparu dans un grand bâtiment. On m'a poursuivi à l'intérieur. Mes semelles glissaient sur le sol en couinant, les voix me grondaient de m'arrêter. Toutefois, ce que je ne voyais pas encore, c'était que mon reflet se trouvait partout autour de moi. Je me suis arrêté en trouvant un miroir faisant ma taille. Mon reflet m'a regardé. J'ai regardé mon reflet. L'homme que je voyais était moi, mais ses expressions n'étaient pas les miennes. C'était super... étrange. Je voyais un autre moi-même. Lorsque les autres se sont rapprochés, je me suis jeté sur la glace. Je ne sais pas exactement pourquoi ; je me suis dit que si un autre moi était dans le miroir, je pouvais le rejoindre. Et.... putain de merde de sa race !
Ce n'est pas un peu anachronique comme expression ?
Roh... c'est bon, Narrateur, c'est magique !
Martin s'est donc jeté sur le miroir. Ses mains ont brisé la glace aussitôt, et son corps s'est étalé au milieu des éclats de verre. Il a essayé de se relever tant bien que mal, ses doigts se sont coupés au contact du verre brisé, il avait même les genoux en sang. Ses poursuivants se sont arrêtés devant lui, étonnés. Franchement, qui pouvait être assez con pour essayer de passer à travers un miroir ? La suite... même....
Même toi, Narrateur, tu n'aurais pas pu la prévoir, hein ? C'était un gros bordel. Je veux dire... je suis habitué à la Magie, et tout ça... mais...
Autour de Matin se trouvaient cinq adversaires. L'Elfe, le Nain, le Magicien, un Hobbit, et un Troll. Mais Martin n'avait pas le visage en sang, il avait son corps en bon état, le même état dans lequel il se trouvait avant de crever. Tout était blanc autour de lui. Il n'y avait pas de décor, c'était une dimension blanche, où ses ennemis l'attendaient. Sans comprendre ce qu'il se passait, Martin fit en levant les paumes :
« Écoutez, je peux vous expliquer...
— Expliquer quoi ? Gronda le Troll. Tu nous a volé tout notre or !
— C'était involontaire ! »
Même lui ne croyait pas un mensonge si grossier.
Bon... S'il voulait survivre — cette fois-ci —, il valait mieux pour lui d'arrêter de dire des conneries. Martin sentit brusquement le pan de sa cape se coller contre ses jambes, et au lieu de se reculer — comme il l'avait décidé —, il se retourna. Derrière lui, une bête gigantesque et écarlate l'observait. Autour de la créature, des pièces d'or et des bijoux gisaient ; certaines pierres précieuses se coinçaient dans ses écailles. Son énorme tête était posée sur une patte écailleuse et griffue, alors que sa rétine brune se fixait sur Martin. Lorsque le monstre se redressa, en soufflant sur lui un vent particulièrement chaud, Martin sentit son cœur arrêter de battre l'espace d'une seconde. Même s'il était dans une sorte de dimension intemporelle, il crut que le sol se mit à trembler. Lentement, les ailes du dragon se déployèrent, tandis que les perles, l'or se faisaient écraser par ses gigantesques griffes. Martin avala sa salive, puis il hasarda :
« Grand-père... je... je peux tout vous expliquer ! »
L'ombre du dragon dévorait la sienne. En présence du vieux dragon rouge, Martin avait l'impression d'être minuscule. Et ça... il l'était ! Un grain de poussière perdu dans une vague de sable. Le dragon continuait de l'examiner. Même les cinq autres s'étaient tus, étouffés par la présence oppressante de la créature. Le dragon remua sa patte avant, quelques pièces d'or glissèrent d'entre ses griffes, alors qu'il avançait vers Martin son long cou.
« Je... peux tout expliquer, fit le voleur non sans hésitation.
— Ah oui ? Gronda le dragon rouge. »
Ses deux majestueuses ailes étendues dans la dimension, le dragon offrit à son petit fils un regard austère. Martin sut qu'il avait fait une connerie.
« Tes cheveux. »
Les cinq autres semblaient avoir disparu. Martin avala péniblement sa salive.
« Je peux me rattraper, grand-père, continua-t-il d'une voix plaintive. Je ne vous décevrais plus, c'est promis !
