Moon sourit, étreignant son aimée en partageant ce baiser passionné scellant leur union avec ferveur. Sans le réaliser, le coeur de son être vibrait désormais avec la même force que lorsqu'elle combattait. Ces pulsations plongèrent en Morganna, éveillant la vouivre en elle.

Son pouvoir était de pouvoir soit supprimer temporairement soit incroyablement augmenter le pouvoir d'un autre être de Wonderland. Ici ce fut cette seconde capacité qui s'anima en elle sans qu'elle en ait conscience. Elle-même ne le réalisa pas. Elle n'allait pas transformer Morganna en dragon, elle allait laisser le dragon en elle prendre le pas sur ses instincts, laisser la bête rugir à l'intérieur de son corps de femme. Une bête actuellement en plein déchainement hormonale, avec entre ses pattes une femme, nue, cible de ses désirs et de son amour.

Elle gardait Morganna contre elle, bien incapable de sentir l'éventuel changement en elle, caressant sa peau alors que leurs deux corps étaient inextricablement emmêlés, poitrine contre poitrine, peau contre peau, coeur contre coeur.

De légers frissons continuaient à parcourir spasmodiquement son corps, répliques encore présentes et prenantes de sa récente jouissance. Elle déposait de légers baisers, tendres et aimants, au creux du cou de sa belle, ne cessant de lui prodiguer toutes ces attentions, son corps appelant encore et toujours, lui-même, à plus de contacts.

Tu es à moi et je suis à toi, à jamais...

Tout son corps détendu à l'extrême était exposé à la vouivre, son cou arqué en arrière laissant la blancheur de sa peau ainsi sans vergogne ouverte à ses attentions. Seule la marque de ses précédentes attaques était présente, violette, le long de cette peau d'albâtre, vibrant rappel de la vulnérabilité de son corps aux assauts ardents de son amante.

Leurs bouches se mêlaient l’une à l’autre, électrisant leur corps de ce baiser qui semblait ne jamais vouloir finir, faisant courir sur leur peau une sensation électrique qui ne faisait qu’attiser leur désir. Les doigts de Morganna caressaient les cheveux de son amante, jusqu’à ce que le pouvoir de Moon agisse sur elle, venant défaire les verrous qu’elle s’était elle-même imposée.

Un gémissement franchit les lèvres de la vouivre qui se cambra dans les bras de la générale, laissant un court instant la courbe de ses seins luire sous la lueur de la lune qui observait, silencieuse, leurs ébat, venant sublimer la scène où leurs silhouettes se mêlaient dans un amour aussi puissant que vital. Tous ses sens, décuplés, en demandait plus, bien plus, attiser par une voracité et une avidité sans fond qui menaçait de lui faire à jamais perdre la tête. La guerrière aux innombrables cicatrices replongea ses yeux dans ceux de Moon, folle de fièvre, perdu de luxure. Ses pupilles fendues, n’étant plus qu’un mince trait où semblait brûler tous les feux de leur absurde monde, étaient les seuls signes de son état alors qu’elle descendit son regard sur ce corps immaculé offert à ses désirs, à elle et à elle seule…

Un sourire rehaussa les lèvres de la jeune femme qui plongea une nouvelle fois sur les lèvres de son amante, venant les mordiller avec une gourmandise qui n’était plus dissimulée par une quelconque retenue. Elle voulait la faire gémir, la faire hurler de plaisir… Déjà ses doigts reprenaient les chemins précédemment tracés, venant caresser du bout des ongles ses courbes, ses points sensibles, glissant sans aucune pudeur sur cette peau offerte et nue.

Rompant le lien scellant leurs lèvres, Morganna descendit le long du cou de son aimé, venant le marquer de morsures légères, s’arrêtant afin de marquer encore et encore son épiderme. Tout son imagination était tendue dans le but de satisfaire son aimée et de marquer chaque centimètre de sa peau, d’ancrer en elle sa présence jusqu’à la fin des temps. C’était fou, totalement fou, mais une vouivre n’avait que faire du bon sens. Elle ne souhaitait plus que de faire naître autant de désirs que d’étoiles dans le ciel au sein de Moon, elle voulait lui faire perdre la tête, l’enivrer jusqu’au non-sens, jusqu’à ce que toutes les limites soient franchies et éclatent dans leur sillage.

Ses caresses descendirent jusqu’à sa perle de plaisir alors que sa langue, taquine, venait titiller les tétons fièrement dressés de la générale livrée toute entière à ses appétits sensuels. Elle ne fit que la frôler, doucement, tendrement, avant d’y aller plus franchement, faisant glisser sa peau contre cette petite bille qui pouvait si facilement les envoyer au septième ciel. La vouivre ronronna intérieurement. Toutes deux allaient dépasser ces cieux si restreints, elle se le jura. Cette nuit, elles allaient mourir et renaître de plaisir. C’était un serment, une envie, un besoin vital dans cette chambre moite de luxure dont l’air chaud se teintait d’argent et de blanc, laissant la brume chaude se poser sur les corps des deux amantes, chape translucide venant les habiller d’un voile pudique et pourtant tentateur. Une goutte de sueur descendit le long de la colonne vertébrale de la garde de l’ombre, la faisant frissonner.