— Je t'avais prévenu, petit, répliqua le dragon rouge. Une seule erreur, et je te retire tes pouvoirs. Tes cheveux. »
Martin soupira. Il avait les mains tremblantes. C'était bien la première fois que l'on voyait sans sa ruse, et son assurance. Le dragon avait toujours le même effet sur lui. Il était sa seule famille, et depuis des années, Martin essayait de le satisfaire. Il prit le poignard pendant à sa hanche, puis il défit le chignon natté retenant sa chevelure cuivrée. Lorsque la lame glissa sur ses cheveux, il sentit un frisson passer dans tous ses membres.
« Laissez-moi une dernière chance, grand-père !
— Si c'est ce que tu veux, jette un dé. »
Étonné, Martin fixa le dragon rouge. Finalement, voyant là sa dernière chance de survivre, il fouilla dans ses poches. Il ne trouva pas de dés, rien. Le dragon rouge sembla sourire. Alors Martin compta jusqu'à trois d'une voix enrouée de chagrin.
« Un... »
Dans son estomac, le voleur eut la sensation que quelque chose tournait. Comme si dans son ventre, une petite pierre ronde était tombée, et se mettait rouler dans ses entrailles.
« Deux... »
La pierre tourna sur elle-même. Elle vibrait dans ses viscères, c'était une sensation étrange.
« Trois ? »
Martin sentit l'air revenir dans ses poumons.
C'est à ce moment que j'ai compris que j'avais perdu mes pouvoirs, et mon grand-père. À la place, mon action s'était déterminée au hasard. Apparemment, je venais de réussir, car je me suis de nouveau réveillé. J'avais les mains pleines de sang. Autour de moi, mes poursuivants semblaient s'être endormis eux aussi. J'avais un sacré mal de crâne, même une gueule de bois ne m'aurait pas fait cet effet ! Je chancelai, je manquai de retomber sur l'un des miroirs. Finalement, comme je n'aime pas rester au même endroit trop longtemps — et comme j'avais potentiellement cinq cadavres sur les bras —, je suis parti. Heureusement, je sais me fondre dans la masse, et contrairement à ce que je pensais, il n'était pas inhabituel de voir sortir un type un peu paumé de la Galerie des Glaces. J'ai erré dans le Cirque, terrifié par ce que j'avais vu. Des fragments de mon passé. Ma véritable mort. Celle que toi, Narrateur, tu avais décidée pour moi.
Non, tu te trompes. J'ai essayé une dernière fois de te sauver, et... ton grand-père a fait un meilleur jet que toi. La faute à pas de chance !
Ouais... et je me suis retrouvé dans une autre histoire. Je l'ai compris plus tard, lorsque dans les alentours du cirque, j'ai rencontré un petit bout de femme aux cheveux noirs. Elle disait être voyante, elle m'expliqua tout. J'étais bel et bien mort dans Désillusion et Dragon, j'étais à présent dans Wonderland. Elle se faisait appeler Alice Liddle, et elle m'a expliqué que si je me promenais encore longtemps comme ça avec mon âme en liberté, j'allais me faire bouffer par des... ? Des rois ? Je n'ai pas compris vite cette partie. J'ai fait ce que je pouvais pour qu'elle puisse protéger mon âme, et celle-ci se trouve à présent dans un talisman. Grâce à elle, j'ai pu retrouver ma véritable nature. Le seul regret que j'ai de cette rencontre, c'est la froideur. Je suis un « jeune » homme dans la force de l'âge, j'aurais aimé pouvoir me détendre.
On a compris, Martin. Et comme ta nature est de voler, tuer si nécessaire, escroquer, tromper... tu as repris tes activités. Tu es redevenu Martin de Veauryen. La différence était que tu ne pouvais plus te régénérer, mais retrouver ce que tu avais perdu. Te souviens-tu ?
Dans un monde pareil, prétendre que je suis humain, c'est un peu ridicule, n'est-ce pas ?
Certes... on passe à la fin ?
C'est à toi de voir. Je ne sais pas ce qu'on pourrait raconter de plus sur mon compte.
Eh bien... le début ?
Hors de question ! Ça ferait de moi un gentil.
Ne crois pas que ça bernera les autres. Tu es égoïste, Martin, c'est ta principale qualité.
Merci du compliment.

Martin essuya la sueur sur son front d'un revers de la main. Même s'il s'enfonçait toujours plus profondément dans la forêt, il avait la sensation désagréable que le soleil le suivait, et dardait sa figure de ses rayons luisants. Dans ces moments-là, Martin se demandait pourquoi il s'entêtait à porter une armure de cuir, et s'il ne serait pas mieux pour lui de l'enlever. Dans son dos, il percevait le pas rapide de ses compagnons de fortunes. Et surtout le son singulier que produit une dague, lorsqu'elle sort de son fourreau. Martin continuait de marcher avec légèreté ; rien dans sa posture indiquait qu'il pourrait très bien se retourner, et tuer les hommes derrière lui. Alors qu'il se retrouvait encore seul face à l'adversité, il appréhendait la situation avec calme et joie. En réalité, il était d'une excellente humeur. Les mains derrière le dos, il avait envie de siffloter distraitement, mais il sentait que s'il le faisait, on lui mettrait le couteau sous la gorge pour le faire taire.
« On est encore loin ? »
Martin pencha la tête sur la droite, puis sur la gauche. Un sourire amusé aux lèvres, il répondit d'un ton détaché :
« Encore trente minutes de marche. »
Il accéléra d'ailleurs le pas, comme pour fatiguer les autres qui le suivaient difficilement. Même si la chaleur l'abrutissait, et malgré son allure, il montrait une meilleure forme que les trois brutes sur ses talons. L'âge, sans doute. Martin sauta au-dessus d'une racine que l'homme derrière lui ne vit pas. Comme s'il avait prévu ça, il l'esquiva au moment où il tomba. Devant sa mine pleine de terre, de sueur, et de colère, Martin ne parvint pas à contenir un petit rire.
« Ta gueule ! »
Lui gronda l'homme en se redressant. Il chopa d'ailleurs le roux par la gorge, et le força à le regarder.
« J'espère que tu n'es pas en train de te foutre de nous !
— Bien sûr que non, je suis quelqu'un de confiance, voyons ! »
S'exclama Martin en posant ses mains sur celle de l'homme. Ce dernier le lâcha, étonné de la force soudaine qu'il avait sentie, lorsqu'il l'avait poussé à les retirer. Lorsque Marin reprit la marche, il remarqua que plus les secondes passaient, plus les traces de ses chaussures devenaient profondes dans la terre. Comme si Martin était bien plus lourd qu'il le montrait. Il rangea ce détail dans un coin de sa tête. Le jeune homme roux respirait lentement, le paysage se transformait d'ailleurs. Les arbres se faisaient plus touffus, les branches plus acérées ; il régnait dans la forêt une forte odeur d'humidité. Les fronts poisseux des marcheurs, leur souffle erratique s'amplifiait au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la flore. Martin ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Au bout d'un moment, ils virent une grande tour s'ériger entre les arbres. Lorsqu'elle devint plus claire, lorsque son ombre écrasa les marcheurs, Martin s'arrêta enfin.
« C'est ici.
— T'es sûr de Veauryen ?
— Certain, fit-il en se tournant. Je ne sais pas où se trouve le dragon, mais je sais qu'il est dans les parages.
— Hein ? On l'aurait croisé ! Hein les gars ?
— Ouais, un machin de cette taille, grommela un autre, on l'aurait vu.
— 'Fin... le trésor est dans la tour ?
— En effet, affirma Martin en souriant de plus belle. Moi seul sais comment distraire le dragon, et lui arracher son or.
— T'attends quoi, alors ?
— Hum... »
Martin regarda le sol, puis il se tourna vers eux. Son sourire ne quittait pas ses lèvres. Il leva l'index entre lui, et eux, il lança :
« Laissez-moi compter jusqu'à trois. »
Déboussolés, les trois hommes attendirent.
Martin commença le décompte. Son pouce se leva, suivi de son index, et lorsque le troisième doigt se dressa, il sut qu'il allait réussir.
« Alors ? »
Martin regarda alors sa main, et lentement, il se dirigea vers les trois hommes. Son pas se fit atrocement lourd, il sentit brusquement ses membres s'étirer, et son corps prendre du poids. Lorsqu'il voulut parler, il cracha des flammes à la place des mots. Il ferma les yeux une poignée de secondes. Lorsque ses paupières se rouvrirent, les trois hommes couraient en poussant des cris. Il poussa un grondement sourd, et sans attendre, il se jeta sur eux. Ses crocs se refermèrent sur leurs corps, ses ailes se déployèrent, et lorsqu'il avala le premier, il brûla les deux autres. Rassasié d'or et de sang, le dragon se tourna vers la tour, et alla se percher sur elle. Les griffes au bout de ses ailes se plantèrent dans la pierre, et de là-bas, le dragon rouge contempla la forêt. Sa quiétude. Il continuait de sourire.

Ça va pas se finir comme ça, hein ?
Bah ouais. Il y a comme un goût de bâcler...
Je ne te permets pas, Martin ! Je sais juste que tu es...
Non, on va faire ça à ma manière, Narrateur. Tu vas me laisser prendre la parole un peu, et crois-moi, ça ira.
Je fais ça comment ?
C'est facile, regarde.

* Introduire ici ellipse narrative *

« Oh tu sais... je ne suis pas un homme aussi mystérieux. »
Martin sourit à la jeune femme face à lui. Accoudé au bar d'une taverne, il avait le menton enfoncé dans sa joue, alors que ses yeux bruns se fixaient à sa future conquête. Il y avait un fossé entre eux. Martin apparaissait clairement comme quelqu'un voyageant beaucoup. La jeune femme quant à elle semblait s'être perdue dans la taverne. Elle portait de beaux vêtements, et elle avait ces petites manières bien bourgeoises et reconnaissables. De quoi l'intéresser.
« Bien sûr que si ! S'exclama-t-elle. Depuis le début, vous ne décrochez pas un mot, et ne dévoilez rien sur vous. »
Martin rangea l'une de ses mèches rousses derrière son oreille, puis il se redressa un peu. Ses doigts effleurèrent la main de sa proie.
« Êtes-vous intéressée par mon histoire ?
— Racontez-moi. »
Martin sourit de plus belle. Il s'éclaircit la voix, et enfin, il commença son histoire.
Je crains que ce récit ne soit guère plaisant. Voyez-vous... je ne suis pas né au bon endroit, ni au bon moment. J'aurais pu être un simple paysan avec quelques dons, j'aurais pu être le fils d'un commerçant quelconque ou même d'un tanneur... non. À la place de tout ça, j'ai été le fils du Seigneur local. Le pire ? Oh... j'ai été le fils illégitime. J'ai été ce petit bout d'être humain dont mon père n'a jamais voulu ; je savais qui c'était, ma mère me l'avait dit, mais jamais... je n'ai eu le droit de tendre les bras vers cet homme, et l'appeler « Papa ». Je n'ai pas eu le droit à son amour. Je n'existais même pas pour lui. Je vous arrête, tout de suite, tendre demoiselle, je n'ai pas eu une enfance malheureuse. Je travaillais dans les champs, j'avais une mère intelligente qui très vite m'a donné de l'éducation. Pour un paysan, je savais lire, écrire, compter, ce qui était bien suffisant pour survivre dans ce monde.
De plus, je me suis découvert un talent très amusant. Avec l'apprentissage que me donnait ma mère, j'ai vite compris que le langage avait une force. Et puis... je n'étais pas né fort laid, il me suffisait de mêler à mon apparence une langue bien habile. Je m'entraînais sur les filles de mon âge d'abord, les courtisant le temps d'obtenir ce que je voulais. La vie n'était pas mauvaise, toutefois... lorsque je levais la tête les journées d'été, je songeais que j'aurais aimé voir une fois le visage de mon père.
Je ne suis pas quelqu'un qui s'arrête au premier obstacle venu, alors... comme vous vous en doutez, ma douce, j'ai fait tout ce qui m'était possible pour m'introduire dans son château. J'y suis allé lentement, petit à petit. D'abord, j'ai dit que je voulais me faire engager en tant que soldat, mais l'on ne m'a pas pris au sérieux avec ma carrure. Je m'y suis alors pris d'une autre manière. J'ai appris à observer les coutumes de la cour, j'ai mémorisé tous les noms entrants et sortants du château, jusqu'à trouver la bonne personne pour m'aider. J'ai séduit à seize ans une femme de quarante ans. J'ai appris à la combler avec de fausses promesses, à la charmer avec un amour innocent de jeune homme, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus se passer de moi. Ainsi elle fit de moi son page, et je la suivis dans les réceptions. Sans le savoir, elle me donna l'opportunité de rencontrer mon père plusieurs fois. Je vous avoue que je ne l'ai pas reconnu tout de suite ; c'était un véritable visage inconnu, si bien qu'il n'était qu'une ombre pour moi. C'est lorsqu'on l'appela par son titre que je sentis un frisson traverser mon corps. Mon père se tenait devant ma maîtresse, il lui baisait la main. La pensée qui me traversa, c'était que lui aussi ne voyait pas que le fruit de ses entrailles se tenait à quelques mètres. Je me suis senti triste.
Si cela vous intrigue, cher oisillon, mon père ne m'a jamais reconnu. Au château, il ne me remarquait à peine ; s'il parla de moi, c'était en mauvaises plaisanteries lancées à ma maîtresse. J'aurais pu fantasmer sur ma vie avec lui, me dire qu'il faisait semblant afin de me protéger, j'aurais pu me laisser avoir par ces délicates rêveries. Néanmoins, je me suis vengé de son absence d'une autre manière. Il y avait une enfant au teint de pêche qui me plaisait, et qui était sa fille. La veille de son mariage avec un ami de notre père, j'ai pris ce que cette enfant avait de plus précieux : sa virginité. Au début, je pense qu'elle n'a pas apprécié que je m'introduise dans ses chairs, mais sa voix s'est vite tue. Lorsque son corps est retombé contre le mien, je sentais une émotion violente et agréable me submerger. Je l'ai quitté d'un baiser. Le lendemain, lorsque son époux tenta de l'embrasser, scellant leur amour — lucratif — de ses lèvres, elle le repoussa en hurlant.
Le lendemain, on ne retrouva pas ma trace. C'était un peu délicat, j'en avais conscience. Si mon père me retrouvait, je me ferais sans doute tuer. Mais au moins, je venais de me venger de son absence. J'ai vagabondé longtemps, j'ai séduit une autre femme, je me suis fait entretenir une bonne année. J'étais le favori d'une petite ville où tout le monde se connaissait ; jusqu'à ce que je me lasse, et que je reparte faire ma vie ailleurs.
Pourquoi j'ai les cheveux si longs ? Oh... vous voulez que je vous l'explique ?
Cela a un rapport avec mon grand-père. Comme vous vous en doutez, j'ai fini par me faire attraper par mon père. Sa fille avait avoué qu'un jeune homme roux l'avait violenté. Je me suis retrouvé enfermé dans un cachot pendant plusieurs jours. On ne me donnait que de l'eau. La faim alluma dans mon esprit plusieurs délires. J'avais l'impression d'apercevoir la silhouette d'un gigantesque dragon rouge. Parfois, je croyais sentir son souffle brûlant sur ma nuque. Quand je regardais mes mains, ce n'était pas ma peau, mais des écailles. Et plus le temps passait, plus mes évanouissements se faisaient nombreux et longs. Jusqu'à ce que je me réveille dans un monde entièrement blanc. Hormis moi, il n'y avait rien. Enfin, c'est ce que je pensais.
« Bonjour, petit. »
Gronda une voix rocailleuse. En me retournant, je rencontrai pour la première fois mon grand-père.
Si j'ai les cheveux longs, c'est parce que j'ai scéllé mon destin au sien ; je ne serais pas puni de mon crime, si je consentais à lui offrir tout l'or de la terre, et les bijoux. Je volais pour lui. Si je le décevais, si j'échouais, je coupais mes cheveux en signe d'échec. Cela ne s'est produit qu'une fois.

Martin offrit un sourire à la demoiselle.
« Quelle histoire farfelue, fit cette dernière. Je ne vous crois pas.
— Cette histoire n'est pas là pour être crue, ma belle amie, avança Martin en lui prenant la main. »
Mais au moment où il alla la baiser, il sentit une paire de bras l'attraper par les épaules. Aussitôt, agile comme un renard, rapide comme un serpent, Martin se retourna. Il esquiva les hommes, et dans la lutte, il leur arracha la demoiselle. Le silence se fit dans la taverne.
« Messieus, je n'aime pas la grossièreté, déclara-t-il avec son éternel sourire joueur. »
La lame d'une dague léchait le cou blanc de la jeune femme. Terrorisée contre lui, elle respirait fort ; une délicieuse musique à ses oreilles.
« Si vous ne bougez pas, il ne lui arrivera rien. »
Sa vie était plus importante que les jolies femmes !
« Espèce de...
— Et si vous m'insultez... »
La dague glissa contre le cou de sa victime, elle frémit, et lança des regards apeurés aux hommes.
« On vous arrête, Martin de Veayryen ! Lâchez cette femme, tout de suite !
— Et si je refuse ? »
Le plus grand des hommes avança d'un pas. Martin cessa de sourire.
D'un geste rapide, Martin trancha la gorge de la fille. On poussa un cri dans la taverne.
« Eh bien quoi ? Gronda l'assassin en laissant le corps de sa victime tomber à ses pieds. Ce n'est pas de ma faute, si vous n'avez pas respecté notre marché. »
Parce que Martin avait conscience que son âme ne valait rien.

Behind the screen...

• Pseudo HRP? : Gogodanceboy2.
• Parles nous de toi : Bon sang, j'vais sur mes 24 ans U_U
• Comment es-tu arrivé ici? : J'ai de multiples formes par ici.
• Quelque chose à nous dire? : J'm'étais promis de m'arrêter au gros machin, mais j'ai craqué. J'risque de prendre du temps pour faire la fiche.
• Avatar : Quel ou quels personnages utilisez-vous pour représenter votre personnage? Et d'où provient-il?
• Rang désiré : Indiquez nous si vous voulez un rang spécial pour votre personnage, celui-ci se trouvera en dessous de votre pseudo.
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Red Queen
Snow White
Snow White
Snow White
Red Queen
30/12/2015, 09:57
Messages : 1646
Age du personnage : 19 ans
Pouvoirs / Particularités : Contrôle des ronces empoisonnées et vol de vie.

Origine : Blanche Neige- Alice in Wonderland

Orientation sexuelle : Homosexuel

Oh, un nouveau compte! °A° J'ai hâte de voir ce que va donner ce personnage, bon courage pour la fiche )o)
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Red Queen
Snow White
Snow White
Snow White
Red Queen
6/1/2016, 21:29
Messages : 1646
Age du personnage : 19 ans
Pouvoirs / Particularités : Contrôle des ronces empoisonnées et vol de vie.

Origine : Blanche Neige- Alice in Wonderland

Orientation sexuelle : Homosexuel

Rien à redire )o) bon j'avoue m'être parfois perdue avec les changements de personne xD mais j'aime beaucoup le personnage et le coup du lancer de dés est génial 8) Amuses toi bien avec ce nouveau perso!



Félicitations, tu es validé!
Hell'come petit loup, tout me semble correct donc te voilà validé! Tu peux filer recenser ton avatar et ton personnage et ton pouvoir! Tu peux aussi créer ton logement, fiche de personnage et même un Fakebook pour ton personnage!
Si tu veux directement te lancer dans le RP et trouver des petits copains c'est par ici!
J'espère que tu te plairas parmi nous, n'hésites pas à voter sur les top-sites et à faire de la pub autour de toi!
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Déjan'thé
Martin de Veauryen
Martin de Veauryen
Martin de Veauryen
Déjan'thé
6/1/2016, 21:45
Messages : 52
Age du personnage : Il semble avoir entre 20 et 25 ans.
Pouvoirs / Particularités : Pouvoir : transformation en dragon. Particularité : la réussite de ses actions dépendent de jets de dés.

Origine : Pauvre PNJ tué par de cruels joueurs au cours d'un JDR.

Orientation sexuelle : Opportuniste.

Huhu merci : D

EDIT : j'ai trouvé la faille dans l'italique \o/
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